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Samizdat

Création et science:
l'œuvre de Stanley L. Jaki[1]




Ellen Myers

De temps en temps des affirmations du prêtre catholique et historien éminent Stanley L. Jaki sont citées avec approbation dans la littérature du mouvement créationniste moderne. L'étude attentive de l'œuvre de Jaki confirme sa croyance à la création originelle de l'univers par le Dieu du christianisme. Bien que Jaki ne puisse être appelé un créationniste en accord total avec ceux qui adhèrent strictement à la Bible, et surtout au récit de la Genèse, parce qu'il n'accepte l'infaillibilité de ce récit qu'avec des qualifications de la 'critique supérieure'.

Stanley L. JakiDans ses livres les plus importants, Science et Création et La route de la science et les chemins vers Dieu, Jaki désigne la croyance au Dieu Créateur de la Bible comme le facteur unique qui rendit possible la science moderne seulement en Occident. Il établit cette thèse par le biais de recherches historiques méticuleuses. Jaki a écrit d'autres volumes bien instructifs (La pertinence de la physique; Cerveau, pensée et ordinateurs; Le paradoxe du paradoxe d'Olbers; La voie lactée: une route elusive pour la science; Planètes et planetariens), mais Science et Création et la Route de la Science et les Chemins a Dieu sont dans une catégorie à part. Ils sont sa formulation mûre et compréhensive des convictions fondamentales en religion et en philosophie et de sa connaissance prodigieuse de l'histoire de la religion et de la science. Ainsi ils méritent notre admiration complète, et ils contiennent un trésor d'informations utiles et fascinantes pour les historiens, les philosophes de science, et les savants (en particulier en physique). Ils sont aussi accessibles aux lecteurs cultivés.

Dans son introduction à Science et Création Jaki note le fait irréfutable que 'Seulement une fois, dans la période de 1250 à 1650, la recherche scientifique de l'homme trouvait assez d'énergie pour se développer en une entreprise avec vitalité innée.' Voici son explication pour cette naissance de la science à ce temps et à cette place en particulier, et pas dans une autre civilisation:

Jaki commence à établir cette thèse par la recherche approfondie des systèmes de pensée et les accomplissements scientifiques des grandes civilisations de l'antiquité. Il montre qu'elles partageaient une cosmologie d'un univers existant perpétuellement en lui-même, un univers moniste, panthéiste et animiste. Cet univers fluctuait éternellement entre de longues périodes d'expansion et de contraction, ascendante et descente, naissance et mort. Un cycle complet d'une telle fluctuation devenait connu comme 'La Grande Année,' une idée pas complètement rejetée même dans la civilisation chrétienne de l'Occident jusqu'au Moyen Age. Dans un tel univers l'homme ne peut pas produire d'accomplissements durables parce que son activité est inévitablement lié au temps cyclique, à un roue tournant sur elle-même sans but ni sens, dans la grande roue cosmique des retours éternels. Dans cette situation existentielle, la sagesse la plus élevée de l'homme consiste dans le détachement de toute intention et de tout désir. Il n'y a pas d'aide ni de guide d'un dieu 'au-delà' de ce monde-ci; les 'dieux' de l'antiquité symbolisaient les forces de la nature et lui étaient assujettis. L'homme ne peut pas trouver des buts ou des raisons pour exister, il n'y peut trouver de repos réel non plus. Il peut s'attendre seulement d'être libéré de sa conscience et de participer dans le tourment de son existence pour quelque temps quand il meurt, ou à la fin d'un cycle de contraction/descente/mort de tout l'univers, avant sa réincarnation ou bien avant le recommencement d'un autre cycle cosmique. Jusque-là Jaki n'a pas logiquement extrapolé des cosmologies fondamentales monistes des anciens, mais il a seulement décrit leurs propres déductions de leurs premiers principes documentés dans leur propres écrits.

