Résumé
Si on réexamine le cas de Galilée et la controverse héliocentrique nous constatons que la majorité des difficultés de Galilée étaient dûes à l'opposition de la part de collègues scientifiques. L'église a été entraînée dans cette affaire surtout à la suite de pressions de la communauté académique. Cet essai examine l'affirmation que les scientifiques sont plus réceptifs que les croyants aux données de la recherche empirique et la trouve contestable. Les réactions de scientifiques de notre époque aux idées innovatrices et aux perspectives inorthodoxes touchant la question des origines démontrent que peu de choses ont changé à ce titre dans les trois dernier siècles.
Introduction
Dans les discussions touchant les origines de la vie et le christianisme en général, l'opposition historique de l'Église catholique au système héliocentrique (c'est-à-dire la croyance que la Terre et planètes tournent autour du Soleil) est souvent évoquée pour prouver l'influence nocive de religion sur le progrès scientifique. Un exemple typique est un éditorial dans la revue américaine Omni qui affirmait
"Dès qu'une religion devient puissante sur le plan politique, il supprime tous enseignements "hérétiques". Galilée a été étouffé par l'Église catholique... Robert A. Heinlein prédisait, il y a trois décennies, que les États-Unis seraient gouvernés par une dictature religieuse au vingt unième siècle." (Bova, 1981, p. 6).
Un exemple plus récent est un éditorial qui affirmait que "la civilisation occidentale a progressé depuis que Galilée a été identifié comme hérétique pour avoir signalé des taches sur le soleil et pour avoir osé adopter une nouvelle théorie radicale qui affirme que la Terre n'est pas au centre de l'univers." (Marrison, 2002, p. 10). L'affaire Galilée est peut-être non seulement l'exemple plus cité de persécution de la science par la religion, mais un des événements les plus incompris de l'histoire. Un exemple de cette attitude est l'affirmation faite par Matthew Chapman, un descendant de Charles Darwin, dans son livre touchant le procès Scopes (NdT: qui eu lieu au Tennessee aux États-Unis en 1925)::
Au dix-septième siècle Galilée fut conduit par l'Église catholique devant l'Inquisition pour son soutien de la théorie de Copernic et séquestré dans sa maison pour une période de huit ans. Il n'a été 'pardonné' qu'en 1988 lorsque le pape Jean Paul II concédait enfin que l'église avait fait une 'erreur'. 1988! Plus de trois siècles furent nécessaires pour concéder un point scientifique que tout homme raisonnable avait admis depuis deux cents ans (2000, p. 136-137).
Chapman ajoute que Galilée "a été traduit en cour par des théologiens" et cite alors l'avocat du procès au fameux procès Scopes affirmant "N'avons-nous rien appris?... Faut-il que nos enfants ne sachent rien de la science sauf ce qui est admis par l'Église ?" (2000, pp. 194-195). Les mythes communs répétés par Marrison et Chapman sont en contradiction, à bien des égards, aux données historiques. Par exemple, Timothy Moy professeur d'histoire de la science à l'université du Nouveau-Mexique concluait que
"Malheureusement, les difficultés de Galilée avec l'Église sont devenus par la suite un archétype populaire pour la relation historique entre la science et la religion. Mais c'est tout à fait faux. Pour la plupart des périodes médiévales et de la Renaissance, et même jusqu'au dix-huitième Siècle des Lumières, le partisan principal de la recherche et l'enseignement dans les sciences était l'Église catholique. De fait, un historien de science, Jean Helbron, a récemment publié un livre intitulé The Sun in the Church[2] qui examine comment l'Église, à la suite de l'affaire Galilée, a continué la promotion de la recherche sur héliocentrisme, même au point de convertir des cathédrales entières en caméras obscures géantes afin de mesurer le diamètre apparent du disque solaire à diverses époques de l'année" (2001, p. 45).
L'affaire Galilée demeure toujours un grand sujet d'intérêt public (Sobel, 1999). Un autre exemple est la déclaration officielle de 1992 par le pape Jean-Paul II à l'effet que Galilée avait subi une "injustice" de la part de l'Église et l'Inquisition. Un examen des données historiques démontre que le procès de Galilée "n'était pas un conflit simpliste entre la science et la religion comme on l'imagine habituellement" (Hummel, 1986, p. 116) et que la conception populaire de la situation est un mythe (Lessl, 1999).
On croit souvent que l'acceptation par le plus grand nombre de la perspective héliocentrique a été une des nombreuses victoires de science sur la religion. Cette perception des choses, immortalisée par Andrew White (1955), a été retransmise depuis de manière tout à fait naïve (Harris, 1973). La notion d'une guerre entre la science et la religion dans la recherche de White a été complètement réfutée par un grand nombre de chercheurs (Brooke, 1991). Il est plus exact sur le plan historique d'affirmer que bien que bon nombre de Jésuites et autres membres du clergé se sont opposés à Galilée, les adversaires les plus importants du nouveau système avancé par Copernic étaient des érudits enseignant la science dans les universités et qu'une grande part, sinon la majorité, du soutien de Galilée provenait de l'Église officielle. La distinction entre la communauté scientifique / académique et l'Église était beaucoup moins prononcée à l'époque qu'il ne l'est aujourd'hui. À l'époque de Galilée la majorité des institutions éducatives européennes étaient associées avec un monastère ou autre institution religieuse et l'on exigeait souvent des professeurs dans les écoles catholiques qu'ils suivent l'ensemble de règles pour des prêtres, mêmes jusqu'à prendre des vœux de célibat. Malgré tout, les rôles cléricaux et académiques étaient souvent clairement distinctes bien que pas tout à fait séparés comme ils le sont habituellement aujourd'hui (Livingstone, 1987; Moore, 1981).
Si on examine ce cas à partir d'une perspective moderne. Une perspective scientifique qui est séculière et matérialiste et tenant compte de l'athéisme qui est généralement associé à la science de notre époque, il est facile à repousser avec mépris ce controverse du dix-septième siècle comme une preuve irréfutable de l'antipathie de l'Église catholique face aux résultats de la recherche scientifique lorsqu'elle est en conflit avec un dogme religieux. Seeger conclut que l'affaire Galilée est habituellement citée comme un exemple de la "guerre apparente entre la science et la théologie". À son avis, l'affaire Galilée est au contraire "simplement un exemple de l'affrontement perpétuel entre la liberté de pensée individuelle et les autorités établies par la société... De tels conflits, entre l'individu et la société, ont cours à toutes les époques"(1981, p. 168).
