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Samizdat

Charlie-Hebdo :
Remise en question de l'islam ou
auto-imposition de la Charia en Occident ?


Abdul Ahmad (janv. 2015)

Tous ont entendu parler du massacre à Charlie-Hebdo survenu à Paris il y a peu de temps. Quelques semaines avant ces événements, je discutais avec une connaissance au sujet de l'Islam et de la violence. Il me disait: "Ouais, mais il ne faut PAS généraliser, tous les musulmans ne sont pas violents. Moi j'en connais qui sont tout à fait pacifiques, intelligents, drôles, généreux, hospitaliers et raisonnables". Évidemment lorsqu'il est question d'individus, il faut prendre au cas par cas. Inutile de généraliser. Et comme le disait l'anthropologue français Claude Lévi-Strauss, la méchanceté humaine semble distribuée de manière à peu près uniforme chez toutes les races. Aucun peuple (ou religion) n'a le monopole de la du génie ou de l'imbécilité, la bonté ou de la méchanceté, car on est tous tirés de la même pâte.

Ceci dit, dans le cas qui nous concerne, il ne faut pas négliger la question BEAUCOUP plus sérieuse sous-jacente aux événements récents, c'est-à-dire: "Est-ce que l'ISLAM est une religion pacifique?"

Et à cette question on peut répondre: oui et non...

Mais ce n'est pas une réponse, me direz-vous.

Eh, bien vous avez un peu raison. Bon, je m'explique alors. Pour comprendre une religion, on peut facilement perdre beaucoup de temps à des discussions qui n'aboutissent nulle part. À mon sens, pour voir clair dans ces choses, il avant tout examiner les fondements de la religion, c'est-à-dire à la fois les textes sacrés de cette religion ainsi que le comportement de son fondateur et celui de ses premiers disciples. En particulier, il faut se demander ce que le fondateur a DIT et ce qu'il a FAIT. Ces deux choses laissent des traces très profondes dans n'importe quelle religion et par la suite elles ont un rôle formateur immense sur le comportement et les attitudes des adeptes de cette religion. Et c'est l'exemple que donne le fondateur (son enseignement et ses gestes) qui sert de référence pour juger si tel ou tel disciple actuel est un fidèle un infidèle, un disciple exemplaire ou un traître, un hérétique ou un apostat. Dans le cas de l'Islam, le fondateur c'est évidemment Mohammed. Après ses premières révélations à la grotte de Hira, sa vie de divise en deux parties. Au tout début, il prêche sa nouvelle religion à la Mecque en Arabie (où il est né), ville qui était à l'époque le centre d'un culte polythéiste où étaient adorées les idoles des divinités arabes. Mohammed parvient à assembler autour de lui un premier noyau de disciples, mais il fut mal reçu par les autorités de la Mecque et dû s'enfuir à Médine où commence la deuxième période de la vie de Mohammed. C'est ce que les musulmans appellent l'hégire (ou l'immigration en arabe).[1]

PRaymond Firtheu de temps après son arrivée à Médine, Mahomet se transforme aussi bien en chef politique qu'en chef de guerre et organise des expéditions (razzias) contre les caravanes de marchandises partant de la Mecque. Cette bifurcation affectera profondément le développement de l'islam et à ce sujet, l'anthropologue britannique Raymond Firth remarquait (1981: 589):

Ainsi depuis, dans le monde islamique, religion, droit et État sont indifférenciés et, à vrai dire, inséparables. La “séparation de la religion et de l'État”, telle qu'on la connaît en Occident, ne signifie absolument rien pour l'islam (ou si on la rencontre dans un pays de culture islamique, c'est un indice de la pénétration d'idées occidentales et, en somme, un compromis). Et de ce fait, dans une société où domine l'islam il en résulte qu'une critique de l'État revient à une critique de l'islam... Alors la liberté d'expression...

Mais revenons à la question initiale, "Est-ce que l'ISLAM est une religion pacifique?". Si on examine uniquement l'époque initiale de Mohammed à la Mecque, on peut répondre que oui, l'islam est une religion pacifique, car à cette époque Mohammed décrétera: “Point de contrainte en religion ” S2.v 256. Pendant cette première période, Mohammed tentera de faire des convertis volontaires, uniquement par le moyen de ses enseignements, mais il a dû constater que ce ne fut pas un grand succès, et ne fit que 70 convertis, semble-t-il.