Jaki démontre aussi que les anciens savants des civilisations de l'Inde, la Chine, l'Égypte, les Aztèques, Les Incas, et las Mayas en Amérique du Sud, de la Babylonie et de Grèce, excellaient dans les observations même très avancées de la nature et en astronomie, et dans des inventions utiles sur le plan pratique. Ce n'étaient ni un manque d'intelligence, ni des catastrophes naturelles (comme le climat inclément de la Mésopotamie), ni des invasions ennemies, ni des guerres qui arrêtaient leur progrès scientifique. À quelques occasions, surtout en Grèce antique, ils n'avançaient pas seulement en technologie utilitaire mais aussi sur le plan de la pensée abstraite, comme la géométrie d'Euclide, et en théories scientifiques. Néanmoins même en Grèce ils s'arrêtaient au seuil de la science vraiment moderne. En dedans de leurs prémisses monistes communes, même leurs meilleurs penseurs, comme Aristote et Platon, ne pouvaient pas faire mieux que formuler des conjectures sur un monde animiste qui changeait toujours. Comme Jaki dit spécifiquement sur l'Hindouisme mais avec validité générale pour toute la pensée moniste-pantheiste-animiste: 'Si l'homme était une partie minuscule d'un énorme animal cosmique, peu où rien ne resterait de possibilité psychologique qu'il pourrait jamais atteindre une position conceptuelle qui le mettrait en dehors du monde total pour l'évaluer[3].' Une telle position n'est pas probable seulement en psychologie mais elle est aussi fausse en logique si un 'dehors du monde total' n'existe pas en réalité. Les philosophes grecs pouvaient agir seulement 'comme si' c'était possible que l'homme soit un 'sujet' qui étudié et parle correctement de 'l'objet', c'est-à-dire du reste de la réalité. Il faut une cosmologie qui pose un Être personnel dont l'existence est distinct de l'univers et au delà de l'univers, qui ne dépend du monde en aucune façon, mais plutôt un monde qui est contingent sur cet Être à tous égards, un Être qui fit l'homme raisonnable comme Lui-même, et un monde soumis à la raison de l'homme; c'est-à-dire la cosmologie de la création biblique et son Dieu. Seulement une telle cosmologie peut fournir une fondation épistémologique pour l'étude humaine du monde comme si l'homme se trouvait 'vraiment' 'en dehors' du monde comme un 'sujet' qui étudie un 'objet.' C'est un des grands mérites de Jaki derépèter ce point décisif à plusieurs reprises dans Science et Création et dans La Route de Science et les Chemins a Dieu. Il exprime ce point dans ce dernier livre, par exemple, quand il critique le livre superficiel et défectueux de Thomas Kuhn, 'La structure des révolutions scientifiques':

Jaki montre, par les écrit des grands savants qui étaient vraiment révolutionnaires, c'est-à-dire créatifs et innovateurs, de Bacon a Einstein, qu'ils partageaient au moins une croyance fondamentale en un univers ordonné et objectif que la pensée de l'homme pouvait étudier. Il est vrai que quelques-uns parmi eux, comme Max Planck et Albert Einstein[5], rejetaient Dieu le Créateur comme le fondement de ce présupposé.

Charles Darwin, bien sur, compterait comme une exception à cette règle si Jaki l'avait inclue parmi les grands savants. Mais Jaki montre que la théorie d'évolution de Charles Darwin était plutôt philosophique que scientifique, et qu'elle ne fut jamais acceptée par tous les savants de renom. Le mécanisme de sélection naturelle de Darwin était particulièrement peu convaincant dès le commencement, et en tout cas ce mécanisme ne pouvait pas prouver l'absence d'intention dans l'univers. Ensuite Jaki apporte un de ses points les plus décisifs dans sa critique de l'évolutionnisme qui présuppose l'absence de dessein:

Mise à part les arguments scientifiques, Jaki n'hésite pas d'identifier 'un désir ardent d'évaquer toutes perspectives métaphysiques' comme l'ingrédient principal du Darwinisme. Il attribue 'la déclaration nette que Darwin avait raison et que l'évolution mécanique est un fait indisputable' à ce désir[7]. Ensuite il dit qu'il y avait des minorités de savants réputés qui s'opposèrent au dogme darwinien dès la première publication de l'Origine: 'En effet, la persistance de plus de quatre générations d'une minorité pas du tout petite en quantité et très respectable en qualité est un phénomène tout unique dans l'histoire de la science moderne[8].' Les dissidents du Darwinisme étaient très forts pendant la décennie avant le centenaire d'Origines. Déjà vingt ans plus tôt, en 1937, tous les plus éminents biologistes français qui collaboraient au cinquième volume de l'Encyclopédie française

