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Samizdat

Le repos du sabbat
Le destin de l'homme établie lors de la Création.[1]



Ellen Myers

Dieu créa l'homme au sixième jour de la semaine de création et se reposa le septième jour. Ainsi Il effectua la création de l'homme pour que l'homme, crée à l'image et à la ressemblance de Dieu Lui-même, vive le premier jour complet de son existence pendant le jour de repos de Dieu, et pour qu'il soit enraciné et nourri dans le repos de Dieu lorsqu'il passa à la prochaine étape qui consistait à exercer la domination sur toutes les autres œuvres de Dieu (Genèse 1:26). Ceci peut bien avoir été dans la pensée de notre Seigneur et Rédempteur Jésus-Christ, la pensée de la Parole Éternel par qui le Père créa l'homme et toutes choses au commencement , quand Il dit gentiment à Marthe, affairée et préoccupée, que Marie, assise à ses pieds dans son repos pour entendre ses paroles, avait choisi 'la bonne part qui ne lui sera pas ôtée' (Luc 10:38-42).

Dieu lui-même se reposa le septième jour de la semaine de création, et aussi le premier jour de la vie de l'homme, de tout son travail de création. Voila pourquoi Il bénit le jour du sabbat et le sanctifia en ordonnant du repos pour son peuple, leurs servants, leur bétail, et les étrangers dans leurs domiciles (Exode 20:8-11). Ce commandement solennel réaffirma la vérité littérale du rapport de la création. Il témoigne aussi de la nature déchue de l'homme à qui il faut ordonner de se reposer afin d'éviter de faire du mal a soi-même et aux autres créatures par un travail excessif et continuel. Par contre, Jésus-Christ 'violait' souvent les règles des Pharisees pour maintenir le sabbat quand Il était sur la terre. Ces règles témoignent aussi de la nature déchue de l'homme qui voudrait se vanter de sa piété pendant qu'il en rejette l'esprit, et qui se ferait du mal a soi-même et à ses prochains en interdisant même une intervention nécessaire pour entretenir la vie. Le travail excessif tout comme le 'repos' sans vie, mécanique et hypocrite, violent le sabbat de Dieu, Ce 'repos' sans vie moque, et désobéie au mandat de la création de Dieu pour l'administration de l'homme sous Dieu des œuvres des mains de Dieu. Grâce au mandat de création établi par Dieu, 'le sabbat fut fait pour l'homme, non pas l'homme pour le sabbat' et 'le Fils de l'homme est le Seigneur du sabbat aussi,' comme le dit Jésus-Christ aux Pharisiens (Marc 2:23-28).

L'observation correcte du sabbat a été ordonné par Dieu le Créateur comme l'état normal de l'homme, l'intention divine dès le commencement. Il est décrit ainsi:

Honorer Dieu, ne pas construire nos propres projets, ne pas rechercher nos propres plaisirs, ne pas discourir de nos propres idées, ceci est l'état, nous le comprenons, dans lequel nous devons nous trouver toujours. Ceci est le sabbat permanent que le jour de repos de Dieu, après les six jours de création, devait initier, et que la chute de l'homme dans le péché, séparé de Dieu, empêche de s'accomplir. Si nous avons vraiment la vie éternelle, si nous connaissons Dieu comme le vrai Dieu et Jésus-Christ qu'Il a envoyé (Jean 17:3), alors nous savons que l'observation du sabbat tel que décrit ci-dessus ne peut être l'affaire d'un jour parmi sept mais doit diriger toute notre vie, chaque jour et chaque moment. Voici pourquoi nous apprenons dans la Parole de Dieu, la Bible, que des jours sacrés ici sur la terre peuvent être observés pour le Seigneur, ou non, tel qu'un homme est pleinement persuadé dans sa propre conscience (Romains 14: 5-6). Car chaque jour doit être sanctifié pour le Seigneur! Aujourd'hui n'est pas dimanche ou jour de sabbat, c'est un jour de semaine; vivons-nous, moi et vous, ce jour de semaine 'en honorant le Seigneur, non en suivant nos chemins à nous, non en poursuivant nos propres plaisirs, en discutant de nos propres idées, mais en nous réjouissant dans le Seigneur? Faire cela-, cesser de nos propres voies et nos propres projets, c'est entrer dans le repos de Dieu (explicitement défini ainsi dans Hébreux 4: 10). L'homme a été fait pour le repos de Dieu, et le repos de Dieu a été fait pour l'homme lorsque Dieu se reposa le septième jour de la semaine de création, le premier et le dernier sabbat du temps crée.

Le châtiment de l'homme après la Chute, dans le péché et séparé de Dieu, la malédiction de la terre à cause de l'homme qui rendit son travail pénible; le travail de l'accouchement et l'assujettissement de la femme à l'homme et la mort qui réduit le corps à la poussière de laquelle Il fut pris - reflètent fidèlement le dépouillement du repos de Dieu causée par la Chute. Dieu ne peut pas s'attendre à la joie complète et le louange de l'homme comme le fruit ou la résultat de Son travail de création. Les hommes conçus pour être l'épouse sans péché du Fils de Dieu ne se réjouissent plus en faisant Sa bonne volonté de tout leurs coeurs. Non, l'aiguillon de la loi est nécessaire pour nous y contraindre. Dieu ne peut plus se réjouir comme un Père de Ses enfants, de l'homme fait à Son image et à ressemblance. Au contraire, leur naissance et leur éducation sont pénibles et trop souvent terminent en mal. Enfin, la Rédemption de la création gémissant en peine à cause de la liberté retardée de Ses enfants nouveau-nés parmi l'humanité perdue (Romains 8:19-23) exigea la mort de Son Fils unique et bien-aimé (et Son Fils, sans corruption ou atteint par le péché, retourna physiquement de la mort à la vie). Dans toutes nos misères depuis la Chute nous reflétons le repos interrompu de notre Père - le Créateur Qui est 'affligé dans toutes nos afflictions' (Esaïe 63: 9). Ainsi, même dans nos misères, nous reflétons encore Son image et sa ressemblance ordonnées lors de la Création. Voilà pourquoi Jésus-Christ, l'image parfaite et pure de Dieu, Qui ne fait que ce qu'Il voit dans le Père, pouvait pleurer sur Jérusalem et agoniser à Gethsemani et sur la croix, et peut 'être touché du sentiment de nos infirmités' (Hébreux 4:15).

Néanmoins, 'un repos' (observation du sabbat, marge)... est réservé au peuple de Dieu' (Hébreux 9:4). À la fin de toutes choses, la mort et l'enfer ne peuvent pas vaincre ou empêcher le sabbat de Dieu qui couronnera la création, ni la Rédemption et la restauration de la création, ni notre propre repos dans le Père par Christ si nous l'avons connu. Car la bouche du Seigneur l'a prononcé: 'Nous qui croyons entrons dans le repos' (Es. 58: 4; Hébreux 4:3).

Par conséquent le repos et le loisir ordonné par Dieu n'aboutit pas à une inactivité totale imposée. Il est vrai qu'il y a 'une inactivité sacrée dont la poursuite est terriblement négligée aujourd'hui,' dit George MacDonald (1824-1901)[2]. Il s'agit de cette inactivité sacrée dans laquelle Marie était assise aux pieds de Jésus tandis que Marthe était 'occupée à divers soins domestiques' (Luc 10: 39, 40). Notez que Jésus ne disait rien au sujet du travail même de Marthe mais plutôt de son attitude envers le travail. George Herbert a écrit ce beau poème sur l'attitude vraiment pieuse et pleins de repos envers le travail:

Il ne faut ni éviter ni négliger 'le travail pénible divin' pour notre Seigneur, mais rappelons-nous Marie la mère de notre Seigneur. Sans doute elle rendait tous les soins physiques nécessaires à son Saint Enfant Jésus tous les jours, jours ordinaires et jours de sabbat.

Quand nous sommes entièrement soumis à notre Seigneur et résolus d'observer Son repos de sabbat ordonné à la création toujours comme Il nous guide, Il nous enseignera fidèlement par son Saint Esprit comme nous devons passer chaque jour pour Lui. Voici l'histoire de religieuses russes Orthodoxes ou Catholiques qui craignaient Dieu. Elles étaient déterminées à ne faire aucun travail à aucun jour pour le régime communiste puisqu'elles étaient les servantes de Dieu et non de Satan. Elles étaient punis par des rations minimes, torturées cruellement, et enfin exposées a se tenir debout immobiles, sans gants ni bonnets, dans le vent froid et amer sibérien pour huit heures par jour pendant trois jours. Portant elles survivaient sans même gelures. L'ennemi, ahuri par ce miracle, s'avouait vaincu. Les religieuses furent permises de passer leur terme de prison en inactivité sacrée pour le Seigneur. Leur exemple instillait la foi religieuse dans des milliers de prisonniers et de gardes[4]. Dans l'Occident hyper-actif, assoiffé de succès et matérialiste, l'abstinence pieuse, non-pharisaïque, gentille et joyeuse d'un chrétien des travaux pas nécessaires pour soutenir la vie le dimanche peut être un témoignage puissant.

Le repos de Dieu à la fin de la semaine de Création (et en même temps le premier jour complet de l'homme né avec Dieu dans son repos, et précédant son exercice de domination sur la Création sous Dieu) nous donnent l'exemple de la paix continuelle et pleine d'harmonie, et l'amitié avec Dieu le Créateur pour laquelle l'homme est destiné, et qui doit être la base de l'intendance de l'homme sous Dieu. Ce premier jour de sabbat l'amitié de l'homme avec Dieu était si étroite que lui-même et sa femme étaient nus devant Dieu et devant l'un à l'autre sans honte (Genèse 2:25). Dans le monde déchu d'aujourd'hui les hommes pieux avouent qu'ils sont nus devant Dieu, devant qui rien n'est caché. Ils doivent aussi avouer la honte de leur péché et ils doivent avant tout louer Jésus-Christ pour les avoir purifiés par son sang et pour restaurer leur amitié avec le Père - le Créateur. Pour les hommes régénères il y a un sens continuel de la présence du Dieu Vivant, d'être gardés ou rappelés continuellement dans son repos.

Le livre classique du dix-septième siècle, La pratique de la présence de Dieu par le Frère Laurence, nous dit simplement comment ce repos continuel peut être une grande part de notre vie quotidienne. Frère Laurence 'était joyeux quand il pouvait ramasser un brin de paille sur le plancher pour l'amour de Dieu, ne cherchant que Dieu et rien de plus, pas même ses dons[5]. Il dit: 'En me relevant après mes chutes, et en renouvelant souvent des actions de foi et d'amour, je suis arrivé à un état où il me serait aussi difficile de ne pas penser à Dieu qu'il m'était d'abord de m'y accoutumer.[6]' Un observateur dit que 'même dans la plus grande hâte des affaires dans la cuisine il préservait son esprit de recueillement et son attitude de révérence de Dieu. Il ne faisait rien à la hâte ou en flânant, mais faisait tout quand il le fallait, avec un calme et une tranquillité d'esprit. 'Pour moi,' dit-il, 'le temps de travail ne diffère pas du temps de prières[7]...' Il pourrait avoir été de même pour notre père Adam et notre mère Eve s'ils avaient seulement resté dans leur Créateur et dans sa Parole éternellement certaine! Alors ils auraient aimé écouter pour le bruit de ses pas dans le Jardin chaque soir, chaque moment, après avoir complété leurs taches d'intendance pour la joie de Dieu et d'eux-mêmes. Il sera de même pour ses servants bons et fidèles quand ils régneront sur 'leurs beaucoup de choses' (Mat. 25:21, leurs 'dix ou cinq villes' (Luc 19:17, 19) dans le la nouvelle Terre et les nouveaux cieux.



Notes


[1]- publié dans la CSSH Quarterly, Vol. VII, No. 3 pp. 11-14 (Spring 1985) avec le titre God's Sabbath Rest: Man's Created Destiny. Traduction Ellen Myers & Paul Gosselin
[2]- George MacDonald, An Anthology, edited by C. S. Lewis (New York: Macmillan Dolphin Books Edition, 1947, 1962), No. 296, p. 131.
[3]- Protestant Episcopal Church Hymnal (New York: Seabury Press, 1940, 1943), No. 476. George Herbert ecrit ces mots en 1633.
[4]- John Noble and Glenn D. Everett, I Found God in Soviet Russia (New York: St. Martin's Press, 1959, Fourth Printing, March 1960), pp. 113-117.
[5]- Brother Lawrence, The Practice of the Presence of God (Tappan, NJ: Fleming H. Revell Company Spire Books 1958, Fifteenth Printing June 1979), p. 14.
[6]- Ibid., p. 28.
[7]- Ibid., pp. 28-29.
Note de l'auteur: Je remercie notre Seigneur pour les chers frères et soeurs du Groupe d'Études de la Bible de la faculté de Wichita State University, dont la discussion sur l'épître aux Hébreux à l'automne 1983 a planté et nourri beaucoup de semences qui ont porté fruit dans cet article.