Napoléon Lafontaine
Les créationnistes affirment que la majorité des fossiles que l'on trouve dans les strates géologiques a été formée lors du Déluge de Noé. De l'avis de ces mêmes créationnistes, les cimetières massifs de fossiles, les dépôts sédimentaires immenses, les vastes champs de houille et d'huile, et dépôts de craie[1] ne sont que des indices supplémentaires qui témoignent d'un événement catastrophique sur une échelle que l'on ne rencontre plus. De tels indices cadrent sans difficulté avec le Déluge global de Noé.
Dans le siècle qui a suivi Lyell, le leitmotiv des géologues a été que les processus d'érosion et de sédimentation actuels sont la clé pour comprendre le passé. C'est donc ce que l'on appelle l'actualisme[2], c'est-à-dire que les processus lents et graduels d'érosion et de sédimentation observés dans le présent ont toujours eu cours dans le passé. De ce fait toute la géologie doit être interprété dans ce sens. L'adhésion à un tel principe exclut évidemment les catastrophes à grande échelle telle que le Déluge global décrit dans le livre de la Genèse. Mais depuis la Seconde Guerre, de plus en plus de géologues conventionnels admettent, dans une certaine mesure, la pertinence de catastrophes de grande envergure pour interpréter les données de la géologie. Nous en discuterons de cette évolution de la pensée géologique de manière détaillée dans la section Inondations d'envergure locale.
Au cours des années 1920, le géologue américain J Harlen Bretz a mené des recherches et publié de nombreux articles, décrivant les Scablands canalisées du nord-ouest des États-Unis. Ses théories de la façon dont ils ont été formés exige d'énormes flux d'eau (plus de 2000 kilomètres cubes d'eau), pour laquelle Bretz n'avait pas d'explication (la source de l'eau n'a jamais été au centre de sa recherche). Les théories de Bretz ont rencontré de l'opposition très vive chez les géologues de l'époque, qui ont essayé de leur expliquer les caractéristiques dans le contexte actualiste et excluant mordicus tout catastrophe d'envergure. Ce qui est révélateur est que tandis que le modèle proprosé par Bretz s'appuyait sur de nombreuses recherches sur le terrain qu'il dirigea lui-même, ses adversaires ne s'en donnèrent pas cette peine...
Les théories de Pardee et de Bretz ont été acceptées seulement après des décennies de travaux minutieux et de débats scientifiques houleux. Il faut souligner que bon nombre des critiques les plus virulents de Bretz et Pardee n'ont jamais étudié les Scablands du Washington de leurs propres yeux. En 1979 Bretz a reçu la médaille la plus prestigieuse de la Geological Society of America, la Médaille de Penrose, en reconnaissance du développement de l'une des grandes idées dans les sciences de la terre. Par la suite, les changements d'attitude chez les géologues ont été examinés par un documentaire réalisé par Nova PBS sur les scablands de l'État de Washington, portant le nom "Mystery of the Megaflood"[3]. Et pour éliminer tout malentendu, Bretz n'est pas un créationniste.
Un contact ingénieur (et créationniste) a fait le commentaire suivant : Deux aspects de la physique fondamentale du Déluge qui sont très souvent oubliés est que:
1) la Terre fait partie du système gravitationnel Terre-Lune. En bref, cela signifie des marées deux fois par jour provoqué par l’attraction de la Lune sur la Terre (et de manière secondaire par le Soleil). Tandis que les eaux du Déluge étaient dans leur phase de croissance pendant 40-150 jours, les marées deux fois par jour ont également augmenté en taille et dans leur effet de reflux, avec un mouvement de va-et-vient. Évidemment tandis que les eaux n’étaient pas encore à leur maxima, des troupeaux de dinosaures et autres bêtes tentant de fuir les eaux, pouvaient se déplacer lors des reflux des marées diluviennes afin de trouver du terrain plus élevé et laissaient au passage des traces de pas derrière eux dans la boue, traces qui furent ensuite rapidement ensevelies lors du cru subséquent et que nous voyons maintenant dans les strates sédimentaires à divers endroits du globe. Mais arrivées près du maxima du Déluge, les marées ont commencé à passer au-dessus des sommets les plus élevés du continent prédiluvien (qu’on appel parfois Pangée). Ainsi le renflement des marées serait plus réfléchi vers l’est dans son bassin de l'océanique d’origine (comme c’est le cas aujourd’hui), mais débuterait la formation d’une paire de vagues encerclant le globe terrestre positionnées à peu près directement sous la lune (et l’autre en face). Lorsque l’on réalise que la lune revient au même endroit au-dessus de la terre (très approximativement) à tous les 24 heures, et la terre a une circonférence de 38,600 km, cela implique alors un véritable raz de marée se déplaçant potentiellement jusqu'à 1600 kilomètres à l’heure pendant les mois ou le Déluge était à son apogée, et ceci dans des d'eaux d’une profondeur moyenne de 2,7 kilomètres !
2) Puisque la Terre a une forme sphérique il faut discuter également de l’effet des forces Coriolis et si on établi des parallèles avec l’atmosphère gazeuse de Jupiter ou de la Terre, nous constatons que de telles forces ont tendance à briser le courant principal pour produire des patterns circulaires en forme de rayures ou de stries, des courants circulaires passant des pôles a l’équateur, et ces courants secondaires se déplaçant moins rapidement que le courant principal. Ceci implique aussi l’équivalent sous-marin d’ouragans, de tornades, des fronts de pression, des zones à haute et basse pression et des fronts stagnants.
Il demeure que les forces fondamentales de rotation gravitationnelles d'un fluide recouvrant la surface d'une sphère sont tout à fait applicables ici, et dans le cas d’un Déluge global cela implique inévitablement de l'eau en déplacement rapide, avec ici et là, quelques remous plus calmes, mais suivis de cycles de pression massive, etc. pendant la partie «globale» du Déluge (c'est-à-dire où l’eau recouvrait toute la surface terrestre). Inévitablement les théologiens défendant une Déluge «tranquille» (laissant intacts les traits géographiques du monde prédiluvien et rejetant la thèse que la majorité des strates sédimentaires que nous observons actuellement sont dues au Déluge de Noé) doivent ignorer complètement les forces physiques fondamentales en jeu. À vrai dire la question «comment obtenez-vous l'eau en mouvement?" ne se pose même pas... De l'eau en mouvement, il y en aura inévitablement... Une fois ce constat fait, la question est pluôt: « Quelles sorte de travail géologique sera être accompli par cette énorme masse d’eau en déplacement? »
Quelle ironie de constater que les astrophysiciens et géologues du 21e siècle peuvent concevoir sans embarras un déluge à grande échelle sur la planète Mars (où on observe aucun eau liquide), mais cela leur est inconcevable sur la Terre (avec ses vaste océans...)! Quel hypocrisie... Voir à ce sujet les articles: Deep Lakes and Catastrophic Floods of Mars, May 2013, Red Planet Riviera: Ancient Mars Ocean Found? (July 2013 Discovery News)
Voici quelques sites dans le monde pour lesquels les géologues orthodoxes admettent maintenant des événements hydrauliques de grande envergure. Évidemment un événement hydraulique à échelle mondial, comme le Déluge de Noé, est EXCLUE... Dans le cas des "Channeled Scablands" de l'état du Washington aux États-Unis, ce n'est après une bagarre de longue haleine que Bretz ait pu faire admettre l'inadmissible, que ces traits géo-morphologiques étaient le résultat d'un évenement catastrophique, plutôt que les processus lents et graduels postulés par le comte de Buffon et Charles Lyell.
Lac Missoula (États-Unis)
Les debacles gigantesques : Le lac Missoula et les scablands. Paysagesglaciaires.net
Glacial Lake Missoula and the Ice Age Floods.
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Anomalies géologiques
What is science and what is not “science”? (Emil Silvestru - 22/8/2020)
Vidéos
Ice age global outburst. (simulation de rupture de barrage glacières) GeoDectective 2016
Il faut noter qu'en examinant les strates sédimentaires et ignées de la Terre, les géologues créationnistes ne rejettent pas de manière absolue le principe actualiste, car, dans un tel cas, il serait difficile de proposer la moindre interprétation des données géologiques. Mais le géologue créationniste se démarque des géologues assujettis à la cosmologie évolutionniste sur deux questions de fond que l'on retrouve dans la deuxième épître de Pierre 3: 5-6[4]
D'un côté, le géologue créationniste tient donc compte des processus présents d'érosion et de déposition de sédiments dans l'interprétation des strates géologique, mais d'un autre, il ne rejette pas a priori l'intervention dans les passé d'événements géologiques d'envergure globale (le Déluge de Noé) que l'on ne rencontre plus dans le monde actuel. Par exemple, si on se permet de considérer d'un événement tel que le Déluge de Noé, cet événement explique bien des formations géologiques d'un étendu qui est impossible à interpréter si on insiste que les processus d'érosion et de déposition de sédiments observés actuellement ont toujours été les mêmes. Comme modèle, le Déluge de Noé peut évidemment admettre des processus observés encore aujourd'hui, mais il peut les admettre à des échelles beaucoup plus grandes. Si le géologue évolutionniste doit exclure des événements catastrophiques de trop grande envergure, le géologue créationniste n'a pas cette contrainte. Touchant le conflit apparent entre la science et la Bible, un des pionniers du mouvement créationniste, l'hydrologue Henry M. Morris, fit quelques observations utiles sur le choix du cadre cosmologique pour l'interprétation des données géologiques (Morris 1961/1977 : 118) :
[Touchant la cosmologie] nous sommes confrontés à un choix: soit le récit biblique du Déluge est faux et doit être rejeté, ou bien le système de la géologie historique, qui semble discréditer le Déluge, est erroné et doit être révisé. La dernière solution semble la seule à laquelle un chrétien bien renseigné du point de vue biblique et scientifique peut honnêtement prendre, en dépit du “déluge” de la colère et de ridicule que cette prise de position pourra lui attirer de la part des élites.
Mais cette prise de position n'implique pas que les données observées de la géologie doivent être rejetées. Ce ne sont pas les faits de la géologie qui sont en contradiction avec l'Écriture, mais seulement certaines interprétations de ces faits. Ces interprétations s'appuient sur le principe d'uniformité et de l'évolution comme cadre pour l'évaluation historique des données géologiques. Mais, la géologie historique n'est qu'une des nombreuses branches de la science géologique et en général a guère d'intérêt pratique pour le géologue commercial, qui la trouve peu utile dans sa recherche du pétrole ou de gisements minéraux.
Le créationniste Glenn Jackson offre les commentaires suivants :
J'ai entendu [le paléontologue créationniste] Kurt Wise parler de la formation de grès St Peter. Cette formation s'étend sur presque tous les États-Unis. C'est une formation sédimentaire de taille impressionnante. mais de plus tous les grains de cette formation sont orientés dans le même sens, c'est-à-dire d'est vers l'ouest! Wise suggère que c'était la direction de l'empiètement du Déluge à ce moment-là. Les géologues orthodoxes ont récemment offert une solution assez boiteuse à ce problème. Ils ont proposé qu'un fleuve de type “ Amazon ” ait mis “des millions d'années ” pour déposer ces formations. Mais c'est rigolo. Voilà toute la surface d'un continent tout entier se voit transformé en dépôts liés au delta d'un seul fleuve... et ce scénario nous est proposé par des géologues actualistes.
Évidemment certaines contraintes existent qui ont comme effet d'entretenir une perspective régionale chez les géologues, et de ce fait, des formations sédimentaires de faible envergure. Parfois ce sont simplement des chasses gardées professionnelles qui y contribuent. Chacun nomme “ sa ” formation et cela peut-être renforci par des administrations régionales (ou nationales en Europe) qui aiment bien avoir “ leur ” formation. Mais il arrive tout de même que les besoins de l'industrie forcent les gens à adopter une perspective plus large. On a donc établi des corrélations entre formations, ce qui permet de voir que ces formations ont souvent une envergure continentale que l'on ne devinait pas auparavant.
Dans le domaine de la géologie du pétrole, de telles corrélations ont été regroupés dans le projet "Correlation of Stratigraphic Units of North America" publié par l'American Association of Petroleum Geologists (AAPG). On y rencontre une série de 20 tableaux faisant la corrélation des dépôts sédimentaires sur l'ensemble des États-Unis. De tels tableaux sont très utiles pour faire des corrélations pour les unités régionales dont les noms changent en fonction de leur localisation régionale. Ce projet est disponible sur CD-ROM.
Au sujet des formations sédimentaires à grande échelle, le créationniste canadien Ian Juby note que non seulement on peut faire la corrélation de formations sur de grandes distances, mais on peut le faire également, pour des séquences de strates sur le plan vertical! (2009 : communication personnelle)
Par exemple, dans mes vidéos[5], lorsque je discute de la persistance des faciès, on voit au-dessus du grès de la formation Flathead dans le Wyoming exactement la même séquence de strates que celle que l'on rencontre au-dessus du grès Tapeats dans le Grand Canyon, et ceci jusqu'au schiste Hermit rouge vif. Et c'est d'autant plus remarquable de voir comment ces formations sont identiques, qu'ils sont séparés par des milliers de kilomètres.
Et si on s'éloigne des sites tels que le lac Missoula, Gibraltar, le Grand Canyon ou la mer Noire, on rencontre d'autres traits géologiques qui témoignent également de mouvements de masses d'eaux énormes. Ce sont les drumlins.
Il s'agit de petites collines en forme de dos de baleine. Ils peuvent faire penser à des bancs de neige, profilés par le vent. En général, ils ont une longueur de 100 à 400m, et une hauteur de 6 à 40m. Vu en plan, il a une forme ovale et allongée, avec une partie amont plus large et une partie en aval plus effilée qui pointe dans la direction d'écoulement. L'explication de la géophysique orthodoxe est que ces formations sont liées aux glaciations et formés au moment du retrait des glaciers.
Les drumlins sont un phénomène géophysique très répandu. On les rencontre aux États-Unis dans la région Finger Lakes de l'État du New York, dans la partie inférieure de la vallée de la rivière Connecticut, dans l'est du Massachusetts, la région Monadnock du New Hampshire, le Minnesota, le Wisconsin. Au Canada, on les rencontre en Alberta, dans la Saskatchewan, le sud de l'Ontario et la Nouvelle-Écosse. En Europe, on les rencontre en Pologne, en Estonie, autour du lac de Constance au nord des Alpes, dans les comtés de Monaghan, Mayo, Cavan et Fermanagh en Irlande, au Groenland, à Hindsholm au Danemark, en Finlande et même en Patagonie.
La théorie de l'origine glaciaire des drumlins rencontre malgré tout plusieurs problèmes. Le créationniste Douglas Cox note qu'il faut prendre conscience du fait qu'il existe des drumlins fait de dépôts (composés de sable et de graviers) et d'autres Formé à même le roc du sous-sol. Et pourtant un glacier a tendance à tout broyer sur son passage et ce de manière à peu près uniforme! Cox note également (1979 : 155) que les glaciers modernes ne forment pas de drumlins. Ces problèmes se sont empilés à tel point que dans les années 1980 le géologue canadien John Shaw a proposé l'hypothèse que les drumlins seraient le résultat d'une écoulement catastrophique d'eau sous forte pression sous un glacier. Cela semble sauver les apparences pour la théorie des glaciations, mais il faut noter que désormais c'est l'eau qui joue le rôle majeur. Voici quelques références sur la question des drumlins et leur formation.
Shaw, John, The meltwater hypothesis for subglacial bedforms, Quaternary International 90 (2002) 5–22
Shaw, John Drumlins and subglacial meltwater floods : John Shaw Responds.
Cox, Douglas E. (1979) Drumlins And Diluvial Currents. pp. 154-162 Creation Research Society Quarterly Volume 16, Number 3 December
Cox, Douglas E. (1999) The Role of Vortices in Drumlin Formation. The Creation Concept
Cox, Douglas E. Catastrophic Flood Dynamic Database.
Cox, Douglas E. Giant Current Ripples in Ontario's Bruce Peninsula.
Un autre phénomène géophysique intéressant est ce que les géologues anglophones appellent le “ wind gap ”. Il s'agit d'une brèche dans une crête à travers duquel un cours d'eau a pu couler autrefois , mais qui aujourd'hui est abandonné et où seul passe le vent. Le “ water gap ” est un phénomène semblable, sauf qu'un petit cours d'eau y coule toujours. En français ces deux phénomènes sont désigné du même terme, soit cluse. Le Grand Canyon (situé dans le nord-ouest de l'Arizona) est un des “ water gap ” les plus connus.. La théorie géologique orthodoxe veut que le Grand Canyon ait été creusé au cours de millions d'années d'érosion lente par la rivière Colorado dans le plateau Colorado. La profondeur moyenne de ce Canyon est de 1 300 mètres avec un maximum de plus de 2 000 mètres. Ce plateau couvre une région de 337 000km2 (dans les états suivants : Colorado, le Nouveau Mexique, le Utah et l'Arizona.).
Grand Canyon - WIki anglais
Mais ce phénomène est assez curieux, car l'eau a, en général, l'habitude de contourner les obstacles plutôt que les percer. Est-ce que pour expliquer les water gaps, il faut tout à coup que l'eau coule en remontant des pentes? Ce serait non seulement étrange, mais plutôt miraculeux, car en général l'eau obéit à la loi de la gravité...
Une des explications les plus anciennes de ce phénomène est la thèse du ruisseau antécédant. Selon cette théorie, depuis des millions d'années un ruisseau coule dans une région. Au cours de cette période, un secteur où coule ce ruiseau ce voit soulévé, mais à une vitesse qui éviter de faire dévier le cours de ruisseau comme le le voit sur ce panneau explicatif au bord de la rivière Yakima (situé dans l'État du Washington, nord-ouest des États-Unis). La rivière Yakima traverse la chaîne de montagnes Cascades.
Dans un article sur les water gaps, le créationnniste Michael Oard, note que cette thèse implique (2008 : 184-185) :
1) que le ruisseau en question antécède l'obstacle (généralemenet impossible à prouver)
2) que le processus de soulèvement de l'obstacle (plateau, chaîne de montagnes) s'est fait non seulement lentement tout au cours de cette période, mais de manière tout à fait synchronisée, c'est-à-dire de manière à ce que la vitesse d'érosion dépasse toujours la vitesse de soulèvement (sinon, le cours d'eau sera détourné).
On comprendra assez rapidement que de telles coincidences tiennent du miracle! Il nous faut donc un scénario de Hollywood pour que ça fonctionne, sinon... Mais depuis un moment, la thèse du ruiseau antécédant est tombée en défaveur et s'est vu supplantée par la thèse du ruiseau superposé. Comme on peut le voir dans le diagramme ci-dessus, cette théorie présuppose un ruisseau s'écoulant, pendant des millions d'années, sur une plaine qui comporte, dans son sousol, un obstacle fait de roc plus dur.
Et le temps passe et ce cours d'eau fini par éroder TOUTE la couche surpérieure du surplomb plus mou (en blanc sali dans le diagramme) jusqu'à atteindre l'obstacle, la perce et par la suite le surplomb environnant se voit érodé également, ne laissant que l'obstacle percé. Comme le note Oard (2008 : 185-186), l'élimination du surplomb semble se faire “ par magie ”, car rien n'explique une élimination si totale, sans laisser de traces. On est donc toujours dans le domaine du miracle. Mais c'est peu de choses pour les géologues actualistes, car Oard note (2008: 191) que l'on trouve des water gaps à au moins 1000 endroits dans le monde (dont l'Alaska).
Pour ce qui est des créationnistes, ils proposent que les water gaps et les wind gaps se soient formés aux étapes finales du Déluge. Au moment de la crue maximale, toute la Terre était sous l'eau, mais éventuellement les bassins océaniques ont commencé à s'affaisser et les continents à se soulever. Et le soulèvement des continents serait accompagné d'orogénie, la formation de chaînes de montagnes (voir le scénario de Walter Brown).
À cette étape du Déluge des masses d'eau énormes ont commencé à bouger sur la surface des continents. C'est ce que Oard désigne la “ sheet flow phase ” ou l'étape des couches d'eau massives s'écoulant sur toute la surface d'un continent. De telles quantités d'eau pouvaient emporter des masses énormes de sédiments (non durcis à ce moment-là) et aurait eu un effet d'érosion telle une varlope passant sur une planche et éliminant toutes les crêtes. Le déplacement de telles couches d'eau aurait un effet bouldozeur sur la surface des continents, comme nous le voyons dans le diagramme A. | |
Mais le temps passe, l'eau s'écoule vers la mer et éventuellement certains pics dépassent la surface de l'eau. L'eau doit donc contourner ces obstacles et se précipiter dans les ouvertures disponibles. C'est ce que Oard désigne la “ channelized flow phase ” ou étape de l'écoulement canalisé. C'est ce qu'illustre le diagramme B. | |
Mais puisque ces eaux ont un débit très important et sont toujours chargées de sédiments, leur pouvoir érosif est très important aussi. En peu de temps, de petites ouvertures deviennent de grands canyons. C'est ce qu'illustre le diagramme C. | |
Et lorsque l'écoulement des eaux du Déluge est terminé, on abouti à la situation actuelle où de petites rivières coulent à travers des ouvertures percées par les MÉGA-fleuves des étapes finales du Déluge. Et lorsque les ouvertures percées sont trop élevées, il n'y passe que le vent. Ce sont les “ wind gaps ”. C'est l'étape D. |
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Oard, Michael J. (2008) Water Gaps in the Alaska Range. 180-192 Creation Research Society Society Volume 44, Number 3 Winter
[1] - Comme l'on retrouve à Douvres en Angleterre et, en face, en France, au Pas-de-Calais.
[2] - En anglais, uniformitarianism.
[3] - Ou "Mystère de la mégacrue.
[4] - Et le verset suivant rappel que la Terre et le cosmos périra, à la fin de toutes choses, par le feu.
[5] - Voir le clip : "Complete creation" - part 3: