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Samizdat

Un problème oublié
touchant l'évolution et les mutations






Paul Gosselin (4/6/2024)

Il se peut que certains de mes contacts lisent la revue (anglaise) Acts & Facts publiée par la Institute for Creation Research à Dallas. Ainsi j'ai lu avec intérêt un article par Randy Guliuzza, soit Theory of Biological Design, part 2 publié dans le numéro A&F de mai 2024. En réaction, j'ai filé une note à Guliuzza et observé qu'il avait tout à fait raison de souligner les motifs idéologiques des partisans de l'évolution, en particulier le psychologue évolutionniste (et prof à Harvard) Steven Pinker. J'ai alors ajouté ce qui suit :

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Par ailleurs ton article propose le diagramme ci-dessus qui énumère divers mécanismes impliqués par la théorie de l'évolution

mechanisms involved with the theory of evolution

À ce sujet, je pense qu'on pourrait ajouter à la colonne à droite (en rose, interences = concepts implicites) un item supplémentaire. La voici :

Tandis que les évolutionnistes pensent que les mutations génétiques aléatoires sont le moteur de l'évolution, on présuppose (implicitement...) que les mécanismes de transmission génétique et de correction d'erreurs génétiques dans les organismes vivants ne sont PAS soumis aux effets toxiques des mutations génétiques...

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L'affirmation ci-dessus est ce que les philosophes des sciences appelleraient un "présupposé métaphysique", mais dans le langage de tous les jours, nous appelons ce genre de chose une "croyance", PAS PLUS. Manifestement ça ne mérite pas plus d'estime que toute autre croyance. Il est utile de comprendre que cette croyance est essentielle pour le néo-darwinisme qui règne actuellement en Occident.

Mais si toutes les autres parties du génome sont sujettes aux mutations, comment se fait-il que l'on présuppose que les mécanismes de transmission génétique et de correction d'erreurs génétiques dans les organismes vivants ne soient pas sujets aux mutations ? Que c'est commode... Mais que se passe-t-il si on nie ou rejette cette croyance ? Eh bien alors tout le château de cartes s'effondre. Désormais le néodarwinisme n'a plus de mécanisme moteur. Tout l'édifice s'effondre. Si les mécanismes de reproduction eux-mêmes sont sujets à des mutations (dégradant l'information de ces programmes et les rendant non fonctionnelles), alors possiblement vous pourrez obtenir des bactéries pour quelques milliers d'années, mais alors les mutations en viendraient rapidement à bout. Et même si (de manière irrationnelle) on devait supposer que les les mécanismes de transmission génétique et de correction d'erreurs fonctionnaient de manière parfaite dès le début, il reste que des millions d'années de mutations auraient tôt fait de mettre hors d'usage un mécanisme ESSENTIEL pour la vie. Toute évolution s'arrêtera là, peu importe les progrès atteints. Et c'est là où la logique nous conduit. S'il est évident que les évolutionnistes ont besoin de la croyance que les mécanismes de transmission génétique et de correction d'erreurs dans les organismes vivants ne sont pas sujets aux mutations,  ils ont aussi besoin de garder cette croyance hors de la vue de tous.

Bien sûr que les évolutionnistes vont tenter une réponse, possiblement en insinuant que l'exclusion des mécanismes de reproduction des mutations est une “ croyance scientifique ” (c'est-à-dire matérialiste).

Désolé, mais ça ne passe pas. Ce serait inacceptable et pour de bonnes raisons. Demandez à l'évolutionniste quelle preuve empirique ou d'observation peut-il offrir des effets de mutations au cours de millions d'années sur les mécanismes de transmission génétique et de correction d'erreurs? Demande-lui QUI a observé ces effets au cours de millions d'années et quel labo a dirigé cette expérience ?

Désolé, mais l'affirmation que les mécanismes de transmission génétique et de correction d'erreurs dans les organismes vivants ne sont PAS sujets aux effets destructeurs des mutations au cours des millions d'années est une CROYANCE et RIEN de plus. Il ne peut y avoir de preuve. Un acte de foi est exigé avant de l'admettre. Quelle ironie que la croyance de l'évolutionniste que les mécanismes de transmission génétique dans les organismes vivants sont exclut des effets des mutations cadre admirablement avec la définition de la foi que l'on retrouve au Nouveau Testament

Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas. (Heb. 11: 1)[1]

Et même si on met de côté l'exigence d'une preuve de l'exclusion des mutations sur la reproduction biologique, il reste que la croyance que des millions d'années de mutations n'aurait aucun effet destructeur sur le fonctionnement des mécanismes de transmission génétique est irrationnelle et exige à la fin un miracle... Tout cela laisse entendre que les évolutionnistes ont hypocritement introduit un démon de Maxwell[2] dans leur scénario et ont négligé de nous en informer... Il en faut beaucoup de foi pour croire au mythe d'origines matérialiste.

En tant que créationniste jeune terre, je préfère croire à des miracles qui ont une Cause suffisante. Cela a au moins le mérite d'être rationnel.



Une réaction de lecteur...

Un contact a observé:

Il me semble que vous oubliez quelque chose dans votre argumentation : la sélection naturelle. Bien sûr que les mutations affectent aussi les mécanismes de réparation, sauf que si ces mutations ont un effet délétère, cet effet est tellement grave que l' organisme meurt sans descendance et on continue avec ceux que les mutations n'ont pas affecté à cette génération. La sélection naturelle est principalement importante pour éliminer des individus trop peu adaptés, pas pour voir qui va gagner dans d'éventuels combats.


Ma réplique

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“la sélection naturelle” sauve la partie?? Beunon....

Lorsque les mutations ciblent un mécanisme ESSENTIEL pour la reproduction (et la transmission des informations génétiques d'une génération à l'autre) ça casse tout.

Réfléchi un moment. Ton argument admet le présupposé/croyance évolutionniste, c'est-à-dire que les mécanismes de transmission d’informations génétiques et de corrections d’erreurs sont EXCLUS (ou protégés) des effets toxiques des mutations.

Et lorsque les mutations auront rendu hors d’usage les mécanismes de transmission d’informations génétiques et de corrections d’erreurs alors la sélection naturelle aura emprise sur RIEN...  TOUT s’arrête. Le concept de la “sélection naturelle” implique NÉCESSAIREMENT des mécanismes de transmission d’informations génétiques et de corrections d’erreurs fonctionnels et efficaces...

C’est de la pensée magique (et de l’incohérence logique) que de croire les mutations affectent tout le génome d’un organisme SAUF les mécanismes de transmission d’informations génétiques et de corrections d’erreurs...

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Mon contact réagit

Vous écrivez "Lorsque les mutations ciblent un mécanisme ESSENTIEL pour la reproduction ça casse tout.". J'ai du mal à comprendre votre réponse, la chaîne de causalité me semble loin d'être évidente et il n'est évidemment pas question que les mutations "ciblent" une région ou une autre du génome. Je ne présuppose absolument pas que les mutations ne puissent pas toucher les mécanismes de transmission d'information génétique. J'observe juste que les mutations touchant au hasard toutes les parties de l'ADN, indépendamment dans les différents organismes de la descendance, il peut toujours y avoir des descendants qui survivent et transmettent les gènes non altérés, les autres disparaissent, laissant la place aux descendants avec les gènes non altérés, ce qui fait que dès la génération suivante l'effet de la mutation sur la population est nul.

Ma réplique

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C’est d’accord. Je me suis mal exprimé. Si tu as compris que les mutations ciblent uniquement le système reproducteur, en effet c’est faux.

Le hic c’est que l’effet destructeur des mutations touche TOUT l’organisme, mais le discours néo-darwinien préfère que ses dévots IGNORENT l’effet des mutations sur le système reproducteur, en particulier sur le système de correction d’erreurs qui entre en fonction lors de la division cellulaire. C’est un moment critique.

Il est vrai qu'en temps normal bien des effets toxiques des mutations dans une population d’organismes sont éliminés par la sélection naturelle comme tu le mentionnes. D’autres erreurs, dans le code génétique, sont repérés et éliminés par le système de correction d’erreurs lors de la division cellulaire.

Mais lorsque le système de correction d’erreurs lui-même est atteint par des mutations causant des erreurs, il n’y a pas un autre système de correction d’erreurs au-dessus de lui pour régler ce problème. C’est un maillon clé, un élément critique du système. Et lorsque les erreurs de programmation dus aux mutations s’accumulent dans le système de correction d’erreurs, inévitablement cela aboutira à un effondrement du système et l’extinction de l’espèce car la reproduction deviendra impossible.


Notes

[1] - Bien sûr que l'objet de la foi de l'évolutionniste n'est pas le même que celui du chrétien, mais il reste que le principe est le même...

[2] - Page Wiki sur le Démon de Maxwell.