Paul Gosselin, anthropologue (2010)
Les médias occidentaux, qui se sont arrogés le droit de jouer le rôle de la conscience morale des masses, ont soulevé une tempête inouïe la semaine dernière au sujet de l'initiative d'un pasteur évangélique de la Floride, Terry Jones, qui pour remettre en question la religion islamique a décidé de brûler 200 copies du Coran. En réaction, on a vu non seulement des personnages médiatiques s'empresser de verser leur mépris et leur condamnation sur Jones. Évidemment l'initiative de Jones a été condamnée par le Council on American-Islamic Relations, mais aussi par le général américain David Petraeus et même par président des Etats-Unis Barak Obama ! Si Jones désirait de l'attention, il a été servi.
Et au-delà des médias, et sans parler des émeutes et tentatives de meurtres en pays musulmans (même avant que Jones ait fait la moindre geste), des rabbins réformés, Rowan Williams, l'archevêque de Canterbury et même le Vatican ont condamnées cette initiative. Il faut noter que bien des leaders évangéliques se sont joints aussi à cette chorale. Ce fut, en quelque sorte, la “ perfect storm ” de l'offuscation politiquement correct.
Les médias et l'Islam
Il est étonnant de constater à quel point cette suggestion de
bruler 200 exemplaires du Coran ait exposé l'hypocrisie des médias
occidentaux. D'un côté s'ils se sont scandalisés de l'initiative
intolérante de Terry Jones, ces mêmes médias, dorment
d'un sommeil que rien ne saurait ébranler[1]
lorsque, dans le monde, des chrétiens sont la cible d'actes d'intolérance
ou de persécution. Ainsi l'islam serait, à leurs yeux, une religion
que l'on ne peut en aucun cas insulter? Mais la question se pose :
Pourquoi ce statut spécial ? Pourquoi les médias occidentaux
(dit neutres) se préoccupent de ce livre et du système
idéologico-religieux qu'il supporte ? Il faut souligner que dans
les faits, Jones n'avait proposé de bruler que des copies du Coran
qu'il s'était procurées légalement[2].
Comme ce fut le cas auparavant dans le cas des 12 caricatures de Mahomet,
les médias occidentaux se sont montrés totalement incapables
d'une analyse sérieuse de la disproportion entre le geste posé
et la réaction du monde musulman.
Le journaliste français Paul Ohlott souligne que lorsqu'il est question d'offenses faites à la religion chrétienne, ailleurs dans le monde non seulement on a brulé des Bibles (volées à des chrétiens), mais on a également attaqué physiquement des chrétiens ! Et dans les médias, aucun cri d'outrage, aucune réprobation vis-à-vis les instigateurs de ces gestes. Ohlott note (2010) même qu'aux Indes “ des Chrétiens de la ville d'Orissa ont vu leurs églises saccagées, leurs villages rasés, et 32 personnes ont été tuées. Certains ont même été brûlés vifs”. On peut penser également aux 3 chrétiens charcutés vivants avant d'être tués en 2007 à Malatya en Turquie. En Indonésie, pays à majorité musulmane, les persécutions de chrétiens sont monnaie courante[3]. La gravité du phénomène ainsi que le silence médiatique sur la persécution des chrétiens dans le monde ont été documentées de manière systématique dans des livres par Nina Shea (1997) et Paul Marshall (1997).
Mais les médias occidentaux ne s'offusquent pas le moindrement de tels événements. On voit bien que le seuil de tolérance des médias occidentaux varie largement d'un cas à un autre. À leur point de vue, les chrétiens sont, peu importe les circonstances, toujours des "oppresseurs", jamais des victimes. C'est leur leitmotiv, leur mantra. Les médias se sont donc arrogés le droit de déterminer qui aura droit au statut de "victime". Comment expliquer cette hypocrisie médiatique ? Il y a quelques années déjà, l'anthropologue britannique, Ernest Gellner, a fait les commentaires suivants sur ce genre d'hypocrisie chez les élites occidentales (1992: 84):
Les relativistes [ou postmodernes] dirigent leurs attaques seulement contre ceux qu'ils affublent de l'épithète positiviste, c'est-à-dire le non relativiste occidental, mais passent sous silence le conflit/désaccord qui les sépare du fondamentalisme religieux [non occidental]. Leur attitude est, en somme, la suivante: l'absolutisme doit être toléré seulement s'il est suffisamment étrange sur le plan culturel. Ce n'est que chez soi qu'ils ne peuvent le tolérer.*
Bien que les médias aiment bien se vanter de leur sens critique extraordinaire, il leur semble pourtant très difficile de l'appliquer à des idéologies non occidentales. Quelle est donc la source de ce regard hypocrite sur le comportement religieux ? Pour y comprendre quelque chose, il faut assimiler quelques détails de l'histoire idéologique de l'Occident. Si après la chute de l'empire romain, l'Occident s'est enraciné dans la vision du monde judéo-chrétienne, deux mouvements culturels de grande envergure se sont éloignés de cette fondation. Il y eut d'abord les penseurs des Lumières qui ont érigé la fondation sur laquelle on a construit les idéologies matérialistes qui ont dominé le 20e siècle. La majorité des religions traditionnelles ont un texte sacré qui leur est propre. Pour simplifier un peu, dans la tradition catholique, cela consiste à la fois dans la Bible ainsi que les déclarations du pape. Dans la tradition protestante, on s'appuie sur la Bible uniquement. Chez les musulmans, la référence est le Coran et les hadits ainsi que les fatwas des imams. Pour les penseurs modernes, héritiers des Lumières, la science et la raison sont désormais devenus sources de Vérité. Mais aujourd'hui la pensée moderne est en déclin et le système de croyances postmoderne rejet l'idée qu'il existe, à quelque part, une Vérité. Le désir et l'épanouissement de soi constituent le cœur du postmodernisme. Pour le postmoderne, l'individu est la référence ultime. L'individu (et ses désirs/pulsions) est leur seule vérité.
