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Isabelle Lacroix (Impact Campus, Université Laval, janv. 1999)
Le Théâtre ouvre ses portes à la génétique…
Cette fin de millénaire voit apparaître des questionnements et des préoccupations idéologiques face au futur. Gilbert McInnis, auteur et metteur en scène de la pièce "Human Geography, a genetically designed love dilemma", expose dans cette pièce, en langue anglaise, les différentes problématiques entourant la génétique. La science y est présentée dans ce quelle a de plus beau et de plus dangereux.
Gilbert McInnis étudie au doctorat en littérature à l’Université Laval. Il travaille autant le roman, la poésie que le théâtre. Il a déjà monté quelques pièces. Sa toute nouvelle rencontre la technologie lorsqu’elle confiée à des personnes sans scrupules.
Un des comédiens, Louie-H. Campagnolo travaille en physique optique. Il connaît les débats en science. Engagé dan son milieu dans différents projets, il a aussi publié des articles dans Le Soleil et dan Le Devoir et travaille à des essais.
Cette pièce futuriste met en scène deux jeunes gens: Blake, un jeune homme créé par manipulation génétique, et une jeune femme souffrant de dédoublement de personnalité, Sandra Vala. Ils prêtent leur corps à la science en échange d’un logement. Deux médecins s’occupent des expériences effectuées sur leurs corps, l’un sans scrupule, Dr Skinner et l’autre, l’homme d’honneur, respectueux de son code éthique, Dr Fraser. Les deux cobayes suivent les règles de l’établissement jusqu’au jour où ils tombent amoureux l’un de l’autre et qu’ils deviennent victimes de la science.
La pièce repose sur la dualité. Celle de Sandra / Vala souffrant d’un dédoublement de personnalité. Elle se meut rapidement entre Sandra la sage et Vala hédoniste. Opposition également entre les deux médecins. Conflits entre Dieu et la science, entre l’avortement et la vie et problématique du choix dans une société permissive.
L’époque se prête merveilleusement bien à ce genre de questionnement. À la croisée des chemins, les questions jailissent, les inquiétudes s’accroissent. La science ne correspond qu’à une partie de questionement; les croyances, les valeurs et la morale actuelles ne satisfont plus. On cherche quelque chose de différent.
La pièce interroge mais apporte aussi un espoir dans cette société plutôt pessimiste. Aussi, lorsque Satan fait son apparition le subterfuge vole en éclats
Société sans éthique
La première devait avoir lieu vendredi mais dame nature en décide autrement. Gilbert Mcinnis, auteur et metteur en scène, présentait donc en première samedi soir, sa toute dernière pièce Human Geography. Une pièce de langue anglaise sur les enjeux dune société technocrate. Que se passera-t-il si la science tente d’écraser la nature et son cours? Quelle est la place de la morale dans une société faite entièrement d’équations?
Dans une époque futuriste non déterminée, deux jeunes gens prêtent leur corps à la science en échange du logis: une jeune fille aux prises avec un dédoublement de personnalité, Sandra/Vala, et un jeune homme crée entièrement en laboratoire, Blake. Sandra et Blake découvriront l’amour en même temps que l’horreur de monde dans lequel ils vivent. Blake subit les effets secondaires des manipulations génétiques effectuées sure lui et Sandra porte un enfant difforme. Les deux amoureux tentent d’échapper au médecin qui les soigne mais celui-ci les retient malgré eux. Défilent alors les horreurs survenues à la clinique et les débats entre la morale et la science.
Il s’agit dune pièce philosophique qui aborde des sujets d’actualité comme l’avortement; "Doit-on recourir à l’avortement lorsqu’un foetus est difforme?" La religion prend également une grande place dans cette pièce. Les personnages se demandent sils feront l’amour avant le mariage. La question religieuse influence également les débats en matière d’avortement. La liberté, la manipulation génétique dans le but de créer une race parfaite, la responsabilité, l’engagement (le mariage) et l’éthique son autant de sujets abordés, ouvrant un grand nombre de réflexions.
La vie dans cette société est toute mécanique et vise le côté pratique. Plusieurs règles s’appliquent. Les hommes et les femmes doivent être célibataires, ne pas avoir de famille ni vivre en couple. Les relations sexuelles doivent être un passage, de façon violente ou naturelle. D’où son échec.
Tous les éléments étaient contre les organisateurs de la soirée. Allant de la tempête au malfonctionnement d’un ordinateur. Rien à dire contre les acteurs toutefois. Eric Brüshett, Julie Labrie, Louis H. Campagna et Larry Hodgson jouaient de façon convaincante des rôle dramatiques difficiles.
Julie Labrie notamment posséde un grand talent. Son personnage l’habitait entièrement et les répliques semblaient surgir du plus profond de son être. Louis H. Campagna, quant à lui, jouait un rôle un peu plus comique. Celui d’un médecin soumis ne réussissant jamais à impose ses idées à son supérieur, repartant toujours la tête basse. Ce personnage dédramatisait la piéce plutôt tragique. Louis H. Campagna, prenais un peu plus possessio de son rôle à mesure que la pièce évoluait. Il a vraiment le sens du comique et de la comédie.
Cette pièce fait donc réfléchir sur les bienfaits et méfaits du progrès, sur l’accès aux sciences à tous et sur l’avancement de la société remise entre les mains de quelques individus sans scrupules. Une pièce riche, à faire réfléchir cette société qui se prépare à franchir le troisième millénaire.