Pour cette raison et d'autres Jaki croit que l'état de la théorie évolutionniste est aujourd'hui le même qu'avant la publication de L'Origine des espèces de Darwin. Son objection la plus importante, la nécessité d'un dessein même dans le chaos décrit ci-dessus, est reformulée comme l'ignorance des darwinistes de la science de la mécanique qui demande 'la constatation de lois au dedans des conditions de limites données[10].' Ces conditions de limites sont présentes partout dans la nature. Elles sont données et pas dérivables de lois. Elles n'existent pas à part des conditions de limites générales données par la totalité des êtres dans la nature. Enfin, tout comme le fameux théorème de Gödel en mathématique, aucun ensemble doué de conditions de limites individuelles ne peut être expliqué selon ses propres termes mais seulement dans les termes d'un ensemble plus général[11]. Jaki conclut:

Avec cette chaîne de pensée procédant par des pas strictement factuels de la science et de la mécanique Jaki réitère le chemin vers le Dieu de la nature (c'est-à-dire, la théologie naturelle) fondé sur la contingence du cosmos. Il note avec raison que cet état de contingence, comme reconnu par d'autres écrivains aussi, est le sommaire des cinq preuves classiques de St. Thomas Aquin pour l'existence de Dieu 'où tous les nombres de chemins fondés sur la contemplation de la nature[13]'. L'accord de cet argument moderne scientifique de contingence n'est pas seulement congruent avec Aquin et la théologie naturelle mais aussi avec les paroles de la Bible qui inidique que

Si l'on rejette l'argument moderne scientifique de la contingence implicite dans la science mécanique, pour évaquer ses implications simultanées sur l'existence de Dieu comme décrit dans la Bible, on fait la guerre à la science aussi. Ainsi T. H. Huxley, 'le bouledogue de Darwin', 'endossait la notion d'un univers cyclique parfois se développant, parfois dégénérant, une notion qui, comme il faut se rappeler, devenait le cul-de-sac pour la science dans toutes les civilisations anciennes[14].' Cette même notion d'un 'univers oscillant' est aujourd'hui un fantasme à la mode de quelques savants désirant renforcer l'éternité d'un univers complet en lui-même, et des milliards d'années d'évolution, vis-à-vis des deux lois de thermodynamique. Jaki donne un récit de ce développement nouveau et anti-scientifique dans le chapitre final de 'Science et Création.'

L'idée de retours éternels de l'univers était partagée aussi par les philosophes allemands idéalistes Fichte, Schelling et Hegel, et la 'philosophie de nature' [Naturphilosophie] descendant de leur pensée. Jaki fait la connexion entre cette pensée et les Nazis:

Le fait n'est pas si bien connu que la gauche hégélienne, les Marxistes, partageait aussi la croyance aux retours éternels. Friedrich Engels haïssait le physicien Clausius qui avait formulé la deuxième loi de la thermodynamique en 1865. Pour Engels

Engels admit que la réutilisation de la chaleur dissipée par l'entropie était un problème, mais il se sentait certain qu'une réponse serait trouvée[17]. Jaki montre les mêmes vues cosmologiques dans l'oeuvre d'un autre socialiste marxiste, le français Louis Auguste Blanqui, dont le livre 'L'éternité par les astres'(1872) préconisait un univers infini et sans fin de retours éternels[18]. Pour lui

La discussion de Blanqui par Jaki est seulement un exemple où il informe le lecteur de faits historiques négligés voir même travestis par des savants non-theistes. Un autre exemple notable est le manque d'attention accordé au paradoxe d'Olbers dans la défense d'une croyance dite scientifique à un univers infini. De Newton à Einstein ce paradoxe du ciel nocturne obscur était négligé; dans un tel univers 'les cieux auraient dû éclater de lumière à chaque point jour et nuit avec une brillance infinie[20].' Encore un autre exemple est la correction de l'historiographie en regard à l'obscurité alléguée de la culture médiévale, corrigée après la publication des journaux de Leonard da Vinci en 1881. Ceux-ci révèlent 'pas seulement des élans étonnants de l'imagination, des esquisses de machines merveilleuses, des anticipations de quelques lois de la physique de Newton, mais aussi une révérence dévoué au Créateur, une piété évangélique, et une condamnation de la magie, l'astrologie, et de la nécromancie[21].'