Et si les mouvements modernes et postmodernes divergent sur la question de la vérité, ils sont tous les deux entendus sur le rejet de l'héritage judéo-chrétien de l'Occident et de ses absolus. Et si on tient compte du fait que le système de croyances postmoderne (dominant actuellement les médias de masse) est à la fois une réaction contre le modernisme, mais également une réaction contre le christianisme, on ne s'étonnera plus du fait qu'elle entretienne une relation intolérante et biaisée à l'égard de l'héritage judéo-chrétien, que ce soit en Occident ou ailleurs. Cela contraste avec les attitudes généralement plus favorables du discours postmoderne à l'égard de l'islam[4]. Ceci démontre que le postmoderne est avant tout une réaction au christianisme où possiblement la poursuite d'une réaction au christianisme que la formulation moderne n'a pas achevée.
On peut penser, entre autres, aux attitudes médiatiques touchant la persécution des groupes chrétiens dans le monde[5] (comme c'est régulièrement le cas en Chine communiste et dans plusieurs régimes islamiques, dont le Soudan et l'Indonésie). Ces persécutions incluent l'esclavage, la torture, les arrestations, l'emprisonnement et la mort. Ignorer ces réalités est une constante du comportement médiatique occidental. C'est sans importance, elles n'existent pas... Ni vues, ni connues. Au mieux si on le mentionne, c'est à titre de «fait divers», sans plus... Impliquée à examiner la question de la persécution des chrétiens, l'activiste américaine Nina Shea écrit “Personne n'oserait me traiter de biaisée si j'avais décidé de dédier ma vie à la défense de bouddhistes tibétains. Chez les organismes impliqués à la défense des droits humains, il est bien plus commun de parler des chrétiens en termes de persécuteurs et non en tant que persécutés.” L'ubiquité des stéréotypes appliqués aux chrétiens a comme conséquence d'annihiler le phénomène de la persécution des chrétiens dans le monde. Circulez...
L'hypocrisie des médias à l'égard du système judéo-chrétien est exposée dans diverses circonstances. Récemment des groupes écologistes britanniques se sont payé une série de publicités télé pour vendre leur salade (voir Kids Blowing Up). Dans la première, on voit une enseignante en classe vendant la salade écologiste à ses élèves et lorsque deux étudiants refusent de s'impliquer pour l'environnement, elle les fait littéralement exploser! C'est très violent, très gore. À tel point que j'avais cru initialement que ces pubs avaient été tournées par des adversaires des écologistes pour les tourner en ridicule et les discréditer, mais cet article de la BBC (Environmental campaigners axe gory film) confirme que ces publicités ont bien été produites par des écologistes eux-même!. Et c'est censé être rigolo... Incroyable! Mais cet article de la BBC comporte un commentaire très révélateur:
«Laisser entendre que les gens avec lesquels on est en désaccord méritent de mourir est incroyablement stupide. Imaginez si un groupe chrétien aux États-Unis avait produit une telle publicité visant les gays, les musulmans ou toute autres personnes avec lesquels elles étaient en désaccord. L'indignation serait palpable... Et ce serait méritée."
Mais les groupes écologistes font partie de l'élite politiquement correct et de ce fait, n'ont pas à subir un examen critique sérieux de la part des médias pour leurs affirmations intolérantes.
De nouveaux archevêques...
Notre élite médiatique occidentale aime bien cultiver son image
de neutralité. Il y a cent ou deux cent ans en Occident, le
clergé judéo-chrétien (catholique et protestant) avait
une grande influence sur la pensée et la moralité des gens.
Mais ça c'est de l'histoire, et il faut se demander qui joue ce rôle
idéologique maintenant ? Aujourd'hui, qui modèle
la manière de penser des masses ? Aujourd'hui, qui modèle
la moralité de notre génération ? Ils s'agit d'une
élite religieuse d'un grand pouvoir mais bien plus hypocrite et qui
ne se reconnaît pas en tant que défenseur et propagateur d'une
religion[6]. Dans notre génération
peut-on trouver une institution idéologique avec plus d'influence que
les médias de masse (presse écrite et électronique) ?
Il faut comprendre que nos élites médiatiques postmodernes constituent désormais l'élite religieuse dominante de notre génération. Il est manifeste qu'en aucun cas, ils sont neutres vis-à-vis du christianisme ou toute autre religion. Il faut bien voir également que se préoccuper de la vérité des enseignements d'une religion est à leurs yeux une hérésie condamnable.
On constate donc deux formes d'hypocrisie chez les médias de masse occidentaux:
Les médias occidentaux, en général, présentent une vision simpliste de la religion et de l'Islam. Dans le discours médiatique on classe habituellement les musulmans en deux groupes:
1) les musulmans dits intégristes ou extrémistes
(l'islam des terroristes prônant le djihad violent)[7]
2) les musulmans dits modérés (prônant un islam
plus libéral, admettant l'égalité des droits de tous
et la démocratie[8].
Mais même avec une connaissance superficielle de l'islam, on se rend vite compte cette distinction ne tient pas la route et, à vrai, dire fausse la réalité. Ce classement ne tient pas compte ni de l'histoire de l'islam, ni des croyances fondamentales de l'islam. Pourquoi les médias en font un si large usage? Eh, bien cela permet d'entretenir le dogme postmoderne du relativisme voulant que toutes les religions soient bonnes ou se valent. Mais c'est une illusion, la réalité est tout autre. Est-ce que l'idéologie de Vision Mondiale, de l'Armée du Salut ou de mère Theresa équivaut à l'idéologie de Hitler ou de Pol Pot? Ont-ils les mêmes conséquences? Un enfant de dix ans comprendra bien la distinction, mais un intello occidental qui a subi avec succès son lavage de cerveau universitaire, non...
Si on examine la question avec les lunettes de l'anthropologie des religions, les concepts médiatiques de "musulmans extrémistes", sont vides et inutiles. Si on tient compte du noyau des croyances islamique, on voit plutôt deux catégories, soient des musulmans cohérents et il y a les musulmans incohérents (ou occidentalisés). Et pour comprendre si un musulman est cohérent ou incohérent, il faut comparer les convictions et le comportement d'un musulman précis à ce qu'enseigne le Coran et ce qu'a fait Mohamed (relaté dans les Hadiths). Pour ce qui est du caractère violent ou non violent de l'islam, le fond de la question doit se règler avec des faits. Le site Islam-verité pose des questions fort utiles :
On entend souvent dire que l'islam est une religion de paix et que l'islamisme de Ben Laden ou de Zarkaoui n'est pas le véritable islam. Y aurait-il deux islams : l'un pacifique et l'autre meurtrier ? En fait, n'importe qui peut se prétendre juif, chrétien ou musulman et commettre les pires atrocités au nom de Dieu. C'est pourquoi, il est préférable de juger d'une religion, non pas d'après les actes de certains hommes, mais d'après les écrits de son ou ses fondateurs (à savoir la Thora et le Talmud pour le judaïsme, le Coran et les Ahadith pour l'islam, le Nouveau Testament et les écrits des premiers chrétiens pour le christianisme).
Dès le début, l'Islam a été une idéologie militariste et violente. C'est un fait que Mohamed lui-même, a joué le rôle de général et a conduit personnellement ses troupes à la guerre contre les " infidèles ". Et si on compare le comportement de Mohamed avec celui du fondateur du christianisme, Jésus a rejeté le pouvoir politique et militaire lorsqu'on lui a offerts9], Mohamed, par contre, a saisi ce pouvoir à la première occasion.
Sur le plan historique, comment s'est faite l'expansion islamique initiale en Afrique du Nord? Sans les armées du prophète, est-ce concevable? Les quatre premiers siècles de l'expansion islamique sont entièrement dûs à des conquêtes militaires. Au Moyen Âge, cette expansion a conduit les soldats de Mohamed jusqu'en Espagne, qui fut territoire conquise pendant plusieurs siècles[10] et également en France, qui a échappé à peine au même sort à la bataille de Poitiers en 732. À cette rencontre, Charles Martel n'a pas entretenu une discussion avec des missionnaires ou des intellectuels musulmans. Il a combattu des armées musulmanes qui cherchaient à conquérir son pays. Et la ville de Vienne, en Autriche, fut assiégée à deux reprises (1529 et 1683[11]) par les armées Ottomanes. Mais évidemment si les médias occidentaux se rappellent très bien les horreurs des Croisades envoyées par l'Europe chrétienne en Terre sainte, Poitiers, Vienne et les invasions musulmanes en Europe, c'est nécessairement de l'histoire oubliée. L'historien George Santayana disait pourtant que si on n'apprend rien de l'histoire, on se condamne à la répéter. Est-ce le sort de l'Occident postmoderne ?
Sur ces questions, il faut donc s'appuyer sur des données historiques plutôt que sur la vision folklorique et biaisée de l'islam diffusée par les médias. En général le postmoderne ne porte pas son attention sur l'ensemble des faits. Mais notons que la vision folklorique de l'islam remplit une fonction importante chez nos élites postmodernes, car elle permet d'entretenir l'illusion que les religions sont toutes pareilles et que peu importe ce que l'on croit, ça ne change rien. L'histoire nous montre que ce dogme postmoderne[12] est totalement faux.
Au Moyen-Âge que l'Occident puisse tomber sous le pouvoir de l'Islam était chose possible. Et sur le plan historique, partout où l'Islam est devenu dominant, il a suffoqué la créativité et la liberté d'expression. Évidemment ce genre de commentaire choque les préjugés postmodernes d'ouverture et de tolérance. Mais pour s'en convaincre, il vaut mieux attirer l'attention de nos élites médiatiques sur un rapport édité par organisme Freedom House (The News of the Century: Press Freedom) examinant la liberté de presse dans tous pays du monde. Freedom House emploie un système simple pour classer les pays sur la question de la liberté d'expression est permise ou suffoquée dans un pays. On propose trois catégories :
F = free/libre (liberté d'expression non entravée)
PF = partiellement libre
N-F = non libre
En lisant ce rapport il est utile de regrouper les pays qui sont caractérisés soit par des régimes islamiques (comme lArabie Saoudite ou l'Iran) ou les pays où l'Islam est dominant sur le plan culturel. Le résultat est plutôt choquant (par exemple , basé sur le rapport 1999).
Évidemment certains vont s'objecter qu'il est possible d'interpréter l'islam de manière pacifique et proposer une interprétation spirituelle du jihad. Effectivement, la Sourate 2: 256 affirme “Point de contrainte en religion: droiture est désormais bien distincte d'insanité. Dénier l'idole, croire en Dieu, c'est saisir la ganse solide, que rien ne peut rompre. Dieu est Entendant, Connaissant.” Ainsi, on ne peut forcer la conversion à l'islam. C'est également un fait que l'on peut rencontrer des musulmans modérés et non violents. Mais c'est un fait aussi que des versets du Coran ont été exploités par de nombreux musulmans dans l'histoire pour justifier la violence, l'impérialisme, l'esclavagisme et la guerre. Dans le Coran, à la Sourate 9, on discute de la conversion des païens/idolâtres. Il est stipulé qu'ils ont droit à une semonce suivie d'une période de quatre mois pendant lesquels ils peuvent réfléchir afin d'accepter l'islam[13]. S'ils refusent la conversion, voici ce que ordonne le Coran (Sourate 9: 5):
Une fois passés les mois sacrés, tuez les incroyants[14] où que vous les trouviez. Prenez-les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades. S'ils se repentent, font la prière, acquittent l'aumône, laissez-leur le champ libre, car Dieu pardonne, il a pitié.
