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Samizdat

Pour un christianisme de contestation1.




Francis Schaeffer

Q. - Pourquoi êtes-vous chrétien ?
R. - Parce que, pour moi, le christianisme, c'est la vérité, non pas une vérité religieuse, mais la vérité sur tout ce qui existe.

Francis SchaefferQ. - Vous n'avez donc pas toujours été chrétien ?
R. - Non; quand j'étais jeune, j'étais agnostique. À l'âge de dix-sept dix-huit ans, je lisais beaucoup de philosophes, et j'ai compris combien les philosophes non-chrétiens avaient de talent pour soulever des problèmes sans jamais arriver à les résoudre. Un jour, j'ai décidé de lire la Bible. Ne sachant rien d'elle, j'ai commencé par le début, comme cela se fait pour n'importe quel autre livre, et je l'ai lue jusqu'à la fin. C'est en lisant les premiers chapitres, tout particulièrement au livre de la Genèse, que j'ai compris qu'il fallait la lire comme elle se présente elle-même, et non selon la méthode préconisée par les théologiens libéraux, si je voulais avoir la réponse aux problèmes soulevés et non résolus par les philosophes. Je ne sais pas à quel moment je me suis converti - cela a demandé environ six mois - mais je sais avec certitude que la vérité en a été la source.

Q. - Cela n'a donc pas été une simple expérience ou un état d'âme agréable ?
R. - Oh, non !

Q. - Avez-vous tout simplement décidé que la Bible était la vérité ?
R. - Elle est effectivement la vérité. Je suis persuadé que ma conversion a surtout consisté à comprendre ce que j'avais appris. Cela ne signifie par que l'expérience vécue alors ait été dépourvue d'émotions, et qu'elle n'ait pas été accompagnée d'un sentiment de reconnaissance pour cette découverte de la vérité. Cela ne veut pas dire non plus que je méprise l'expérience en elle-même; pourtant ce n'est pas l'expérience qui fait de nous des chrétiens, mais la vérité du christianisme. Depuis cinquante ans, j'étudie et je suis de plus en plus persuadé de la vérité du christianisme. À la réalité du monde correspondent les réponses que Dieu nous donne dans la Bible. Nul autre système, religieux ou politique, occidental ou oriental, contemporain ou ancien ne propose de réponses adéquates à toutes les interrogations humaines comme le font les Saintes Écritures.

Q. - À 'l'Abris", vous avez cherché à montrer que le christianisme n'a rien à redouter d'une analyse intellectuelle et que grâce à la révélation de Dieu, l'homme peut comprendre quel est le sens de la réalité.
R. - Cette façon d'aborder les choses n'est pas réservé aux seuls intellectuels, il faut le souligner. Tous les hommes, même ceux qui exercent un métier manuel, se posent les mêmes questions de fond, mais celles-ci ne sont pas toujours formulées de façon identique. À l'Abri, nous insistons beaucoup sur la prière; Dieu n'est pas, en effet, une idée abstraite mais une personne. Si nous croyons qu'il est là, rien de plus logique que de lui parler et de chercher secours auprès de lui.

Q. - Peut-on expérimenter la vérité ?
R. - Tout à fait. Mais il convient de répéter que le chrétien s'appuie non pas sur son expérience, mais sur la vérité, et que la façon d'expérimenter la vérité consiste à prier le Seigneur et à lui demander quotidiennement son secours. La foi chrétienne fondée seulement sur l'expérience ne peut que s'envoler aux quatres vents dès que survient l'adversité, parce que son fondement n'est pas assez solide. Il est, certes, possible de vivre quantité d'expériences extraordinaires, mais dépourvue de valeur si Satan en est la source. Ainsi, en Inde, par exemple, on observe une plus grande sensibilité spirituelle que chez nous, les anglo-saxons, mais cette sensibilité spirituelle n'a rien à voir avec la vérité puisque, précisément la religion et la philosophie auxquelles elle est liée sont fausses.