À Médine, les choses changeront radicalement. Mohammed deviendra général et commandera lui-même ses troupes au combat. D'autre part, il assumera le rôle de juge et ordonneras exécutions sommaires. Pour mieux se faire une idée sur ce qu'est réellement l'Islam, je recommande fortement à mes lecteurs de lire pour eux-mêmes de livres sur l'histoire de l'Islam, des livres qui commencent justement avec la vie de Mohammed. Et c'est dans cette période que Mohammed commandera personnellement l'assassinat, non pas d'un Bédéiste, mais du poète Kab ben Asraf qui avait osé se moquer de lui. L'anecdote est relatée dans le Hadith[2] no 3359 du Sahîh Muslim rédigé par Jabir ibn Abdullah ibn Amr ibn Haram al-Ansari, compagnon du prophète Mahomet. Alors on voit bien que les événements de Paris ont leur modèle dans le comportement du Prophète lui-même. Les assassins de Charlie-Hebdo ne sont pas des "extrêmistes" car ils n'ont fait que suivre l'exemple de Mahomet. On dit parfois que le Coran est avant tout un texte marketing, mais si on veut connaître la réalité morale, sociale et politique de l'Islam, c'est dans les Hadiths que l'on la retrouve.

Dans le système d'éducation occidental, si on s'intéresse à l'histoire grecque ou romaine, mais à moins de faire un cours universitaire spécialisé sur le Moyen-Orient, au lycée on ne sera jamais exposé à un cours sur l'histoire de l'Islam. Il en résulte que les Occidentaux sont très ignorants au sujet de l'islam et de ce fait, les medias occidentaux sont également très ignorants au sujet de l'islam et se replient inévitablement sur des expressions aussi ronflantes que vides en parlant "musulmans extrémistes". Mais qu'est-ce au juste qu'un "musulman extrémiste"? Qu'est-ce que cela signifie? Absolument rien évidemment. Lorsqu'il s'agit de comprendre des événements concrets impliquant des musulmans, la question véritable est plutôt : Est-ce un musulman cohérent (c'est-à-dire applicant de manière logique les enseignements et gestes du Prophète) ou s'agit-il d'un musulman incohérent? Ou en d'autres termes est-ce que ce musulman suit l'exemple et les enseignements de Mohammed ou s'en détourne-t-il?

Là est la question.

Voici une petite liste de facteurs qui influencent cette attitude de nos élites qui sont d'avis qu'il faut critiquer le christianisme et se la fermer... lorsqu'il est question de l'islam.

  1. manque de courage: Taper sur les chrétiens est un sport sans danger, pourquoi s'en priver? Par contre, critiquer l'Islam...
  2. les courants modernes/Lumières et postmodernes sont pour l'essentiel des réactions au système de croyances judéo-chrétiennes. Si donc l'islam est un ennemi du système judéo-chrétien, c'est donc un allié des modernes et postmodernes.
  3. le système idéologico-religieux postmoderne présuppose que TOUTES les religions se valent.
  4. Examiner les croyances fondamentales islamiques ainsi que le comportement du Prophète (transmis par le Coran, les Hadiths et la Sirah) pouvait contredire et démentir ce présupposé. Il faut donc éviter de le faire.

Les élites modernes et postmodernes occidentales aiment beaucoup trop un discours très culpabilisant vis-à-vis le christianisme. Ah! Les Croisades!, ah, l'Inquisition, ah, la persécution des juifs sous Luther!, les chasses aux sorcières, etc... Si on examine l'histoire, en effet les chrétiens ont un certain nombre de choses à se reprocher. Mais de la part des élites modernes et postmodernes, ce discours a un côté extraordinairement HYPOCRITE, car ce discours si culpabilisant au sujet du christianisme leur sert en même temps de bouclier et de poudre aux yeux pour éviter qu'une évaluation critique de l'apport des idéologies issues des Lumières soit fait lorsqu'on tente d'explorer la causalité des horreurs et génocides du 20e siècle. Ça, évidemment ne les intéresse pas, pas très marketing, enfin... Mais malgré tout, il y a quelques petites exceptions. Si, règle générale, nos élites (modernes et postmodernes) évitent comme la peste d'examiner la responsabilité des idéologies modernes dans les horreurs du 20e siècle. Une exception à cette règle est le littéraire américain, George Steiner, qui se questionna tout de même au sujet de l'énigme de l'effondrement de l'humanité dans ce siècle et s'interroger (très brièvement) sur la causalité de ce phénomène. Steiner fit ces observations au sujet du 20e siècle en Occident:

Évidemment, Steiner se sent forcé de monter patte blanche et pointer du doigt le christianisme aussi (c'est un moderne après tout), même si le christianisme le plus cohérent (comme ce fut le cas de Bonhoeffer et l'église Confessante en Allemagne ou encore de La Rose blanche (Die Weiße Rose) s'est clairement opposé aux horreurs du nazisme. Mais bon, pour un membre de l'élite moderne, le questionnement de Steiner demande déjà un effort certain, mais les œillères modernes tiennent bon, c'est l'essentiel... Pas de souci, tout est sous contrôle. Il faut constater qu'un questionnement sérieux de la part de nos élites modernes sur les massacres et génocides du 20e siècle (où ils ont dominé très largement sur toutes les grandes institutions en Occident) ou encore ce qui a motivé la poussée des empires et la colonisation de l'Afrique et de l'Asie par les nations européennes aux 18e et 19e siècles est impossible. Ce serait une erreur de marketing sans doute...

On me dira qu'il ne faut pas exclure le christianisme de la critique. On est bien d'accord là-dessus. Oui, il faut également examiner le christianisme, pas juste l'islam, mais là, justement, est la question: Quelle christianisme? Il ne faut pas ignorer la précision faite ci-dessus à l'effet qu'il est essentiel de comparer avant tout l'enseignement et le comportement des fondateurs des religions que nous voulons comparer, ainsi que le comportement de la première génération de leurs disciples. Si on ne respecte pas cette condition, chaque partie peut laisser entendre que tel ou tel cas scandaleux constitue dans les faits une “exception”, un détournement, une perversion, de la foi originelle... Et la discussion n'avancera pas d'un nanomètre... Ceux qui ignorent cette question sont souvent les mêmes qui aiment affirmer que Hitler[3] était un “bon chrétien”, car il lui arrivait, dans ses discours de faire référence aux [Juifs] “tueurs de Christ”?

Mais examinons justement le christianisme. Dans les Évangiles, on décrit un seul exemple de violence fait par les disciples de Christ. Ce qu'il y a de particulier c'est qu'il s'agit seulement d'une situation où les disciples veulent seulement défendre Christ lors de son arrestation. On relate que l'un des disciples aurait coupé l'oreille à un des assaillants. Et que fait Jésus? Et bien l'Évangile de Luc 22: 51, indique qu'il a demandé qu'on cesse la violence (pour le défendre) et ensuite il guérit même l'oreille de son assaillant ! Qu'aurait dit Mohammed dans les mêmes circonstances, on peut bien se le demander... “Couper que l'oreille à cet infidèle? Non ça ne suffit pas, la tête aussi!”  D'autre part, lorsque les disciples de Christ se sont vus boudés par les Samaritains, deux d'entre eux, furieux du rejet des Samaritains, demandent à Jésus de faire descendre le feu du ciel sur ces infidèles, mais Christ leur répond assez sèchement: “Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Car le Fils de l'homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver.” (Luc 9: 55-56) De ce fait, on n'a pas trop à se poser la question de l'avis qu'aurait Christ sur l'esprit qui anima Mohammed... car dans des circonstances identiques, la réaction de Mohammed fut très différente. Allah est miséricordieux, mais à la condition que... Voyons ce cas extrême ; tandis que Christ est mourant dans des souffrances atroces sur la croix, que dit-il de ses ennemis, de ceux qui l'ont trahi? Réclame-t-il les tourments, des malédictions, le jugement de Dieu et l'enfer sur eux? Non, il dit simplement: “Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font.” (Luc 23: 34) ![4] Par contre, dans l'islam, on peut se demander quel dieu est Allah, s'il nécessite les services de garde du corps et d'assassins pour défendre son honneur?

Un autre aspect de l'hypocrisie de nos élites modernes en Occident c'est que lorsque les LEURS sont attaqués (comme c'est le cas avec Charlie Hebdo), la réaction est immédiate et massive. En général, les chrétiens savent bien pourtant que si on accepte la liberté de conversion et la liberté d'expression, cela implique aussi la liberté de blasphémer. Je dis bien, en général, car à vrai dire chez les groupes chrétiens qui par le passé se sont fortement identifiés à l'État et le pouvoir politique (comme c'est le cas des églises catholiques et orthodoxes) il y a une longue tradition de coercition religieuse dont l'Inquisition n'est que l'exemple le plus connu. Les chrétiens de la tradition anabaptiste[5] surtout ont bien démontré qu'ils peuvent supporter ces contradicteurs. D'ailleurs, les fondateurs de ce mouvement on souvent payé le prix de ces convictions avec leur sang. Évidemment un jour tous (chrétiens et non chrétiens) en Occident auront des comptes à rendre devant le Juste juge, de ce qu'ils auront fait de cette liberté qu'ils ont joui pendant si longtemps. Pour ce qui est de nos élites médiatiques occidentaux, lorsque se sont des chrétiens qui sont massacrés et non des bédéistes, la réaction est essentiellement “ bof ”...  S'il le faut vraiment, on relatera quelques statistiques et on passera rapidement à autre chose. Mais depuis plus de vingt ans la minorité la persécutée au niveau mondial ce ne sont pas les bédéistes athées ou postmodernes, mais bien les chrétiens. En tout cas, ce serait étonnant que les dhimmis chez les élites occidentaux auraient un regard aussi complaisant à l'égard de l'islam s'ils devaient habiter le nord du Nigéria par exemple. Si à Charlie-Hebdo on a tué 12 personnes, quelques jours auparavant à Baga au Nigéria, le décompte des morts n'est pas encore fait, mais on estime au moins 2000 tués et des villages rasés! Et c'est à peine si on en parle dans les medias francophones...

Nigeria : des images satellites témoignent du massacre de Baga. Le Monde.fr avec AFP  Le 15.01.2015

Nigeria attack: Too many bodies to count: Boko Haram's terror rampage may be one of the deadliest in the Islamist group's history. World News

Why did the world ignore Boko Haram's Baga attacks? Guardian News  Monday 12 January 2015

I am Charlie, but I am Baga too: On Nigeria's forgotten massacre. Daily Maverick - 12 Jan 2015

Boko Haram attack: Woman 'killed while giving birth' during Baga massacre. The Independent - Thursday 15 January 2015

Détail à noter au sujet de l'attaque sur Charlie Hebdo. Aujourd'hui l'Occident prend pour acquis ses droits et libertés, mais sans reconnaître que cette liberté d'expression a ses racines dans les bagarres historiques et les martyrs des anabaptistes.[6] Ceux-ci réclamaient la liberté de conscience religieuse pour tous, plutôt que des convictions religieuses imposées par une religion d'État. De ce fait, les anabaptistes du passé ont été persécutés, autant par les catholiques que par les réformés. Plusieurs sont morts, de morts atroces, pour leurs convictions. Évidemment, par la suite les penseurs des Lumières ont piqué ces idées, généralement sans donner crédit à ceux qui sont morts pour leur donner le jour.

Mais des combats et prises de position des premiers anabaptistes sont nées les libertés des convictions religieuses d'abord, ce qui par la suite ouvrira la porte pour la liberté d'expression en général et l'existence même d'opinions politiques diverses (d'où la naissance de partis politiques). Mais il faut considérer que depuis bon nombre d'années nos élites en Occident rejettent les fondements judéo-chrétiens de notre société, alors il me semble que nous sommes sur le point d'entrer dans un temps de jugement et d'humiliation devant nos ennemis. À moins que l'Occident se repente de ses péchés et de son rejet de la Parole de Dieu, il se peut bien que ces droits et libertés, que les Occidentaux considèrent naturels, leur soient ôtés.

Ce jugement est dans les mains de Dieu.




Références

CAMUS, Albert (1951) L'homme révolté. Gallimard, Paris 382 p.

FIRTH, Raymond (1981) Spiritual Aroma: Religion and Politics pp. 582-601 American Anthropologist Vol. 83 no.3 Sept.

GUILLAUME, Alfred (1955) The Life of Muhammad. A translation of Is_aq's "Sirat Rasul Allah". Oxford University Press, xlvii - 815 p.

IBRAHIM, Raymond (2010 ) La Taqiyya et les règles de la guerre islamique. Middle East Quarterly - Hiver

LÉVI-STRAUSS, Claude (1955) Tristes tropiques. Plon Paris 485 p.

IBN ISHAQ (≈750 ap. JC) Sirât Rasûl Allah. [ou Biographie de l'Envoyé d'Allah]

WIKIISLAM (2015) List of Killings Ordered or Supported by Muhammad.

HODGES, Dan (2015) What if the terrorists were Christian?: To understand how to respond to the Charlie Hebdo atrocity, we only have to  imagine what would happen if the situation was reversed. (The Telegraph - 12 Jan 2015)

STEINER, George (2001) Grammars of Creation. Faber and Faber [London] 

STEINER, George (2001) Grammaires de la création, traduction de Pierre-Emmaneul Dauzat, Gallimard, coll. "Folio Essais"

STERONE, Aldo (2015) Attentat terroriste au siège de Charlie Hebdo. (7 janv. - YouTube)


Notes

[1] - La première année de l'hégire correspond à l'an 622 ap. JC pour les occidentaux. Flavius Heraclius est alors empereur de l'empire byzantin dont la capitale est Constantinople. Mais il est significatif que le calendrier musulman commence justement avec l'hégire plutôt qu'à partir des premières visions de Mohammed ou encore avec ses prèmières prédications. Cela laisse entendre que l'époque de la Mecque n'est qu'une tentative ratée et que l'islam véritable ne commence que lorsque Mohammed accèdera non seulement au pouvoir religieux, mais aussi au pouvoir politique, juridque et militaire.

[2] - Les Hadith sont les traditions de récits des enseignements et gestes posés par Mohammed et collationnés par les compagnons ou disciples plus tardif du Prophète. Pour le musulman, les hadith ont une autorité qui n'est secondaire qu'au texte du Coran et avec le Coran, ils forment le sunna, c'est-à-dire la source de la Loi d'Allah.

[3] - Albert Camus, portait un regard plutôt cynique sur l'exploitation langage chrétien par Hitler (1951: 228):

[4] - Comme on le voit clairement dans le premier épitre de Jean, l'appel du chrétien est de marcher dans les pas de Christ et de suivre sont example :

[5] - Les Anabaptistes ce sont des groupes de chrétiens faisant partie du courant protestant, mais rejettant le baptême d'enfants en dessous de l'âge de raison. Chez eux, le baptême ne peut être en aucun cas forcé et le converti doit prendre lui-meme la décision de se convertir et être conscient des enjeux de ce geste. La majorité de ceux qu'on appel “«évangéliques» font partie de ce mouvement. Les musulmans trouveront possiblement quelque consolation dans le fait que les évangéliques rejettent également l'idolatrie toléré chez certains chrétiens, dont culte de statues chez les catholiques et cultre d'images chez les orthodoxes. Les catholiques et les orthodoxes défendent ces pratiques en alléguant que ces objets encouragent la dévotion. De l'avis des évangéliques, Dieu n'a pas besoin de béquilles et que ce sont des pratiques païennes que l'on a christianisé afin de faciliter la conversion des masses en Europe. Sur un autre point, l'évangélique rejette une pratique (très rentable) qui est commun à la fois aux catholiques et aux musulmans, soit le pelerinage vers un lieu sacré, la Mecque chez les musulmans et Lourdes, Fatima, Compostelle et le Vatican chez les catholiques. Pour l'évangélique, le concept de «lieu sacré» est clairement contredit par l'enseignement de Christ qui a affirmé dans sa conversation avec la femme Samaritaine:

Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne; et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. (jean 4: 19-24)

De ce fait, l'évangélique, s'il en a envie, peut faire des voyages de tourisme en Israël pour retrouver les lieux où Jésus a marché, mais il ne songeras JAMAIS à entreprendre des croisades pour reprendre la "Terre Sainte" si les Juifs ou les Musulmans devait lui interdire l'accès à ce territoire. Sa foi n'est en rien affectée par l'accès à tel ou tel site historique.

[6] - Carrell en discute brièvement dans cet article :

Serge Carrel (2015) “ Je suis Charlie ” : de la défense du droit au blasphème. Derrière l'horreur du 7 janvier à Paris, il y va de la défense d'un droit fondamental : celui de critiquer le religieux.