Napoléon Lafontaine
Dans le livre de la Genèse, on rencontre l'affirmation qu'avant le
Déluge les hommes vivaient régulièrement plus de 900
ans. Est-ce possible de prouver une telle chose ? Est-ce possible que la mécanique
corporelle humaine puisse fonctionner durant de si longues années ?
Il faut avouer qu'une telle alternative met le feu à l'imagination.
Tiens, pour les gars, garder pendant des centaines d'années la force
de l'âge et dépasser l'intelligence et la sagesse d'un vieillard,
ce serait tout à fait tolérable. Et pour les filles, combien
dédaigneraient ne plus avoir à mentir sur leur âge et
garder leur éclat de vingt ans pendant des centaines d'années?
Il y a lieu de penser que les multinationales du cosmétique s'en mordraient
les doigts, car elles vendraient moins de produits antirides, mais qui d'autre
s'en plaindrait? Mais au-delà de ces considérations, est-ce
autre chose qu'un fantasme extravagant, un truc mythique, sans plus?
Avant d'examiner les données disponibles[1] sur la question et d'entrer dans les discussions, voyons d'abord (au moyen du tableau ci-dessous) ce que dit au juste la Bible sur la longévité des humains avant et après le Déluge :
En examinant les données bibliques sur les patriarches (tirées surtout des chapitres 5 et 11 de la Genèse), on constate trois choses :
Premier constat banal, les données bibliques sur la durée de vie des humains avant le Déluge ne concordent pas avec celles observées à l'heure actuelle. Même avec toutes les avancées de la médecine moderne, c'est à peine si on dépasse cent ans. Concevoir que les humains puissent vivre trois, quatre, cinq, voire neuf cents ans, c'est bien autre chose! Chose certaine, cela n'a rien à voir avec notre réalité...
Certains demanderont : “ Est-ce possible de prouver ces affirmations bibliques? ” Évidemment tout dépend de ce que l'on entend par prouver. Avant d'en discuter, il faut tout d'abord établir ce que l'on accepterait comme preuve. Manifestement, il sera impossible de faire apparaître un homme antédiluvien pour nous entretenir à notre émission de talk-show favori sur ses activités au cours des derniers cinq cents ans de sa vie... Il faut penser à autre chose. Nous faisons face à un problème qui vaut pour toute affirmation historique. Si, par exemple, vous dites qu'Aristote, le philosophe grec, a vécu soixante-trois ans et que je réplique "Prouve-le !" qu'allez-vous répondre à une telle revendication ?
Peut-on discuter de la chose avec Aristote en personne ou, à défaut, un de ses parents ou un contemporain pouvant corroborer la durée de sa vie? Et s'il est impossible d'obtenir directement des renseignements des témoins oculaires, quelle observation scientifique ou empirique pourra-t-on proposer pour prouver qu'Aristote a bel et bien vécu soixante-trois ans ? Est-ce possible, par exemple, de faire une expérience scientifique en labo pour prouver la durée de vie d'Aristote ? Ce serait vraisemblablement un gaspillage de temps... Quelle preuve pourra-t-on donc proposer au juste? En fait, le seul moyen de donner une quelconque crédibilité à une telle affirmation serait de se référer aux documents écrits par des contemporains (lorsque c'est possible) ou proches de l'évènement. C'est le seul recours dans de tels cas lorsqu'on n'a pas d'accès direct à l'événement ni aux personnages clés. Et il en est de même pour les affirmations de la Bible concernant la durée de vie des antédiluviens.
Évidemment, l'affirmation du livre de la Genèse que les antédiluviens vivaient plusieurs centaines d'années choque les oreilles modernes et peut sembler relever de la pure fantaisie, au même titre que les légendes et contes tels que le Yeti, le Sasquash[2] ou le monstre du Loch Ness. Dans un cas comme dans l'autre, rien ne peut être prouvé de manière empirique. Sans doute, mais il faut réaliser que le problème se pose de la même manière pour la cosmologie évolutionniste qui évoque l'apparition de la première cellule capable de se reproduire, le vol du premier oiseau ou l'apparition du premier organisme vertébré[3].
Si on considère que la science exige toujours l'observation de processus naturels ainsi que des expériences que l'on peut répéter, il faut alors se demander quel scientifique a été témoin de ces événements ? Où est son rapport de recherches? Peut-on documenter des événements tels que l'apparition de la première cellule avec des observations directes? Les simulations sur ordinateurs et les scénarios présentés dans les manuels de bio sont bien amusants et convaincantes pour les convertis, mais sans intérêt si on exige des preuves empiriques, de l'observable! Dans ce contexte, l'apparition de la première cellule capable de se reproduire, le vol du premier oiseau, le premier organisme vertébré; ces événements, présupposés par les évolutionnistes, s'avèrent tout aussi légendaires et mythiques que les antédiluviens vivant au-delà de 900 ans postulés par le livre de la Genèse. Et évidemment en discutant des limites de preues empiriques, nous discutons également des limites de la science... Cela dit, la question de la durée de vie des antédiluviens peut être examinée sous plusieurs angles. Considérons quelques-uns dans les lignes suivantes.
Témoignages du monde antique
Bien que l'on ne dispose pas des données d'observation empiriques pour
appuyer l'affirmation biblique sur la durée de vie des antédiluviens,
d'autres données existent. Par exemple, nous pouvons interroger les
auteurs de l'Antiquité pour avoir leur avis sur la question. Dès
que l'on met de côté nos préjugés modernes (que
nous ont légués les penseurs des Lumières), on constate
rapidement que bon nombre de peuples de l'Antiquité possèdent
des traditions de personnages d'époque primordiaux ayant des durées
de vie très longues. Ces récits comportent tout de même
quelques variations, mais s'entendent que leur durée de vie était
de beaucoup supérieure à celle que l'on connaît actuellement.
Dans son commentaire sur l'Ancien Testament, l'historien anglais George
Rawlinson notait: (1880 :13-14) :
Maintenant, il est hors de doute qu'il existe une tradition très répandue à l'effet que la vie de l'homme était, à l'origine, beaucoup plus longue qu'elle ne l'est à l'heure actuelle, s'étendant sur au moins plusieurs centaines d'années. Les Babyloniens, les Égyptiens et les Chinois ont tous exagéré pour en faire des centaines de milliers d'années. Les Grecs et les Romains, avec plus de vie de modération, limitaient la vie humaine à cent à huit cents ans. Les Hindous ont raccourci cette durée plus encore, leurs livres enseignant que dans les premiers âges du monde, l'homme était exempt de maladies, et vivait à l'origine jusqu'à quatre cents ans. Dans la seconde époque, la durée de vie est passée de quatre cents à trois cents ans. Dans le troisième, elle est devenue deux cents ans. Dans la quatrième et dernière époque, elle est réduite à cent ans. Et ce fait sembla si étrange à un empereur chinois auteur d'un ouvrage médical, qu'il a proposé une enquête sur les raisons pour lesquelles les anciens atteignaient un âge tellement plus avancé que les modernes.*
À la naissance du christianisme, les disciples de Jésus furent confrontés aux conceptions cosmologiques liées à la vision du monde dominante de leur génération, soit la cosmologie greco-romaine. Un des premiers penseurs chrétiens, Origène, dans son ouvrage Contre Celse (livre I, chap. xix) remit en question la conception grecque d'un monde éternel (proposée par plusieurs philosophes matérialistes), sans commencement et défendit une lecture littérale du livre de la Genèse. Dans ce contexte, nous voyons d'abord que dans le monde antique, le concept d'un Déluge global n'est pas étranger, car la mythologie grecque a aussi son Noé, qui porte le nom de Deucalion. Critiquant le philosophe paien Celse, Origène offre ces observations.
Celse qui veut après cela donner indirectement atteinte à l'histoire de la création, qui est dans Moïse, selon laquelle il s'en faut beaucoup que le monde ne soit encore vieux de dix mille ans, se range, en déguisant sa pensée, au sentiment de ceux qui disent que le monde n'a point eu de commencement ; car ce qu'il avance de ces divers embrasements et de ces diverses inondations, qui sont arrivées de tout temps, la dernière desquelles a été le déluge de Deucalion, dont la mémoire est encore fraîche, cela, dis-je, fait assez connaître à ceux qui sont capables de l'entendre que, selon lui, le monde est de toute éternité. Qu'il nous dise donc un peu, lui qui blâme tant la foi des chrétiens, par quelles raisons démonstratives il a été convaincu qu'il y a eu plusieurs embrasements et plusieurs inondations différentes, et que de ces embrasements le plus récent est celui qui arriva du temps de Phaéton, comme le déluge de Deucalion est la dernière des inondations. S'il nous allègue le témoignage de Platon dans ses Dialogues, nous lui dirons qu'il ne nous est pas moins permis de croire que la pure et sainte âme de Moïse, qui s'est élevée au-dessus de toutes les créatures pour s'attacher uniquement à leur créateur, a été toute remplie d'un esprit divin qui l'a fait parler de la Divinité avec beaucoup plus de clarté et d'évidence, que n'en ont parlé ni Platon, ni tous les sages, soit d'entre les Grecs, soit d'entre les Barbares.
Dans la mythologie grecque, le concept de l'âge d'or[4] apporte un appui indirect aux affirmations bibliques, Au VIIIe siècle avant Jésus-Christ, le poète grec Hésiode, dans sa compilation de la tradition mythologique grecque (le poème Les travaux et les jours), explique que quatre autres époques ont précédé l'actuelle, et la première était la plus parfaite et porta le nom l'âge d'or[5]. Hésiode la décrit ainsi:
Sous le règne de Saturne qui commandait dans le ciel, les mortels vivaient comme les dieux, ils étaient libres d'inquiétudes, de travaux et de souffrances ; la cruelle vieillesse ne les affligeait point ; leurs pieds et leurs mains conservaient sans cesse la même vigueur, et loin de tous les maux, ils se réjouissaient au milieu des festins, riches en fruits délicieux et chers aux bienheureux Immortels. Ils mouraient comme enchaînés par un doux sommeil. Tous les biens naissaient autour d'eux. La terre fertile produisait d'elle-même d'abondants trésors ; libres et paisibles, ils partageaient leurs richesses avec une foule de vertueux amis.
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Hésiode laisse entendre que les humains de l'âge d'or vécurent fort longtemps, car au sujet de l'âge d'Argent, il mentionne que les humains prenaient très longtemps pour parvenir à maturité.
Ensuite les habitants de l'Olympe produisirent une seconde race bien inférieure à la première, l'âge d'argent qui ne ressemblait à l'âge d'or ni pour la force du corps ni pour l'intelligence. Nourri par les soins de sa mère, l'enfant, toujours inepte, croissait, durant cent ans, dans la maison natale. Parvenu au terme de la puberté et de l'adolescence, il ne vivait qu'un petit nombre d'années, accablé de ces douleurs, triste fruit de sa stupidité, car alors les hommes ne pouvaient s'abstenir de l'injustice ; ils ne voulaient pas adorer les dieux ni leur offrir des sacrifices sur leurs pieux autels, comme doivent le faire les mortels divisés par tribus. Bientôt Jupiter, fils de Saturne, les anéantit, courroucé de ce qu'ils refusaient leurs hommages aux dieux habitans de l'Olympe.
On constate donc, dans l'œuvre d'Hésiode, après l'âge d'Or, c'est la déchéance inéluctable. Cette influence de la culture classique apparaît ici et là dans la culture occidentale. C'est le même fatalisme pessimiste que l'on retrouve par exemple dans Le Seigneur des Anneaux de JRR Tolkien dont l'oeuvre s'est fortement imbibé de mythologie nordique. Après la chute des Noldor, c'est également la déchéance, graduelle, mais inévitable malgré tous les efforts des habitants du Middle Earth... Plus jamais les choses ne seront aussi bien qu'avant. Chez les Romains, les poètes Ovide (Métamorphoses[6]) et Virgile ont également écrit sur le sujet de l'âge d'or.
