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Samizdat

Le clonage et les cellules souches.






Pierre Wheeler, & André Eggen

Il y a un an environ, les médias entretenaient le grand public du "séquençage du génome", c'est-à-dire du décryptage de notre patrimoine génétique. La connaissance de la séquence permettra, annonçaient-ils, d'envisager plus efficacement la "thérapie génique" - la correction d'un gène mutant et responsable d'une maladie héréditaire, ou encore l'utilisation d'un gène en tant que médicament. Au début de l'an 2002, le gouvernement français a dû réexaminer les anciennes lois sur la bioéthique, votées en 1994, mais toujours en vigueur.

Au stade actuel, les députés interdisent en France le clonage de l'être humain, que cela soit à des fins thérapeutiques, reproductives ou pour la recherche. Par contre, les embryons surnuméraires, fruit d'une fécondation in vitro entre un spermatozoïde et un ovule (de parents ou de donneurs), pourraient désormais être "cultivés" afin de produire les fameuses cellules souches, à condition que les parents donnent leur accord. Avec ces cellules souches, les scientifiques promettent monts et merveilles dans le domaine des réparations génétiques, en autre, grâce à la connaissance de la séquence du génome. Ils espèrent empêcher le développement de certaines maladies génétiques (Parkinson, Alzheimer, la mucovicidose, etc).

L'aspect éthique
Le Vatican semble bien sentir les problèmes moraux provoqués par les progrès de la science dans ce domaine. Et il est exclu, dit Rome, de considérer l'embryon humain comme une chose. La Fédération Protestante de France n'est "très ferme" que sur la question du clonage reproductif qui est, pour elle, "totalement injustifiable". Disons que la position du protestantisme évangélique serait plus près de la conception catholique. L'homme est certes appelé à dominer le monde autour de lui (Gen 1 : 28) mais il ne doit ni l'exploiter injustement, ni le violer, car la nature créée par Dieu est son patrimoine.

Et les promesses ?
Jean-Claude Guillebaud, journaliste et essayiste 1, parle de promesses "surévaluées", de "quasi-mensonge". Sur le terrain, précise-t-il, pratiquement rien n'a été accompli - seulement "quelques résultats, très limités". Le magazine "Time" parle de l'hôpital Necker (Paris) où deux petits garçons de 18 mois semblent avoir retrouvé leur immunité grâce à la thérapie génique. Cependant, en décembre 1999, toute recherche sur cette discipline fut arrêtée à l'University de Pennsylvania juste avant le décès inattendu de Jessé Gelsinger (18), en Arizona, après un essai de thérapie génique.

Clonage
Quand au clonage, Noëlle Lenoir, président du Groupe Européen d'Ethique, qualifie le clonage humain de "crime international" et Mireille Delmas-Marty, juriste, de "crime contre l'humanité". Pour les évangéliques, il s'agit d'un viol de la nature. Or Dieu a établi dans la nature des lois infranchissables.

Cellules souches
Pour ce qui concerne des cellules souches en provenance d'un embryon, même surnuméraire, ou encore d'un foetus avorté - ce que la loi maintenant permet d'utiliser, cela nous paraît grave... Parce qu'on regarde les embryons surnuméraires comme des choses... tout est permis. Utiliser des embryons surnuméraires ou cloner de nouveaux embryons dans un but dit thérapeutique afin d'obtenir des cellules souches est d'autant plus grave que des cellules souches peuvent être prélevées de personnes adultes et même du cordon ombilical. Ainsi, pour plusieurs, le problème éthique serait éviter ! Selon le Nouvel Observateur (17-23 janvier 2002) la recherche sur l'embryon dépendra d'une nouvelle autorité, encore à créer, l'Agence de la Procréation, de l'Embryologie et de la Génétique humaine. Cette agence sera composée d'une vingtaine de "sages", dont des médecins, scientifiques, parlementaires, représentants d'associations de malades, etc. Les protocoles de recherches seront normalement soumis à cette agence.

En tant que chrétiens, nous devrons prier pour les membres de cette agence. Nous pouvons être aussi reconnaissants que le clonage thérapeutique est interdit actuellement en France).

Pierre Wheeler, relecture par André Eggen (généticien)


Bibliographie :

Pour cet article, bien des journaux ont été consultés, ainsi que le livre de John Wyatt, Questions de vie et de mort (la foi et l'éthique médicale), Editions Excelsis, 2000, livre que nous recommandons.




le foetus humainQu'est-ce ce l'être humain ?
Dans le débat actuel, les questions autour du clonage humain, l'utilisation des embryons surnuméraires et l'euthanasie conduisent inévitablement à la question de l'origine de l'être humain: "Suis-je une créature de Dieu ou le produit du hasard, un animal évolué ?" Si l'être humain n'est qu'une collection d'organes, s'il n'est qu'un amas de cellules, s'il n'est qu'une suite interminable de lettres sur une molécule d'ADN, il est aisé alors de le considérer comme un "matériau" dont on peut disposer librement. Par contre, créé à l'image de Dieu, aimé par Dieu, racheté par Jésus-Christ, la vie de l'être humain prend alors une nouvelle dimension que nous nous devons de proclamer haut et fort. La façon dont nous traitons la vie reflète notre relation avec Dieu : alors qu'autour de nous l'on cherche à nous imposer que nous ne sommes qu'une étape intermédiaire dans un processus évolutif, ne nous détournons pas du message biblique qui nous rappelle que nous sommes des créatures merveilleuses qui entrons dans le cadre d'un projet divin.

André Eggen (généticien)