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Par Richard Gervais
Roumanie (2002) |
Mis à part les festivals de cinéma, on accueille rarement chez nous des oeuvres des pays de l’Est. Il convient donc de souligner la sortie de Bénie sois-tu, prison du cinéaste roumain Nicolae Margineanu. Primé lors de l’édition 2003 du Festival des Films du monde de Montréal, ce long métrage raconte avec réalisme un fait vécu se déroulant à l’ère stalinienne.
Tout comme le héros du Procès de Kafka, Nicole Valery-Grossu (Maria Ploae, vraiment incroyable) est écrouée sans qu’on lui en révèle les raisons. On torture la jeune femme afin qu’elle livre les noms de différents membres d’un parti politique ennemi du régime communiste. Rien n’y fait : la prisonnière se taira jusqu’au bout. Son refuge ultime sera la prière qu’elle avait négligée depuis plusieurs années. Son indéfectible piété l’aidera à atténuer les horribles sévices qu’on lui inflige.
Qu’on soit pratiquant ou athée importe peu pour apprécier Bénie sois-tu, prison. Le message réside ailleurs que dans la conversion du spectateur à la ferveur religieuse. Le puissant désir de se sortir d’une impasse peut se traduire de plusieurs façons. Bien que le personnage central du film ait choisi le retour aux valeurs morales, le scénario de cette production ne sombre à aucun moment dans la complaisance ou dans l’outrance tendancieuse. Nicole réussira à propager sa dévotion même parmi ses consoeurs les plus coriaces.
Tourné tel un reportage télévisé, Bénie sois-tu, prison constitue un habile coup de poing asséné contre les abus despotiques de certaines dictatures. Une leçon de vie à voir absolument!
Cette histoire se déroule dans la Roumanie communiste des années 40-50. Une femme, impliquée dans un parti politique interdit, se retrouve arrêtée et jetée en prison de manière sommaire, sans procès.
Elle est indifférente à la religion, mais la prison ouvre une porte fermée jusqu'à lors, une porte qui mène vers Dieu. Au cours de travaux dans une église abandonnée, les prisonniers découvrent une Bible, le livre qui change des vies. Ce film n’est pas au sujet d’une évangélique, mais il y est abondamment question de la Bible et de Dieu. Ceux qui n'ont jamais lu les livres d’Alexandre Soljenitsyne ou de Richard Wurmbrand (roumain aussi) auront un choc à se rendre compte des conditions de vie en prison communiste ainsi dépeintes dans le film. Un contact roumain m'a d'ailleurs signalé que la vieille dame malade dans le camp de travail est joué par Sabina Wurmbrand, l'épouse du pasteur Richard Wurmbrand et auteur des livres L’église du silence torturée pour le Christ et Mes prisons avec Dieu. Sabina Wurmbrand a subi, avec son époux, les camps communistes à l'époque décrit par ce film. Ce film prend appui sur un livre du même nom par Nicole Valéry/Bruteanu (1976), roumaine et chrétienne orthodoxe, et sur les événements vécus par elle à l'époque stalinienne. Chose curieuse, rien dans son récit ne fait référence aux croyances orthodoxes habituelles, prière à Marie, icônes ou choses du genre. Valéry/Bruteanu a bien connu Sabine et Richard Wurmbrand et semble avoir été près d'eux sur le plan doctrinal aussi. Elle résume sa pensée ainsi (1976: 157)
En me rappelant ces choses parmi tant d'autres, je me rends compte que le fait brut a perdu de son intensité dans ma mémoire. C'est pourquoi je m'efforce de ne garder dans ces lignes que ce qui est resté, inaltéré, vivant, aussi frais en moi qu'en ces jours-là, en particulier les merveilleux moments passés avec Jésus, Sa permanente présence, le sentiment constant de vivre avec Lui. Il en va de même pour l'inoubliable amitié, la fraternité qui nous liait, nous toutes qui avions la même conviction et le même idéal. Ce sont là des choses à jamais indélébiles dans mon âme, et si je les écris, c'est pour inviter à cette sainte jouissance ceux qui ignorent encore le bonheur d'une vie consacrée vraiment et totalement à Jésus.
À VOIR !!