Chez un des peuples les plus anciens connus des historiens, les Sumériens, on trouve un document assez particulier, soit une liste des rois dont les premières dynasties sont considérées avoir vécu avant le Déluge. Ce récit proviennent de plusieurs sources, dont un prisme en argile à quatre faces préservé dans la collection Weld-Blundell au musée Ashmolean en Angleterre. Découvert en 1922 par l'expédition Weld Blundell, ce texte cunéiforme (composé vers 2 100 av. J.-C. d'après les archéologues) sur deux colonnes par face présente une liste de rois sumériens dont les dynasties de la deuxième partie sont connues de l'histoire, mais la première est une liste de huit rois ayant régné avant le Déluge! Et ce texte leur attribue des durées vie bien plus généreuses encore que celles du récit de la Genèse, car la moyenne dans le texte sumérien est d'environ 28 000 ans! Examinons la liste de rois sumériens[7] (tirée de la liste de Larsa[8] selon Woolley) proposée par l'archéologue britannique Sir Leonard Woolley dans son livre The Sumerians (1965 : 21) :
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A-lu-lim
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NUNki
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8 sars = 28 800 ans
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A-lal-gar
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NUNki
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10 sars = 36 000 ans
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En-menlu-anna
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Bad-tibira
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12 sars = 43 200 ans
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En-mengal-anna
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Bad-tibira
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8 sars = 28 800 ans
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Dumuzi (le berger)
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Bad-tibira
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10 sars = 36 000 ans
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En-sipazi-anna
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Larak
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8 sars = 28,800 ans
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En-medendur-anna
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Sippar
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5 sars, 5 ner = 21,000 ans
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(?) dudu
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Sippurak
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5 sars, 1 ner = 18,600 ans
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Le Déluge vint. Après le Déluge, la royauté fut envoyée d'en haut. |
Évidemment le texte sumérien et la Bible divergent sur plusieurs points. Notons d'abord que les chiffres sur la durée de vie dans le document sumérien sont beaucoup plus élevés. Mais John Walton note (1981) que si l'on tient compte du fait que les Sumériens faisaient appel à un système numérique sexagésimal (à base 60[9]) plutôt que décimal (base 10), alors les différences entre la liste sumérienne et la liste des patriarches d'avant le Déluge donné en Genèse chap. 5 s'annulent[10]. D'autre part, Walton note que la liste de la Genèse comporte, d'Adam jusqu'à Noé, dix noms tandis que la liste des rois sumériens n'en comporte que huit, mais si justement on élague Adam (premier) et Noé (dernier), on arrive au même chiffre. Un autre témoin de l'Antiquité proposant des renseignements concernant les rois avant le Déluge est l'historien babylonien Bérose (IIIe siècle av. J.-C., cité par Flavius Josèphe), Glenn Miller[11] note à son sujet (1996) :
Enfin, nous rencontrons le prêtre hellénique Bérose, migrant de Babylone vers la Grèce. Bérose a rédigé un ouvrage [perdu] en trois volumes sur l'histoire de Babylone[12]. Dans ce travail, il donne une liste de rois ainsi que les noms des sages qui leur sont associés. Il est important de noter également dans la suite de la liste de rois, qu'après le Déluge, la durée de vie se voit réduite de manière dramatique et sans période de transition. Et puis plus loin on rencontre d'autres rois dont la durée de vie est plus “normale”.*
Au total, Miller énumère cinq documents du Moyen-Orient antique corroborant les durées de vies longues des antédiluviens (1996) :
1) La
liste des rois sumériens (Woolley 1965 : 21; Roaf 1990 :
82)
2) La liste des rois retrouvé
à la ville de Lagash (en Sumer) (Jacobson dans Hess 1994 :
134)
3) Une chronique de l'histoire
du monde retrouvée dans la bibliothèque d'Assourbanipal
(7e s. av. J.-C.) [(Jacobson dans Hess 1994 : 134-135; et
Borger dans Hess 1994 : 225.]
4) La liste des rois retrouvée dans la ville d'Uruk
(ou Ourouk également en Sumer, environ 30km à l'ouest de Lagash)
[Borger dans Hess 1994 :225; et Tsumura, dans Hess 1994 :53; Kramer
in Gammie 1990: 31]
5) La liste des rois proposée par l'historien babylonien Bérose
(Breisach 1994 : 34; Borger dans Hess 1994 : 226)
Raúl Erlando Lopez[13] examine la question de la durée de vie des antédiluviens et en conclut (1998) :
Que les éléments numériques du récit biblique antédiluvien apparaissent si clairement dans le contexte d'un document historique séculier tel que la liste des rois sumériens, est un argument solide pour l'historicité des premiers chapitres du livre de la Genèse. La description biblique n'est pas limitée aux Hébreux, mais il semble qu'il a existé une tradition ancienne du monde antédiluvien aux époques les plus anciennes de la culture mésopotamienne. D'autre part, le fait que le document sumérien apparaît comme une version incomplète de la description de la Genèse et où les données numériques sont arrondies, sans la précision de cette dernière ni la richesse des détails ni sa profondeur morale et spirituelle, est un argument fort pour la priorité, l'exactitude et la supériorité de la Bible. Et enfin, les parallèles évidents entre les données sumériennes et bibliques sur le monde antédiluvien, aussi bien sur le plan qualitatif que numérique, permettent d'envisager la possibilité d'établir des corrélations chronologiques entre le reste de la liste des rois et les premiers chapitres du livre de la Genèse.*
Bien que les noms des personnages diffèrent du texte biblique et des documents du Moyen-Orient antique, Glenn Miller observe (1996) :
Les récits extrabibliques de rois et sages antédiluviens sont bien attestés par l'archéologie et conformes à la structure fondamentale, le modèle et les thèmes de la version biblique. Les similitudes entre le septième roi [de la liste sumérienne] et Hénoc, “ septième depuis Adam ” sont frappantes et suggestives. Une comparaison de la complexité relative des récits bibliques et extrabibliques porte à croire que la version biblique était le plus authentique des deux, étant donné les principes méthodologiques employés pour la comparaison des textes de la littérature du Moyen-Orient antique.*
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Il faut noter qu'en général, les chercheurs abordés ci-dessus n'ont pas de formation en archéologie ou en textes anciens. Évidemment, un tel fait peut être exploité pour remettre en question leurs conclusions, mais il faut examiner l'autre côté de la médaille. On constate alors que les systèmes de croyances issues des Lumières dominent largement le milieu universitaire (et c'est particulièrement vrai chez les francophones) et inévitablement cette vision ne peut que biaiser la lecture des données archéologiques. Si on considère les universités comme des institutions idéologiques, de ce fait, des données en contradiction avec leur système de croyances seront systématiquement ignorées ou marginalisées. Cela étonnera certains, mais même dans les sciences naturelles, ce phénomène a été observé. Le philosophe de la science Thomas Kuhn fit le constat suivant (1972 : 40):
...la science normale qui, lorsqu'on l'examine de près, soit historiquement, soit dans le cadre du laboratoire contemporain, semble être une tentative pour forcer la nature à se couler dans la boîte préformée et inflexible que fournit le paradigme. La science normale n'a jamais pour but de mettre en lumière des phénomènes d'un genre nouveau; ceux qui ne cadrent pas avec la boîte passent même souvent inaperçus. Les scientifiques n'ont pas non plus pour but, normalement, d'inventer de nouvelles théories, et ils sont souvent intolérants envers celles qu'inventent les autres. Au contraire, la recherche de la science normale est dirigée vers une connaissance plus approfondie des phénomènes et théories que le paradigme fournit déjà.
Et si la chose n'est pas exceptionnelle dans les sciences naturelles, pourquoi en serait autrement en histoire ancienne? Si on considère luniversité comme une institution idéologique, en toute logique les gens qui y ont été formés ont absorbé une cosmologie particulière, ce qui impose une certaine perspective sur le monde. Et même une lecture superficielle de la littérature sur les listes de rois sumériens expose le fait que des données ne cadrant pas facilement dans la cosmologie dominante seront marginalisées, c'est-à-dire reléguées au «monde légendaire». Par exemple, en discutant des travaux de Jacobsen, le mathématicien Jöran Friberg note (2007 : 232):
Jacobsen a fait l'observation que des chiffres fantaisistes sont utilisés dans la liste des rois sumériens pour les « règnes légendaires » des trois premières dynasties de Kish, et de la première dynastie dUruk, tandis que des chiffres plus réalistes sont utilisés pour ce qu'il considère être les « règnes historiques » des dynasties qui suivent.*[13a]
Il semble, par ailleurs, que la marginalisation de données ne cadrant pas facilement dans la cosmologie dominante soit une pratique soit fort ancienne. Les archéologues nous disent que de tels oublis sont une pratique immémoriale. Dans les civilisations anciennes, on pouvait se permettre de biffer carrément des faits génants. Par exemple, c'est un fait connu que dans sa généalogie dynastique, Seti 1er oublia les pharaons féminins tels que Hatchepsout ou l'hérétique Akhénaton. Manifestement, il faut biffer les erreurs. Et chez les Chinois de l'Antiquité, l'empereur Qin Shi Huang. pour assurer la stabilité de son règne, interdit le confucianisme, fit enterrer vivant plusieurs érudits confucianistes et brûler tous les livres prohibés. Rien de nouveau sous le soleil donc...
Mais examinons un autre texte ancien, babylonien dans ce cas précis, l'épopée de Gilgamesh. Découvert par l'archéologue A.H. Layard et déchiffré par le britannique George Smith en 1872, il y est question d'un héros, le roi Gilgamesh entreprenant une quête de l'immortalité, symbolisé par l'arbre de vie. Pour en apprendre plus, Gilgamesh part à la recherche d'Utanapishtî, que le récit décrit comme un survivant du Déluge et à qui les dieux ont accordé l'immortalité.
Ce document polythéiste relate qu'après le Déluge, les dieux, voyant la droiture d'Utanapishtî accordent, à lui et sa femme, l'immortalité. On peut aisément comprendre comment on a pu croire à l'immortalité de Noé, car tandis que les générations nées après le Déluge décédaient, Noé vivait toujours! Cela n'a rien d'étonnant qu'il ait pu sembler, aux yeux des générations suivantes, immortel. Le récit de Gilgamesh fournit donc une confirmation indirecte de la longue vie des antédiluviens. Sur le rapport entre le récit du Déluge dans la Genèse et le récit de Gilgamesh, Jerry Bergman note (1998) :
Bien qu'on affirme fréquemment que le récit biblique du Déluge a été emprunté à une source babylonienne, il est plus raisonnable de conclure que les deux récits proviennent d'une source encore plus ancienne, peut-être celle que Moïse a utilisée pour rédiger la Genèse.*
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Évidemment les érudits adhérant aux systèmes de croyances issus des Lumières ne pourront jamais considérer une telle explication, même si rien ne l'exclut sur le plan logique. Lorsque les archéologues assujettis à la pensée des Lumières découvrent des données ne cadrant pas avec leur vision du monde, la logique de la pensée des Lumières “ règle ” la situation de deux manières : ou bien aborder les données en termes de “ matériel légendaire ou fantastique, peu fiables ” ou encore les pousser au fond d'un tiroir de musée et les passer sous silence. Dans la littérature érudite, ils seront alors désignés de l'expression banalisante “ textes administratifs ”. Souvent la deuxième solution est la plus simple lorsque la chose ne s'est pas trop ébruitée. Parfois on permet la publication des données dans une revue spécialisée obscure et après, ce sera le silence.
Il faut noter que la question des durées de vie prolongées des antédiluviens évoquée dans la Genèse provoque le scepticisme depuis fort longtemps. Flavius Josèphe, un politicien et historien juif vivant au premier siècle de notre ère, a dû répondre aux doutes du monde intellectuel de Rome du premier siècle où il vivait en déporté. Dans son œuvre Antiquités judaïques, Flavius Josèphe offre à ses lecteurs les commentaires suivants (≈75 apr. J.-C.: Livre I, chap. 3, sect.9):
« Noé vécut après le déluge 350 ans, qu'il passa toujours heureusement; il meurt âgé de 950 ans. Que personne, comparant la vie de ces anciens à la nôtre d'un nombre d'années si restreint, n'aille tenir pour faux ce qui est raconté de ces hommes: qu'on ne se figure point, parce que nul aujourd'hui n'atteint dans son existence un âge aussi avancé, que ceux-là non plus n'aient pu la prolonger à ce point. D'abord, ils étaient aimés de Dieu et nés de Dieu lui-même; leur nourriture les rendait plus propres à durer davantage ; il est donc vraisemblable qu'ils ont pu vivre aussi longtemps. Ensuite, c'est pour leur vertu et c'est pour faciliter leurs recherches dans l'astronomie et la géométrie, inventées par eux, que Dieu leur accordait cette longévité; ils n'auraient rien pu prédire avec certitude s'ils n'avaient vécu que 600 ans, car c'est là la durée de la grande année. J'ai là-dessus le témoignage de tous ceux, Grecs ou Barbares, qui ont écrit des antiquités : Manéthon[14], qui a fait les annales des Égyptiens; Bérose, qui a rassemblé ce qui concerne la Chaldée; Mochos, Hestiée ainsi que Hiéronyme l'Égyptien, auteurs d'histoires phéniciennes, sont d'accord avec moi ; Hésiode, Hécatée, Hellanicos, Acusilaos, ainsi qu'Éphore et Nicolas, rapportent que ces premiers hommes vivaient mille ans. Mais sur ce sujet, que chacun décide comme il lui plaira. »
Devant les intellos de l'empire romain, Flavius Josèphe défend donc les affirmations de la Genèse en évoquant des historiens non-juifs de l'Antiquité qui affirment également la réalité des vies prolongées avant (et pendant une période assez brève, après) le Déluge. Flavius Josèphe semble expliquer le phénomène de la longévité antédiluvienne en affirmant que les antédiluviens possédaient des capacités disparues depuis et avaient accès à des aliments dotés de propriétés revivifiantes. Pour la génération qui nous entoure, les affirmations de la Genèse sont invraisemblables, mais c'est une attitude qui a peu de racines sur le plan historique.