Q. - Bien des chrétiens pensent qu'il suffit de vouloir obéir à Dieu pour qu'il nous montre le chemin et que nous ayons la certitude qu'il nous dirige. Ainsi ils écartent ce qu'ils appellent le "christianisme intellectuel".
R. - Ces chrétiens croient-ils vraiment au surnaturel ? Moi, j'y crois. Je crois à l'existence du Diable. Et le Diable, lui aussi,peut être à l'origine des expériences que nous faisons. L'inconscient, également, peut provoquer des expériences. Il ne faut jamais oublier que si loin qu'on aille, on ne sort jamais de l'univers déchu, où Satan est actif; de même, si profondément que l'on rentre en soi-même, on demeure dans le monde déchu; l'inconscient est atteint par la chute. Voici un exemple: à la jeune femme qui me dirait, les yeux étincelants: «Dieu veut que j'épouse un tel, bien qu'il ne soit pas croyant», je devrai répondre: «Vous vous trompez car vous allez contre l'Écriture; or, Dieu ne se contredit jamais. Le Saint-Esprit ne nous conduit jamais sur un chemin dont la direction est opposée à ce qu'enseigne sa révélation. Si Dieu révèle sa volonté dans sa Parole, il ne peut pas nous demander de la contredire dans la vie». De même, à une jeune femme qui se dit convaincue que Dieu veut qu'elle se fasse avorter, il faut rétorquer que Dieu n'incite personne à cela. En parlant comme ils le font, certains mentent sciemment, mais beaucoup d'autres sont vraiment persuadés que Dieu leur a parlé. D'où cela vient-il ? D'un inconscient déchu auquel il faut opposer un «non» résolu. Il n'y a qu'un seul moyen, dans la vie, d'éprouver la nature des expériences; il consiste à les soumettre au jugement des Écritures. En dehors de cette référence, on ne peut que s'enliser dans des sables mouvants.

Q. - Que faut-il entendre par l'expression "être vraiment spirituel" ?
R. - Etre vraiment spirituel, c'est soumettre sa vie à l'autorité de la Parole; c'est croire que le Christ est Seigneur sur tous les aspects de sa vie. Il ne s'agit pas d'une soumission abstraite mais d'une réalité d'ordre spirituel; les regards de l'homme spirituel sont tournées vers Christ, non seulement au moment de sa conversion mais tout au long de sa vie. Le maître que nous suivons, c'est le Christ ressuscité et glorifié, le Vivant; c'est de lui que nous tirons nos forces tous les jours, même si nous le faisons mal. Il n'y a ni spéculation, ni intellectualisme abstrait lorsque nous nous mettons à puiser dans la force de Christ.

Q. - Vous prenez de plus en plus position à propos de questions que beaucoup de chrétiens estiment être hors du champ normal de la vie de l'Église, par exemple l'avortement. Il nous est dit d'une part, de nous séparer du monde, mais d'autre part, d'être le sel de la terre... Si le retour du Christ est pour bientôt, à quoi bon essayer de remédier aux défauts d'un monde en voie de disparition ?
R. - J'ai deux choses à dire à ce sujet. Premièrement, personne ne sait si le retour de Christ est imminent ou non. Beaucoup d'événements donnent lieu, il est vrai, à des interprétations diverses, mais la Bible est très claire: nous ne savons ni le jour, ni l'heure, ni l'année. J'attends avec impatience le retour du Christ, j'espère même qu'il viendra aujourd'hui, mais j'ignore s'il viendra de mon vivant ou dans les cinq cents prochaines années. Ceux qui prétendent savoir qu'il viendra dans le présent siècle vont au-delà de la Parole. L'Église primitive, elle aussi, a cru discerner les signes du retour proche de Christ.

Q. - Il en a été de même au temps de la Réforme.
R. - Exactement. Chaque jour, nous devrions avoir les yeux levés vers le ciel, avec l'espoir de le voir revenir. Et pourtant, il faut aussi que nous luttions pour améliorer toutes choses au nom du Christ et pour sa gloire; autrement nous bafouons ce même Christ que nous prétendons attendre. Martin Luther a trouvé une formule des plus heureuses à ce sujet: il a dit que même s'il savait que Christ devait revenir demain, il planterait un arbre aujourd'hui. C'est poser un faux problème que de demander si cela en vaut la peine. Pour attester leur fidélité au Christ et assumer leurs responsabilités envers lui, les chrétiens doivent en tous temps lutter pour réformer le monde. Tant que l'Occident ne reprendra pas comme fondement la foi chrétienne, les changements que nous pourrons promouvoir seront insuffisants et temporaires; il faut néanmoins, lutter pour le bien des hommes, et agir sur notre culture comme sel et lumière. Notez que je parle du «bien des hommes» et que je me limite pas à ce qui est juste. Personne ne souligne plus que moi l'importance de l'évangélisation et la nécessité de la conversion. Pourtant, les chrétiens ne sont utiles à la société que s'ils vivent devant la face de Christ et selon sa volonté. Sinon les conséquences sont doubles: ils nient que les Christ est Seigneur sur tous les domaines de leur vie, et ils oublient d'aimer leur prochains comme eux-mêmes. Pourquoi parle-t-on si peu de cela ? Certes, l'homosexualité, la pornographie, l'avortement, l'infanticide sont généralement condamnés par les chrétiens, comme contraires à la nature créée par Dieu. Mais on n'a pas l'habitude d'entendre préciser que si Dieu existe, s'il a les attributs que nous révèle sa Parole, s'il a créé l'homme à sa propre image, il nous demande, en toute justice, d'obéir à sa loi et d'être assuré que cette obéissance est bénéfique pour l'humanité.

Q. - Vous allez être fortement critiqué pour votre coopération avec les Catholiques romains à propos de l'avortement. Comment justifiez-vous votre position ?
R. - Je voudrais vous proposer de considérer les deux termes «allié» et «co-belligérant». Un allié est un chrétien, un croyant, né de nouveau, avec qui je peux faire un bon bout de chemin. Il est certain que nous ne pourrons pas nous tenir compagnie tout le temps, parce que, par exemple, étant presbytérien, il me serait difficile de fonder une Église avec un baptiste convaincu; pourtant, nous pourrions parcourir un grand bout de chemin ensemble. Le co-belligérant est celui qui soutient une même cause particulière que moi sans que ses motivations me paraissent justes. Je peux me joindre à lui sans danger, si je n'oublie pas qu'il n'est pas un allié, et qu'une seule question nous relie.

Q. - Il peut donc arriver que vous soyez d'accord avec vos co-belligérants et en désaccord avec vos alliés ?
R. - Tout à fait.

Q. - Par exemple sur le nucléaire ?
R. - Le nucléaire, et aussi l'avortement. Il y a des membres du Congrès des États-Unis qui seront, sans doute au ciel avec moi et qui, pourtant, ne sont pas prêts à voter contre le remboursement de l'avortement par l'État. A mon avis, ils ont tort.

Q. - Proposent-ils une justification biblique de leur point de vue, ou ont-ils seulement peur de se compromettre ? Quelle est leur motivation ?
R. - Je ne sais pas ce qu'ils diraient. En pensant à plusieurs d'entre eux, il me semble discerner qu'ils ont chacun leur façon d'éviter la question. Voici un exemple extrême de co-belligérant. Le docteur Abrahamson est le médecin qui, il y a dix ans, a le plus soutenu, auprès de la Cour Suprême, le projet de loi sur l'avortement. Il reconnaît avoir «supervisé» 75.000 avortements. C'est un athée. Il est devenu un adversaire de l'avortement après avoir scientifiquement découvert, grâce à l'echotomographie pratiqué en cours de grossesse, que le fœtus est un être humain.

