Mais qu'est-ce que ça veut dire au juste le terme «Samizdat» ??

Bien, on peut vous assurer que vous n'êtes pas seul(e) à poser cette question... Enfin, il s'agit d'un mot russe qui date de la période soviétique. Ca signifie "presse alternative". Sur le plan étymologique, il y a un jeu de mots sur le terme officiel Gosizdat. Le terme samizdat ("auto-publié" ou sam = soi et izadatelstvo = publication) a été inventé en opposition à gosizdat ("publié par l'État"), mot qui figurait sur toutes les publications officielles de l'époque soviétique. Tout au cours de la période soviétique (en fait, de la mort de Staline jusqu'aux années 80) les russes qui désiraient exprimer des idées qui n'étaient pas acceptées par le régime communiste n'avaient que très peu d'options. Au cours de cette période on a censuré sévèrement tout ce qui se publiait en URSS. La presse écrite était contrôlée ainsi que le cinéma, le théâtre, les maisons d'éditions, les journaux, les revues, etc. Même l'usage de photocopieuses était limité et les ordinateurs personnels avec imprimantes étaient inconnus à cette époque. Avant le Glasnost, le Samizdat était le seul moyen de publier un œuvre non-endossé par le gouvernement. Par le biais du Samizdat, ou pouvait discuter de tout. Si on trouvait une œuvre digne d'intérêt, les gens s'organisaient pour en faire des copies supplémentaires et ainsi, en augmenter la diffusion.

Les dissidents politiques et religieux devaient donc trouver autre chose que les moyens officiels pour diffuser leurs idées. Ce moyen a porté le nom de "Samizdat", c'est-à-dire qu'ils s'auto-publiaient. S'ils avaient une dactylo, ils y fourraient un tas de feuilles avec des papiers carbones entre eux et tapaient leurs textes, pour ensuite distribuer le tout, en main propre, à des amis et contacts sûrs. Dans certains cas, on a fait appel au tamizdat, c'est-à-dire publié "ailleurs". On faisait parvenir un manuscrit de livre de manière clandestine hors du pays pour le faire publier ailleurs et, par la suite, on introduisait les livres illégalement.

Aujourd'hui, les chrétiens évangéliques font face à des circonstances semblables jusqu'à un certain point. Il n'est pas question de prison pour 25 ans, de camps de travail ou de tortures comme sous Staline évidemment... La presse officielle nous ridiculise ou tente régulièrement de marginaliser le point de vue chrétien sous toutes ses formes, c'est-à-dire l'éliminer sur la place publique et le renvoyer au sphère "privé". On peut "penser", mais non "dire". Si les chrétiens restent dans leur ghetto, on les ignore (c'est la tolérance), mais s'ils osent élever la voix sur la place publique et remettre en question le monopole idéologique de nos élites "politically correct", on fera tout pour les faire taire. "Allez dans votre petit ghetto, c'est bien plus confortable. La religion c'est une affaire privée" C'est donc en l'honneur de ces dissidents chrétiens russes que le site "Samizdat" porte son nom. Parmi ceux-ci il y a l'auteur orthodoxe russe Alexandr Soljenytsine qui a écrit L'Archipel du Goulag et aussi des évangéliques moins connus.