Une histoire brève de la révolution héliocentrique
Les réactions des Européens du dix-septième siècle à la théorie héliocentrique peuvent être comprises seulement en examinant la situation intégrale dans son contexte historique. Au cours de l'histoire, la plupart des civilisations acceptaient la Terre comme un monde existant dans une grande mesure pour leur bénéfice et comme le centre physique de l'univers. Les astres les guidaient la nuit et révélaient de l'information touchant leurs vies, le Soleil les réchauffait et éclairait leur chemin et les nuages de pluie étaient créés pour arroser leurs récoltes.
Jusqu'au seizième siècle, la majorité des civilisations acceptaient une cosmologie géocentrique, c'est-à-dire où le Soleil, les planètes tournaient toutes autour de la Terre. Pour des générations, les gens du peuple prenaient cette perspective pour acquis car il s'accordait avec une perception directe et simpliste de la relation Terre-Soleil. Le géocentrisme était à la fois partie intégrante de leur vision du monde et par ailleurs était entremêlé avec leurs croyances religieuses. Peu de scientifiques depuis Aristote l'avaient attaqué et, depuis Augustin, peu de membres du clergé l'avaient remis en question jusqu'à la venue de Copernic.
Il semblait alors évident, à toute personne ayant la capacité de la vue, que le Soleil se lève et se couche et que la Terre est stationnaire (Bentley, 1966). Les scientifiques et les non-scientifiques du dix-septième siècle étaient tous d'avis que si la Terre se déplaçait autour le Soleil, un vent soufflerait constamment à une intensité et vitesse uniforme (Drapier, 1957). S'il ne déplace pas, comment se fait-il que nous ne ressentons pas son mouvement comme nous faisons lorsque nous montons un cheval qui galope? Ils n'étaient pas conscients que la Terre est recouverte d'une atmosphère qui suit les mouvements de la Terre. Pour édifier leur cosmologie, ils comparaient leur expérience avec les voyages à dos de chevaux à la Terre voyageant dans l'espace. Par ailleurs, si la Terre voyage effectivement autour du Soleil, qu'est-ce qui empêchait les objets à la surface de la Terre de se voir lancés dans l'espace et qu'est-ce qui empêchait la Terre lui-même de tomber vers le Soleil? Puisqu'ils n'avaient aucune compréhension du concept de la gravité ou de la force centrifuge, cette nouvelle idée leur semblait tout à fait ridicule (Walsh, 1911).
Puisqu'il était admis par tous que le Soleil se meut autour la Terre, les critiques de Galilée affirmaient que toute personne niant ce fait évident avait tort. Même aujourd'hui nous disons "le soleil se lève à l'est et se couche à l'ouest. "Le lieu occupé par la Terre, au centre de l'univers psychologique et physique était une croyance prise pour acquis pendant des siècles (Gingerich, 1993). Les scientifiques ne voyaient aucune raison significative pour aborder l'univers d'une autre manière jusqu'à ce que Copernic terminât son ouvrage De Revolutionibus Orbium Coelestium en 1530[3]. Avec le passage du temps, de nouvelles découvertes astronomiques furent modifiées ou interprétées afin de les adapter au système géocentrique établi et ceci par le biais de scénarios complexes et obscurs (Leith, 1973). C'est pour cette raison que plusieurs générations ont passé après la mort de Galilée avant que l'on ait prouvé la véracité de la position héliocentrique (Wallace, 1986).
Bien qu'un physicien du début du seizième siècle fut probablement à l'origine de la théorie moderne de l'héliocentrisme, Nicolas Copernic fut premier à qui l'on attribua son développement scientifique (Leith, 1973). Copernic (1473-1543) était prêtre, un érudit de la loi canonique, et, par la suite, professeur d'astronomie. Sa recherche sur le Soleil, la Lune, et les planètes culmina dans son travail de1530 que nous avons signalé ci-dessus (Nash, 1929). Il est important de noter que Copernic reçu une grande part de son soutien de l'Église et de ses papes, en particulier Cléments VII (Hagen, 1908). Le cardinal Schonberg et un ecclésiastique protestant, Andreas Osiander, ont pour leur part aidé Copernic à publier son grand travail (Koestler, 1959). Ils ont même fait les démarches pour son impression et cet ouvrage fut consacré avec la permission du Pape Paul III (Hoyle, 1973).
À pareille date, l'opposition venait surtout de la communauté académique. Gingerich (1981) signale que le livre de Copernic était beaucoup estimé chez les luthériens et fut étudié considérablement à travers leur réseau d'universités. La crainte de se voir exposer lui-même au ridicule de la part des gens du commun était une raison majeure pourquoi l'œuvre de Copernic ne fut publiée que peu de temps avant sa mort. Une raison majeure motivant leur opposition à la théorie était parce qu'elle proposait une perception radicalement nouvelle de l'univers, une perception en contradiction avec la compréhension commune de la plupart des gens.
La campagne contre Galilée
Lorsque Galilée commença sa lutte pour avancer la position de Copernic, à sa grande surprise il provoqua la colère de bon nombre de professeurs des institutions établies. Sans aucun doute Galilée supposait que Copernic était un scientifique orthodoxe respecté, ayant publié son travail sans avoir subit d'ennuis majeurs de la part de l'Église (Hoyle, 1973; Kesten, 1945). Les ennuis de Galilée ont commencé lorsque ses idées ont attiré le regard favorable de la part de certains scientifiques et membres influents du clergé, provoquant la jalousie chez bon nombre de scientifiques rivaux (Drake, 1957). Une raison majeure pour l'opposition académique aux idées de Galilée fut que toutes les diverses philosophies "naturelles", dont la physique et la chimie, étaient fermement attachées à la philosophie d'Aristote (Drake, 1980). Bon nombre d'érudits de l'époque ne se préoccupèrent guère d'établir des observations, faire des expériences ou de la recherche empirique, démarches importantes utilisées par Galilée pour soutenir pour ses conclusions (Wallace, 1977; Ronan, 1974). Pour des siècles, un grand nombre d'érudits affirmaient que les vérités fondamentales de la nature devaient être trouvées dans des écrits d'Aristote et de ses commentateurs savants (Wallace, 1981). Les arguments scientifiques se réglaient en citant Aristote, un géocentriste dont les théories de l'univers et de la philosophie avaient leur source dans le géocentrisme (Ludwig, 1978). Les arguments logiques et la raison, à leur avis, étaient plus dignes de crédit que l'évidence des sens (Santillana, 1955).
La menace réelle que constituaient les affirmations de Galilée, aux yeux des scientifiques contemporains, tenait moins à sa position sur l'héliocentrisme que son insistance sur l'observation, la recherche, et l'expérimentation afin de déterminer la réalité (Bergman, 1981). C'est pour cette raison que G. A. Magnini, un professeur éminent d'astronomie à Bologne, déclarait ouvertement que les observations de Galilée, qui indiquaient que Jupiter avait des satellites, devaient être erronées (Ronan, 1974). Bien que la révolution scientifique prît forme graduellement et que bon nombre d'idées de Galilée peuvent êtres retracés avant le treizième siècle, Galilée défiait ouvertement, et de manière systématique, le système utilisé à l'époque pour déterminer ce qu'est la vérité. Cette initiative constitua donc la source de la plupart de ses problèmes (Wallace, 1981; Burnam, 1975).
Le conflit célèbre entre Galilée et l'Église commença vers 1611, c'est-à-dire environ 68 années après la publication du livre de Copernic. L'opposition était générée principalement par "...un groupe de professeurs dissidents de la ville de Pise qui... s'était allié avec un certain nombre de courtisans à Florence" (Ronan, 1974, pp. 131-132). Au stade initial du conflit, la plupart de l'opposition venait des milieux académiques. Ils avaient les qualifications pour aborder le sujet, tandis que les gens du commun dont la majorité étaient illettrés, habituellement incapables d'articuler des raisons valables pour leur opposition (Barbour, 1971).À l'Inverse, Galilée avait beaucoup de partisans puissants à la fois à l'intérieure et à l'extérieure de l'Église, un fait qui exaspérait au plus haut point ses adversaires. Moy note que vers 1616 Galilée avait le "soutien de certains théologiens libéraux puissants, particulièrement le Cardinal Roberto Bellarmin et Maffeo Barberini" et par la suite le pape Urbain VIII (2001, p. 44). Une partie du clergé également étaient très opposé à l'héliocentrisme et, souvent à cause des arguments des astronomes, ils essayaient, à l'occasion, d'exploiter leurs positions afin d'influencer d'autres. Aujourd'hui bon nombre de membres du clergé font de même et s'opposent au créationnisme. Leur opposition est souvent lié à l'affirmation de l'autorité scientifique et le pouvoir des darwinistes.
Afin d'assurer la réussite de leurs attaques, les rivaux de Galilée travaillait avec acharnement à bâtir leurs arguments. Bien qu'avec le passage du temps il est devenu apparent que les arguments de la communauté scientifique contre la position de Galilée n'étaient pas aussi convaincants qu'on les avaient d'abord crus, les écrits de Galilée eux-mêmes étaient assez peu décisifs. Moy conclut que le livre de Galilée publié en 1632, qu'il croyait prouver enfin sa thèse du héliocentrisme, n'atteigna pas cet objectif mais plutôt:
"La nouvelle preuve de Galilée n'avait aucun sens. il s'agissait d'un argument sans queue ni tête, affirmant que le mouvement des marées permet de prouver que la Terre tourne en orbite autour du Soleil. Mais l'argument n'arrive pas à atteindre son objectif. Lorsque les critiques devinrent plus acerbes, on se rendait compte que Galilée ne savait pas comment prouver que la Terre se déplace véritablement. Galilée avait donc dépassé la limite, établie seize années auparavant, il avait fait la promotion d'une idée contraire aux Écriture sans fournir une preuve convaincante de sa véracité". (2001, p. 45).
Il ne faut donc pas s'étonner que bon nombre des critiques de Galilée ne restait sur leurs convictions. Par contre, plusieurs dans la l'Église craignaient de nouvelles idées et les honneurs accordées à Galilée rendait ses ennemis furieux:
"Ils étaient tous jaloux du traitement de faveur accordé à Galilée [par l'Église], de son salaire élevé et des faveurs continuelles qui lui étaient accordé personnellement par le Grand Duc. Par ailleurs, les universitaires étaient furieux que ce fanfaron d'anti-aristotélicien était parvenu à une position où il pouvait faire la promotion de ses perspectives iconoclastes". (Ronan, 1974, pp. 131-132).
Santillana conclue qu'au cours de la première moitié du dix-septième siècle:
"un grand nombre d'intellectuels rattachés à l'Église appuyaient la position de Galilée, tandis que l'opposition la plus forte s'inspiraient d'idées séculiers et non religieuses. On peut aussi prouver par ailleurs... que la tragédie de l'affaire Galilée fut le résultat d'un complot auquel les hiérarchies religieuses elles-mêmes furent les victimes tout aussi bien que Galilée, une intrigue machinée par un groupe de personnages disparates et obscures dans une collusion étrange où on a semé des documents faussés dans les dossiers de l'Église et qui a mal renseignait par la suite le Pape, lui présentant alors un compte rendu trompeur des procédures judiciaires (1955, pp. xii-xiii).
Frustrés dans leurs tentatives d'arrêter Galilée avec des arguments scientifiques, ses détracteurs décidèrent qu'il serait beaucoup plus facile de le neutraliser avec des accusations d'hérésie. L'Église fut donc exploitée par la communauté académique afin d'étouffer ce que certains académiciens ressentaient était une menace à la fois à leur méthode pour parvenir à la connaissance et leur autorité. Ronan note que la faction anti-Galilée de Ludovico delle Colombés étaient
Déçus de la réception de l'argument sur corps flottants,[ et] décidé qu'il était temps de porter l'attaque à Galilée dans les cercles de la cour, et à changer de cible, des problèmes dans la physique vers le terrain beaucoup plus dangereux de fidélité religieuse. Les banquets formels de la cour fournissaient des occasions convenables à ce type de démarche et un jour, lorsque Galilée n'était pas présent, la salve d'ouverture fut envoyée par la Douairière pieuse, la grande duchesse Christina, qui soulevait la question de l'orthodoxie religieuse du système de Copernic. Ayant été involontairement influencée par Boscaglia, professeur de philosophie d'université fortement pro-aristotélicien, la Grande Duchesse questionnait le moine Bénédictin, Benedetto Castelli, un élève bien connu de Galilée, le demandant si une Terre en mouvement n'était pas contraire aux Écritures (1974, pp. 144-145).
Dans cette affaire les professeurs de science et les érudits de l'établishment furent dans les faits les plus grands ennemis de la science que la religion. Certains astronomes séculiers refusaient même de regarder par le télescope de Galilée afin de vérifier ses observations tandis que les astronomes Jésuites ne dédaignaient pas de le faire et "vinrent le phénomène de leurs yeux, furent convaincus et se retournèrent pour honorer et festoyer Galilée: Après tout, n'avait-il pas été formé par les Jésuites, un vrai fils de L'Église, dont la renommé rehaussait la réputation de l'ordre?" (Ronan, 1974, p. 127). Non seulement ces Jésuites étaient enchantés avec Galilée, mais durant une visite à Rome il eut une audience avec Le Pape Paul III qui fit une impression si favorable sur le Pape au point que
"Les dignitaires de l'Église rivalisèrent ensuite l'un avec l'autre pour lui faire honneur. En somme, le voyage a été une réussite parfaite, un triomphe pour Galilée et son télescope... Pour sa part, Galilée fut ravi de son accueil; ses observations télescopiques ont été confirmés par l'autorité astronomique la plus haute dans tout le pays; il avait le soutien et l'amitié du Prince Cesi ainsi que. semblait-il, la sympathie... [ du] Cardinal Barberini. L'Église et la société l'appuyait, que demander de plus ?" (Ronan, 1974, p. 131)
Le problème principal de Galilée, ce que Santilana appelait son "erreur fatale", était son
"indiscrétion impétueuse, son insistance à lancer le débat devant les gens communs, en écrivant dans la langue populaire[4], une question qui était loin d'être réglée... tandis que l'approche approprié aurait été d'écrire des ouvrages savants en latin et, par la suite, attendre patiemment l'évaluation des érudits... (Santilana, 1955. p. 18).
Lorsque Galilée fut conduit devant l'Inquisition pour la deuxième fois il s'agissait d'un homme de presque 70 ans, en mauvaise santé et c'est en partie pour cette raison que les ingérences de Église dans son travail de vie étaient dans les faits négligeables. Galilée avait bon nombre d'intérêts de recherche, la plupart d'entre eux il pouvait poursuivre sans difficultés et le procès le forçait seulement à considérer tout résultat soutenant directement le système de Copernic comme théorique et non un preuve empirique (Brodrick, 1964; Drake, 1957, 1967, 1974, 1981, 1983). On a souvent affirmé que Galilée avait été accusé, et trouvé coupable, d'hérésie. Dans les faits, "Galilée n'a jamais été accusé, ni conduit en cour, pour hérésie comme on l'a souvent cru. L'hérésie était une offense beaucoup plus grave et portant une peine beaucoup plus sévère" (Moy, 2001, p. 45). En fait Galilée n'a été accusé et trouvé coupable seulement que d'avoir de négligé de respecter les termes de l'accord il qu'il avait conclu en 1616 qui stipulait qu'il ne pouvait discuter du héliocentrisme qu'à titre hypothétique seulement jusqu'à ce que la preuve définitive puisse être avancée. À l'époque de Galilée, "personne n'avait pu avancer une preuve convaincante que la Terre tournait réellement autour du Soleil à grande vitesse, comme le voulait la proposition de Copernic" (Moy, 2001, p. 44).
Bien que l'aboutissement du deuxième procès nuisait à des recherches portant directement sur l'héliocentrisme, Galilée continuait quand même à faire de découvertes majeures dans beaucoup autres champs d'intérêt. Sa dernière découverte astronomique majeure, faite en 1637, prouvait qui la Lune vacillait ou vibrait au cours de son orbite autour la Terre. La défaite de Galilée était surtout psychologique, bien qu'il est vrai que certains branches de l'Église catholique essayèrent ultérieurement de supprimer son travail sur l'héliocentrisme. Les données historiques appuient l'idée que la suppression des idées de Galilée était appuyé d'une partie importante des milieux académiques.
Il est ironique de constater qu'il est probable que la réaction de l'Église catholique encouragea un grand nombre d'individus d'examiner la perspective héliocentrique qui, dans d'autres circonstances, ne s'y seraient pas intéressés. Et par la suite bon nombre d'entre eux acceptèrent cette théorie. Bien que la révolution héliocentrique avait commencé avec Copernic, la plupart des universités enseignaient toujours le géocentrisme bien des années après la mort de Galilée (Spielberg et Anderson, 1987). Lorsque l'université de Harvard fut fondé en 1636, la faculté restait "fermement engagé vis-à-vis la théorie de Ptolémée." Les données examinés ici sont largement connus des historiens de la science. Un article publié dans un journal ouvertement hostile à la perspective religieuse conclu néanmoins:
Tandis que les historiens ont (naturellement) été incapables d'établir un consensus sur les raisons qui ont motivé le procès de Galilée par l'inquisition, presque tous admettent que ce n'était pas principalement parce que Galilée croyait à l'héliocentrisme de Copernic (Moy, 2001, p. 43 souligné dans l'original)
Le péché majeur de l'Église catholique
Il est probable que le péché majeur de l'église catholique fut de capituler aux pressions de la communauté scientifique, celles provenant de certains Jésuites et d'autres ennemis de Galilée. Ce n'est que par la suite de pressions de la part des institutions séculières et des philosophes aristotéliciens que l'église catholique prit une position ferme contre Galilée (Himmel, 1986). Un facteur important dans la controverse touchant l'héliocentrisme était la question d'harmoniser l'interprétation des descriptions de la nature apparaissant dans les Écritures avec l'autorité d'observations empiriques de phénomènes naturels. Il s'agissait d'une bataille où se mêlait "un rapport de force complexe où jouent la fierté personnel, l'envie et l'ambition professionnelle et les pressions de politique bureaucratique" (Himmel, 1986, p. 116)[5].
Galilée comprenait bien que théologie naturelle et la révélation divine ne pouvaient pas être en conflit. Il raisonnait que Dieu ne pourrait pas affirmer une chose dans sa Parole et autre chose dans "sa révélation naturelle", le monde naturel. S'il y a un décalage, il doit avoir sa source dans notre compréhension ou interprétation du monde naturel ou encore de la révélation divine. Et cela signifie qu'il faut alors faire plus de recherches, d'études, de compréhension, et de patience (McMullin, 1988). Cela signifie aussi que nous ne devrions pas rejeter les Écritures lorsqu'elles sont en conflit avec des interprétations humaines de nos données scientifiques actuelles et limitées. Il arrive régulièrement que des livres scientifiques récents s'avèrent faux ou trompeurs à la lumière de nouvelles recherches.
L'Église catholique n'était sans doute pas innocent et dans les faits était coupable à de nombreuses reprises de répression et de la persécution de dissidents, dont divers Protestants, Juifs, et d'autres qui osaient différer avec elle. La communauté scientifique, il faut le noter aussi, a été, sur le plan historique, coupable de beaucoup de persécution de ses dissidents, hérétiques et mêmes ses fils les plus prometteurs (Brewster, 1841; Nash, 1929). À cet égard, la science est parfois plus coupable que les fanatiques religieux (Walsh, 1911).
Des exemples du même problème aujourd'hui
Le même problème existe encore aujourd'hui, et beaucoup de dirigeants des Églises établies répètent encore le même erreur qu'ils ont fait à l'époque de Galilée, en prenant position avec l'établissement séculier et en soutenant l'évolutionnisme matérialiste (Johnson, 1995; Moore, 1979). Ils ont à nouveau rejeté le concept du Livre de la Nature affirmé par Galilée et ils ont élevé la nature à un statut divin et en ont fait aussi le créateur.
La position de la science orthodoxe est que le cosmos se crée lui-même, et que seules les lois naturelles sont responsables pour, et peuvent expliquer pleinement, l'existence de tout ce qui existe. Bon nombre des adversaires les plus actifs du Créationnisme et même du mouvement Intelligent Design (le concepteur intelligent) aujourd'hui sont des théologiens (Nombres, 1992). Des éditoriaux tel que l'on retrouve dans le magazine humaniste, The Free Inquirer, affirment couramment que les alliés le plus dévots des évolutionnistes se retrouvent chez le clergé. Bon nombre de dénominations modernes peuvent à nouveau dans le tort pour se voir liés à un système de croyances qui est à la fois sans fondement empirique et en déconfiture sur le plan intellectuel. L'histoire pourra condamner une nouvelle fois la religion pour avoir pris la part des scientifiques une fois de plus:
Aujourd'hui bon nombre d'églises et théologiens démontrent un respect démesuré pour les théories des sciences naturelles. Parfois ils suppriment des idées qu'ils affirmeraient dans l'absence de ces théories.... Mais avoir un respect démesuré pour tout ce qui porte le nom scientifique est dangereux. Il en a été ainsi lorsque la science de la Grèce antique est devenu largement disponible en Occident au treizième siècle. L'adoption de cette science motiva l'édification de réponses dogmatiques sur le plan théologique aux grandes questions cosmologiques. Est-ce que les églises et les théologiens modernes adopteront de manière aussi naïve les théories scientifiques modernes concernant les origines en convertissant ces idées en dogmes théologiques aujourd'hui? (Maatman, 1994, p. 181).
L'histoire des universités révèle que la communauté académique, à de nombreuses reprises dans le passé, a été et se trouve encore souvent, intolérant de positions dissidentes (Bergman, 1993). Une fois qu' ils sont convaincus de la justice d'une cause, les érudits sont parfois sont plus intolérants à l'égard de l'opposition que ne peuvent l'être leurs confères moins éduqués. Ce n'est pas un hasard que Hitler s'est élevé et que l'Holocauste est survenu dans un pays qui avait un niveau d'éducation les plus élevé et un plus grand pourcentage de détenteurs de doctorats que tout autre nation au monde. Avec très peu des exceptions, les milieux académiques ont soutenu la tyrannie d'Hitler et ses politiques (Morse, 1968).
La bienveillance, la compassion, et l'amour pour son prochain ne sont pas exigés lors de l'obtention d'un doctorat et dans la vie on constate que les individus nettement plus intelligents que la moyenne sont souvent dénués de ces qualités. Peu d'universités encouragent le développement de ces traits de caractère et il est vraisemblable que bon nombre d'entre-elles les suppriment. Les études avancées exposent souvent l'individu à d'autres cultures et peuples et peut accroître la tolérance sur ce plan, mais il n'accroît pas toujours la tolérance pour une diversité d'idées. Trop souvent les études avancées endoctrinent les étudiants dans une certaine vision du monde et c'est pour cette raison que les gradués d'université ont des conceptions remarquablement uniformes sur une grande variété de questions sociales, que ce soit l'avortement, la bestialité[6], le contrôle des armes à feu ou la religion (Robertson, 1981). À notre époque, qui voue pratiquement un culte à l'entreprise scientifique, il est assez possible qu'une perspective plus exacte de la réalité puisse être dénigré simplement parce qu'elle cadre mal avec une certaine "attitude scientifique". Et la perspective la plus souvent en conflit est celle de la religion:
"Dans les institutions de recherche universitaires, "les individus aux convictions religieuses fortes gardent leurs bouches fermées... Les individus sans religion font de la discrimination. Il est fort utile d'être sans religion dans les échelons supérieurs." Stark suggère qu'il est possible que plus de membres de la NAS[7] le sont religieux que ne sont disposés à l'admettre." (Larson et Witham, 1999, p. 91).
La censure des professeurs et des idées existe depuis fort longtemps et peut être observé encore de nos jours. L'étude minutieuse de Gruber conclut touchant le problème de la suppression des perspectives minoritaires en science, ou encore les idées qui sont perçus comme menaçants à l'ordre social existant, que dans:
pratiquement chaque branche de la connaissance, des méthodes répressives ont été employées: des conférences ont été interdites, la publication entravée, des agrégations refusées, le ridicule et les invectives féroces lancés dans la presse. Les érudits et scientifiques apprennent la leçon et réagissent aux pressions qu'on leur fait subir. Certains individus, avec des idées impopulaires, abjurent parfois leurs positions, publient de manière anonyme, présentent leurs idées sous des formes affaiblies ou retardent la publication pour de nombreux années (1981, pp. 203).
Ces pratiques existent toujours. Max Planck, après avoir discuté de ses travaux révolutionnaires qui affirmaient que l'énergie, tout comme la matière, existe sous forme d'unités ou de quanta, note: "L'acceptation d'une théorie scientifique n'est pas liée à la force des arguments qui l'appui. Son acceptation généralisée devra attendre la mort de la vieille génération de scientifiques"[8]. Avant que soit publié un article dans un publication scientifique, il doit être approuvé par un comité de lecteurs. L'exigence de sélectionner un travail de très haut niveau est tout à fait valable, mais trop souvent ce processus contribue aussi à l'exclusion de théories inorthodoxes ou nouvelles, ce qui brouille la distinction entre le maintien de normes de qualité scientifique et la censure. Le rejet, par un lecteur ou éditeur, d'un article scientifique motivé par le fait qu'il diffère avec son opinion personnelle est chose commune et parfois de nouveaux journaux sont fondés à cause de tels incidents. Le professeur Bateson, lorsqu'il servait sur un comité de lecture, rejeta un essai soumis par Karl Pearson et ses collègues. Ces derniers répliquèrent en fondant un nouveau journal qui fut appelé Biometria qui devient un moyen d'expression pour leurs travaux.
Malheureusement, bon nombre d'idées scientifiques sont à première vue perçues comme marginales ou considérées comme de la pseudoscience. Il s'agit d'une stratégie très efficace pour s'assurer que certaines idées ne seront pas examinées avec attention dans les cercles scientifiques (voir même gagner la faveur). Pour ce faire, il suffit que leurs détracteurs qualifient ces théories de "pseudo-scientifques" avant qu'ils soient examinées attentivement. Cela assure souvent qu'ils ne soient examinés de manière objective. Pomeranz a découvert que l'acuponcture, administré par un chercheur ami à des animaux anesthésiés, avait comme effet de neutraliser les neurones pour une période d'environ vingt minutes. Étant donné les résultats de cette recherche, Pomeranz s'est alors intéressé à l'acuponcture et à la douleur. Malheureusement, Pomeranz s'est rendu compte qu'il était difficile à intéresser d'autres dans sa recherche au point qu'il
a vu rejeter ses demandes de subventions pour des recherches sur "l'acuponcture," seulement pour les voir acceptées l'année suivante sur le sujet de la "stimulation électrique périphérique" – ce qui est, tout compte fait, la même chose, puisque toute acuponcture implique l'emploi de charges électriques. Il a dû combattre le scepticisme de ses pairs en utilisant 10 groupes de contrôle dans une expérience où un seul serait plus habituel. Quoique ses recherches plus conventionnelles aient parus dans Science, la plus prestigieuse des journaux scientifiques américaines, il n'a toujours pas pu publier un seul article là sur l'acuponcture et ses effets. "En fait, ils n'ont jamais accepté un article, même révisé de fond en comble par un comité de lecteurs, qui n'attaquait pas l'acuponcture. "(Durden-Smith, 1981, p. 91).
Même des scientifiques hautement qualifiés éprouvent de la difficulté à publier leurs essais si leurs idées sont trop controversées. Un des astronomes modernes plus renommés, le défunt Fred Hoyle, a vécu, pour nombre d'années, "presque en exile de la communauté scientifique mondiale" (Discover, mai 1981, p. 69). Le fondateur d'un institut de recherche majeur à l'université de Cambridge en 1967, il était largement considéré comme l'astronome le plus créatif, le plus publié (et le plus controversé) de ce siècle.
Après avoir étudié et réfléchi à la question de l'origine de la vie, Hoyle conclu que les conditions sur Terre n'ont jamais été telles que vie aurait pu apparaître de manière complètement naturelle. Ses problèmes professionnelles ont leur source non pas dans ses nouvelles théories, dont il admettait les défauts, mais dans le fait de questionner certaines théories scientifiques établies qui sont devenues intouchables tels que la génération spontanée de la première forme de vie par exemple. Hoyle conclut que "le financement massif de la science par les gouvernements est le source d'une dégénérescence de science où règne le conformisme. L' évolution naturelle du système est de tuer la créativité" (cité dans Overbye, 1981, p. 72).
Sa recherche le conduisit à postuler que si vie est apparu de manière complètement naturelle il doit avoir "apparu ailleurs dans l'univers et a migré jusqu'à la Terre par le biais de comètes "ou d'autres moyens similaires (Overbye, p. 69). Par ailleurs, Hoyle s'est attiré des ennuis pour avoir remis en question l'hypothèse du Big Bang, la théorie qui affirme que la matière, l'énergie, l'espace, le temps et les lois de physique se sont crées eux-mêmes tout "comme une fille de fête surgissant d'un gâteau[9]." Hoyle concluait: "Il me semblait absurde de croire que toute la matière se soit créé ainsi comme par magie" (Overbye, p. 70).
Bien qu'il était reconnu comme un penseur très influent en astronomie et fut adoubé par Elizabeth II, reine d'Angleterre en 1972 pour ses contributions, ses conflits avec ses collègues sur ses conclusions devinrent si grands qu'il fut forcé de quitter Cambridge en 1971 (Maddox, 2001, p.270). Malgré cet état des choses, un astronome bien connu admettait qu'il croyait que "Hoyle n'a jamais été vaincu "(Overbye, 1981 p. 72). Le rédacteur à long terme de la revue scientifique Nature, John Maddox affirmait que
L'an dernier paru le livre A Different Approach to Cosmology, par Hoyle, Geoffrey Burbidge et Narlikar. Publié par les Presses universitaires de Cambridge, il s'agit d'un ouvrage érudit plutôt qu'un essai polémique, un guide bien documenté touchant les évidences astronomiques contre le Big Bang (un terme, qu'il faut mentionner, était à l'origine une blague, et qui fut inventé par Hoyle lui-même dans une d'une allocution radiodiffusée en 1952). Ma conviction personnelle est que le scepticisme de Hoyle était bien-fondé. Mais il est trop tôt pour affirmer de quelle manière le Big Bang sera remplacé par une autre théorie cosmologique. Voilà l'hétérodoxie. Peu de temps après la parution de A Different Approach to Cosmology, j'ai demandé à un homme, autrefois collègue de Hoyle, s'il l'avait lu. "Pas de temps à perdre avec de telles choses" fut la réponse. Il faut espérer que la politesse sera maintenant de mise parmi les ennemis de Hoyle maintenant qu'il est décédé (2001, p. 270).
Maddox ajoute que Hoyle et trois collègues publièrent en 1957 dans Reviews of Modern Physics un "essai classique connus maintenant avec affection sous l'acronyme B2FH. Fowler gagna un prix Nobel pour son travail. Hoyle, il faut l'avouer avec honte, en récolta rien" (2001, p. 270).
Francis Crick, lui aussi un lauréat du prix Nobel et un des scientifiques vivants les plus célèbres, aussi a affirmé l'hérésie. Tout comme Hoyle, Crick est d'avis que les conditions sur Terre n'ont jamais été propices pour l'auto-formation de la vie et ainsi a avancé aussi une théorie de la panspermie (Crick, 1981). Niles Eldredge, qui lui-même a été critiqué pour avoir remis en question l'évolution lente et graduelle de Darwin et propose plutôt une variante de la théorie de l'équilibre ponctuée, affirmait que
Le livre de Crick ne me semble un désastre. Bien sûr, des livres mal écrits par des scientifiques éminents sont chose courante, et... Crick a tous les droits d'affirmer et de publier tout ce qu'il veut, aussi étrange soient ses idées. Mais en science, les idées pour lesquelles il y a peu des manières de tester, pour lesquelles il y a virtuellement aucune accumulation de données corroborants, et qui s'adressent à des phénomènes pour lesquels il y a des explications plus simples, n'exigent pas habituellement des essais aussi longs qu'un livre (1981, p. 94).
Crick a-t-il rencontré, lui aussi, des difficultés d'obtenir des fonds de recherche et publier ses travaux à la suite de ce livre? Certaines personnes sont d'avis que ce livre, dans la perspective la plus généreuse, a terni sa réputation. Lorsqu'on éprouve des difficultés à publier dans des revues scientifiques, l'on peut se tourner vers le marché grand publique, bien que même les auteurs les plus populaires tels que Velikovsky ont éprouvé des difficultés (Bloch, 1975). La thèse principale de Velikovsky est que les événements majeurs dans l'histoire de Terre et des autres planètes du système solaire ont été dominées par le catastrophisme[10] plutôt que l'uniformitarianisme[11] (Goldsmith, 1997). Il proposait des catastrophes en rapport avec des événements tirés de l'histoire ancienne, dont certains mentionnés dans la Bible. Gardner note que la première réaction de beaucoup de scientifiques aux travaux de Velikovsky, conduit par Harlow Shapley de l'université de Harvard, "était la rage," qui fut suivi d'un
déluge de lettres à l'éditeur, rédigés par des scientifiques outragés qui menaçaient de boycotter les manuels scolaires de la firme ayant édité un tel livre, ce qui abouti au licenciement du rédacteur associé qui avait amené le manuscrit à l'attention de l'entreprise. Les droits de publication furent remis à Doubleday. ...que ne vendait de pas manuels... (Gardner, 1957, pp. 28-29).
Block nota qu'après la publication Worlds in Collision en 1950, "un cas classique de démagogie académique moderne" suivit:
Les scientifiques et érudits qui soutenaient la thèse de Velikovsky - et même ceux qui défendaient simplement son droit de parole – furent étouffés par les huées. Certains, comme l'astronome Gordon Atwater et le rédacteur de Macmillan, James Putnam, furent congédiés de manière sommaire. Les compte rendus favorables du livre furent éliminés avant leur publication et furent remplacée par des attaques féroces sur l'irresponsabilité' dans l'industrie des publications scientifiques. Trop souvent, ces attaques furent rédigés par des scientifiques qui admettaient qu'ils n'avaient pas lu Worlds in Collision, tandis que ceux qui avaient lu le livre faussaient de manière grossière la position de l'auteur et ignoraient ou déformaient ses preuves. Macmillan, l'éditeur du livre, subit des pressions telles de la part de la communauté académique qu'il fut forcé de transférer les droits de publication à Doubleday, bien qu'à cette époque le livre avait paru 20 semaines sur la liste des meilleures vendeurs du New York Times (1982, p. 929).
En 1950, à la réunion de l'American Association for the Advancement of Science, on établie un "comité pour la censure des théories" afin de prévenir la publication de ce qu'on jugeait "les mauvais livres de science" telle que ceux qui soutiennent ouvertement le créationnisme ou la vision du monde judéo-chrétienne. Il faut noter que Galilée, pour sa part, a été largement justifié par la science, tandis qu'on ne peut toujours se prononcer sur nombre d'idées de Velikovsky. Ce point est capital: il est facile à condamner ou faire la censure d'idées qui semblent fausses, mais bien peu de condamnent les idées bien reçues. Ainsi, ce sont justement les érudits dont les idées semblent erronées qui ont besoin de protection.
Bien que les thèses de Velikovsky demeurent encore très controversées, certains affirment que certaines de ses prédictions se sont avérées exactes et que ses idées ne sont pas plus fantaisistes que d'autres proposées aujourd'hui par des catastrophistes mieux en vu tel que la théorie de l'extinction des dinosaures proposée par Luis et Walter Alvarez (voir Alvarez, 1997). Velikovsky s'est engagé dans un débat par écrit avec Albert Einstein jusqu'au moment du décès de ce dernier en 1955, et bien qu'Einstein "acceptait les évidences de catastrophes récentes proposées par Velikovsky," il était catégorique que certaines autres de ses idées étaient fausses jusqu'à
quelques jours avant sa mort, Einstein apprit que des ondes radio avaient été détectées en provenance de Jupiter, il offrit alors d'exercer son influence afin d'organiser d'autres expériences de la part de Velikovsky. Albert Einstein mourut avec une copie de Worlds in Collision, ouverte sur son bureau (Bloch, 1982, p. 931).
Dans le contexte actuel, la raison majeure pour le licenciement de professeurs d'université n'est pas l'incompétence, mais plutôt des conflits entre le professeur renvoyé et ses collègues, conflits basés sur des différends touchant des croyances et opinions touchant des questions académiques ou politiques/culturelles (Bergman 1980; 1993).
Hoyle n'est pas le seul astronome moderne qui a subit un destin qui est,
à bien des égards, pire que celui de Galilée. Linus Pauling,
qui a la distinction rare d'avoir gagné deux prix Nobel, lui aussi
a osé s'opposer à la communauté scientifique. Éprouvant
des difficultés pour obtenir du financement pour ses recherches, il
fut forcé établir sa propre fondation et ainsi soutenir sa recherche
par le biais de contributions publiques (Gardner, 1991). Horgan conclut que
la "science aujourd'hui est le prisonnier de paradigmes... et si vous
tentez de publier un essai dans un journal "qui contredit les paradigmes
dominants ils est fort probable que "les rédacteurs vont le refuser"
(1995, p. 47).
La signification de l'affaire Galilée pour la science
La religion n'a donc aucun monopole sur l'intolérance. L'intolérance est un attribut d'êtres humains imparfaits et un trait que tous doivent travailler avec assiduité à surmonter. Dans le contexte actuel, celui qui ose critiquer le darwinisme peut se voir attaquer et même subir des menaces de mort, comme ce fut le cas du collègue de Fred Hoyle, Chandra Wickramasinghe (menaces qui, selon le no de mars 1982 de la revue Discover, la police prit "très au sérieux.") Isaac Asimov conclut que si
l'hérétique est lui-même un scientifique et s'il dépend, sur le plan économique, d'activités scientifiques institutionnelles ou sur le plan de sa réputation, on peut lui rendre la vie dure. Il peut se voir privé de subventions gouvernementaux, de prestige – de l'avancement professionelles,[ et] l'accès aux journaux savants (1977, p. 7).
Aujourd'hui, plus que jamais, nous devons réaliser que les idées en science empirique devraient être rejetés uniquement par le biais de preuves empiriques qui proviennent d'expériences qui peuvent être répétées (Redondi, 1987; Langford, 1965). Puisque la question des origines est essentiellement historique et ne peut être basée directement sur la science empirique ou la science en laboratoire, une abondance de spéculations en est le résultat. Il est triste de constater qu'en science il n'y a pas beaucoup de tolérance à ce titre au vingt-unième siècle.
Les licenciements et autres problèmes dans les milieux académiques liés aux croyances religieuses sont maintenant chose commune dans la littérature, et imposent la question, "Est-ce que choses ont tant changées depuis Galilée?" La réponse est sans doute, assez peu. Owen Gingerich, de Harvard, concluait que "...la censure scientifique existe toujours dans le monde actuel, et il semble être bien plus efficace et plus sournois qu'au dix-septième siècle" à l'époque de Galilée (1981, p. 60). Sir Fred Hoyle, concluait dans une introduction à un de ses livres:
La croyance populaire veut que la Révolution de Copernic et l'inquisition de Galilée sont choses du passé. On nous affirme que les sociétés humaines ont progressés au-delà du stade où de tels scandales pourraient se produire à nouveau. Dans ce livre nous allons démontrer que la Révolution de Copernic est loin d'être terminée et que la société n'a pas fait de progrès significatif depuis le seizième siècle. À vrai dire, la situation s'est peut-être empirée, car les réussites de la Révolution Industrielle ont conféré à l'espèce humaine un degré d'arrogance inconnu auparavant (1993, p. 1).
Le fait qu'on a démontré l'erreur d'un grand nombre d'hérétique scientifiques et qu'ils ont fait face à l'oubli ne justifie pas la persécution qui est souvent infligé aux innovateurs en science. Asimov avertit qu'en science, les endoheretics, c'est-à-dire les gens de l'intérieur ou les scientifiques professionnels dissidents, ont "parfois raison et puisque des découvertes scientifiques surprenantes sont initialement considérés comme des hérésies, certains des plus grands noms en science ont été des endoheretics "(1977, p. 12). Et c'est toujours le cas, même aujourd'hui. Dans le controverse création - évolution, les darwinistes ont travaillé de manière énergique afin de gagner le soutien à la fois du clergé et du grand public. Bien que bon nombre de clercs aussi se sont opposés aux prises de position de Galilée, leurs critiques n'avaient rien à voir avec la religion (Schirrmacher, 2000; Gerard, 1908). Eux aussi étaient soumis au zeitgeist de l'époque tout comme le sont aujourd'hui bon nombre de clercs dans le contexte du controverse darwiniste et ainsi ils acceptent sans critique les affirmations de l'establishment académique.
Remerciements:
Je veux remercier Bert Thompson, PhD.; Clifford Lillo, M.A.; Ernie Johansson, PhD., et John Woodmorappe, MA. ainsi que les deux réviseurs anonymes pour leurs commentaires sur une version préliminaire de cet article. Les conclusions avancées dans cet article sont ceux de l'auteur seul et les réviseurs ne les partagent pas nécessairement.
Jerry Bergman est l'auteur de The Criterion (Richfield, MN: Onesimus Publishing, 1984) et co-auteur de Vestigial Organs' are Fully Functional.
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[1] - Publié avec permission. Jerry Bergman est l'auteur du livre Slaughter of the Dissidents qui examine la persécution professionnelle que subissent ceux qui osent critiquer la théorie de l'évolution en milieu éducationnel. Ce texte a été publié d'abord sous le titre "The Galileo Myth and the Facts of History " dans la revue Creation Research Society Quarterly. pp. 226-235 - March 2003. Traduction: Paul Gosselin.
[2] - NdT: Le Soleil dans l'église.
[3] - NdT: Mais qui ne sera publié que par un imprimeur luthérien de Nuremberg peu de temps avant sa mort, le 24 mai 1543.
[4] - NdT: Et non en latin.
[5] - Un examinateur de ce texte nota que je devrais ajouter que Galilée essayait de défendre l'héliocentrisme auprès de théologiens catholiques en affirmant que les érudits de la Bible devrait prendre en considération les faits bien établis dans le monde de la science tandis qu'ils interprètent les Écritures: "L'église catholique d'alors n'appréciait assez peu le concept, maintenant bien compris, du langage phénoménologiques dans les Écritures. Les Écritures décrivent des événements comme ils paraissent à un observateur sur la Terre. Prendre l'Écriture pour une description précise et littérale des processus réels (comme théories scientifiques) interprète mal l'Écriture et non comme l'aurait compris ses lecteurs originaux. En général, ce n'était pas compris par l'Église à l'époque de Galilée et est encore un concept rejeté même aujourd'hui par les géocentristes. Les péchés de l'église catholique incluaient les fait d'avoir accordé trop de confiance à l'autorité de la philosophie d'Aristote et n'avait pas une approche adéquate pour l'interprétation des Écritures. Cela les rendit incapable d'accepter l'importance des nouvelles découvertes. Bien qu'ils ont capitulé devant les pressions de la communauté scientifique, j'estime qu'il s'agit plutôt d'un symptôme du problème que sa source."
[6] - NdT: Ou, si on veut employer le terme scientifique, Zoophilie
[7] - NdT: Pour les américains, il s'agit de l'équivalent de l'Académie Française.
[8] - Cité dans Durden-Smith, 1981, p. 91
[9] - NdT: Fait référence aux fêtes d'hommes en milieux anglophone où une fille en tenue légère s'élance d'un très grand gâteau.
[10] - NdT: Ou des événements catastrophiques d'envergure.
[11] - NdT: C'est-à-dire des processus lents et graduels.