C'est donc un fait aussi que le Coran (et les Hadiths en particulier) appuie la violence. Les deux interprétations sont possibles et valables (violentes et non violentes), mais un point critique demeure, le comportement de Mahomet lui-même, qui a dirigé personnellement ses troupes dans diverses guerres et commandé des assassinats. L'islam comporte donc en son sein une ambigüité profonde sur la question de l'exploitation de la violence pour la propagation de ce système idéologico-religieux. L'islam comporte donc deux visages, l'un violent et l'autre non-violent et tous les deux sont également légitimes ! De ce fait, un individu musulman peut passer de convictions non-violentes à une attitude belliqueuse, sans problème de conscience ou de sentiment d'incohérence. Il reste un bon musulman dans les deux cas. Ainsi, il est ridicule et inconséquent de considérer un musulman prônant la violence comme un “ extrémiste ” par rapport à un autre musulman pacifique. Tous les deux sont également cohérents.
Jones et l'imam
Il semblerait que le pasteur Terry Jones ait tenté de négocier
avec les musulmans de la ville de New York. S'il acceptait d'annuler son projet
de brûler ses 200 exemplaires du Coran, accepteraient-ils d'éloigner
la construction de la mosquée que l'on a prévu construire à
deux pâtés de Ground Zero ? Interviewé sur Larry
King Live, l'imam Feisal Abdul Rauf, le représentant de cette mosquée,
a affirmé (de 4:20 à 5:30 minutes) que si sa communauté
se voyait forcée de changer de site pour construire ce mosquée,
cela donnerait raison aux “ musulmans radicaux ” et
provoquerait de la violence partout dans le monde musulman.
Dans cette interview, le langage de l'imam Feisal Abdul Rauf est très feutré, très marketing, mais aussi très clair. Si on ne permet pas à la communauté musulmane de Manhattan de construire sur ce site, il y aura inévitablement des représailles touchant des intérêts américains. Il y aura de la casse ! C'est une menace claire. Évidemment on peut penser que l'imam Feisal Abdul Rauf ne prône pas personnellement la violence, mais si c'est le cas, il faut se demander: pourquoi évoque-t-il cette réaction potentielle de « musulmans radicaux » en défendant son projet ? Pourquoi ne condamne-t-il pas plutôt à l'avance toute réaction violente de la part de musulmans si le site de son projet devait être modifié ? Bien que Feisal Abdul Rauf soit perçu comme un musulman “ modéré ”, il n'hésite pourtant pas à proférer des menaces devant une chaîne de télé nationale. Il faut alors se poser des questions sérieuses. S'il peut faire de telles déclarations devant les yeux du monde, il y a lieu de se demander ce qu'il peut dire à huis clos en arabe devant ses ouailles à la prière du vendredi (sans la présence de journalistes pouvant poser des questions embarrassantes)? Mais il faut souligner que ce genre de comportement est tout à fait légitime pour un musulman si on considère le concept islamique de la taqiyya. Apparemment, Abu Darda, un proche compagnon de Mahomet, aurait conseillé aux musulmans d'« arborer un large sourire face à certaines personnes tandis que notre cœur les maudit ».
Il faut donc constater le progrès de l'Islam en Occident. Des mosquées bien financées se construisent partout, des rues sont bloquées à la circulation pour la prière du vendredi. La natalité et l'avortement chez les occidentaux jouent aussi leurs rôles en arrière-plan dans cette montée ainsi que la faiblesse idéologique de la pensée postmoderne chez nos élites. L'Islam prend de plus en plus de place et sa voix est entendue. Et les musulmans savent que l'Occident est en déclin, en état de faiblesse et que son leadership est inconstant dans ses convictions et prête à tous les compromis pour maintenir son "comfort". Comme on l'a vu avec l'histoire des 12 caricatures de Mahomet, les musulmans ont de bonnes raisons à continuer de jouer la carte de l'intimidation et proférer des menaces afin de gagner du terrain jusqu'à ce que l'Occident accepte, au nom de la tolérance, d'abroger ses droits de liberté d'expression pour finalement s'auto-imposer la Sharia, soit par la violence directe, sinon par intimidation.
Que fera alors l'Occident ?
Les évangéliques et l'islam
Partout dans le monde, des leaders évangéliques se sont joints
aux élites postmodernes et ont condamné l'initiative de Terry
Jones. Aux Etats-Unis, la National Association of Evangelicals a demandé
au pasteur Terry Jones d'annuler l'événement, et le site Christianisme
Aujourd'hui signale que:
Dans les jours qui ont précédé le 11 septembre [2010], les communiqués des Eglises protestantes se sont multipliés. En France, la Fédération Protestante de France, le Conseil National des Evangéliques en France et l'Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine avaient condamné ce projet. En Suisse, la Schweizerische Evangelische Allianz et le Réseau Evangélique Suisse avaient également pris leurs distances avec le pasteur baptiste.
Au Québec, les églises Baptistes ont, pour leur part, émis un communiqué interpellant Terry Jones, dont voici un extrait.
Nous sommes unanimes pour condamner une telle action. Et nous le faisons en nous appuyant sur la Parole de Dieu. L'apôtre Paul ordonne aux Corinthiens (10.32): "Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni à l'Eglise de Dieu". Lorsqu'il était à Athènes, Paul a prononcé un discours démontrant la supériorité de Jésus Christ et du Dieu Créateur au dessus des idoles omniprésentes dans la ville, mais il n'a brûlé aucun de leurs objets de vénération. Lorsque plusieurs livres de magie furent brûlés dans Actes 19.19, ce sont les gens ayant eux-mêmes pratiqué ces arts magiques qui ont brûlé leurs propres livres. Quand Jésus a pris des cordes et fait des fouets pour chasser les vendeurs d'animaux et les changeurs d'argent, c'était dans son propre temple qu'il a pratiqué cette purification.