Comme on l'a noté, chez les Grecs et les Romains, il existe également une tradition d'un Déluge. Dans cette tradition, Noé prend le nom de Deucalion. Comme Noé, Deucalion est un homme juste au milieu d'une génération criminelle. L'œuvre Les métamorphoses, rédigé par le poète romain Ovide (Publius Ovidius Naso), décrit les crimes des antédiluviens (mais on ne se prononce pas sur la durée de leur vie), ce qui est suivi du jugement de Zeus. Survient alors le Déluge, qu'Ovide décrit sous ces termes (1 av. J.-C./1806 : 291-329, livre I) :
« Déjà la terre ne se distinguait plus de l'océan
: tout était mer, et la mer n'avait point de rivages. L'un cherche
un asile sur un roc escarpé, l'autre se jette dans un esquif, et
promène la rame où naguère il avait conduit la charrue
: celui-ci navigue sur les moissons, ou sur des toits submergés;
celui-là trouve des poissons sur le faîte des ormeaux; un autre
jette l'ancre qui s'arrête dans une prairie. Les barques flottent
sur les coteaux qui portaient la vigne : le phoque pesant se repose sur
les monts où paissait la chèvre légère. Les
Néréides s'étonnent de voir, sous les ondes, des bois,
des villes et des palais. Les dauphins habitent les forêts, ébranlent
le tronc des chênes, et bondissent sur leurs cimes. Le loup, négligeant
sa proie, nage au milieu des brebis; le lion farouche et le tigre flottent
sur l'onde : la force du sanglier, égale à la foudre, ne lui
est d'aucun secours; les jambes agiles du cerf lui deviennent inutiles :
l'oiseau errant cherche en vain la terre pour s'y reposer; ses ailes fatiguées
ne peuvent plus le soutenir, il tombe dans les flots. L'immense débordement
des mers couvrait les plus hautes montagnes : alors, pour la première
fois, les vagues amoncelées en battaient le sommet. La plus grande
partie du genre humain avait péri dans l'onde, et la faim lente et
cruelle dévora ceux que l'onde avait épargnés. (...)
Là le mont Parnasse élève ses deux cimes jusqu'aux
astres, et les cache dans le sein des nuages. C'est sur son double sommet,
seul endroit de la terre respecté par les eaux, que s'arrêta
la frêle barque qui portait Deucalion et Pyrrha son épouse.
Ils adorèrent d'abord les Nymphes Coryciennes, les autres dieux du
Parnasse, et Thémis qui révèle l'avenir, et qui rendait
alors des oracles en ces lieux. Nul homme ne fut meilleur que Deucalion;
nul plus juste que lui. Aucune femme n'égalait Pyrrha dans son respect
pour les dieux. Lorsque le fils de Saturne a vu le monde changé en
une vaste mer, et que de tant de milliers d'êtres qui l'habitaient
il ne reste plus qu'un homme et qu'une femme, couple innocent et pieux,
il sépare les nuages; il ordonne à l'Aquilon de les dissiper;
et bientôt il découvre la terre au ciel et le ciel à
la terre. »
C'est une description assez spectaculaire. Cela fait penser à un scénario de film catastrophe d'Hollywood! Avant lui, déjà Horace abordait brièvement la santé plus solide et la durée de vie plus longue des humains dans le passé dans ses Odes et l'on y retrouve même une référence à un personnage biblique, un fils de Noé. (livre I, ode 3) :
« Audacieuse à tout endurer, l'espèce humaine se précipite dans l'interdit profanateur; audacieux, le fils de Japet[15], par une ruse funeste, apporta le feu aux nations, mais à la suite de ce vol en la demeure éthérée, l'extrême maigreur et une multitude de fièvres inconnues s'abattirent sur la terre, et la mort nécessaire, auparavant lointaine et lente, pressa le pas. »
Pour éviter tout malentendu, on ne retrouve pas de discussion chez Horace sur un Déluge global. Par contre, comme dans le livre de la Genèse il y est question d'un jugement divin contre une faute, entraînant chez les hommes la maladie et une mort plus hâtive. Pour une évocation moins spectaculaire du Déluge, Sénèque l'aborde dans ses Questions naturelles, III, 27 (tout particulièrement les paragraphes 12 à 15[16], où il commente Ovide). On rencontre ce thème aussi dans les Odes d'Horace I, 2[17] (quelques traits qui ont peut-être été suggérés par Ovide). Au 3e siècle ap. J-C, Cyprien de Carthage, dans sa lettre à Démétrien, une connaissance païenne, observait au sujet des veillards:
Plus près de notre époque, au 17e siècle, même un scientifique et mathématicien de la trempe de Blaise Pascal admettait sans gêne dans ses Pensées la longévité des antédiluviens. Pascal s'intéressait en particulier à l'effet que pouvait avoir la longévité des antédiluviens sur la transmission de leur histoire (1670/1960 : 238-239 [article IX]) :
« Pourquoi, par exemple, a-t-il fait la vie des premiers hommes si longues, et si peu de générations ? Il eût pu se cacher dans une multitude de générations ; mais il ne le pouvait en si peu ; car ce n'est pas le nombre des années, mais la multitude des générations qui rend les choses les plus mémorables qui se soient jamais imaginées, savoir la création, et le déluge, si proche qu'on y touche, par le peu qu'il fait de générations. De sorte qu'au temps où il écrivait ces choses, la mémoire en devait encore être toute récente dans l'esprit de tous les Juifs. (...) La longueur de la vie des Patriarches, au lieu de faire que les histoires passées se perdissent, servait au contraire à les conserver. Car ce qui fait que l'on n'est pas quelquefois assez instruit dans l'histoire de ses ancêtres, c'est qu'on n'a jamais guère vécu avec eux, et qu'il sont morts souvent devant que l'on eût atteint l'âge de raison. Mais lorsque les hommes vivaient si longtemps, les enfants vivaient longtemps avec leurs pères, et ainsi ils les entretenaient longtemps. Or de quoi les eussent-ils entretenus sinon de l'histoire de leurs ancêtres, puisque toute l'histoire était réduite à celle là, et qu'il n'avaient ni les sciences, ni les arts qui occupent une grande partie des discours de la vie ? Aussi l'on voit qu'en ce temps là, les peuples avaient un soin particulier de conserver leurs généalogies. »
Mais depuis, la cosmologie promue par les Lumières a complètement déplacé en Occident de telles conceptions, qui nous sont devenues tout à fait étrangères et désormais sont perçues comme folkloriques ou irrationnelles. Mais il faut bien s'entendre, le changement de perspective n'est pas dû à un progrès de la science, comme l'entends communément, mais plutôt à l'adoption d'une nouvelle vision du monde, une nouvelle religion (matérialiste) en somme. Et ça, c'est très différent.
Ailleurs dans le monde, d'autres civilisations et peuples ont gardé un récit d'un Déluge et parmi ceux-ci, quelques-uns semblent avoir conservé des récits touchant le Déluge et d'humains vivant avant cet événement dont la durée de vie était de beaucoup supérieure à celle que nous connaissons actuellement. Malheureusement, les sources originales pour ces récits sont plus difficiles à confirmer. Étant donné cet état de fait, nous renvoyons le lecteur curieux d'en savoir plus à consulter l'Annexe à la fin de cet article.
La théorie de l'information et le génome humain
Dans cette section, nous considérons les affirmations bibliques sur la durée de vie des humains avant le Déluge sous un angle très différent, c'est-à-dire en nous référant à la science moderne, soit à la théorie de l'information, proposée en 1948 par l'ingénieur électricien et mathématicien américain Claude Shannon. La théorie de l'information est un outil fort utile pour les ingénieurs dans le domaine des télécommunications, mais les concepts fondamentaux sont compréhensibles par tous. Comme on le voit dans le diagramme ci-dessous, tiré de l'essai de Shannon, la transmission réussie de messages exige la coordination de plusieurs composants interdépendants.
La transmission (réussie) d'un message exige donc :
Comme l'indique Shannon, tout canal de communication comporte du bruit, c'est-à-dire des facteurs qui dégradent le message initial. Ainsi, pour que le message soit détectable/reçu, l'amplitude du signal doit dépasser l'amplitude du bruit dans le canal de communication. Lorsque la transmission du message se déroule bien (et que la puissance du signal permet de surmonter le bruit du canal), ces sources de bruit peuvent sembler invisibles, mais elles existent tout de même. Notons que ce diagramme néglige un détail important, c'est-à-dire que la transmission réussie de messages exige que le transmetteur et le receveur partagent un même code. Bien que la théorie de l'information soit surtout appliquée dans le domaine des télécommunications (où il est plus facile à quantifier les processus), les principes plus généraux qu'implique cette théorie restent applicables également à toute forme de communication humaine.
La théorie de l'information s'intéresse, entre autres, aux facteurs qui influencent la transmission de messages et l'on constate que plusieurs facteurs influencent la transmission réussie de messages. On se contentera ici d'examiner deux facteurs :
1) le stockage (stabilité de l'information à long terme/consultabilité)
2) la copie ou la transmission de l'information (lors de l'encodage/transcription).
Dans la théorie de l'information, on constate donc que l'information contenue dans un texte ou un message est susceptible de se dégrader à chacune des étapes signalées plus haut. Pour ce qui est du premier facteur, évidemment le choix de médium de stockage peut influencer la durée de l'information. Pour ceux qui ont été initiés à l'informatique dans les années 90, la disquette floppy était un médium de stockage d'information très répandu à l'époque. Mais aujourd'hui si on sort une de ces disquettes d'un tiroir pour consulter son contenu, on constate en général qu'une disquette sur cinq ne sera plus fonctionnelle. Le CD semble un médium de stockage plus sûr, mais dans cent ans? Parfois un CD de jeux ne sera plus fonctionnel après seulement un an d'utilisation si on néglige son entreposage. Les égratignures à la surface d'un CD le rendent vite illisible. Un rapport du CNRS (Longévité de l'information numérique, lundi 29 mars 2010, Erich Spitz, Franck Laloë & Jean-Charles Hourcade) remet même en question ces médias optiques que l'on croyait infaillibles même dans de bonnes conditions d'entreposage! Les auteurs de ce rapport observent:
Le stockage ou la sauvegarde à court terme ne soulèvent pas de question particulière, mais archiver de cette façon sur des décennies ou un siècle pose un tout autre problème, dans la mesure où les supports numériques nont quune durée de vie de 5 ou 10 ans environ.
Cela remet en question la sécurité à long terme d'une très grande quantité d'informations. Certains médiums de stockage ont fait leurs preuves et semblent très stables et préservent leur information face à l'usure du temps. Au Moyen-Orient par exemple, on découvre parfois des tablettes cunéiformes (faites d'argile cuite) vieilles de 3-4 000 ans! C'est impressionnant comme record de préservation d'information, mais si ce médium de stockage est très résistant, quel bibliothécaire moderne voudrait troquer ses livres ou CDs contre des documents rédigés sur des tablettes d'argile? Quel étudiant voudrait se taper un manuel universitaire de 500 pages rédigé sur des tablettes d'argile? Et ensuite, transporter ça en classe? Si un médium, même s'il est très stable, ne permet pas la consultation régulière et facile de ses informations, alors à quoi sert-il? Avant l'ère informatique, le médium de stockage le plus répandu a été bien sûr le livre. Et dans les conditions de stockage optimales, des livres peuvent survivre pendant plusieurs centaines d'années et dans des cas exceptionnels, plus de mille ans. Mais pour ce faire, il faut surveiller très étroitement les conditions d'entreposage et réduire la consultation au minimum. Et pourtant, un livre qui ne peut être consulté, à quoi sert-il?
Pour ce qui est du deuxième facteur, lorsqu'un message est copié ou transmis, il y a là aussi risque d'erreurs. Il suffit de penser à une dictée en classe. Combien d'élèves la réussissent à 100 %? Là encore, le bruit de l'environnement ou du processus de copie peut engendrer des erreurs. Et puisque toute transmission de messages implique un code, si ce code n'est pas partagé par le transmetteur et le récepteur (de manière à peu près équivalente), il y a encore risque d'erreurs. Un phénomène semblable a lieu lors de la transcription de textes imprimés avec l'informatique à l'aide du processus OCR, c'est-à-dire optical character recognition ou la reconnaissance optique des caractères. Évidemment si le texte sur papier est abîmé, sur papier foncé, annoté ou rédigé avec des caractères non standards, la traduction information sera bardée d'erreurs. Et si un humain ne vérifie pas le résultat et ne corrige pas les erreurs (en comparant la transcription avec l'original) les erreurs subsisteront. Aujourd'hui les logiciels d'OCR plus raffinés comportent plusieurs mécanismes de correction d'erreurs et peuvent diminuer le nombre total d'erreurs (et traiter avec du texte présenté en colonnes par exemple), mais ne peuvent les éliminer complètement.
Et l'on me demandera évidemment quel est le lien avec la Genèse et la question de la durée de vie incroyable des antédiluviens? Eh bien on y arrive justement... Voyons la déclaration dans Gen.1 : 31, “ Et Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. ” Dieu a donc inspecté sa Création, soit la biosphère, les animaux et l'homme et n'y a trouvé aucun défaut. Si nous admettons cette perfection initiale, il en découle que les premiers humains n'auraient pas connu de mutations, leur structure cellulaire et leur génome seraient donc parfaits, sans défauts, comme le Créateur l'avait prévu. On peut donc présumer qu'ils auraient pu vivre à jamais s'ils avaient évité le péché. En effet, la Bible nous dit à plusieurs endroits que la mort (et la maladie) est entrée dans le monde, suite à la rébellion de l'homme.
Si donc on accepte le postulat d'une Création initiale parfaite, alors en toute logique, il faut supposer que cela soit également vrai sur le plan génétique. Il en résulte que les maladies congénitales et diverses dysfonctions génétiques que nous connaissons trop bien aujourd'hui n'existaient pas initialement et sont apparues, depuis la Chute (graduellement ou pas?) et sont liées à la dégradation subséquente de l'information génétique créée par Dieu dans le génome. Cela concorde tout à fait avec l'affirmation des Écritures indiquant que les populations humaines avant le Déluge vivaient BEAUCOUP plus longtemps que nous (au-delà de 900 ans en général). Bien qu'un tel phénomène nous semble étrange, du point de vue de la théorie de l'information, c'est tout à fait logique.
Si donc nous considérons le génome humain comme un message, qui doit être transmis de génération en génération au moyen d'un code (encodé grâce à la molécule d'ADN), et qu'il existe diverses sources de bruit dans le canal de communication de ce message, alors plus longtemps ce message est transmis, plus il a des chances de se dégrader (malgré les mécanismes de correction d'erreurs que comporte l'organisme). D'autre part, plus ce message sera recopié (lors de la reproduction), plus il y a des chances de se dégrader. Par ailleurs, si survient un événement qui provoque une augmentation subite du niveau de bruit dans le canal de communication du génome, en toute logique cela devra coïncider avec une augmentation d'erreurs de transmission, entraînant des mutations et des maladies génétiques ainsi qu'une diminution de la durée de vie des humains.
Récemment le généticien américain John Sanford a publié un livre intitulé Genetic Entropy (ou Entropie génétique). Ce livre aborde la question de la dégradation du génome humain. Le génome est bien sûr l'ensemble du matériel génétique d'un individu ou d'une espèce[18]. Il s'agit donc de l'information encodée dans l'ADN de l'organisme. Dans Genetic Entropy, Sanford énumère dix-huit facteurs contribuant à la dégradation du génome. Et, parmi ces dix-huit facteurs, les mutations jouent un rôle déterminant.
Et cela nous conduit au concept de fardeau génétique (en anglais : genetic load). Ce concept implique qu'au fil du temps (et malgré les effets de la sélection naturelle), les mutations nuisibles s'accumulent dans une population. Sanford démontre dans son livre que le mécanisme évolutionniste de la sélection naturelle ne peut éliminer qu'une partie infime de ces mutations. Il est alors inévitable qu'elles s'accumulent dans le génome. Et évidemment, cela vaut autant pour le génome humain que pour tout autre. Sanford constate donc, que plus le temps passe, plus le fardeau génétique (de mutations nocives dans le génome) devient important et peut conduire à une crise qui rend l'espèce en question inapte à se reproduire, donc vouée à l'extinction. Ce sont là les implications futures de l'entropie génétique.
Chose curieuse, lorsque nous dirigeons notre regard ailleurs, pour regarder vers le passé, une des implications claires de la loi de l'entropie est que dans le passé les structures ont dû être plus complexes et plus perfectionnées qu'elles ne le sont aujourd'hui! Et de ce constat, il y a lieu de penser que cela soit vrai également pour le message que constitue le génome humain. D'après la loi de l'entropie, plus on remonte dans le temps, plus on doit s'attendre à voir le désordre diminuer et à un certain moment sa valeur serait égale à zéro (et l'ordre serait à son maximum). Examinant la question du point de vue de la thermodynamique statistique, l'astrophysicien britannique Sir Arthur Eddington indiquait (1931 : 450) :
Je n'ai pas de programme philosophique secret que je veux voir avancer dans ce débat. À vrai dire, sur le plan philosophique, la notion d'un commencement de l'ordre actuel de la Nature me répugne. Je ne fais que constater simplement le dilemme auquel nous conduit notre conception actuelle des lois fondamentales de la physique. Ce problème ne me semble pas évitable, mais si des développements futurs donneront un moyen d'y échapper, je ne saurai le prévoir. Le dilemme est le suivant: - Si nous examinons notre environnement, il ne nous fait pas penser à un “rassemblement aléatoire d'atomes”. La vision du monde, telle que proposée par les théories physiques existantes, indique qu'une disposition des éléments individuels pour lesquels la probabilité est de 1/1010000000000 contre une origine due au hasard. Certaines personnes voudraient appeler cette caractéristique non aléatoire du monde la téléologie ou un dessein, mais je vais faire appel à l'expression plus neutre, d'antihasard. Nous ne voulons pas admettre en physique que l'antihasard joue un rôle dans les réactions entre les systèmes de milliards d'atomes et des quanta que nous étudions, et en effet l'ensemble de nos données expérimentales démontrent que ceux-ci sont gouvernés par les lois du hasard. Il en résulte que nous balayons l'antihasard hors des lois de la physique et hors des équations différentielles. Par conséquent, il est naturel de le voir réapparaître dans les conditions aux limites, car il a dû s'introduire dans notre scénario à quelque part. Nous balayons donc l'antihasard du champ de nos problèmes physiques habituels, mais cela ne suffit pas pour nous en débarrasser; car si nous remontons assez loin dans le passé, nous retrouvons ces balayures entassées de manière à former un gros mur (c'est-à-dire le commencement du temps) que nous n'arrivons pas à franchir.*
Maintenant imaginez un évolutionniste avouer, avec autant de franchise, que sa position est philosophique (ou cosmologique) et par ailleurs porter une attention sérieuse à des données qui contredisent sa position philosophique. C'est une attitude exceptionnelle. Évidemment, il faut signaler qu'Eddington ne discute pas ici de génétique ou d'organismes vivants, mais plutôt de l'application de l'interprétation statistique de l'entropie (où le désordre croit avec le temps) à l'univers[19]. Cela dit, il y a lieu de penser que les conséquences de l'entropie examinées par Eddington restent les mêmes dans le contexte de la génétique[20]. Si le temps détruit les structures faites à main d'homme telles que le vêtement, les automobiles, les ponts ou les édifices et que, même à court terme, ceux-ci ne peuvent se maintenir sans un entretien et réparation constante, pourquoi n'en serait-il pas ainsi du message[21] que constitue le génome humain?
Là où le génome diffère des œuvres des hommes tient au fait que les organismes vivants comportent en eux-mêmes divers mécanismes de vérification de transmission de l'information ainsi que des mécanismes de correction d'erreurs très efficaces mis en fonction lors de la production des gamètes sexuelles. Cela permet de réduire le bruit dans le canal de communication, mais non pas de l'éliminer complètement. Et pour corriger des erreurs, il faut évidemment une référence. La question se pose d'ailleurs sans cesse en informatique. Ceux qui ont été initiés à l'informatique à l'époque des modems 2400 bps, se rappellent du standard MNP permettant au modem récepteur de vérifier la réception correcte des données transmises malgré les bruits de la ligne téléphonique. Mais, il faut bien s'entendre, bien que les mécanismes de correction du monde vivant soient très efficaces, ils ne sont pas infaillibles et, au-delà d'un certain seuil, des erreurs peuvent s'introduire.
Un problème semblable se pose en effet lors de la découverte d'une œuvre inconnue qui serait attribuée soit à Platon ou encore à Kafka. Lorsque nous tentons d'évaluer le sens de ce texte et la validité de ses informations, habituellement nous tentons de retrouver un manuscrit rédigé par l'auteur. Et si c'est impossible, nous tentons de trouver des preuves indirectes, mais contemporaines, attestant l'authenticité du texte. Le même principe s'applique évidemment au génome. Il faut donc des références pour séparer le vrai du faux/erroné.
Varia : les Neandertaux et Job
Jack Cuozzo (1937-2017) fut un orthodontiste américain. En 1979, il a entrepris une étude inédite des spécimens fossiles du Neandertal avec l'aide de l'expert en anthropologie médico-légale et professeur à l'université de Pennsylvanie, le feu Wilton M. Krogman. Cuozzo a innové dans le domaine en étant le premier à prendre des radiographies céphalométriques (à l'aide d'un appareil à rayon X portatif) des crânes néandertaliens. Les études paléontologiques de Cuozzo l'ont conduit dans les laboratoires les plus prestigieux du monde, dont le musée de l'Homme à Paris, le British Museum à Londres, l'université de Liège en Belgique, le Rockefeller Museum à Jerusalem, le musée de préhistoire à Berlin, aux États-Unis, le Smithsonian Institute à Washington, D.C., le Field Museum à Chicago, le musée Peabody à Harvard et la collection paléontologique de l'université Southern Methodist. Les résultats des recherches de Cuozzo furent publiés en 1998 dans son livre Buried
Alive.
Cuozzo a étudié les ossements du Neandertal et arrive à des conclusions étonnantes. Il signale que les études démontrent maintenant un fait mal connu, c'est-à-dire que le crâne humain ne cesse de croître avec l'âge. S'appuyant sur plusieurs mesures crâniennes, la morphologie dentaire ainsi que l'usure de l'émail dentaire, Cuozzo estime l'âge au moment du décès de la majorité des néandertaliens entre 250 et 300 ans[22]!. Ses recherches impliquent que les humains d'alors seraient parvenus à maturité bien plus tard que nous. Cuozzo suggère que les différences entre les crânes du Neandertal et ceux de l'homme moderne résultent simplement de l'âge élevé que les néandertaliens ont pu atteindre. Les néandertaliens sont donc des humains à part entière. Et cela jette une nouvelle lumière sur la disparition des néandertaliens. On n'en rencontre plus pour une raison simple, les humains ne vivent plus aussi longtemps! Habermehl observe (2010 : 10)
Le problème de la disparition de l'homme de Neandertal sannule complètement si nous acceptons les conclusions de Cuozzo, c'est-à-dire que les Néandertaliens étaient des humains postdiluviens dotés dune vie longue et qui se sont étalés à partir de Babel dans toutes les directions. Leur disparition aurait eu lieu lorsquils ont cessé de vivre assez longtemps pour développer les caractères néandertaliens typiques. L'homme moderne, qui a apparemment remplacé l'homme de Neandertal, serait en fait le descendant de ce dernier, ne vivant plus aussi longtemps que ses ancêtres. Ceci permet non seulement de régler la question de la disparition des Néandertaliens de manière très simple et directe, cela explique également pourquoi l'homme moderne est apparu justement à peu près au même moment que l'homme de Neandertal quitte la scène. Par ailleurs, ce serait vrai dans toutes les régions du monde.
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Lors du quatrième International Conference on Creationism (1998b) Cuozzo donne une conférence dans laquelle il prédisait, au moyen d'une simulation sur ordinateur, le développement du crâne humain dans le temps. Ses projections établissent qu'après quelques centaines d'années seulement le crâne d'un humain moderne se rapproche de plus en plus de celui de l'homme de Neandertal. Anne Habermehl note (communication personnelle (2010) :
Si on fait la cartographie des découvertes d'ossements néandertaliens dans le monde, on se rend compte qu'ils ont atteint le Moyen-Orient, l'Europe, l'Afrique et la Chine. Après l'incident à Babel, les hommes de Neandertal sont donc allés dans toutes les directions. Cela réfute l'idée que l'homme de Neandertal était un sous-groupe humain qui s'est éteint. Mais on ne retrouve pas de Néandertaliens en Amérique du Nord ou du Sud, ou en Australie. Cela montre que les gens ne vivaient plus longtemps au moment où ils sont arrivés dans ces lieux. Ceci a des implications pour la répartition de la population mondiale.
Au cours de ses recherches, le Dr. Rolf Gordon Behrents (1985a) a mesuré des crânes humains à l'âge de dix-neuf ans, à la fin de la quarantaine et à l'âge de quatre-vingts ans. Il a constaté qu'en vieillissant le crâne humain change de la manière suivante :
l'arcade sourcilière s'avance
la mâchoire s'avance
le nez prend de l'ampleur
le menton s'avance
les joues s'avancent et s'aplatissent
les dents s'avancent
le crâne se prolonge vers l'arrière.
Les mesures de Behrents démontrent qu'au cours d'une période de trente ans le nez se déplace de 1,3 mm tandis que pour la même période de temps l'arcade sourcilière se déplace vers l'avant et vers le haut de 1,5 mm et les pommettes se déplacent de 1,1 mm.
Dans la Bible, le personnage de Job apparaît un peu sans lien avec la série de personnages d'Adam à Noé, de Noé à Moise et de Moise à David et ainsi de suite. Les érudits le situent vers l'époque d'Abraham. Le récit de Job est bien connu. C'est un homme riche et intègre, mais un jour le malheur s'abat sur lui. Tous ses biens sont détruits ou pillés et tous ses enfants meurent dans une calamité étrange et cela survient le même jour ! Et pour amplifier les choses, peu de temps après Job est affligé d'une maladie de la peau grave. De plus, son épouse bien-aimée ne trouva rien de mieux à lui dire (pour le consoler) que “ Maudis Dieu, et meurs! ”. Job vit donc une crise existentielle d'une rare envergure. La suite du livre de Job est constituée d'une série d'échanges entre Job et quatre copains qui tentent de l'encourager. Vers la fin du récit, Dieu lui-même vient à sa rencontre et engage la discussion! Cela dit, à la fin de ce texte, on nous propose quelques commentaires intéressants sur la longévité des humains dans le passé reculé. On décrit donc la restauration de Job, mais également d'autres détails fascinants:
Pendant ses dernières années, Job reçut de l'Éternel plus de bénédictions qu'il n'en avait reçu dans les premières. Il posséda quatorze mille brebis, six mille chameaux, mille paires de boeufs, et mille ânesses. Il eut sept fils et trois filles: il donna à la première le nom de Jemima, à la seconde celui de Ketsia, et à la troisième celui de Kéren-Happuc. Il n'y avait pas dans tout le pays d'aussi belles femmes que les filles de Job. Leur père leur accorda une part d'héritage parmi leurs frères. Job vécut après cela cent quarante ans, et il vit ses fils et les fils de ses fils jusqu'à la quatrième génération. Et Job mourut âgé et rassasié de jours. (Job 42 : 12-17)
Déjà au début du récit, on voit Job, un homme marié qui est le père d'enfants autonomes (vivant dans leur propre maison). Au moment où les événements du récit se déroulent, il peut avoir au moins quarante ou cinquante ans. Et si on y ajoute les 140 ans indiqués ici, alors Job a pu avoir une durée de vie totale comparable de celle d'Abraham, soit de 205 ans. Ce n'est donc pas sans raison que les érudits situent Job à l'époque d'Abraham. Pour les humains d'alors, voir ses descendants jusqu'à la quatrième génération était chose courante. En fournissant ce détail (pourtant l'auteur du livre de Job n'est pas le même que celui de la Genèse) on confirme la vie longue des humains avant le Déluge. Autre détail utile pour les considérations démographiques, comme Abraham, Job a été fertile pendant presque cent ans car après son épreuve il eut dix (autres) enfants. D’autre part, le livre de Job comporte un bref anecdote au chapitre 30, un des discours de Job où d’abord il relate sa gloire passée pour ensuite relater le mépris dont il est objet de la part de ce qui semble être des hommes des cavernes. Job note
Et maintenant!... je suis la risée de plus jeunes que moi, de ceux dont je dédaignais de mettre les pères parmi les chiens de mon troupeau. Mais à quoi me servirait la force de leurs mains? Ils sont incapables d’atteindre la vieillesse. (Job 30: 1-2)
Job semble donc décrire la classe des sans abris de son époque, mais il est significatif qu'il note que ces gens soient affligés d’une durée de vie plus courte. Ainsi on semble prendre conscience dans la génération de Job, que certaines personnes ont une longévité plus courte...
Plus loin dans le récit biblique nous rencontrons Jacob/Israël, le fils dIsaac et de qui naîtront les douze tribus dIsraël. Vers la fin de sa vie, il est réuni avec son fils perdu Joseph, vendu en esclavage par ses frère, mais devenu gouverneur dÉgypte, et fait la rencontre de Pharaon le dirigeant suprème dÉgypte. Lors de ce rencontre, on discute de lendroit où devra habiter la famille de Jacob, mais lattention de Pharaon est attirée par une question différente, soit lâge de Jacob (est-ce dû à des commentaires de Josèph ou encore à lapparence échange en question :
Pharaon dit à Jacob: Quel est le nombre de jours des années de ta vie? Jacob répondit à Pharaon: Les jours des années de mon pèlerinage sont de cent trente ans. Les jours des années de ma vie ont été peu nombreux et mauvais, et ils n'ont point atteint les jours des années de la vie de mes pères durant leur pèlerinage. (Gen 47 : 8-9)
Jacob est donc conscient de la diminution de son espérance de vie par rapport à celle de ses ancêtres, autant en quantité qu'en qualité. Et si on se réfère au diagramme des durées de vie des patriaches (ci-dessous) il se peut bien que ses commentaire soient dûs à des conversations personnelles avec les individus des quatre premières générations suivant le Déluge (soient Sem, Arpacshad, Héber, Péleg). Il a pu les rencontrer en personne! Et si la question de la durée de vie de Jacob a attiré lattention de Pharaon, possiblement la lignée messianique avait une durée de vie supérieure (bien quen déclin aussi) par rapport aux autres peuples. Ce serait logique, car si tous les peuples avaient subi ce déclin à la même vitesse, alors lâge de Jacob naurait pas attiré lattention de Pharaon (au-delà des politesses d'usage dûs aux gens d'âge mûr). Jacob naurait été quun vieillard parmi tant dautres Enfin nous voyons donc dans Jacob, un personnage de transition, un témoin tout à fait conscient du déclin de la durée de la vie humaine. Il atteste donc la réalité de la durée de vie prolongée des antédiluviens et la réalité de ce déclin qu'il a vu de ses propres yeux et qui est notre réalité.
Quelques générations plus tard, la Bible nous donne un aperçu de la vigueur des humains à une époque où la longévité des humains est sur le point d'atteindre le niveau actuel. Le personnage de Caleb est introduit dans Nombres chap.13. Le peuple d'Israël est dans le désert, mais près de la Terre promise. Moïse y envoie douze espions pour reconnaître le pays et ramener un rapport. Deux espions, Josué et Caleb font un rapport favorable. C'est un bon pays, allons-y!, mais les dix autres espions font un rapport défavorable. Il y a des géants dans ce pays, on se fera massacrer! Les enfants d'Israel rejettront donc le rapport favorable et ne voudront pas envahir la Terre Promise. Suite à cet événement, les enfants d'Israël doivent passer quarante ans dans le désert, jusqu'à ce que meurent tous les membres de cette génération. Seul Josué et Caleb, qui ont fait confiance à Dieu, survivront. Mais le temps passe, la génération rebelle meurt, Moïse meurt aussi et Josué prend la relève et conduit les enfants d'Israël dans la Terre promise. Après bien des batailles, vient le moment de partager le pays et Caleb revient alors à l'avant et tiens ce discours :
Les fils de Juda s'approchèrent de Josué, à Guilgal; et Caleb, fils de Jephunné, le Kenizien, lui dit: Tu sais ce que l'Éternel a déclaré à Moïse, homme de Dieu, au sujet de moi et au sujet de toi, à Kadès-Barnéa. J'étais âgé de quarante ans lorsque Moïse, serviteur de l'Éternel, m'envoya de Kadès-Barnéa pour explorer le pays, et je lui fis un rapport avec droiture de coeur. Mes frères qui étaient montés avec moi découragèrent le peuple, mais moi je suivis pleinement la voie de l'Éternel, mon Dieu. Et ce jour-là Moïse jura, en disant: Le pays que ton pied a foulé sera ton héritage à perpétuité, pour toi et pour tes enfants, parce que tu as pleinement suivi la voie de l'Éternel, mon Dieu. Maintenant voici, l'Éternel m'a fait vivre, comme il l'a dit. Il y a quarante-cinq ans que l'Éternel parlait ainsi à Moïse, lorsqu'Israël marchait dans le désert; et maintenant voici, je suis âgé aujourd'hui de quatre-vingt-cinq ans. Je suis encore vigoureux comme au jour où Moïse m'envoya; j'ai autant de force que j'en avais alors, soit pour combattre, soit pour sortir et pour entrer. Donne-moi donc cette montagne dont l'Éternel a parlé dans ce temps-là; car tu as appris alors qu'il s'y trouve des Anakim, et qu'il y a des villes grandes et fortifiées. L'Éternel sera peut-être avec moi, et je les chasserai, comme l'Éternel a dit. (Josué 14 : 6-12)
Il y a là un peu de vantardise évidemment (c'est un homme après tout), mais combien d'hommes de 85 ans de notre génération pourraient se vanter de cette manière? Combien seraient prêts à aller à la guerre et participer à des combats aussi physiques comme cela pouvait l'être à l'époque? Non seulement Caleb ne craint pas la guerre, mais il veut s'attaquer au cœur des craintes des enfants d'Israël, la citadelle des Anakim, justement ces géants qui étaient la source de la crainte originelle des Israélites. Il ne manque pas d'audace en tout cas ce Caleb! On voit donc dans Caleb un dernier vestige de la vigueur que pouvait posséder les antédiluviens. Il se peut que Caleb ait été l'exception même dans sa génération. En tout cas, peu de temps après la durée de vie sera réduite pour tous à une moyenne de 80 ans.
Une objection qui peut être faite à l'idée de vivre 900 ans est que la dentition humaine ne saurait tenir et rester utile aussi longtemps. Après des centaines d'années à mastiquer, il ne resterait que la racine des dents, sinon des gencives... Une solution toute naturelle à ce problème nous est pourtant fournie. Déjà, on observe que les humains perdent tous leurs dents "de lait" entre 5 et 10 ans. Le mécanisme de remplacement des dents est donc déjà en place, il suffit de le réactiver tout les 130 ans....
Après le Déluge : les causes de la réduction de la durée de vie humaine
Selon le récit biblique (Ge 11), après le Déluge la longévité des humains a décru de manière à peu près régulière (au cours d'une période de 400 ans environ) pour atteindre, à l'époque de Moïse, 80 ans. Un chant attribué à Moïse dit : “ Les jours de nos années s'élèvent à soixante-dix ans, Et, pour les plus robustes, à quatre-vingts ans; Et l'orgueil qu'ils en tirent n'est que peine et misère, Car il passe vite, et nous nous envolons. ” (Psaume 90:10). Nous voyons que la Bible relate le fait de la décroissance de la durée de la vie humaine, mais elle nous donne peu d'indices sur les causes de cette décroissance. Tout comme dans le cas des hypothèses sur la disparition des dinosaures chez les paléontologues orthodoxes, nous sommes réduits à des spéculations quant à la question de la décroissance de la durée de la vie humaine.
À la page 155 du livre de Sanford Genetic Entropy, nous voyons la courbe exponentielle (ci-dessus, suivant la formule y = 5029,2x- 1,43) de la durée de vie des personnages bibliques à partir de Noé. Nous voyons donc une dispersion considérable et 16 points sont indiqués, avec un coefficient de corrélation de 0,90. Le constat de la dégénérescence du génome humain semble donc une conclusion tout à fait raisonnable. Voici une autre méthode pour examiner ces données.
En Genèse 6: 3, au moment du jugement du Déluge, Dieu déclare que désormais la durée de vie des humains sera réduite à cent-vingt ans. Cette réduction n'a pas été appliquée instantanément, mais prendra quelques générations après le Déluge pour atteindre ce niveau. Et chez les patriarches, on constate qu'ils étaient TRES au courant du déclin de leur propre longévité, si on la comparait à celui de leurs ancêtres. Dans le livre de la Genèse, lorsque Pharaon posa la question suivante à Jacob "Quel est le nombre de jours des années de ta vie?" Jacob répondit à Pharaon: "Les jours des années de mon pèlerinage sont de cent trente ans. Les jours des années de ma vie ont été peu nombreux et mauvais, et ils n’ont point atteint les jours des années de la vie de mes pères durant leur pèlerinage." (Gen. 47: 9) Ainsi, si aujourd'hui on trouve que 130 ans c'est BEAUCOUP, pour Jacob, c'était très peu de choses... Et concernant cette nouvelle limite de la durée de vie humaine après le Déluge, Arthur Custance ajoute (1976) :
Ce qu'il y a de plus étonnant c'est de constater qu'une fois la durée de vie des humains est parvenue à ce niveau, dans le livre de la Genèse, l'enregistrement des âges au décès cesse. Sur Job, qui doit sûrement être situé quelque part vers l'époque d'Abraham, on indique seulement qu'il a dépassé les cent-quarante ans (Job 42:16) et vraisemblablement a pu atteindre au moins deux cent ans. Son âge, par conséquent, correspondant à celle de l'époque d'Abraham, mais n'a pas été enregistré précisément, car il ne figure pas dans la lignée messianique.
Custance offre l'explication suivante pour ce qui est du motif de ce jugement divin (1976) :
Cela implique que Dieu vit que cela ne serait plus une bonne chose pour l'homme de vivre très longtemps comme ce fut le cas autrefois, car son expérience cumulative lui permettait d'atteindre un degré de méchanceté qui pourrait être évité, en partie, par la réduction de sa durée de vie. En tout cas, il me semble très significatif que l'âge des patriarches après le Déluge soit enregistré juste assez longtemps pour signaler que l'homme avait eu le temps d'atteindre le terminus pour cette nouvelle durée de vie. Et ce n'est peut-être pas sans raison que la Bible observe que Moïse et Aaron aient presque parfaitement rempli leur quota de jours, vivant jusqu'à cent-vingt et cent-dix-neuf ans respectivement[23].
Au onzième chapitre de la Genèse, on observe aussi une diminution proportionnelle de l'âge de la fertilité chez les hommes[24]. Là encore, c'est l'indice d'un changement. Mais quels sont les facteurs ayant contribué à cette diminution à la fois de l'âge de fertilité et de la longévité humaine? La Bible ne dit rien de précis à ce sujet sauf en laissant entendre que cela fait partie du jugement du Déluge. A priori cela peut paraître arbitraire, mais si on donnait à un homme comme Hitler ou Staline 800 ou 900 ans pour culitiver sa méchanceté, alors la chose paraît sous un autre jour... Parmi les hypothèses offertes par les créationnistes, notons la perte de certaines plantes comestibles dotée de propriétés allongeant la vie[25], la perte d'écosystèmes produisant ces plantes, des mutations au génome humain survenus lors de renversements des pôles magnétiques lors du Déluge.
Si on fait la saisie des durées de vie des patriarches, mentionnées par la Bible pour les juxtaposer sur le plan horizontal, on peut voir les résultats au diagramme qui suit :
Un tel diagramme donne une vision d'ensemble des durées de vies des générations suivant le Déluge et leurs chevauchements. On constate d'ailleurs que Noé aurait vécu au même moment (et possiblement connu) que ses descendants jusqu'à l'époque d'Abraham! Cela concorde avec les commentaires de Blaise Pascal notés ci-dessus. Touchant la vie de Noé, le récit sumérien de l'Épopée de Gilgamesh apporte un détail anecdotique intéressante. Le héro du récit, soit le guerrier Gilgamesh, part sur une quête d'immortalité. Dans ce but, il rencontre Uta-Napishtim qui est le survivant du grand Déluge et réputé immortel. Uta-Napishtim raconte que lors du Déluge, même les dieux eurent peur de la violence du cataclysme. Comme Noé, Uta-Napishtim a construira un grand navire pour sauver sa vie ainsi que celle de sa femme et enfants. Puisque (d'après Ge 9: 28-29) Noé aurait vécu environ 350 ans après le Déluge et aurait vu la 8e génération de ses descendants, ça n'a rien de très étonnant que ses descendants plus lointains l'aient considéré «immortel».
La diminution de l'espérance de vie est bien visible après le Déluge. L'anomalie de la durée plus courte d'Hénoc chez les antédiluviens est expliquée par la Bible de la manière suivante : “ Hénoc marcha avec Dieu; puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit. ” (Gen 5:24). La vie d'Hénoc a donc été écourtée par une intervention divine inhabituelle. Il n'est pas mort, mais a été enlevé. Voyons un détail du graphique ci-dessus. Comme nous pouvons le voir la durée de vie du patriarche Abraham est établie à 175 ans (voir Gen 25 : 7). Un épisode bien connu de la vie d’Abraham est la naissance miraculeuse de son fils Isaac, qui est né lorsque son père avait cent ans (Gen 21 : 5) et sa mère quatre-vingt-dix. Dieu fit la à plusieurs reprises la promesse de faire naitre un enfant d’Abraham et de sa femme Sara, mais Abraham a dû patienter de longues années avant d’en voir l’accomplissement. Lors d’un des échanges entre Dieu et Abraham, on nous relate « Abraham tomba sur sa face; il rit, et dit en son coeur: Naîtrait-il un fils à un homme de cent ans? et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans, enfanterait-elle? » (Gen 17 : 17) Si nous voyons cette situation de notre perspective, nous trouvons toute à fait réaliste qu’un homme de cent ans et qu’une femme de quatre-vingt-dix ans ne songent plus à avoir des enfants. Mais le récit de la Genèse nous fourni d’autre détails aux quelles il faut porter attention. Le texte nous dit que l’impossibilité était dû côté de Sara, car elle déclare « Voici, l’Éternel m’a rendue stérile » (Gen 16 : 2) Et dans les faits nous voyons que même à un âge très avancée Abraham fut en mesure d’avoir des enfants avec d’autres femmes dont la servante de Sara, Agar (Gen 16 : 3-4) et après le décès de Sara, à l’âge d’au moins 130 ans Abraham prit pour épouse Ketura dont il eu six enfants. (Gen 25 : 1-4). D’autre part, même si Sara était stérile à quatre-vingt-dix ans (comme nous le voyons en Genèse17 : 17), plus loin, au chapitre 20 nous voyons qu’elle restait toujours une femme de beauté frappante, au point où un roi veut la prendre pour épouse. Manifestement la vigueur d’Abraham et de Sara était tout autre que la nôtre! Nous voyons donc au moyens de ces détails ce que pouvait être la vie des derniers humains dotés de grande longévité. Et justement au sujet de Sara, notons quelques détails intéresants. Au moment que Dieu promet un enfant à Abraham via Sara au verset (Gen. 17: 17) nous précise une différence de dix ans entre Abraham et Sara.
Abraham tomba sur sa face; il rit, et dit en son coeur: Naîtrait-il un fils à un homme de cent ans? et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans, enfanterait-elle?
Plus loin au chapitre 20, lors d'un séjour chez Abimélec, roi de Guérar, Abraham joue un petit jeu malhonnête pour se protéger (plutôt que protéger son épouse) et fait raconter que Sara est sa soeur... Abimélec est pris dans ce jeu et ajoute Sara à son harem (Gen 20: 2). Manfestement Sara était encore une belle femme, même à 90 ans... (voir aussi Gen. 12: 14)
On a suggéré aussi que d'autres facteurs aient pu contribuer à la longévité des patriarches et que l'atmosphère antédiluvienne ait été dotée d'un taux d'oxygène plus élevé. Certaines expériences en chambre hyperbare semblent montrer des effets de guérison accélérée sur les humains (il semble même que Michael Jackson en ait possédé un). Il existe même des soins médicaux qui démontrent des effets bénéfiques (pour certaines maladies) d'un pourcentage d'oxygène respirable plus élevé. Dans nombre de cas, des blessures se cicatrisent beaucoup plus rapidement. Le créationniste canadien, Ian Juby, offre ce commentaire (2009) :
À mon avis les effets bénéfiques des chambres hyperbares, de la thérapie magnétique et de choses semblables tien au fait est que ces traitements font un lien (habituellement de manière accidentelle) avec le dessein du corps humain, c'est-à-dire que nos corps ont été conçus pour vivre dans la pression plus élevée, une teneur plus forte en oxygène, donc c'est pourquoi nous voyons les effets bénéfiques lorsque nous nous exposons à ce genre d'environnement. D'autre part, si autrefois le champ électromagnétique de la Terre a été plus puissant, il est logique de penser que notre corps et les plantes ont été conçus pour vivre dans cette force du champ et ainsi lorsque nous produisons artificiellement un champ électromagnétique plus fort, cela comporte des effets bénéfiques pour nous et les plantes.
Nous sommes toujours dans les spéculations bien sûr. Bon nombre de créationnistes croient que pendant une période (une centaine d'années), les survivants du Déluge ont été exposés à un environnement comportant des niveaux de radioactivité plus élevée que celles que l'on aurait rencontrés avant le Déluge. De l'avis du physicien Russell Humphreys, cette exposition aux radiations aurait été causée par des changements rapides de la polarité du champ magnétique terrestre. De ce fait, pendant une courte période, le vent solaire a pu atteindre l'atmosphère terrestre, voire même la surface de la Terre. D'où une augmentation des mutations, apparition de nouvelles maladies génétiques et diminution de l'espérance de vie[26]. Dans son essai Biblical Chronology and Dating of the Early Bible, l'ingénieur Curt Sewell notait (2000?) :
Les télomères, qui sont les structures situées aux extrémités des chromosomes, semblent jouer un rôle direct dans le vieillissement. Par exemple, Jeanne Calment “la femme la plus âgée sur Terre”, décédée à l'âge de cent-vingt-deux ans en 1997, avait des ancêtres pendant cinq générations qui ont vécu en moyenne 10 ans de plus que leurs compatriotes. Ceci est une preuve montrant que la longévité doit être, du moins en partie, de nature génétique.*
Bien que ce soit spéculatif à ce stade, les créationnistes sont d'avis que d'autres facteurs ont pu contribuer à la durée de vie prolongée des antédiluviens, dont un champ magnétique terrestre plus puissant (apportant une protection accrue aux effets mutagènes des rayons cosmiques) et une pression atmosphérique plus élevée. Puisque nous sommes si éloignés dans le temps de l'époque de Noé et des antédiluviens, il nous est difficile d'éviter de spéculer sur les causes du déclin de la longévité des humains après le Déluge vu le peu de données dont nous disposons. On a déjà évoqué l'accroissement des radiations atteignant la surface de la Terre (entraînant une production plus élevée de mutations génétiques) lors d'inversions de la polarité du champ magnétique terrestre, la perte d'un ensemble d'aliments[27] permettant d'augmenter la longévité comme une explication de la réduction de la durée de vie des humains après le Déluge.
Examinant la thèse proposée par Flavius Josèphe, d'aliments vivifiants connus des antédiluviens, on peut s'objecter que si les effets de ces aliments étaient connus, pourquoi ne les ont-ils pas apportés sur l'Arche? Il est fort possible que, les conditions de l'environnement ou climatiques ayant changé, désormais ces plantes/organismes ne pouvaient plus croître ou se reproduire. À mon avis il faut mettre de côté l'hypothèse de l'aliment vivifiant, car il ne faut pas oublier le jugement de Dieu avant le Déluge (Gen 6: 3) qui affirmait que “ Mon esprit ne restera pas à toujours dans l'homme, car l'homme n'est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans ”. Cela laisse clairement entendre que ce changement échappait totalement au contrôle de l'homme. Apporter ou non certains aliments sur l'Arche n'y aurait rien changé. Quelque chose d'autre a changé, sur lequel l'homme n'avait aucun contrôle.
Une explication des longues vies des antédiluviens (décrite par le livre de la Genèse) qui est venue à bien des esprits rationalistes est de proposer que l'auteur du livre de la Genèse calculait les années de manière différente de nous. Mais dans la Torah, la durée de vie des humains devient rapidement plus courte et plus raisonnable. Et si nous sommes tentés de diviser l'âge d'Adam par dix, alors que devons-nous faire d'Abraham (175 ans), Isaac (180 ans), Jacob (147 ans) ou Moïse (120 ans)? Et dans cette généalogie, à quel âge dit-on qu'Énoch eut son premier fils? Il apparaît rapidement que cette solution proposée n'est qu'apparente. Elle soulève plus de problèmes qu'elle en résout. L'appliquer à certains patriarches et pas aux autres ouvre la porte à l'arbitraire le plus total.
Un autre facteur pourrait être une augmentation de la radioactivité atmosphérique due à la libération du radon souterrain pendant l'activité tectonique et le volcanisme généralisé pendant et après le Déluge. Dans un article par Douglas Fox (paru dans la revue New Scientist), on discute d'un lien potentiel entre la taille d'un organisme et sa durée de vie (voir par exemple l'article d'Amos, dans la bibliographie). D'après Fox c'est la composition de la membrane cellulaire d'un organisme qui joue un rôle critique dans le métabolisme et cela influence la longévité. Fox note (2003) :
Si on examine toute la gamme de l'arche de Noé, de la musaraigne pesant 2 grammes jusqu'à la baleine bleue pesant 200 tonnes, à peu près tout est déterminé par la taille d'un organisme. Règle générale, plus la bête est grosse, plus lent sera son métabolisme et plus longue sera sa vie, ou inversement.*
Ces considérations sont intéressantes d'un point de vue créationniste. Si des recherches plus poussées devaient confirmer le lien entre la taille et la longévité, cela pourrait laisser entendre que les dinosaures les plus grands étaient ceux dont la durée de vie leur a permis d'atteindre une plus grande taille. D'autre part, le livre de la Genèse mentionne des géants chez les hommes[28]. Cela pourrait laisser entendre que tous les antédiluviens étaient de taille plus grande que nous. Maria Susana Seguin (Institut de Recherche sur la Renaissance, l'Âge Classique et les Lumières - Université Montpellier III) a examiné à fond le 18e siècle, période de transition entre la pensée judéo-chrétienne classique (en Occident, toujours teinté de philosophie grecque) et la pensée des Lumières. Manifestement cette transition a été initiée au moyen de discussions sur les questions cosmologiques de fond et, dans ce contexte, le Déluge universel de Noé a été une première cible à déboulonner pour les apôtres des Lumières. Mais dans ces discussions, la question des géants attire l'attention de Seguin et elle note (2001 : 374-375) :
L'âge des premiers hommes est prouvé à son tour, toujours selon les défenseurs de la tradition biblique, par la taille exceptionnelle de nos ancêtres. Depuis la Renaissance, on avait ainsi associé la longévité des Patriarches à leur taille. Le père Richard Simon avait expliqué que I'Arche de Noé était suffisamment grande pour abriter toutes les espèces d'animaux de la Terre parce qu'elle avait été construite à partir d'une coudée différente de la coudée moderne, proportionnelle à la grande taille de Noé. Dom Calmet justifie de cette manière l'existence de géants antédiluviens et il associe également les dimensions des premiers hommes à leurs caractéristiques morales. Il prouve ses affirmations par le fait que la taille de ces géants diminue en même temps que leur âge: le lit du célèbre Og de Basan avait selon Moïse neuf coudées de long, alors que Goliath, du temps de David, c'est-à-dire à une époque où les hommes vivaient moins longtemps, n'avait que six coudées de hauteur. Ceci explique d'ailleurs que de nos jours, étant donné que les hommes vivent moins longtemps on ne voit guère de géants sur la terre.
Cela dit, il faut tout de même admettre qu'actuellement il ne semble pas y avoir de corrélation chez les humains entre grandeur et longévité, mais dans le passé? Bien sûr, nous sommes dans les spéculations... Manifestement, si on fait du principe actualiste un dogme, c'est-à-dire que les processus présents sont identiques aux processus passés[29] (que ce soit sur le plan de la géologie ou de la biologie), alors la longue vie des antédiluviens sera irrecevable tout aussi bien qu'il a pu exister dans le passé des géants[30]. Mais si on tient compte de l'effet de la dégradation de l'information génétique suggérée par la théorie de l'information alors il y a lieu de considérer la vie de nos ancêtres lointains sous une autre perspective.
Mais la science découvre aussi d'autres indices sur les sources de la longévité, par exemple, il y a la question des télomères. Chez l'homme, on considère que la cause fondamentale de la mort est le raccourcissement des extrémités des chromosomes, causés par l'accumulation de mutations au cours de la vie. Parfois, ce processus est accéléré. Par exemple, la dyskératose congénitale est une maladie génétique produisant un raccourcissement anormal des chromosomes et est liée au vieillissement prématuré, les télomères, c'est le terme qui désigne l'extrémité des chromosomes, raccourcissent très rapidement dans ce groupe.
Dans un article de Cawthon et al., publié dans la revue médicale, The Lancet, on fait état d'une étude indiquant que les personnes en bonne santé avec des télomères plus longs vivent quatre à cinq ans de plus que celles dotés de télomères plus courts. Et les individus dotés de télomères plus courts avaient un risque de décès par maladie cardiaque trois fois plus élevé et huit fois plus de risques de décès par infection. Il semble que la longueur des télomères soit une indicatrice clé pour la longévité chez l'homme.
Bon, assez spéculé...
Le tabou de l'inceste
Un indice supplémentaire de la détérioration du génome humain après le Déluge vient de l'anthropologie. Dans la majorité des sociétés humaines, le tabou de l'inceste est la règle, sinon la loi, interdisant (pour l'homme) les relations sexuelles et/ou de marier sa sœur, sa mère ou ses tantes (et réciproquement pour les femmes). En anthropologie sociale, beaucoup d'encre a coulé au début du 20e siècle sur la question de l'origine du tabou de l'inceste dans les sociétés humaines et les considérations qui ont pu le motiver. Mais les anthropologues s'entendent sur un point : que ce tabou, bien que les règles de son application peuvent varier quelque peu, est pratiquement universel dans toutes les sociétés humaines. Les structuralistes en particulier ont multiplié les discours théologiques/abstraits à ce sujet. Une partie de l'attrait du tabou de l'inceste est qu'il puisse servir à définir ce qu'est l'homme de manière universelle et donc servir de fondement pour la vie sociale et la civilisation.
Pour ce qui est du livre de la Genèse, on constate deux choses sur la question de l'inceste :
Dans la Genèse, à l'époque des patriarches postdiluviens, l'interdit de l'inceste était inconnu et les mariages consanguins restent communs. Par exemple, Abraham a marié sa demi-sœur (Gen 20 : 11-12), Isaac, son fils, maria sa cousine Rebecca (Gen 22 : 20-23) et Jacob maria également une cousine, Rachel (Gen 29:10). Mais le temps passe et on constate malgré tout de plus en plus d'indices des effets nuisibles des mariages consanguins :
Ge 11:30 Saraï était stérile: elle n'avait point
d'enfants.
Ge 16:2 Et Saraï dit à Abram: Voici, l'Éternel m'a rendue
stérile; viens, je te prie, vers ma servante; peut-être aurai-je
par elle des enfants. Abram écouta la voix de Saraï.
Ge 25:21 Isaac implora l'Éternel pour sa femme, car elle était
stérile, et l'Éternel l'exauça: Rebecca, sa
femme, devint enceinte.
Ge 29:31 L'Éternel vit que Léa n'était pas aimée;
et il la rendit féconde, tandis que Rachel était stérile.
Dans la lignée des patriarches postdiluviens, le mariage consanguin semble chose courante, mais une première rupture semble apparaître avec Jacob/Israël qui a, comme ses ancêtres, épousé deux cousines/sœurs, mais il a eu également des enfants de leurs servantes (sans lien de parenté apparent). Et c'est évidemment de Jacob\Israël et ses douze fils, que nous viennent par la suite les douze tribus d'Israël. Dans ce cas particulier, l'introduction de la polygamie réduit les effets nuisibles des mariages consanguins. L'infertilité semble chose du passé. Il semble donc que le tabou de l'inceste, tel que nous la connaissons, sera imposé plus tard. Plus de quatre cents ans plus tard,[31] on le voit inscrit dans la loi promulguée par Moïse (Lév. 18: 9-18; Deut. 27:20, 22-23). Et parmi les bénédictions que Dieu accorde à ceux qui suivront sa loi, on note “ Il n'y aura dans ton pays ni femme qui avorte, ni femme stérile. Je remplirai le nombre de tes jours ” ce qui laisse entendre que les autres peuples ont dû faire face à ces problèmes et ont fini (lentement) par prendre les mesures nécessaires.
Par exemple, le code d'Hammourabi[32] (inscrit sur une stèle préservée au Louvre), interdit l'inceste père/fille ou fils/mère, mais ne dit rien au sujet des mariages entre cousins. La loi de Moïse semble donc innover sur cette question et vraisemblablement de tels interdits resteront longtemps marginaux dans les cultures de la haute Antiquité. Dans une étude anthropologique du 19e siècle, M. Bertillon souligne l'ubiquité du phénomène des mariages consanguins dans le monde antique (1871 : 283-284) :
Mais il n'en a pas toujours été ainsi, et plus on remonte dans le passé (moyen âge à part), plus on voit fleurir la consanguinité la plus étroite, l'inceste, de sorte qu'on peut dire que la consanguinité, tel qu'on le rencontre encore de nos jours chez les peuples sauvages, a présidé à la naissance de l'humanité. Ainsi chez les Égyptiens, les Perses, les Assyriens, les Mèdes, les Scythes, les Tartares, les Éthiopiens et aussi chez les Péruviens, le mariage était permis et fréquent entre frère et sœur ; et même la plupart des Orientaux cités épousaient fréquemment leurs filles ou leurs mères.
Dans la mythologie gréco-romaine, par exemple, Zeus/Jupiter est marié avec sa sœur Héra/Junon et les Titans épousèrent fréquemment leurs sœurs. En Égypte, le pharaon Ramsès II aurait eu des enfants avec au moins deux de ses filles et chez les Ptolémées le mariage frère/sœur était chose courante. Chez les pharaons de l'Égypte ancien donc, les mariages consanguins semblent avoir été non seulement tolérés, mais prisés (pour préserver la pureté de la lignée dynastique et maintenir les ressources économiques dans la famille). Par exemple, il semble établi que le fameux Toutankhamon soit le fils de la sœur d'Akhenaton, son père. Pas besoin d'études en anthropologie pour deviner que ses parents étaient frère et sœur! Des pratiques de mariage aussi répandues nous semblent donc l'indice sûr d'une époque où le mariage consanguin était à la fois tout à fait innocent et inoffensif. Par ailleurs, une étude par Wang et al. (2002) indique que les mariages consanguins ont aussi une longue histoire en Chine.
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Plus près de nous, au 19e siècle, bien qu'il ne soit plus question désormais de mariages frère/sœur, si on examine les grandes familles royales d'Europe[33], où les mariages cousins/cousines étaient monnaie courante, on constate que plusieurs ont été frappés de divers désordres génétiques. Les Habsbourg d'Espagne[34] en particulier semblent avoir été affligés, ainsi que les derniers tsars de la dynastie Romanoff de la maladie génétique de l'hémophilie. Évidemment dans ces cas plus récents de mariages consanguins, il n'est pas vraiment nécessaire d'évoquer la survie de coutumes millénaires, provenant du monde antique. L'intérêt de conserver, dans une famille, le pouvoir politique (ainsi que les richesses qui s'y attachent) suffit.
Dans les discussions sur le livre de la Genèse, les athées aiment parfois poser une question qui semble apporter une preuve des contradictions que comporte la Bible). Le texte biblique dit qu'après le meurtre de son frère Abel, Caïn fut exilé et épousa une femme :
Cependant, Caïn adressa la parole à son frère Abel; mais, comme ils étaient dans les champs, Caïn se jeta sur son frère Abel, et le tua. L'Éternel dit à Caïn: Où est ton frère Abel? Il répondit: Je ne sais pas; suis-je le gardien de mon frère? Et Dieu dit: Qu'as-tu fait? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi. Maintenant, tu seras maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère. Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa richesse. Tu seras errant et vagabond sur la terre. Caïn dit à l'Éternel: Mon châtiment est trop grand pour être supporté. Voici, tu me chasses aujourd'hui de cette terre; je serai caché loin de ta face, je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera. L'Éternel lui dit: Si quelqu'un tuait Caïn, Caïn serait vengé sept fois. Et l'Éternel mit un signe sur Caïn pour que quiconque le trouverait ne le tuât point. Puis, Caïn s'éloigna de la face de l'Éternel, et habita dans la terre de Nod, à l'orient d'Éden. Caïn connut sa femme; elle conçut, et enfanta Hénoc. Il bâtit ensuite une ville, et il donna à cette ville le nom de son fils Hénoc. (Ge 4 : 8-17)
La question se pose alors : D'où venait donc la femme de Caïn? Les héritiers des Lumières affirmeront qu'en toute logique, si Caïn a trouvé une épouse, c'est qu'il devait exister d'autres humains, c'est-à-dire des humains autres que les descendants d'Adam et Ève[34]. Cela s'impose non? Mais les considérations que nous avons examinées ci-dessus font disparaître ce problème. Vu ces considérations, Caïn a dû marier une sœur, cousine ou nièce, ce qui à l'époque ne posait pas le moindre problème et constituait donc une pratique courante et normale (et nécessitant aucun commentaire supplémentaire). Évidemment la lecture de ce texte avec le présupposé que le cadre actuel où l'interdit de l'inceste est immuable et éternel a entraîné toutes sortes de discussions et spéculations chez certains théologiens (finalement inutiles) sur les préadamites. Évidemment, considérer que le tabou contre l'inceste n'a pas existé à toutes les époques exige un certain élargissement de notre imagination (car pour nous le mariage consanguin fait partie, de manière immuable, de l'anormalité), mais la réponse était là, devant nos yeux, mais on ne pouvait la voir...
En terminant notons que dans le livre du prophète Isaïe on propose une réflexion intéressante, où le temps futur fait le reflet de l'époque antédiluvienne :
Il n'y aura plus ni enfants ni vieillards qui n'accomplissent leurs jours; car celui qui mourra à cent ans sera jeune, et le pécheur âgé de cent ans sera maudit. (Isaïe 65:20)
Un jour, la longévité qui existait à l'époque des patriarches sera donc restaurée[35]. Cela ne vise pas spécifiquement de l'âge de la maturité, mais implique une personne de cent ans sera toujours considérée comme un enfant. Cela laisse entendre que la mesure du temps, ne changera pas jusqu'au moment où on entre définitivement dans l'éternité.
Références
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[1] - On peut également consulter un fichier Excel téléchargeable fournissant de plus amples données sur la durée de vie des humains avant et après le Déluge ainsi que les sources bibliques pertinentes : patriarches.zip.
[2] - Homme des bois légendaire de la côte ouest de l'Amérique du Nord, comparable au Yeti.
[3] - Le problème est le même dans le domaine de la paléontologie. Comme on le voit dans la citation suivante, on y rencontre une tension entre la science très empirique et le désir irrépressible d'établir une cosmologie matérialiste (Benton 2010) :
"Inferring the behavior and function of ancient organisms is hard. Some paleontologists would say that it cannot be done because such hypotheses can never be testable, whereas others would say that this is surely a prime task for paleontology—to seek to bring ancient organisms back to life."
Benton, Michael J (2010) Studying Function and Behavior in the Fossil Record. Public Library of Science Biol 8(3) March 2,: e1000321. doi:10.1371/journal.pbio.1000321
[4] - Évidemment, le Siècle des Lumières, en introduisant le concept de progrès, a inversé l'ordre antique des choses et a déplacé l'âge d'or, pour le renvoyer dans un avenir tout aussi mythique que celle d'Hésiode. Il faut souligner que l'érosion de la vision dorée et optimiste des Lumières a laissé, au 20e siècle, quelques adhérents amers. Le romancier américain Kurt Vonnegut constitue un bel exemple de l'évolution des croyances au XXe siècle où l'héritage du Siècle des Lumières subit une remise en question. Vonnegut indique que, dans sa jeunesse, il était un optimiste et croyait que la Science allait nous conduire au Nirvana, au Progrès. Il croyait que les scientifiques allaient rapidement découvrir comment tout fonctionne et par la suite pourraient faire en sorte que tout aille mieux. Il s'attendait à ce qu'avant ses vingt-et-un ans, un scientifique aurait pris une photo de Dieu qui serait publiée dans la revue Popular Mechanics. Tous les grands mystères de la vie seraient ainsi résolus. Mais de cet optimisme initial, les dures réalités de la guerre et de la vie ordinaire (sa mère s'est suicidée juste avant le retour de Vonnegut de la guerre) l'ont conduit au pessimisme et à la remise en question des idées reçues du Siècle des Lumières. C'est plutôt à vingt-et-un ans que Vonnegut a été témoin de la destruction massive de la ville de Dresde en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Il note avec ironie que sa génération a vu larguer la vérité scientifique sur Hiroshima. Lors d'une allocution de graduation dans un lycée qu'à la suite de ces événements, Vonnegut indique qu'il eut une conversation intime avec lui-même et nous livre le résultat de l'échange (1975: 162) :
“ Hey, caporal Vonnegut ”, je me suis dit, “ peut-être que tu avais tort d'être optimiste. Peut-être que le pessimisme, c'est le truc qu'il faut. ” Depuis, j'ai été un pessimiste assidu, avec quelques exceptions. Par exemple, pour persuader mon épouse de me marier, inévitablement j'ai dû lui promettre que l'avenir serait merveilleux. Par la suite, j'ai dû mentir sur l'avenir à chaque fois qu'elle pensait à avoir un enfant. Et j'ai dû lui mentir à nouveau à chaque fois qu'elle menaçait de me quitter parce que j'étais trop pessimiste.
(1975 : 163-164) Je sais que des millions de dollars ont été dépensés pour produire ce splendide groupe de gradués et que l'espoir le plus cher de vos enseignants a été, qu'au bout du processus, vous ne seriez plus superstitieux. Je regrette, mais je dois défaire ce projet maintenant. Je vous supplie de croire à la superstition la plus colossale d'entre elles toutes, c'est-à-dire que l'humanité est le centre de l'univers, à la fois l'accomplissement et l'anéantissement des rêves les plus grandioses du Dieu tout-puissant. Si vous pouvez y croire et persuader d'autres d'y croire, alors on peut nourrir quelque espoir. Si les humains peuvent cesser de se traiter les uns les autres comme des déchets pour s'apprécier et se protéger plutôt, alors il se peut qu'il soit à nouveau souhaitable d'avoir des enfants. Mais si vous me ressemblez un peu, plusieurs d'entre vous auront des enfants de toute manière. Comme le disait le poète Schiller “ Contre la stupidité, même les dieux s'acharnent en vain. ”. En ce qui concerne l'astrologie et la chiromancie, ce sont de bonnes choses, car elles donnent aux gens de l'énergie et le sentiment des possibilités de la vie. C'est le communisme à son meilleur, car tous ont une date de naissance et une paume de main.
[5] -Sur le concept d'âge d'or dans diverses traditions culturelles, voir Wiki Anglais:
[6] - Voir en particulier le livre I de Métamorphoses.
[7] - Une autre liste fournie par Borger (dans Hess 1994) ajoute à chaque roi le nom d'un sage.
[8] - Le site Wiki note : “ «Larsa» (ou «Larag» ou «Larak»), qui est appelé aujourd'hui *Tell Senkerah* (en arabe : tall sankara, en Irak, était une cité de la Mésopotamie, capitale d'un royaume Amorrite. Larsa est mentionnée dans des inscriptions sumériennes antérieures au règne de Ur-Gur. (...) Elle est parfois identifiée à la ville biblique d'Ellasar. ”
[9] - Comme pour les minutes dans une heure.
[10] - Barlett en discute également dans The Sumerian King List (2007).
[11] - Miller est spécialiste en technologies de l'information.
[12] - Le Babylõniaká ou “ Histoire de Babylone ”. Quelques fragments de cet ouvrage nous sont parvenus par le biais des écrits d'auteurs anciens, dont Eusèbe d'Éphèse. Voir Wiki – Bérose ou Fragments of Chaldæan History, by Berossus.
[13] - Ph. D. Atmospheric Science, National Severe Storms Laboratory USA.
[13a] - Et pour ceux qui se font du souci que notre traduction ait abusé de Friberg, voici le texte orignal (2007: 232)
"Jacobsen made the observation that fantasy numbers are used in the king list for the legendary reigns of the three first dynasties in Kish, and of the first dynasty in Uruk, while more realistic numbers are used for what he considered to be the historical reigns of the remaining dynasties."
[14] - Que Flavius Josèphe cite Manéthon ici est assez étrange, car dans Contre Apion, (livre I, 14) Josèphe discute des chronologies de Manéthon et de la première dynastie égyptienne, mais ne signale aucun règne d'une durée extraordinaire, comme on peut le voir [ici]. Il est donc difficile à comprendre ce qui a pu motiver Josèphe à citer Manéthon dans ce contexte. Trois hypothèses se proposent :
1) Josèphe s'est complètement trompé au sujet de Manéthon, pensant que Manéthon pouvait défendre le concept de rois antiques ayant une durée de vie exceptionnelle.
2) Dans Antiquités judaïques, Josèphe avait en tête un autre texte de Manéthon (différent de celui cité dans Contre Apion, donc un texte nous n'est pas parvenu) appuyant effectivement le concept de rois antiques dotés d'une durée de vie exceptionnelle.
3) Les extraits du texte de Manéthon que nous trouvons dans Contre Apion et dans le Chronique d'Eusèbe de Césarée, sont défectueuses/mal traduites.
Sur la première hypothèse, il faut noter qu'un contemporain de Josèphe aurait pu facilement remettre en question ses affirmations sur Manéthon et des humains dotés d'une durée de vie exceptionnelle. Sans doute que Josèphe n'était pas le seul auteur ancien avec accès aux écrits de Manéthon. Mais rien n'indique que des contemporains de Fl. Josèphe l'aient attaqué sur cette question. Et pourtant un adversaire idéologique de Josèphe aurait eu avantage à exploiter une telle bévue. Il reste donc des points d'interrogation sur les commentaires de Josèphe sur Manéthon, mais la possibilité existe que la découverte de nouveaux textes anciens puisse éclairer davantage ces questions.
[15] - C'est-à-dire Prométhée. Wiki note à ce sujet : “ Japet trouve un parfait écho dans la tradition hébraïque en la personne de Japhet, l'un des trois fils de Noé. On notera d'ailleurs au passage que Deucalion le fils de Prométhée, “ le Noé grec ”, était le petit-fils du Titan Japet. ” Une des références bibliques à Japhet se trouve dans Gen 5: 32.
[16] - http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/seneque/questionsnaturelles3.htm
[17] - Horace note : “ On a pu craindre le retour de ces temps où Pyrrha s'affligeait de tant de prodiges nouveaux ; quand Protée menait ses troupeaux au sommet des montagnes ; quand les poissons s'arrêtaient au faîte des ormes, naguère retraite des colombes ; quand, sur les eaux dont les plaines étaient couvertes, nageaient les daims épouvantés. ”
[18] - Dans ce dernier cas, on utilise parfois le terme “ pool génétique ” pour décrire l'ensemble des traits génétiques que comporte tous les organismes d'une espèce.
[19] - De toute manière, il va sans dire que ni le code génétique, ni le génome n'étaient connus en 1931.
[20] - Pour ce qui est du parallèle entre le concept de désordre dans la thermodynamique statistique et le concept de bruit dans la théorie de l'information voyons un passage de Joël de Rosnay (1975: 171) :
L'information qui circule dans une voie de transmission se dégrade de manière irréversible, Elle offre en cela une très grande analogie avec l'énergie, laquelle se dégrade, comme on l'a vu, en entropie. Par exemple, si l'on prend le moule d'une statue et que l'on coule, à partir de ce moule, une autre statue dont on prendra également le moule, il est fort probable qu'au bout d'une vingtaine d'opérations successives, la forme finale de la statue sera complètement dénaturée. Autre exemple, un négatif photographique servant à faire des agrandissements à partir desquels on tire de nombreux clichés: la moindre rayure dégrade irréversiblement l'information originale.
En thermodynamique statistique et en théorie de l'information on parle aussi de néguentropie (ou l'antihasard, pour employer le terme d'Eddington) qui est exprimée comme l'inverse de l'entropie et correspond généralement à une forme d'ordre (une structure) ou d'information. Remarquons que dans chacun des domaines de recherche mentionnés ci-dessus une panoplie d'expressions mathématiques servent quotidiennement d'instruments de travail aux ingénieurs oeuvrant dans ces spécialités. On constate qu'en sciences le critère le plus important permettant de valider l'extension (par analogie, notons-le) de la notion d'entropie d'un domaine à un autre, c'est la démonstration de l'équivalence mathématique des deux définitions. Anatol Rapoport précise ce que cela signifie dans le cas de la théorie de l'information (1966: 51-52) :
"The mathematicians who derived the formula for the amount of information soon noticed that it looked exactly like the formula for entropy in statistical mechanics. Mathematicians are often excited by such analogies. There is an important difference between a mathematical analogy and an ordinary "metaphorical" one. [... Rapoport illustrates how the latter is generally faulty by discussing the application of the logic of natural selection to international relations, or justifying capital punishment by comparing it to the treatment of cancerous tissues. Rapoport procedes with the following - NL.] A mathematical analogy, however, is quite a different matter. Such an analogy is evidence of similar structure in two or more classes of events, and a great deal can be deduced from each similarity. For example, because both electrical and mechanical occillators can be described by the same kinds of equations, it follows that a great deal of reasoning which applies to one applies also to the other. Since the analogy between information and entropy is a mathematical analogy, it too may be symptomatic of a structural similarity in the events involved in the determination of physical entropy and those involved in the measurement of information."
[21] - Et s'il s'agit d'un message, il faut se questionner : Qui est le rédacteur de ce message?
[22] - Voir Cuozzo Buried Alive , pp. 203, 234.
[23] - Commentaire curieux, car dans toutes les Bibles auxquelles j'ai accès (protestantes et catholiques), Moïse a vécu 120 ans et son frère Aaron, 123 ans. Ils semblent les survivants d'une génération antérieure.
Moïse était âgé de cent-vingt ans lorsqu'il mourut; sa vue n'était point affaiblie, et sa vigueur n'était point passée. (Deut. 34:7)
Aaron était âgé de cent-vingt-trois ans lorsqu'il mourut sur la montagne de Hor. (Nom. 33:39)
[24] - Les données bibliques sur la fertilité des patriarches semblent être notées de manière moins systèmatique que celles sur la longévité. Ces données apparaissent dans les chapitres 5, 11 et 25 du livre de la Genèse. L'intention du rédacteur du livre de la Genèse semble de noter des renseignements sur la lignée des hommes fidèles à Dieu, plutôt que recueillir des données systématiques sur la fertilité. Sur Noé il est dit qu'à 600 ans, il eut ses trois fils (Ge 5:32). On ne nous dit rien sur son âge à la naissance de son premier né.
[25] - Hypothèse proposée initialement par Flavius Josèphe.
[26] - Voir à ce sujet : Gosselin, Paul (2002) Le champ magnétique terrestre et sa dégradation. Samizdat
[27] - C'est une thèse proposée justement par Flavius Josèphe dans Antiquités Judaïques (Livre I, chap. 3, sect.9).
[28] - Voir à ce sujet Gen 6:4 et après le Déluge, Nombres 13:33.
[29] - Et donc que notre interprétation du passé est contrainte par ce que nous observons dans le présent.
[30] - Voir à ce sujet l'article fort intéressant sur le Wiki anglais : Giants.
[31] - D'après Exode 12: 40, les enfants d'Israël furent 430 ans en Égypte.
[32] - Pour une traduction anglaise du code, voir The Code of Hammurabi.
[33] - À ce sujet, voir un article sur la consanguinité dans la Encyclopædia Britannica :
[34] - Voir aussi : La consanguinité à l'origine de l'extinction des Habsbourg d'Espagne. (2009)
Et également ce blogue sur les conséquences des mariages consanguins modernes : Considering Consanguinity (Inbreeding).
[34a] - C'est le cas de l'astrophysicien évangélique Hugh Ross et son ministère Reasons to Believe. Le problème des femmes de Cain a poussé Ross à postuler une race de pré-Adamites, sans âme, semblables aux Néandertaux (qui sont pourtant dotés de religion (croyances à la vie après la mort) et de technologie), mais sans lien de parenté avec l'Adam de la Bible...
[35] - Certains évangéliques sont d'avis que cela correspond non pas à l'éternité, mais à l'époque de mille ans, décrit dans Apocalypse 20 : 6-10, juste avant le jugement final, celui du grand thrône blanc (versets qui suivent immédiatement).
[36] - Voir en particulier la section Patriarchal
Longevity.
NB: les citations suivies de * sont traduits par l'auteur.