Jaki affirme que la science moderne est devenu fertile par 'l'adoption d'un postulat épistémologique, le fondement commun de la route de la science et des chemins à Dieu'. Il dit que 'ni l'apriorisme enraciné dans une théologie naturelle contrefaite' ni l'empirisme de Bacon, mais seulement 'une conception du rôle de l'esprit qui transcendait l'empirisme sans être pris au piège dans un a priorisme' pouvait préparer le chemin à des avances scientifiques[22]. A ce titre il attribue peut-être trop à l'oeuvre de 'Principia' de Newton. Cependant même si la vérité de son analyse est concédée, il faudrait s'assurer que le rôle de l'esprit ne devienne pas si dépourvu de contraintes qu'il opère entièrement subjectivement. Dans un tel cas, le 'postulat épistémologique' de Jaki militerait contre sa propre thèse fondamentale, la création théiste comme le fondement du développement de la science moderne. L'insistance de certains philosophes modernes de science sur 'l'attitude psychologique' inévitable de l'esprit pendant la recherche scientifique[23] et la réflexion sur des renversements historiques de certaines présupposés sur la science ont produit la perspective contemporaine que toutes les théories scientifiques ne peuvent qu'être probables. Voilà pourquoi les admirateurs contemporains d'Einstein, y compris Jaki, ne louent pas sa cosmologie relativiste comme 'vraie', mais seulement comme plus probable ou plus inclusive que la cosmologie mécaniste de Newton. Jaki n'en vient pas vraiment aux prises avec ce développement, et surtout les implications de la proposition de philosophie d'attitudes psychologiques.' Imre Lakatos a exprimé cette proposition le plus rigoureusement en montrant que 'des sensations non imprégnées par des attentes n'existent pas et ne peuvent pas exister, et voila pourquoi il n'y a pas de démarcation naturelle (c'est-à-dire psychologique) entre des propositions d'observation et de théorie[24].' Ce train de raisonnement abolit la ligne de division entre l'homme comme 'sujet' et la nature comme 'objet' de la connaissance, et ainsi il est plus conforme à l'horreur suprême pour Jaki, une perspective du monde moniste et panthéiste, qu'à ses propres prémisses d'une création theiste à partir de rien et la théologie naturelle.

Le point faible de l'approche de Jaki est sa confiance excessive dans la raison humaine. Il est assez honnête pour citer les réserves à cet égard du grand savant et chrétien Blaise Pascal quant à la théologie naturelle, et surtout quant à la véracité de la raison de l'homme, réserves fondées sur la reconnaissance de Pascal de la 'réalité corrompue de l'homme (a cause du péché de l'homme contre Dieu)[25]. Tenant compte de la chute de l'homme, ce qui sied à l'esprit de l'homme engagé dans la recherche scientifique ou en n'importe quelle relation avec la réalité, est plus d'humilité et non pas moins de contrainte par un 'apriorisme' et de données empiriques (Jaki a raison en s'opposant à l'empirisme et au positivisme extrême). C'est cette humilité qui protégerait la conscience de l'homme dans la dépendance du Créateur et de Ses œuvres, et qui rendit possible la science moderne tout d'abord, comme Jaki le montre si bien.

En même temps l'historien de science devrait indiquer à ce point que malgré la corruption de l'homme et malgré 'l'attitude psychologique' de l'esprit la recherche scientifique moderne a en fait produit des résultats que tout le monde (excepté les solipsistes!) appellerait objectivement vrais. La première et la deuxième loi de thermodynamique, la vie ne peut procéder que de la vie, etc. sont des exemples. La science appliquée abonde d'inventions rendues possibles par cette recherche qui est conforme à la vraie réalité parce qu'elles fonctionnent et ont rendu la vie des hommes plus aisée qu'en antiquité. Ce fait incontestable doit servir d'indicateur que le Créateur à un caractère plein de miséricorde et d'amour et n'est pas seulement rationnel. Il va sans dire que les accomplissements de la science en recherchant la réalité, y compris ceux qui furent atteints en antiquité, confirment la cosmologie de la création theiste. En antiquité comme aujourd'hui le Créateur est bon même envers ceux qui Le nient. Voici pourquoi les lecteurs de Jaki pourraient désirer qu'il ait défendu la création theiste non seulement sur le fondement de l'éventualité (théologie naturelle) en faisant appel seulement à la raison, et aboutissant au plus à un concept mental de Dieu. Jaki pourrait aussi avoir mentionné quelques-uns dans la multitude de chemins ou des cas ou les hommes peuvent rencontrer en personne le Créateur et Rédempteur Lui-même Qui vit et Qui existe réellement.

Ainsi, par exemple, Blaise Pascal le rencontra dans la nuit du 23 novembre 1654, ce qui est documenté par son fameux 'Mémorial' écrit de cet événement historique. Un historien de science pourrait avoir inclue cet événement dans une discussion des 'chemins de Dieu' au moins dans une note de bas de page. Or le Dieu rencontré ainsi d'une manière vivante est le Dieu de la Bible, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, et le Dieu de Jésus-Christ Qui 'ne se trouve que par les voyes enseignées dans l'Évangile' et Qui n'est pas le concept incertain 'des philosophes et savants'[26]. Peut-être un créationniste théiste associé au démenti de la 'critique supérieure' de la certitude et de l'infaillibilité de la Bible (surtout de la Genèse), et désireux avant tout d'impressionner la raison humaine par la théologie naturelle, ne pouvait simplement pas risquer de parler de cet autre chemin vers Dieu. Mais on ne peut s'empêcher de croire que c'est ici que se trouve le fondement de cette vision du monde 'comme une entité objective et ordonnée qui peut être examinée par l'esprit parce que l'esprit aussi [est] un produit ordonné et objectif du... Créateur' que Jaki voulait défendre.

En conclusion, Jaki est un croyant convaincu à la création originelle de l'univers à partir de rien par le Dieu du christianisme. Mais il n'est pas un adhèrent du mouvement creationniste moderne et de son acceptation de la Bible, et surtout de la Genèse, comme le rapport infaillible de la révélation de Dieu à l'homme[27]. Dans son œuvre la plus important sur l'histoire générale de la science et de la naissance unique de la science moderne entre 1250 et 1650 en Occident chrétien, il dit que c'est seulement la croyance au Dieu Créateur de la Bible comme Législateur absolument transcendent et rationnel qui rendit possible cette naissance puisque seulement cette croyance donnait à l'homme la confiance dans un univers rationnel. Jaki défend sa thèse de manière plausible par sa recherche exhaustive de toutes les civilisations anciennes et aussi en examinant les développement des avancés scientifiques depuis le Haut Moyen Age. La faiblesse principal de son approche est sa confiance excessive et son appui exclusif sur la raison de l'homme à laquelle il attribue un rôle quasi-autonôme au moins implicitement. Néanmoins l'étendue prodigieuse de son érudition en histoire récompense amplement l'étudiant de son œuvre excellente, et elle expose manifestement les erreurs conceptuelles et les effets paralysants de toutes les cosmologies monistes et panthéistes.



Notes

[1]- Creation and Science: The Work of Stanley L. Jaki
pp. 17-24 Creation Social Sciences and Humanities Quarterly Vol IX, No. 2 (traduction Ellen Myers & Paul Gosselin)

[2]- Stanley L. Jaki, Science and Creation (New York: Science History Publications, 1974), viii.

[3]- Ibid., p. 20.

[4]- Stanley L. Jaki, The Road of Science and the Ways to God (Chicago: The University of Chicago Press, 1978), p. 242.

[5]- Planck, qui introduisit la théorie de quantas d'énergie au monde scientifique en décembre 1900, était le petit-fils et l'arrière-petit-fils de théologiens luthériens. Pendant toute sa vie il maintenait une vague religiosité qui contenait certaines formalités chrétiennes. Mais quand Erwin, son fils aîné, fut exécuté par les Nazis en 1944, il écrit a un ami que ce que l'aidait dans son chagrin tragique était 'sa foi a l'Omnipotent et Tout-bon' implantée en lui depuis son enfance. Néanmoins quand il était près de mourir et informe d'une rumeur qu'il avait été converti au Catholicisme, il écrit a un correspondent athée: 'J'harmonisais profondément avec la religion, mais je ne crois pas a un Dieu personnel et pas du tout a un Dieu chrétien.' Ibid., pp. 166, 179.
Quand a Einstein, il faisait un nombre de remarques 'théistes' impliquant l'ordre cosmique a dessein comme son mot fameux a Nils Bohr que Dieu ne joue pas aux des au Congres de Solvay en 1927. En 1952 il écrit a un ami qu'il pensait que la compréhensibilité du monde était un miracle ou 'un mystère éternel' parce que le succès de théories scientifiques présupposait 'un degré d'ordre élévé dans le monde objectif que nous ne sommes pas du tout permis de s'y attendre a priori.' Pourtant il ajouta qu'il ne voyait pas 'une mode légitime de procéder plus loin. Je dois ajouter ce dernier point explicitement a moins que vous ne pensiez que je sois tombe dans les mains de prêtres dans la faiblesse de mon age avance.' Ibid., pp. 208, 192-193. Jaki arrive a la conclusion évidente qu'Einstein 'aperçut que ce train de pensées n'était pas seulement une route de science mais aussi s'approchait dangereusement a devenir a la fin un chemin a Dieu.' Ibid., p. 193.

[6]- Ibid., p. 287.

[7]- Ibid.

[8]- Ibid., p. 288.

[9]- Ibid. Selon Jaki, cette affirmation se trouve dans l'Encyclopédie française, tome 5, Les êtres vivants (Paris: Société de Gestion de l'Encyclopédie française, 1937), pp. 82-88. Ce volume fut édité par P. Lemoine, R. Jeannee, et R. Allonge, qui étaient tous professeurs au Musée de Paris. Ibid., n. 44, p. 442.

[10]- Ibid., p. 290.

[11]- Ibid., pp. 291-292, et n. 59, p. 444. Voyez aussi Ernest Nagel et James F. Newman, Gödel's Proof [La preuve de Gödel] (New York University Press, Eighth Printing, 1973).

[12]- Ibid., p. 292.

[13]- Ibid.

[14]- Ibid., p. 295.

[15]- Jaki, Science and Creation, p. 311. Sur la croix gammée, Jaki donne l'information spécifique qui suit: 'Le grand champion du bouddhisme, le roi Asoka (c. 269 B.C. a c. 232 B.C.) faisait inscrire la croix gammée sur tous ses monuments, car elle était le symbole classique des retours cycliques. Sa forme originelle consistait probablement du diagramme des corps de deux serpents entrelacés, symboles du mal et du pessimisme. Les grands classiques ascétiques du bouddhisme expliquaient en détail ce que la croix gammée dit explicitement du monde et de l'existence.' Ibid., p. 11.

[16]- Ibid., p. 312.

[17]- Ibid., pp. 312-313, et n. 51, p. 331.

[18]- Ibid., p. 318.

[19]- Ibid., pp. 318-319.

[20]- Ibid., p. 315. Voyez aussi Stanley L. Jaki, 'The Paradox of Olbers' Paradox' (New York: Herder and Herder, 1969).

[21]- Jaki, Science and Creation, p. 261. Voyez aussi Jaki, The Road of science and the Ways to God, pp. 306, 316.

[22]- Jaki, The Road of Science and the Ways to God, p. 90.

[23]- Voyez surtout Imre Lakatos and A. Musgrave, eds., Criticism and the Growth of Knowledge (London: Cambridge University Press, 1970), p. 99.

[24]- Ibid.

[25]- Jaki, The Road of Science and the Ways to God, p. 314.

[26]- Voici le texte originel complet du Mémorial de Pascal: (esquisse d'une croix entourée de raies de lumière)

"L'an de grâce 1654,
Lundi, 23 novembre, jour de saint Clément, pape et martyr, et autres au martyrologe,
Veille de saint Chrysogone, martyr, et autres,
Depuis environ 10 heures et demie du soir jusques environ minuit et demi,

Feu
«Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob» non des philosophes et des savants.
Certitude. Certitude. Sentiment. Joie. Paix.
Dieu de Jésus Christ.
Deum meum et Deum vestrum.
«Ton Dieu sera mon Dieu.»
Oubli du monde et de tout, hormis Dieu.
Il ne se trouve que par les voies enseignées dans l'Évangile.
Grandeur de l'âme humaine.
«Père juste, le monde ne t'a point connu, mais je t'ai connu.»
Joie, joie, joie, pleurs de joie.
Je m'en suis séparé :
Dereliquerunt me fontem aquae vivae.
«Mon Dieu, me quitterez-vous ?»
Que je n'en sois pas séparé éternellement.
«Cette est la vie éternelle, qu'ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.»

Jésus-Christ.
Jésus-Christ.

Je m'en suis séparé; je l'ai fui, renoncé, crucifié.
Que je n'en sois jamais séparé.
Il ne se conserve que par les voies enseignées dans l'Évangile.
Renonciation totale et douce.
Soumission totale à Jésus-Christ et à mon directeur.
Éternellement en joie pour un jour d'exercise sur la terre.
Non obliviscar sermones tuos. Amen."

[27]- Jaki me semble être un avant-coureur de l'Intelligent Design Mouvement' (Mouvement de Dessein Intelligent) commencé récemment par Phillip Johnson, professeur de loi a l'Université de Californie à Berkeley, et supporté par d'autres savants connus, y compris Michael Behe, Jonathan Wells, et William Dembski. (note ajouté en mars 2001)