Terry Jones confond dénonciation et scandale. Dieu nous demande de reprendre l'erreur et de repousser les contes profanes, mais il exige que l'ancien soit indulgent et pacifique. Paul insiste dans 2 Corinthiens 6:3 : "Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que le ministère ne soit pas un objet de blâme." Il est clair que ce projet du Dove Center est déjà un sujet de scandale pour les musulmans dans le monde entier.
Que c'est triste. Un pasteur de l'évangile provoque un scandale qui salit tous les chrétiens et jette le discrédit sur le message de la croix. C'est ça finalement le scandale que nous devons proclamer haut et fort: "nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens".
Puisse Dieu éclairer Terry Jones et lui donner la grâce de voir qu'il s'est trompé en agissant avec un zèle amer. Je préfère de loin prier pour les cent cinquante mille musulmans qui sont à Montréal. Et je vous invite à le faire ce dimanche soir 12 septembre à 19h00 à l'Église. Venez à ce ralliement de prière et demandons à Dieu de se révéler à plusieurs maghrébins et autres musulmans de notre ville. Ne soyons pas une occasion d'offense et de scandale, mais plutôt la bonne odeur de Christ parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent (2 Co 2.15).
Je dois avouer avoir un avis partagé sur l'initiative de Terry Jones. D'un côté les Baptistes marquent de bons points sur l'attitude de l'apôtre Paul qui, même s'il a dénoncé le polythéisme des grecs, l'a fait sans verser dans la provocation et détruire leurs objets de vénération (mais il y a le cas de Jerubbaal/Gédéon dans l'Ancien Testament...). Comme le souligne aussi ce communiqué, dans un autre contexte, les convertis ont fait de tels gestes d'eux-mêmes. Et si on regarde la vie de Jésus, à bien des moments, il n'a pas hésité de verser dans la provocation verbale au point de faire des affirmations perçus comme blasphématoire aux yeux de ses auditeurs et n'a pas craint de faire face aux conséquences de ses affirmations. Les premiers chrétiens aussi ont fait face à de l'opposition insulté par leurs affirmations. Et si parfois ils ont dû prendre la fuite, ils n'ont pas adapté leur message (ou fait des compromis) pour plaire à leurs auditeurs. Au bout du compte, il me semble très naïf de la part des évangéliques de penser que dénoncer la méthode employée par Terry Jones et tenir une réunion de prières pour le salut des musulmans, règle la question et que tout est dit. Je m'explique.
Aux leaders évangéliques qui ont condamné l'initiative de Terry Jones, des questions se posent : Si donc vous êtes cohérents dans votre discours de reprocher Jones dans sa méthode de communication avec le monde musulman, pour être équitable, tout comme Paul a dénoncé le polythéisme à Athènes (dans un des grands centres du culte polythéiste du monde antique), vous devrez également dénoncer les erreurs de la religion islamique qui prend aujourd'hui de plus en plus de place dans le monde occidental. Auriez-vous le courage de le faire, malgré l'opprobre que cela pourra vous attirer, soit de la part de notre élite médiatique postmoderne ou encore de la part de musulmans occidentaux Est-ce que les leaders évangéliques qui ont condamné l'intransigeance de Terry Jones, auraient le courage de remettre en question l'islam, malgré la vague possibilité que cela leur attire des actes de violence contre leur personne ou que les médias leur tombent dessus ? L'article qui suit de la BBC est très instructif sur le comportement médiatique lorsqu'elle a trouvé un hérétique.
Profile: Dove World Outreach Center
On constate que lorsque les médias occidentaux déterminent avoir identifié une cible digne de ses foudres, un hérétique à leur religion postmoderne, la machine des fouille-merde médiatiques (les recherchistes) met en branle son Inquisition et cherche dans le passé de l'Individu ciblé tout ce qu'ils peuvent trouver pour discréditer celui qu'ils ont jugé coupable[15] d'intolérance et d'hérésie. On a trouvé qu'il a été le sujet d'enquêtes administratives en rapport avec une église en Allemagne et accusé d'abus divers. Il semble même qu'on ait initié une enquête sur son église et son statut d'institution exempt d'impôts ! Dans la tempête, même la firme faisant l'hébergement du site internet de l'église a mis fin à son contrat d'hébergement (depuis, remis en ligne)! À mes lecteurs pasteurs évangéliques, si les médias décidaient de faire de vous une cible, suite à un commentaire ou initiative qu'ils aurait jugé hérétique, soit sur le mariage gai, l'avortement ou l'islam, auriez-vous le courage de tenir dans la tempête si on vous traitait de la sorte ? Tous les responsables d'églises doivent comprendre une chose, c'est-à-dire si la Charia, la loi islamique continue à progresser et fini par être imposée en Occident, c'est non seulement la fin de la liberté d'expression, mais la fin de la liberté d'évangéliser. Ce n'est pas un petit détail...
Un leader chrétien iranien a fait ce commentaire sur la situation que doivent affronter des pasteurs dans un pays musulman :
Au-delà de la haine que vouent les mollahs pour la Bible d'où on aurait effacé les prophéties sur Mahomet, il y a une souffrance imposée à la communauté chrétienne iranienne qui expérimente des vexations au quotidien, ce sous les regards complaisants d'une communauté internationale. Pire l'attitude de la communauté chrétienne occidentale qui semble déjà se faire à l'idée d'une dhimmitude[16] prochaine et donc à ménager la sensibilité des extrémistes (?) musulmans... “ arrêtez d'évangéliser, soumettez-vous en bon dhimmis ”semble-t-on suggérer aux chrétiens orientaux. Sans doute une interprétation inadéquate du principe de “ tendre l'autre joue ”.
La montée de l'islam pose non seulement un défi politique à l'Occident, mais également un défi à l'Occident évangélique où un évangile relativiste et superficiel des bénédictions et de l'épanouissement de soi a dominé depuis plus d'une génération. Devant des partisans de l'islam prêts à mourir pour leur cause, les évangéliques occidentaux auront-ils le courage d'annoncer la vérité de l'Évangile, même si cela devait remettre en question leurs idoles, c'est-à-dire leur comfort et leur niveau de vie occidental ? Sans doute, les premiers chrétiens, qui refusaient de brûler de l'encens pour honorer la divinité de César, devaient sembler intolérants et anti patriotiques aux yeux de leurs concitoyens, mais ils ont malgré tout affirmé avec courage : Christ seul est roi ! Aurions-nous le même courage de défendre la vérité devant la génération qui nous entoure ?
En terminant
Bien que finalement le pasteur Terry Jones ait résisté à la tentation de bruler des copies du Coran, d'autres n'ont pas su résister à cette envie. Alex Stewart, un athée Australien et recherchiste en droit, s'est roulé des “ joints” en utilisant des pages du Coran et de la Bible et les a fumées dans une vidéo YouTube. Il conclut qu'à son avis les pages de la Bible faisaient des joints qui se fumaient “ mieux ”... Même si je ne partage pas son mépris des Écritures, dans le contexte actuel je trouve ça drôle. Mais trouve-t-on des musulmans pour en rire ?
Écoutant une émission radio de CBC anglais (Cross Country Checkup), on a interviewé deux canadiens. Le premier, une athée, Francis Wooderson, faisant partie de la tradition Lumières/Moderne s'est interrogé (vers 17 minutes) sur l'attitude médiatique bornée, ne se souciant pas de la réaction violente des musulmans et défendant la liberté d'expression du pasteur Jones. Le deuxième personnage était Peter Stockland, un journaliste canadien de haut niveau[17], de la tradition postmoderne. De l'avis de Stockland[18], le plus tôt qu'on aurait mis Jones sous les menottes serait le mieux (vers 40 :40 minutes), peu importe les charges qu'on ferait peser contre lui ! Cela laisse entendre une attitude fort inquiétante chez nous élites, préparant une révocation arbitraire des droits de la personne en fonction des seuls caprices des élites ainsi qu'un nouvelle Inquisition contre ceux qui osent propager des croyances jugés hérétiques, euh, pardon, intolérantes... Bien que le délicieusement cynique Aldous Huxley ait mal jugé les circonstances qui ont porté au pouvoir nos nouvelles élites religieuses postmodernes, de manière générale il semble avoir bien prévu le résultat final dans le Retour au meilleur des mondes (1990: 144):
Sous l'impitoyable poussée d'une surpopulation qui s'accélère, d'une organisation dont les excès vont s'aggravant et par le moyen de méthodes toujours plus efficaces de manipulation mentale, les démocraties changeront de nature. Les vieilles formes pittoresques — élections, parlements, hautes cours de justice — demeureront, mais la substance sous-jacente sera une nouvelle forme de totalitarisme non violent. Toutes les appellations traditionnelles, tous les slogans consacrés resteront exactement ce qu'ils étaient au bon vieux temps, la démocratie et la liberté seront les thèmes de toutes les émissions radiodiffusées et de tous les éditoriaux — mais une démocratie, une liberté au sens strictement pickwickien du terme. Entre-temps, l'oligarchie au pouvoir et son élite hautement qualifiée de soldats, de policiers, de fabricants de pensée, de manipulateurs mentaux mènera tout et tout le monde comme bon lui semblera.
Dans l'Ancien Testament, le roi Salomon régnait dans toute sa gloire sur les douze tribus d'Israël. Plus riche que Bill Gates, plus intelligent que Stephen Hawkings (et avec plus de femmes que Hugh Hefner), il avait tout pour lui. Mais lorsqu'il s'est éloigné de la Loi de Dieu pour ouvrir la porte à des pratiques païennes dans son pays, Dieu lui a suscité des ennemis. Les Écritures nous disent :
A l'époque de la vieillesse de Salomon, ses femmes inclinèrent son coeur vers d'autres dieux; et son coeur ne fut point tout entier à l'Eternel, son Dieu, comme l'avait été le coeur de David, son père. Salomon alla après Astarté, divinité des Sidoniens, et après Milcom, l'abomination des Ammonites. Et Salomon fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, et il ne suivit point pleinement l'Eternel, comme David, son père. Alors Salomon bâtit sur la montagne qui est en face de Jérusalem un haut lieu pour Kemosch, l'abomination de Moab, et pour Moloc, l'abomination des fils d'Ammon. Et il fit ainsi pour toutes ses femmes étrangères, qui offraient des parfums et des sacrifices à leurs dieux. L'Eternel fut irrité contre Salomon, parce qu'il avait détourné son coeur de l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui lui était apparu deux fois. Il lui avait à cet égard défendu d'aller après d'autres dieux; mais Salomon n'observa point les ordres de l'Eternel. Et l'Eternel dit à Salomon: Puisque tu as agi de la sorte, et que tu n'as point observé mon alliance et mes lois que je t'avais prescrites, je déchirerai le royaume de dessus toi et je le donnerai à ton serviteur. Seulement, je ne le ferai point pendant ta vie, à cause de David, ton père. C'est de la main de ton fils que je l'arracherai. Je n'arracherai cependant pas tout le royaume; je laisserai une tribu à ton fils, à cause de David, mon serviteur, et à cause de Jérusalem, que j'ai choisie. L'Eternel suscita un ennemi à Salomon: Hadad, l'Edomite, de la race royale d'Edom. Dans le temps où David battit Edom, Joab, chef de l'armée, étant monté pour enterrer les morts, tua tous les mâles qui étaient en Edom; il y resta six mois avec tout Israël, jusqu'à ce qu'il en eût exterminé tous les mâles. Ce fut alors qu'Hadad prit la fuite avec des Edomites, serviteurs de son père, pour se rendre en Egypte. Hadad était encore un jeune garçon. Partis de Madian, ils allèrent à Paran, prirent avec eux des hommes de Paran, et arrivèrent en Egypte auprès de Pharaon, roi d'Egypte, Pharaon donna une maison à Hadad, pourvut à sa subsistance, et lui accorda des terres. Hadad trouva grâce aux yeux de Pharaon, à tel point que Pharaon lui donna pour femme la soeur de sa femme, la soeur de la reine Thachpenès. La soeur de Thachpenès lui enfanta son fils Guenubath. Thachpenès le sevra dans la maison de Pharaon; et Guenubath fut dans la maison de Pharaon, au milieu des enfants de Pharaon. Lorsque Hadad apprit en Egypte que David était couché avec ses pères, et que Joab, chef de l'armée, était mort, il dit à Pharaon: Laisse-moi aller dans mon pays. Et Pharaon lui dit: Que te manque-t-il auprès de moi, pour que tu désires aller dans ton pays? Il répondit: Rien, mais laisse-moi partir. Dieu suscita un autre ennemi à Salomon: Rezon, fils d'Eliada, qui s'était enfui de chez son maître Hadadézer, roi de Tsoba. Il avait rassemblé des gens auprès de lui, et il était chef de bande, lorsque David massacra les troupes de son maître. Ils allèrent à Damas, et s'y établirent, et ils régnèrent à Damas.Il fut un ennemi d'Israël pendant toute la vie de Salomon, en même temps qu'Hadad lui faisait du mal, et il avait Israël en aversion. Il régna sur la Syrie. (1 Rois 11:4-25)
Et depuis la Seconde Guerre mondiale, l'Occident a connu une ère de prospérité inouïe, mais qu'en a-t-il fait ? Qu'a-t-il fait de sa liberté, de sa technologie et de toutes ses ressources ? Puisque dans une très large mesure l'Occident s'éloigne de plus en plus de ses fondations judéo-chrétiennes, la protection de Dieu lui a été retirée et Dieu lui a suscité des ennemis acharnés dans le monde musulman. Un temps de jugement s'approche de l'Occident. Est-ce qu'il se repentira ou est-ce qu'il devra boire la coupe du jugement jusqu'à lie ? Je n'ai rien à dire sur la forme que pourra prendre ce jugement, mais je me doute bien que l'Occident n'occuperas plus la place dominante, aussi bien sur le plan culturel, économique, scientifique et militaire qu'il a occupée au vingtième siècle. Dans son orgueil et sa suffisance, il pense que ce sera toujours “ business as usual ” et qu'il a le droit d'avoir toutes ces bénédictions, mais il devra accepter l'humiliation. L'Asie pourra bien prendre sa place bientôt. Peut être ce sera le relèvement de l'Afrique également. Dieu le sait.
Et pour ce qui est des évangéliques occidentaux, ils risquent d'avoir leur part dans ce jugement, car eux aussi se sont éloignés de l'Évangile pour enseigner un message flatteur, sans mention de la Loi de Dieu, sans mention de péché, sans l'exigence de repentance et où la grâce ne devient qu'un concept vide. Se repentiront-ils et réformeront-ils leur théologie ou auront-ils part également au jugement à venir ?
À suivre...
Postface
Après quelque réflexion, il me semble qu'il y a deux côtés
à l'équation de l'islam en Occident. Bien que Terry Jones ait
longtemps résisté à la chorale de voix lui suppliant
de ne pas brûler des copies du Coran (des critiques de la part du Vatican,
d'un général américain et même un coup de fil du
président des USA), je soupçonne que ce qui a fait pencher la
balance pour annuler l'événement prévu était la
possibilité réelle que des milliers de chrétiens en pays
musulman puissent devenir la cible de représailles. Bon, ne n'est pas
une certitude de ma part, mais il est possible que cette considération
ait pu faire pencher la balance après qu'il ait bravé toutes
ces critiques médiatiques et religieuses.
Mais il y a un autre côté à cette équation qui comporte également ces risques à long terme. Il se peut bien qu'en peu de temps on ait oublié Terry Jones, mais le conflit Occident/Islam n'est pas près de disparaître. Si, en Occident, à chaque circonstance où il est possible que des musulmans à quelque part soient « offensés » ou puissent « réagir » (lire violemment) à un geste ou à une affirmation faite vis-à-vis l'islam en Occident que les occidentaux s'aplatissent, alors pour simplifier les choses vaut mieux déclarer la Charia partout en Occident et accepter notre statut (auto-imposé) de dhimmis. À juger des attitudes de nos élites postmodernes, ce sera bientôt notre sort. Et dans un tel cas, la liberté dont les évangéliques jouissent actuellement de pouvoir témoigner aux non chrétiens (ce qui inclue les musulmans) de leur communauté disparaîtra ainsi que la liberté dont disposent les médias de critiquer un clerc tel que Terry Jones sera désormais chose du passé (car peut-on critiquer un imam ou un ayatollah dans un pays musulman ?). Et si cela devait survenir, est-ce que ce serait profitable de quelque manière aux chrétiens habitant les pays musulmans?
Et oui, il faut bien le voir, y a des risques des DEUX côtés de cette équation.
Références
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Bell, Philip (2010) Battle for Britain: a battle for hearts and minds, CMI 14 september 2010
AgoraVox (2010) C’est en Algérie qu’on brûle le plus de Corans !
Anonyme (2010) Qur'an burning could be back on: pastor. CBC News Last Updated: Thursday, September 9, 2010 | 10:43 PM ET
Catchpoole, David (2002) The Koran vs Genesis. Creation magazine 24(2):46–51 March
Ciarapica, Nicolas/BLogDei (2010) Terry Jones et les autodafés de corans: “ Quand le sel perd sa saveur ”, une réponse au CNEF.
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Gellner, Ernest (1992/1999) Postmodernism, Reason and Religion. Routledge London/New York 108 p.
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Huxley, Aldous (1958/1990) Retour au meilleur des mondes. Plon [Paris] 155 p.
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Ingram, Fran (2010) Ten Reasons to Burn a Koran. (Dove World Outreach Center, posted 02 September 2010) [disponible seulement en cache sur Google]
Hélios d'Alexandrie (2010) Autodafé du coran: arrière plan historique et vraie signification du geste. BLogDei
Kadid, Amine (2010) Des chrétiens jugés pour rupture du jeûne en Algérie. La Croix.com 21/09/10
Marshall, Paul & Lela Gilbert, (1997) Their Blood Cries Out: The Growing Worldwide Persecution of Christians. Word. 304 p.
Martineau, Richard (2010) Pauvres chrétiens! Journal de Montréal
O'Brian, Soleda (2010) Ground Zero Mosque Imam: If You Don't Build It, They Will Attack. Larry King LIve
Ohlott, Paul . (2010) Enquête / Brûler une Bible provoquerait-il la même indignation générale ? (actualitechretienne.wordpress.com)
Réseau évangélique Suisse (2003) Les chrétiens et les musulmans croient-ils au même Dieu?
Shea, Nina (1997) In the Lion's Den: Persecuted Christians. Broadman Holman
Solomon, Evan (2010) What's your reaction to the plan to burn copies of the Qur'an? (Cross Country Checkup) CBC Radio
The Christian Institute (2010) Christian preacher fined for speaking on homosexuality. (March 2010)
Théonoptie (2006) Les fondements de l'islam. 11 novembre
Wikipedia Terry Jones (pastor)
[1] - Pour l'exception qui confirme la règle, dans les références voir l'article de Richard Martineau.
[2] - Et dans un pays où on respecte le droit de la propriété, cela implique en général le droit de disposer à sa guise de son bien.
[3] - Sur cette question, voir l'article d'Irwan Firdaus Associated Press 2010. Indonesian Christians beat on their way to prayers.
[4] - Abordée au chapitres précédents.
[5] - Pour plus de renseignements ˆ ce
sujet il est inutile de consulter les médias institutionnels, surtout
en milieu francophone. Il faut cherche dans la presse alternative, en particulier
sur Internet. Voici quelques sources: le site de Compass Direct
www.compassdirect.org/
Voix des Martyrs www.portesouvertes.fr/fr/indice-persecution.php
Ou encore des publications anglophones telles que Nina Shea, In the Lion's
Den: Persecuted Christians. (Broadman Holman, 1997), Paul Marshall &
Lela Gilbert, Their Blood Cries Out: The Growing Worldwide Persecution
of Christians. Word. 304 p.
[6] - Pour aller au fond des choses, voir mon livre Fuite de l'Absolu, vol. 1.
[7] - Ce langage laisse entendre que ces musulmans extrémistes ne sont pas des musulmans normaux ou cohérents.
[8] - Plutôt que le pouvoir despotique que l'on rencontre si souvent dans le monde musulman.
[9] - Et suite aux miracles de la multiplication des pains, les Juifs ont vu en lui un superstar qui pourrait mettre dehors les oppresseurs romains. Mais Jésus refusa ce rôle.
Ces gens, ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient: Celui-ci est vraiment le proph_te qui doit venir dans le monde. Et Jésus, sachant qu'ils allaient venir l'enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui seul. (Jean : 6 : 14-15)
[10] - Conquis par les armées musulmanes en 711, les muslumans ne furent complétement repoussés de l'Espagne qu'en 1492, la m_me année que la découverte de l'Amérique. Ils ont donc occupé le territoire espagnol pendant plus de 700 ans.
[11] - Et pour le compenser de ses services le grand vizir Kara Mustafa, commandant les troupes turques, fut décapité par le sultan Mehmed IV.
[12] - Ce dogme est d'ailleurs à la base du catéchisme postmoderne imposé par le gouvernement du Québec depuis septembre 2008, le cours d'Éthique et culture religieuse.
[13] - Tandis que les armées musulmanes attendent à leurs portes.
[14] - Parfois traduit associants, idolâtres ou polythéistes.
[15] - Évidemment un personnage jugé politiquement correct (comme le cinéaste Roman Polansky aura droit ˆ plus d'égards. Mais si Polansky avait été pasteur évangélique ou prêtre catholique, aurait-on eu à son égard la même attitude conciliante ?
Justice et médias face ˆ la pédophilie et ˆ Roman Polanski : 2 poids 2 mesures ? (911nwo.info)
[16] - Dans un pays musulman, les dhimmis, sont les gens d'autres religions tolérés (religions du livre) qui doivent subir diverses restrictions ˆ la pratique de leur religion. Ils ne peuvent en aucun cas évangéliser et son souvent assujettis ˆ un impôt supplémentaire (la jizya), voir des persécutions. À certaines époques, même leur habillement était réglementé. L'historienne Bat Ye'or, qui a inventé le néologisme de «dhimmitude» et dont les travaux sont controversés, voit dans le rachat de ces droits une indissociable condition obligatoire d'humiliation, d'infériorité et de vulnérabilité extrême
[17] - On précise au sujet de Stockland sur le site de CBC :
Executive Director of the Centre for Cultural Renewal, former executive director of Readers' Digest Magazines Canada Ltd, former editor-in-chief of The Montreal Gazette, former editorial page editor of the Calgary Herald. Author, and co-founder of the Muslim Canadian Congress
[18] - Qui tout au long de l'interview,
Stockland a traité Jones de bouffon et d'imbécile.