Q. - D'après vous, l'acceptation de l'avortement est un indice extérieur d'une conception profonde de la vie ?
R. - En effet. Accepter l'avortement est un symptôme révélateur d'autre chose. Cela ne veut pas dire qu'il ne vaille pas la peine de lutter de toutes ses forces contre lui; c'est un meurtre, une vie humaine est supprimée. Mais l'avortement est aussi le signe d'un mal plus général, le peu d'estime dont jouit la vie humaine. De l'avortement il n'y a qu'un pas à faire pour admettre l'infanticide, et ensuite pour justifier les expériences pratiquées sur le foetus; de là, on en arrive très vite à l'euthanasie, c'est-à-dire au petit coup de main donné aux vieux pour qu'ils disparaissent. La compassion n'est plus monnaie courante.

Q. - Il y a quelque temps les journaux ont parlé d'un Quaker qui a refusé de payer ses impôts sous prétexte qu'ils serviraient à financer les armes nucléaires. D'après ce que vous écrivez dans un livre récent, il semble que vous le soutiendrez, du moins en partie.
R. - Je crois, cependant, qu'il commet une erreur et qu'en définitive il aime moins qu'il ne paraît son voisin. Personnellement, je ne suis pas pacifiste parce que ce n'est pas ainsi que nous aimerions notre prochain comme nous-mêmes. Voici, si vous le permettez, une petite histoire. En 1950, Edith et moi, nous sommes allés à Dachau pour diriger un camp biblique. À ce moment-là, Dachau n'était pas encore devenu un musée. On voyait le camp en ruines et, dans la région, il y avait encore des Polonais qui avaient échappé, grâce à l'arrivée des soldats américains, à l'extermination. À mon sens, il est impossible d'aimer concrètement son prochain si on ne lutte pas pour empêcher que des gens soient jetés dans des fours. Tel est encore le problème auquel l'Europe entière doit faire face aujourd'hui.

Q. - Mais revenons au principe en cause; qu'en pensez-vous ?
R. - Je ne suis pas d'accord avec les modalité pratiques choisies par le Quaker dont vous parlez, mais je suis sûrement d'accord avec lui sur le fond, sur le principe qui doit régir notre vie. Le Manifeste Chrétien est le livre le plus difficile que j'ai jamais écrit. Je savais d'avance qu'il ferait l'objet d'interprétations extrêmes et diamétralement opposées. J'ai pourtant indiqué que toute action doit être menée sur le plan appropriée, notamment lorsqu'une personne est appelée à se déterminer elle-même. On n'a pas le droit de forcer quiconque; chacun doit être libre.
La question fondamentale est la suivante: qui veut-on servir ? Dieu ou César ? La plupart des gens comprennent mal l'histoire ancienne et pourquoi les chrétiens de l'Église primitive sont morts. Du point de vu chrétien, ils sont morts pour leur foi, mais pour l'Empire romain, c'est à cause de leur insoumission à l'État. La situation de l'Empire romain s'était dégradée à tel point que la seule manière de réunifier résidait dans le culte de César. Ce culte n'exigeait pas pourtant que les citoyens romains adorent la personne de César; les Romains étaient soient athées, soit Zoroastriens, soit adeptes de religions mystiques nouvelles. Tout était donc possible, pourvu que César tint le rôle de dieu, et que tout soit assujetit au service de l'État. De notre point de vue, les chrétiens d'alors sont morts parce qu'ils ont refusé de reconnaître un autre dieu que le Dieu vivant, mais ce faisant, il faut admettre qu'ils se sont rendus coupables d'insoumission civile. Tout autre attitude de leur part aurait signifié qu'il mettait César à la place de Dieu.
Je crois que Dieu a établi certaines fonctions assorties d'un pouvoir qui ne relève pas de la personne qui l'exerce. Il s'agit des relations entre époux, entre parents et enfants, entre employeur et employé, entre ministre de l'Église et fidèles, entre l'État et citoyens. Quatre de ces relations sont évoquées ensemble, à deux reprises dans les épîtres de Paul. Dieu a institué ces fonctions pour limiter le chaos qui régnerait immanquablement dans un monde corrompu par le péché, où chacun serait son propre dieu pour lui-même, établissant ses propres normes. Mais cela ne signifie pas que Dieu veut que l'exercice de ces pouvoirs donne lieu à l'arbitraire et soit sans frein. À notre époque où la vie humaine est l'objet de beaucoup de mépris, nos contemporains n'ont que deux raisons d'obéir à l'État: d'une part l'autorité et la force qu'il détient et, d'autre part, les «faveurs» qu'il dispense. L'État «tient» de la sorte ces citoyens. Les chrétiens, eux, ont une raison bien plus valable pour obéir à l'État: l'ordre de Dieu. Cependant, l'État n'est pas autonome. Dieu en l'instituant n'a pas admis que, dans l'univers, une loi s'opposant à celle qu'il a lui-même édictée puisse être juste.
Ainsi, il faut choisir, sans compromis possible. Ou bien on pense que l'État a le droit d'exiger n'importe quoi, et que lui désobéir, c'est aller à l'encontre de la loi de Dieu; dans ce cas, si j'avais été citoyen romain, j'aurais participé à l'exécution des chrétiens, tout en étant chrétien moi-même. Ou bien on obéit à l'État dans la mesure du possible, c'est-à-dire tant qu'il n'exige rien qui soit opposé à la loi de Dieu, à l'exemple de mes frères et soeurs de l'Église primitive.
Il revient à chaque chrétien de déterminer quelles sont les priorités dans le temps où il vit. À propos de l'attitude chrétienne ou morale vis-à-vis des armements, je rappelle que le monde entier a condamné l'Église allemande pour ne pas avoir réagi devant l'essor de l'hitlérisme, alors qu'elle aurait pu faire quelque chose. Il faut bien comprendre que dire: «Je vais obéir à l'État quoi qu'il exige», c'est mettre César à la place de Dieu.
Personne, et moi en particulier, n'est capable de voir toutes les facettes du problème. Je me demande quelle pourra être la signification du Manifeste chrétien derrière le rideau de fer ? Je prie pour ceux qui le liront là-bas. Lors de ma première visite aux Pays-Bas, j'ai appris quelque chose de très intéressant: les résistants aux forces de l'occupation allemande ont été, en grande partie, non pas des chrétiens libéraux, mais des chrétiens évangéliques. Ont-ils eu tort ou raison ? Pour ma part, je ne pense pas qu'ils aient eu tort. J'aurais été des leurs parce que les Allemands n'étaient pas dans leurs droits. Le véritable Chef d'État était la Reine des Pays-Bas. En ordonnant que les Juifs leur soient livrés pour être mis à mort et en commettant bien d'autres crimes de cet ordre, les Nazis ont anéanti leur autorité qui supplantait selle du Gouvernement légal.
Si j'étais médecin... et le moment est presque venu où, pour être médecin, il faut être prêt à pratiquer des avortements... En Amérique comme en Europe, les choses peuvent en venir là... Un médecin devra-t-il consentir à pratiquer des avortements pour obéir à la loi ? Non: il lui faudra transgresser la loi. Cela risque d'être lourd de conséquences. En conclusion, j'aimerais dire que nous ne pouvons pas être des témoins actifs, si nous ne sommes pas prêts à nous engager au plus chaud de la bataille, aussi violente soit-elle.


Notes
1- Avec permission. Publié dans La revue réformée (pp. 5-11 vol. 36 mars 1985) et traduction par Alison Wells d'un article publié dans le Journal du Freenbelt music festival Strait, no 13. Pour de plus amples renseignements contactez: