Ted Siek, Renton Maclachlan & Paul Gosselin (2019)
Intro du webmestre
Participant à un forum créationniste international, un contact américain, le biochimiste Theodore Siek, a filé la brève note ci-dessous. C’est avec sa permission que je la met en ligne, car elle résume de manière singulièrement concise les mécanismes qui fondent la théorie de l’évolution et, ce faisant, expose des vulnérabilités de cette théorie sur le plan logique.
Note de Ted Siek
Combien d’entre vous sur ce forum ont fait appel à ou entendu parler de l’analogie de la théorie de l’évolution représentée comme un tabouret à trois pattes[1]? Quelles sont au juste ces “trois pattes”? Ces trois concepts fondamentaux sont:
1) le temps profond,
2) les mutations et
3) la sélection naturelleSur le plan logique, ou dans les faits, la théorie de l'évolution (TdÉ) ne peut survivre sans ces trois pattes. Notons que le temps profond a été proposé avant Darwin [on le retrouve déjà dans l’antiquité chez les hindous avec le concept des yuga et, beaucoup plus tard, chez le comte de Buffon]; La sélection naturelle a été mise à l’avant en grande partie par Charles Darwin, et plus tard Dobzhansky et d'autres ont fait des mutations la matière première de la sélection naturelle [d’où l’expression néo-darwinisme]. Inévitablement, pour la TdÉ, ce sont donc des concepts essentiels et indispensables.
Donc, si vous abordez le sujet des origines avec un évolutionniste, vous pouvez remettre en question n'importe laquelle des trois pattes essentielles à la TdÉ. Par exemple, la patte du temps profond est contredite par des évidences telles que les tissus mous chez les dinosaures [cf: recherches de Mary Schweitzer et Mark Armitage], la présence de carbone 14 dans tout le carbone enfoui, le record biblique et historique de l'humanité et des fossiles polystrates[2] pour commencer. Quant aux mutations, elles sont nocives à plus de 99% (sinon légèrement nuisibles), rendant tout progrès évolutif impossible. Alors qu'en est-il de la sélection naturelle ? C’est un concept difficile à définir, car on se retrouve souvent avec cette définition / raisonnement circulaire sur ce qu’est une sélection naturelle significative, telle que la sélection naturelle doit "sélectionner" l'ensemble du génome - des mutations bonnes, mauvaises et presque neutres ou légèrement nuisibles et la mutation avantageuse ne peuvent pas être séparées dans des reproductions.
Commentaire du webmestre
Et il faut prendre conscience que ces trois pattes (ou concepts fondamentaux) sont INTERDÉPENDANTES. Ainsi, si une seule de ces pattes est remise en question ou contredite par les faits alors les deux autres deviennent inutiles, sans effet et sans valeur explicative....
Ayant les pensées vagabondes, l’idée m’est venu que l’on pourrait ajouter une autre patte au tabouret de Siek, soit l’abiogenèse, c'est-à-dire l’apparition de la première forme de vie à partir de matériaux inorganiques (uniquement) ET sans aucune intervention de la part d’un Agent Intelligent (quelqu’il soit). Comme dans les autres cas, si on élimine cette patte (en la trouvant contredite par les données empiriques), alors les trois autres deviennent inutiles, sans effet et la diversité de la vie qui nous entoure devient impossible. À ce stade, il faut alors reconnaître que la théorie de l’évolution est invalide et sans valeur scientifique. Son seul intérêt est alors UNIQUMENT idéologique…
Réfléchissant sur la valeur des recherches [évolutionnistes] sur la question de l’abiogenèse, le biochimiste américain, Robert Shapiro, a émis les commentaires suivants (Shapiro 1987 : 267)
Environ deux cent cinquante scientifiques intéressés par la question de l’origine de la vie se sont assemblés au mois de juin 1983 à Mainz en Allemagne pour la septième conférence internationale sur ce sujet. Cette série avait commencé à Moscou en 1957 et par la suite est devenue un événement trisannuel. C’était la première fois que j’assistais et le chiffre sept semblait de bon augure. Si, d’après la Bible, seulement sept jours avaient suffi pour créer la vie (l’homme et l’univers aussi) alors sans doute sept conférences internationales devaient suffire aux scientifiques pour en déchiffrer le mécanisme. Mais comme vous l’aurez peut-être deviné, ce ne fut pas le cas.*
Cela me rappel une boutade fort à propos tirée d'une pièce de théâtre par Anton Tchekov, soit Ivanov (1887) « Les scientifiques réféchissent depuis la création du monde et ils n'ont rien inventé de mieux que le cornichon baignant dans sa saumure. » [Acte 3 sc. 1] Une autre manière d’exprimer l’importance de cette quatrième patte (l’abiogenèse) est que lorsque le processus évolutif s’enclenche, si on n’est pas en présence d’au moins UN organisme (unicellulaire) capable de se nourrir et, bien plus important encore, doté d’un système génétique fonctionnel permettant la reproduction de l’organisme de manière TRES fiable, si un tel organisme n’est PAS apparu, alors les mécanismes de mutation et de sélection naturelle n’auront AUCUNE matière première sur lequel travailler. Leur intérêt devient alors complètement NUL.
Évidemment il faut s’entendre qu’un système de reproduction qui fonctionnerait que pour 2-3 générations ne vaut rien dans le cadre évolutionniste. Il est donc essentiel d’avoir en main un organisme dont le système de reproduction est robuste dès le départ, permettant la reproduction fiable de l’organisme sur au moins des milliers de générations et à vrai dire, dans le cas d’unicellulaires à la très courte génération, ils doivent pouvoir se reproduire sur des milliards de générations. Il va sans dire que dans les cas de ces unicellulaires leur système de reproduction (avec transmission d’ADN) doit être TRES robuste (avec des mécanismes TRES efficaces de correction d’erreurs d’information génétique lors de la reproduction). Et s’il n’y pas de transmission fidèle de l’ADN de la cellule parent à sa progéniture, il n’y pas de vie…
Un contact ingénieur a observé que la reproduction des organismes peut être comparée au processus de fabrication des circuits intégrés, c’est-à-dire aux "puces". La fabrication de puces modernes implique des centaines d’étapes. Et chaque étape comporte un taux d'échec et le taux d'échec final sera la somme ou le produit de toutes les étapes suivantes, plus ou moins. Chaque étape doit donc être extrêmement fiable. Au cours de la production, il faut donc connaître les types de défaillances possibles et vérifier le produit afin d'éliminer les puces défectueux. Ça c'est le défi dans l’industrie électronique, mais dans le scénario mythique de l'évolution, le «hasard» (sans Agent Intelligent) doit aboutir à un produit pratiquement parfait du premier coup, sinon l'évolution ne peut même pas démarrer.
Touchant le défi de l’abiogenèse, le créationniste néo-Zélandais, Renton Maclachlan, fit ces commentaires :
Les évolutionnistes invoquent des millions d'années, selon le principe que plus ils disposent de temps, plus il était certain que l'évolution aura eu lieu. Mais ils n'ont pas ces millions (ou milliards) d'années. Ils n'ont que la durée de vie de la première forme de vie postulée.
Alors quelle pouvait être la durée de vie de ce premier organisme postulé par les évolutionnistes? Disons que la durée de vie de ce premier organisme était d'un mois.
Donc vous devez d'abord accumuler les différentes parties nécessaires afin que cet organisme soit fonctionnel et elles doivent toutes se retrouver au même endroit et au même moment (et entassées dans une membrane délimitant l'organisme) et toutes reliées et intégrées de manière à ce qu’à chaque moment la chose fonctionne (est en vie, ou fonctionne comme si en vie).
Cependant, à tout moment, ce premier organisme sera sujet à la mort, comme tout ce qui va suivre. Ainsi si on parvenait à évoluer un organisme à 3/4 fonctionnel, mais qui déraillait et mourait ensuite (peu importe la raison… des éléments mal intégrés ou des erreurs dans la séquence d'assemblage), tout se fragmenterait et se dissoudrait et il faudra alors TOUT recommencer à zéro. Dans l'absence d'un Agent Intelligent, il serait invraisemblable que tout ce qui fut développé lors de la première tentative puisse être utilisé lors d'une deuxième tentative. La mort sera définitive.
Cela ne change pas non plus si vous aviez des milliards de ces bestioles qui essayaient toutes de devenir vivantes et qui commençaient tout au long de la série en même temps. Chacune de ces bestioles sera autonome et fera face aux mêmes obstacles et forces destructrices que tous les autres. Puisqu'ils sont microscopiques, s'ils se retrouvent à une quinzaine de centimètres l'un de l'autre cela revient au même que s'ils se retrouvaient de l'autre côté du monde, car de toute façon en aucun cas ils ne peuvent s'entraider.
D'autre part, initialement il serait beaucoup plus facile d’obtenir un organisme sans capacité de reproduction qu’un organisme avec cette capacité et il serait donc plus probable d’obtenir d’abord une créature sans capacité de reproduction, mais qui acquiert ensuite une capacité de reproduction une fois opérationnelle. Cela étant, disons que la première moitié de la vie des ces organismes sera dépensée pour acquérir la «vie», laissant la seconde moitié pour acquérir la capacité de reproduction. Cela signifie que vous avez deux semaines pour commencer, puis deux semaines pour pouvoir vous reproduire. Si vous «mourez» avant de commencer à «vivre» ou avant de vous reproduire, tout est fini et vous devez recommencer complètement à zéro. Tout ce qui a été accomplis ou "appris" lors de la première tentative ne pourra servir à aucune autre tentative ultérieure, car sans l'intervention d'un Agent Intelligent, rien ne peut être reconnu pour utile et conservé pour être réutilisé. Même si votre organisme est fonctionnel à 100% mais qu'il décède sans se reproduire, vous revenez à la case départ.
Ainsi, dans le cas de ce premier organisme, peu importe le nombre de tentatives que vous faites, vous n’avez plus que la «durée de vie» de ce premier organisme avec laquelle vous pouvez jouer. Ajouter des millions (ou milliards) d'années à l’équation ne change rien à la situation.
Il faut noter que le néodarwinisme orthodoxe EXIGE le temps profond (et ne peut s’en passer), car le mécanisme proposé est imbécile et TRES peu efficace ou, pour exprimer la chose plus délicatement, ce mécanisme exclut de manière absolue l’intervention d’un Agent Intelligent. Ainsi, le mécanisme néodarwinniste EXIGE le temps profond, car il est si inefficace que dans une période de temps plus court, il est impossible d’arriver à quelque résultat que ce soit. Par contre, si on n’exclut pas l’intervention d’un Agent Intelligent, en particulier le Créateur décrit par le livre de la Genèse, alors on se retrouve en présence d’un Agent Intelligent omnipuissant (tout puissant) et omniscient (intelligence et sagesse infinie), alors logiquement un tel Être n’a aucun besoin de la béquille du temps profond. Dans ce contexte, le temps profond n’a d’autre fonction que celle de bibelot un peu trop clinquant (et de flatter les idées reçues).
NB: Nous avons tenté, dans la mesure du possible de fournir des articles ou études en français, mais puisque la critique de l’évolution est beaucoup plus avancé en milieu anglophone, nous avons également proposé ci-dessous, des textes anglais pertinents. Certains textes visent le lecteur moyen, d’autres sont plus techniques. Notons que tous les auteurs ne sont pas créationnistes.
Patte 1, le temps profond -> remis en question par les données empiriques
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La quatrième patte, l’abiogenèse
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Commentaires désobligeants sur l’abiogenèse
Il faut noter que des scientifiques trempés dans l’idéologique évolutionniste arrivent malgré tout à prendre une distance critique de l’évolution sur la question de l’abiogenèse. Par exemple, certaines des critiques les plus féroces des divers scénarios proposés pour expliquer l’abiogenèse[4], c’est-à-dire le passage du non-vivant au vivant, sont dues au physicien et bioinformaticien américain, Hubert Yockey. Il note par exemple (1977: 396):
Le scénario du petit étang tiède a été inventé de façon ad hoc afin de fournir une explication matérialiste et réductionniste de l’origine de la vie[5]. Il n’est supporté par aucune donnée et restera ad hoc, jusqu’à ce que de telles données soient trouvées. Et même si de telles données existaient, telles que décrites par le scénario, cela est encore loin du but des auteurs, même avec l’aide d’un deus ex machina. Il faut donc conclure qu’à l’encontre de la pensée dominante, un scénario décrivant la genèse de la vie sur terre par le hasard et des causes matérielles, pouvant être accepté sur la base de faits [empiriques] et non par la foi n’a pas encore été rédigé.
D’autre part, le biochimiste américain, Robert Shapiro, a émis des commentaires fort cyniques sur la valeur des recherches [évolutionnistes] sur les origines de la vie (1987: 279) :
Il n’est pas souhaitable que le champ des recherches sur l’origine de la vie reste dans son état actuel dans les sciences. Sa réputation ressemble à celle, aux jours d’autrefois, d’une demoiselle aux mœurs douteuses, dont chaque apparition publique était accompagnée du bruissement de chuchotements indiscrets. Comment peut-on regagner le respect des scientifiques et diriger ce champ de recherche de manière à faire du progrès afin de résoudre les problèmes irrésolus ? Ce ne sera sans doute pas en poursuivant la route actuelle, où les expériences prébiotiques sont conçues pour produire des données supportant un point de vue à l’encontre des théories rivales. Il nous faut plutôt des expériences critiques, là où il serait possible de réfuter une théorie particulière. La négation est probablement l’outil scientifique dont on a le plus grand besoin dans ce champ de recherche.
Lisez attentivement la citation suivante en considérant l'insinuation de la foi ou le verbe croire/croyance dans le texte tiré d'un article rédigé par un prix Nobel. George Wald, biologiste à l'université Harvard, discute d’abord de l'abiogenèse[6] en signalant la victoire de Pasteur sur les tenants de la génération spontanée. Il poursuit en disant: (1954: 46):
Nous relatons cette histoire aux étudiants de première année de biologie comme si cela représentait le triomphe de la raison sur le mysticisme. À vrai dire, il s’agit plutôt du contraire. La perspective raisonnable était de croire à la génération spontanée. La seule autre hypothèse alternative est de croire à un acte créateur unique. Il n’existe pas de troisième position. C’est pour cette raison que bien des scientifiques d’alors regardaient la génération spontanée comme une nécessité philosophique. Il s’agit d’un symptôme de la pauvreté philosophique de notre époque où l’on ne saisit pas l’importance de cette nécessité. La majorité des biologistes modernes, ayant noté avec satisfaction la chute de l’hypothèse de la génération spontanée, refusent la croyance alternative dans une création unique et se retrouvent sans explication. Je crois que le scientifique n'a pas le choix d'approcher la question de l'origine de la vie par le biais de l'hypothèse de la génération spontanée.
Mais cette dernière phrase n’a de sens que si l'on tient pour acquise la nécessité (idéologique) du matérialisme.
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Postscript du webmestre
Un contact m’a fait l’observation suivante au sujet de mon analogie du tabouret à quatre pattes. “Si prend un tabouret à quatre pattes et qu'on lui enlève une patte, il en reste 3 et ça peut tenir quand même (ça existe des tabourets à 3 pattes).”En effet, l’analogie du tabouret à quatre pattes a ses limites et dans les faits on peut prendre un tabouret à quatre pattes et en faire un tabouret à trois pattes, MAIS à la condition de respecter au moins une de ces deux exigences
1) faire intervenir un agent intelligent qui déplacera deux pattes de manière à ce que la répartition du poids sur le tabouret reste équilibrée
2) faire intervenir un agent intelligent qui prendra place sur le tabouret, mais disposera son poids vers les trois pattes intactes ET qui exercera une poussée en direction des pattes intactes (c'est-à-dire l’agent intelligent joue le rôle d’une patte)
Mais, à la fin, si on n’aime toujours par l’analogie du tabouret à quatre pattes on peut parler plutôt en terme des «quatre obstacles au processus évolutif».
[1] - Ou pieds, pour les hexagonaux…
[2] - Un exemple bien connu, les arbres fossiles visibles au champ fossile de Joggins, Nouvelle-Écosse, Canada. Ces fossiles, qui sur leur longueur, franchissent plusieurs strates sédimentaires, mais pourtant ces strates sont sensées représenter des milliers, sinon des millions d’années.
[3] - Le groupe des Altenberg 16 rejette le néo-darwinisme (mutations + sélection naturelle = évolution) et cherche une forme d’évolution alternative. Ils ne semblent pas avoir de proposition qui ait trouvé preneur encore…
[4] - Touchant l’abiogenèse, voici une question que peu d’évolutionnistes osent explorer : « Si la première cellule ayant la capacité de se répliquer a été produite par des processus chimiques aléatoires, comment se fait-il que les scientifiques ne sont toujours pas en mesure de reproduire la synthèse d'une seule cellule après plus de cent années de recherche biochimiques? » Cet état de choses est inexcusable. Ou bien la vie existe ou elle n'existe pas. La transformation est binaire, comme un interrupteur, soit en position ouverte/fermée. On ne peut se cacher derrière des millions d'années ici, car il s’agit d’un événement instantané. Si la première cellule capable de se répliquer a été produite par des événements chimiques aléatoires, un scientifique devrait certainement pouvoir les reproduire.
[5] - Yockey ajoute (1995):
Simpson a qualifié la recherche pour la vie extra-terrestre en termes « d’un pari dont les chances de gagner sont les plus mauvaises de l'histoire ». Cela fait maintenant 31 ans depuis la publication de l’article de Simpson et l’on en sait moins à ce sujet qu’en 1964. Les dévots ont perdu leur atmosphère réductrice chérie et - pire encore - la soupe primitive, essentielle pour tous les scénarios de « l’origine de la vie », s’est évanouie comme le chat Cheshire laissant derrière lui seulement son sourire.*
[6]- Théories sur les origines du vivant à partir du non-vivant.