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Samizdat

La 2ème Guerre mondiale :
une guerre "juste" et "sainte" ?[1].





Rodrigue Allard

I - Les causes de la première guerre mondiale


INTRO
La 2e Guerre remue beaucoup d'émotions vives. En traitant de la 2ème Guerre, nous abordons donc un sujet qui demeure toujours très sensible dans la psyché collective. Cette dernière a en effet démonisé le personnage d'Adolf Hitler.

Samedi passé par exemple, je pus encore une fois le constater en regardant les petits comics de la télévision : Les Alliés y étaient représentés sous la forme de deux Superhéros drôlement sympa: "Captain Roosevelt", mari de "Miss Liberty", et ses associés : l'homme au chapeau melon et le Cro-magnon russe. Ils faisaient face à Adolf Lucifer et ses sbires démoniaques qui voulaient englober le Monde dans son Empire Satanique.

Les Historiens ne peuvent se permettre d'être aussi crus dans leur manière de parler évidemment, mais même parmi lesdits Historiens, nombreux sont ceux qui hélas, abordent cette Guerre en référant aux Alliés comme étant "Nous", et la Guerre continue à être abordée à priori comme une "juste cause", celle de la Civilisation contre la Barbarie, comme le faisaient jadis les intellectuels romains, vis à vis les ennemis de l'Empire romain. Cela est d'autant plus frappant, si on compare l'attitude de cette profession historienne et de l'Intelligentsia en général, vis à vis d'autres Super Vilains de l'histoire comme Néron[2], Caligula[3], Attila[4], Gengis Khan[5], etc.

Avec de tels personnages, il semble de bon ton de flétrir les "préjugés" des historiens du passé qui vilipendèrent ces derniers.

Cela, c'est sans parler de personnages qui n'ont guère été présentés par les Historiens comme des Super-vilains, tels Alexandre "le Grand", Jules César, Abu Bakr[6], Douglas MacArthur[7] et Napoléon[8]; tous des personnages dont la mégalomanie, la violence et la voracité territoriale, furent comparables à celle d'Hitler. Il ne semble par contre, guère (et même pas du tout) être question dans le cas d'Hitler, de lui enlever une partie (pas la totalité) du fardeau de sa culpabilité[9], pour la mettre sur les épaules des Alliés et de la société mondiale en général.

C'est ce que je me propose de faire dans le présent texte, par amour pour l'histoire et pour les leçons que nous avons besoin d'en tirer.

Cela tient au fait que pour une grande part, les frontières du Monde dans lequel nous vivons, ont généralement leur origine dans la 2e Guerre. Par exemple, suite à l'effondrement du système soviétique, de nombreuses républiques fédérales d'Europe de l'Est, ont vu une ou plusieurs de leurs provinces constituantes devenir indépendantes, mais sauf très rares exceptions, ces provinces devenues indépendantes ont gardé leurs frontières héritées de la 2e Guerre. Il convient donc aux gouvernements et politiciens bénéficiaires de l'actuel découpage des frontières, de “ bombarder ” sans cesse le monde entier, avec l'idée selon laquelle la Guerre qui a suscité ces frontières, était une Guerre “ juste ”, “ sainte ” et “ nécessaire ”.

La raison principale pour laquelle nos sociétés devraient aussi prendre connaissance des causes de la 1e Guerre (Cf. la recherche complète dont est extraite ce texte), tient au fait que les causes de cette dernière sont aussi celles de la 2e et parce que la 1e Guerre est en soi une des principales causes de la 2e.

De tous temps, les êtres humains se sont fait la guerre.

Pourquoi ?

Fondamentalement, par soif de richesses et par orgueil.

a) La soif de richesses
Pour ce qui s'agit de cette première motivation, elle est particulièrement visible, dans le cas des dirigeants politiques. Ces derniers ont toujours eu des intérêts financiers très évidents, à ce que la nation, royaume ou tribu qu'il dirigent obtiennent la prééminence sur d'autres.

Il est manifeste par exemple que la présence des armées de sa nation dans une autre nation renforce la position des entreprises de la première nation sur le marché de la seconde.

Ainsi, après la Guerre de Sécession, les entreprises du Sud vaincu, ont été supplantées par celles qui accompagnaient celles du Nord, et pour de nombreuses décennies, le Nord est devenu la région riche des États-Unis, pendant que le Sud est devenu la région déshéritée qui voit des millions de ses habitants la quitter pour le Nord. Dans le cas des masses bien sûr, cet enrichissement s'est généralement rarement accompli, mais l'espoir d'être parmi la minorité qui grâce aux bouleversements provoqués par la guerre, pourra grimper quatre à quatre les barreaux de l'échelle sociale. Cette espérance, cette pensée magique, a toujours été un puissant aiguillon poussant les masses à appuyer les guerres depuis le début de l'histoire de l'humanité.

b) L'orgueil
Cette attitude psychologique que le Christianisme appelle un vice, consiste à chercher à être au-dessus des autres ou d'une partie des autres, ou à craindre de ne pas être ou ne plus être au-dessus des autres ou d'une partie des autres.

Pour les dirigeants encore une fois, cette motivation est des plus évidentes, mais on peut aussi la constater chez les masses : dès le moment où les dirigeants, parviennent à instiller dans la psychologie des masses l'appartenance à un royaume, une nation, une tribu ou quelque autre entité, les masses font de cette dite entité le moyen par lequel il assouviront leur orgueil.[10]

Voici quelles sont les causes de la 2e Guerre mondiale que ce travail identifie:

1ere cause : la 1ere guerre mondiale (ou quand la vengeance attire la vengeance qui attire la vengeance) :

2e cause : l'impérialisme britannique et américain, et la voracité territoriale polonaise (ou présentation de trois autres protagonistes de la 1ère guerre qui la continuent en 1939 : Churchill, Roosevelt et Beck)

3e cause : complaisances et complicités des alliés pour le fascisme après 1918.

4e cause : Le capitalisme et l'anticommunisme, aux origines du fascisme et du nazisme

5e cause : Le darwinisme et la déchristianisation aux origines du fascisme et du nazisme

6e cause : L'institution militaire à l'origine du fascisme et du nazisme



1ere CAUSE : La 1ere guerre mondiale ou quand la vengeance attire la vengeance qui attire la vengeance


A) Une Allemange écrasée

La 2e Guerre mondiale n'est que la continuation de la 1e Guerre mondiale après une pause d'une vingtaine d'années.

Quand les gouvernements alliés s'étaient lancés dans la 1ère Guerre, ils juraient à leurs peuples que c'était “la Guerre mettant fin à toutes les Guerres ”. On y présentait le vil Allemand, le “ sale Boche ” comme étant l'Obstacle unique, à l'avènement de la “paix Universelle et Éternelle ”. C'est donc avec un esprit de Guerre Sainte, aveuglé par cette illusion, que les peuples des pays alliés se sont élancés, résolus à châtier le “coupable ”, ce qui fut fait avec férocité : à la fin de la 1ere Guerre, une dizaine de millions d'Occidentaux étaient morts, et cela, sans compter les victimes de la Grippe espagnole. À la fin de la 1ère Guerre, l'Allemagne était supposée ne nourrir aucune rancœur vis à vis les pays alliés qui non contents de lui avoir fait la guerre totale contre sa population civile, exigeait d'elle qu'elle se déclare coupable et se saigne aux quatre veines, pour rembourser ce que cela avait coûté pour la mettre à feu et à sang.

Pourtant, les nations alliées trouvaient normal que la France, elle, ait entretenu quarante-cinq ans de rancœur vis à vis l'Allemagne, après sa défaite de 1871 ; cela, jusqu'à ce que cette rancœur ait culminé jusqu'à l'éclatement de la 1ère Guerre. Bien évidemment que cette même rancœur a couvé au sein de la nation allemande jusqu'à l'élection d'Hitler qui leur a juré de leur rendre les territoires et l'honneur perdus.

B) Hitler : un protagoniste de la 1ère guerre qui continue cette dernière en 1939 comme si elle n'avait jamais prit fin

Adolf HitlerUn autre élément frappant de la 2e Guerre Mondiale est le fait que nombres de protagonistes de la 1ere, le sont aussi pendant la 2e, quitte à intervertir certaines alliances. Adolf Hitler, par exemple, est déjà pendant la 1ere Guerre, un officier brillant et extrêmement zélé. Au départ de ladite 1ere Guerre un simple soldat, sa hardiesse, sa constance à retourner au combat et ses états de service, lui vaudront une prestigieuse médaille. Si nous acceptons (et je dis bien, si) l'idée que cela est moralement correct de faire la guerre, nous ne pouvons que reconnaître qu'Hitler avait raison de rejeter l'Armistice imposé à son pays : aucun soldat n'est entraîné à se rendre ; un soldat est, par définition, entraîné à faire la guerre sans jamais se relâcher, jusqu'à la victoire finale. Hitler ne fait rien d'autre que cela, de son entrée dans l'armée, à l'aube de la 1ere Guerre mondiale, jusqu'à ce qu'il se fasse hara-kiri dans son Bunker, en 1945.

Dans le cas de l'Armistice de 1918, il est particulièrement frappant que l'on refuse en Allemagne de participer aux négociations sur son propre sort. Aucune nation un tant soit peu fière, ne peut accepter bien longtemps d'être humiliée, en la personne de ses représentants qui viennent pourtant de renverser le Kaiser. L'Allemagne de plus, est forcée par son ennemi, de dire qu'elle est coupable d'une guerre dont son ennemi est autant coupable qu'elle, de cette Guerre qui n'a servi, du côté allié qu'à imposer la continuité de l'Hégémonie britannique sur le Monde entier.

De plus, l'acharnement avec lequel Clemenceau et ses collègues, ont exigé que "les Boches" payent, alors qu'ils étaient déjà épuisés par la Guerre, puisque c'est cet épuisement même, qui les a amenés à se rendre. L'Allemagne, à laquelle on refuse la possibilité de se rebâtir, par l'imposition de Réparations de Guerre, qu'elle peut d'autant moins payer, qu'elle a pendant la Guerre, souscrit comme ses ennemis, à des emprunts qu'elle et eux doivent payer aux banques privées (américaines surtout), ces dernières, avec les entreprises du complexe militaro-industriel des pays alliés (surtout les Américains), sont les seuls bénéficiaires de la 1e Guerre. L'endettement des belligérants et leur incapacité de payer leur créancier privés (surtout américains) rapaces, finira par faire s'écrouler en 1929, le système financier du monde entier...sauf celui d'une Russie mise en ruine par les deux guerres que le reste de l'Europe vient de lui faire subir, mais dont le système socialiste la met à l'abris des forces irrationnelles du Marché. L'Allemagne qui tentait avant '29, sans vraiment y parvenir, de reconstruire son économie, est mise littéralement K.O. Le Peuple allemand, à bout, ne peut qu'être attiré par les discours des Marxistes et de la Droite revancharde d'Hindenburg et Hitler.

2e cause : l'impérialisme britannique et américain, et la voracité territoriale polonaise ou trois autres protagonistes de la 1ère guerre qui la continuent en 1939 : Churchill, Roosevelt et Beck

Winston Churchill est déjà Premier Lord de l'Amirauté, i.e. Ministre de la Marine, pendant la 1e Guerre, et même auparavant en 1899, il est officier dans la Guerre contre les Boers, un peuple de race blanche, installé en Afrique du Sud, depuis le 17e siècle et appuyé par les Allemands face à la Grande Bretagne qui, elle, convoitait les diamants des Boers.

Winston ChurchillAinsi donc, quand Churchill redevient Premier Lord de l'Amirauté en 1939, il a déjà dans son c.v., 40 ans d'Impérialisme et d'hostilité, de rivalité vis à vis l'Allemagne. Les Marins britanniques l'accueillent à nouveau à son poste après 22 ans d'absence en se télégraphiant les uns aux autres, cette phrase de bienvenue : "Winston is Back !", comme s'il n'avait été que quelques mois absent.

En même temps dans les années '30, Churchill est, avec le Parti nazi britannique, le plus indéfectible partisan du Roi (puis Duc de Windsor) Édouard VIII, lui-même un partisan indéfectible et déclaré d'Hitler, même pendant toute la 2e Guerre.

De même, tant qu'il a la possibilité d'exercer une quelconque influence politique, Churchill oppose une totale obstruction aux droits des peuples de race non-aryenne à disposer d'eux-mêmes : Les peuples coloniaux de race aryenne nordique (Irlandais, Canadiens, Boers et Australiens) sont les seules à recevoir l'autodétermination octroyée par le statut de Westminster en 1931 ; les habitants juifs, arabes, noirs, indiens de l'Inde, amérindiens et chinois, des Colonies non aryennes, n'y ont pas droit. Même ce statut d'autonomie n'est accordé, qu'au moment où le Parti Conservateur (dont fait partie Churchill) est obligé de partager le pouvoir avec les Travaillistes. C'est seulement à partir du moment où Churchill et ses Conservateurs seront (enfin!) envoyés dans l'opposition et que les Travaillistes gouverneront seuls, que les races non-aryennes commenceront à recevoir l'autonomie et/ou l'indépendance.

De même voit-on les Alliés (États-Unis, Canada, Grande Bretagne) interdire l'immigration des Juifs sur leur territoire, jusqu'au milieu des années '40. Je me rappelle aussi avoir lu dans un Précis d'histoire de l'Afrique, que pour les Indigènes des Colonies, Churchill, les Gouvernements français et Hitler, c'était du pareil au même.

On rapporte même, dans le film La Peau, inspiré du roman autobiographique du Curzio Malaparte, mentionner que Churchill aurait déclaré : "Si j'avais été Italien, je me serais fait fasciste. Bref, ce n'est pas du tout contre les idées d'Hitler, que Churchill se bat, c'est contre un rival impérialiste, quelqu'un qui a les mêmes visées hégémoniques.

Parlons maintenant du Troisième Mousquetaire de cette épopée : Franklin Roosevelt.

Franklin RooseveltCe dernier, tout comme Churchill, était Ministre de la Marine pendant la 1e Guerre, il a donc été en bonne position pour développer une solide aversion contre l'Allemagne et contre le désir de cette dernière de faire partie du club des Super Puissances mondiales et cela, peu importe l'idéologie qui encourage l'Allemagne dans cette ambition. Il est particulièrement significatif de savoir que le Gouvernement dont fait partie Roosevelt pendant la 1e Guerre, est celui de Woodrow Wilson, un Sudiste qui affirme que "le Ku Klux Klan a sauvé le Sud de l'Anarchie des Nègres" et qui nomme des membres du Klan à la Cour Suprême des É-U. Chronique des États-Unis (Éd. Larousse) rapporte aussi que lorsque Roosevelt accède à son tour à la Présidence des É-U, il nomme des membres du Klan dans son Administration. Comme je l'ai déjà signalé, les ÉU gardent eux aussi leurs portes fermées aux Juifs fuyant la persécution, puis l'Holocauste ; même pendant les pires temps de la 2e Guerre, les deux seuls Gouvernements des pays de l'Occident à accueillir les Juifs, sont ceux du dictateur Trujillo en République dominicaine et celui l'Afrique du Sud... parce que tous deux oeuvrent à augmenter la proportion de Blancs dans leur population respective.

Depuis les années 1860, les intérêts des É-U et de la G-B, sont de plus en plus étroitement liés, ce qui commence à se manifester dès ce moment, par la mission donnée conjointement par les pays, à l'Amiral pirate William Perry pour que ce dernier attaque le Japon pour le "crime" impardonnable d'avoir fermé ses frontières à leurs commerçants.

Le Japon montrera par la suite qu'il se souvient de cette infamie, en imitant la politique impérialiste de la G-B à l'égard de ses voisins. Sauf qu'il appert que l'honneur de l'Impérialisme est réservé à la race aryenne anglo-saxonne, et à ses Alliés, ou plutôt devrions-nous dire, à ses satellites. Conséquemment, quand le Japon commence à lorgner vers les provinces occupées par les deux nations anglo-saxonnes en Chine, l'affrontement politique ne cesse de s'envenimer entre la GB, Roosevelt et les Japonais... d'autant que ces derniers, comme en 1860, refusent d'ouvrir unilatéralement (i.e. sans que l'Oncle Sam lui rende la pareille) les frontières de leur Empire, aux produits américains. En 1940, conséquemment, les ÉU imposent un blocus économique total et fournissent armes et finance à la GB (par la loi Prêt-Bail), ce qui pousse le Japon à vouloir briser ce blocus et tarir l'approvisionnement de la GB. Cela se fait en attaquant un lieu de passage central des bateaux américains qui opèrent le blocus et acheminent les fonds et les armes aux Britanniques, cette plaque tournante est Pearl Harbour[11]. Ainsi commence l'entrée en guerre des ÉU, nullement à cause des crimes d'Hitler, mais pour soutenir et prendre part à, l'Impérialisme de la GB en Extrême Orient.

(Cf. segment 2 “ The Date which live in Infamy ” http://www.zmag.org/chomsky/year/year/-c10-s02.html dans le chap.10 de Year 501 : The Conquest continues http://www.zmag.org/chomsky/year/year/ de Noam Chomsky http://www.zmag.org/chomsky/, [12]

En bref, ce n'est pas lui non plus, contre les idées d'Hitler, que Roosevelt se bat.

Quant à Staline, dont le régime est aussi issu (comme bien d'autres choses) de la 1e Guerre, il n'est guère nécessaire d'épiloguer en longueur, sur son réalisme opportuniste et ses fréquents retournements d'alliance, la plus stupéfiante étant le Pacte germano-soviétique de 1939. Il sera de bon ton par la suite, à travers la grille d'analyse de la Guerre froide, d'interpréter le bref éclair (deux ans) de Non-agression, entre les deux ennemis jurés, comme la preuve d'une "collusion" et d'un "complot" des totalitaires pour "conquérir le monde". Cette propagande de la Guerre froide se garde de nous rappeler que c'est Staline qui avait été fou de rage, l'année précédente, en 1938, quand ce furent les pays Alliés qui à Munich, donnèrent à Hitler le droit d'intervenir en Tchécoslovaquie, dont le Gouvernement élu était d'ailleurs socialiste. Il fut d'autant plus fou de rage que la France avait signé un pacte avec elle, par lequel elle s'engageait à s'unir à elle contre une éventuelle invasion allemande de la Tchécoslovaquie.

Au moment du Traité de Munich, c'est donc la Gauche, principalement les Communistes, qui pousse les grands cris, et la Droite qui triomphe et exulte, à cause de cette "paix" entre gouvernements anti-soviétiques (comme j'ai pu le constater entre autres, au vu d'un frontispice imprimé à l'époque, d'un des grands journaux de la Droite française, le Figaro )

En signant le Pacte de Non-agression, Staline ne fait qu'imiter les traces des Alliés sur lesquels il ne pouvait nullement se fier, manifestement. Le Pacte donne à la Russie, du temps pour se réarmer et lui permet de continuer la politique étrangère des Tsars, i.e. faire des voisins, des états tampon, pour compenser le fait que le territoire russe est indéfendable, à cause de l'absence de barrières naturelles sur d'immenses parties de sa périphérie et de son centre. De plus, la totalité des pays envahis par la Russie à ce moment, la Pologne et aussi, comme je l'ai déjà dit, les Pays baltes et la Finlande, sont des Pays soumis à des dictatures fascistes, il est donc fortement stratégique pour la Russie de s'emparer de ces satellites de l'Allemagne et/ou de la GB.[13]

Contrairement à la Tchécoslovaquie, les richesses naturelles la Pologne sont d'une immense importance pour l'économie de la France et surtout de l'Angleterre.

Appui des alliés à la pologne fasciste
En effet, malgré leurs colonies, ces deux empires ont besoin de deux avantages que leur offre la Pologne, par rapport à leurs colonies :

  1. Sa proximité et
  2. Le fait que ses infrastructures et ses ressources humaines, sont plus développées que celle des colonies africaines et asiatiques, à défaut de l'être autant que celles de l'Ouest.

De toutes manières, ce retard est compensé par le fait que le régime fasciste de Pilsudski et de son successeur Beck, assure la discipline, la docilité et le bas prix de la main d'oeuvre, c'est pourquoi les Alliés se sont assurés en 1918 que Dantzig, le port le plus important de Pologne, soit enlevé aux Allemands (en effet, c'était une ville fondée par les Allemands) et devienne un port sous contrôle international.

Comme je viens de la signaler, le Gouvernement de Pologne qui nous est souvent présenté comme une pauvre victime, est fasciste au même titre que celui d'Hitler, auquel il était d'ailleurs aussi allié jusqu'en 1939, i.e. jusqu'à ce que la récupération des vastes territoires que la Pologne avait enlevés à l'Allemagne, redevienne un sujet central de préoccupation d'Hitler. Le fondateur de ce régime fasciste polonais est un Maréchal de la 1e Guerre, qui passa à cette époque, d'une alliance à une autre, i.e. de l'alliance avec les Allemands, à celle avec les ennemis de cette dernière, ce qui lui permit de s'emparer d'immenses territoires aux dépends de l'Allemagne, puis de la Russie, lui donnant une étendue deux fois plus grande que la Pologne d'aujourd'hui, et extrêmement difficile à défendre.

La Pologne ne pouvait donc vraiment pas s'imaginer que ces deux pays ainsi traités, ne chercheraient pas à lui rendre "la monnaie de sa pièce", surtout dans une situation où elle n'avait pas les moyens de se payer une armée correspondant aux immenses besoins de défense de son immense territoire nouvellement acquis.

Pourtant, la Pologne eût bel et bien la présomption inouïe et l'insatiable voracité, de s'allier à cette Allemagne qu'elle avait si bien trahie, pour se partager les dépouilles de la Tchécoslovaquie... sans que les Alliés ne le lui en fasse jamais, un quelconque reproche. En clair, la position des pays de l'Ouest et de leur communauté historienne, vis à vis la Pologne fasciste de cette époque, a été, de 1939 jusqu'à ce jour, que ladite Pologne avait le droit d'agrandir son territoire de cette manière, mais pas l'Allemagne.

Causes de l'apparente différence entre les futurs pays de l'Axe et les Alliés
La différence réelle entre d'un côté, la Grande Bretagne, la France et les États-Unis, et de l'autre, l'Allemagne, le Japon et l'Italie, est que les trois premières possède déjà cette hégémonie, alors que l'Allemagne, le Japon et l'Italie en sont privées alors; conséquemment, ce sont la G.-B. et les deux Alliés susmentionnés, qui ont plus le plus à perdre, en cas de guerre et c'est donc eux qui ont le plus avantage à éviter cette dernière. Rien donc de surprenant à ce que l'Allemagne, l'Italie et le Japon, des années '30 et '40, semblent jouer un rôle “ plus belliqueux ” dans cette histoire, il est bien connu que l'on est plus lent à se mettre au combat, quand on a le ventre bien rempli.

Mais, ce n'est pas, de toute manière, la seule raison expliquant la surprenante “ modération ” des trois pays de l'Ouest susmentionnés, dans les années '30; en fait, complaisance ou complicité, seraient des termes plus appropriés, comme nous le verrons à l'instant, au point suivant.

3e Cause : Complaisances et complicités des alliés pour le fascisme après 1918

Un mythe ayant la vie dure, et même très dure, est celui selon lequel la politique d' “ Apeasement ” de la GB et de ses alliés vis à vis Hitler, aurait pour origine le “ pacifisme ” de ces dits gouvernements alliés, et le fait que la Guerre a lieu par la suite, “ prouverait ” que “ si tu veux la paix, prépare-toi à la Guerre ” [14]

Les gens qui affirment péremptoirement cela, “ oublient ” que le Parti qui gouverne l'Angleterre des années '30 est le Parti Conservateur, i.e. de Droite et impérialiste; le Premier Ministre qu'on associe le plus à cette politique d'“Apeasement” est Neville Chamberlain, dont toute la famille s'est illustrée par un Impérialisme outrancier. C'est le Parti qui a envahi la Chine pour la punir d'avoir interdit la vente de l'opium britannique, sur son territoire ; c'est le Parti qui tant qu'il est au Gouvernement (avec comme chef Churchill entre autres) s'oppose implacablement au droit des peuples qui ne sont pas de race aryenne (Juifs et Arabes du Moyen Orient, Noirs d'Afrique et des Indes, “ Jaunes ”, Amérindiens.) à disposer d'eux-mêmes (Les peuples de “ bonne race ”, Boers d'Afrique du Sud, Canadiens, Irlandais du Sud, Australiens, eux, reçoivent ce droit); le Parti qui, dans les années '50, va envahir l'Égypte pour la punir d'avoir osé nationaliser le Canal de Suez; le Parti qui s'oppose à toute idée d'Autonomie en Irlande du Nord, tant qu'il est au pouvoir. Comment, à priori, un tel Parti, serait tout à coup “ miraculeusement ” devenu “ pacifiste ”, juste pendant les années '30, juste au moment où l'Ultra Conservateur Hitler s'en prend à deux pays, l'Espagne et la Tchécoslovaquie, dirigés par des Gouvernements socialistes, i.e. adversaires des Conservateurs, les seuls Gouvernements démocratiquement[15] élus de l'Europe du Sud et de l'Est, alors que le Gouvernement conservateur de GB appuie la plupart des régimes fascistes qui contrôlent les autres pays. La vraie raison de l'“Apeasement”, est que le Gouvernement des Conservateurs en GB, voit en Hitler, un allié politique, particulièrement vis à vis la Russie soviétique que la GB a déjà envahi de 1918 à 1922.

En effet, dès la proclamation de l'Armistice, Hitler s'engage dans la milice d'anciens combattants, les Casques de fer, cette milice se livre à une guerre civile meurtrière contre les révolutionnaires communistes allemands, de Rosa Luxemburg et consorts, avec la bénédiction des pays occidentaux et du Gouvernement “social démocrate ”, que ces derniers ont mis en place. Les combats les plus meurtriers ont lieu à Munich, où les révoltes populaires ont mis en place un gouvernement révolutionnaire. Le gouvernement "social-démocrate" mis en place à l'instigation des Alliés, s'allie aux Casques de fer, pour assassiner Rosa Luxembourg et les autres révolutionnaires. Au même moment, le même gouvernement "social-démocrate" de l'Allemagne vaincue, s'allie à ce qui était la veille, les ennemis de l'Allemagne, au sein de l'Armée multinationale, dont la mission est de renverser le gouvernement révolutionnaire, qui vient juste de prendre le pouvoir en Russie (en 1917), et cela pour aider les contre-révolutionnaires russes à remettre en place la Monarchie totalitaire tsariste.

Évidemment, nombre de Casques de fer et autres vétérans de la toute récente 1ere Guerre font partie de cette Armée multinationale. De fait, jusqu'en 1939, la priorité dans la politique étrangère des ex Alliés de la 1ere Guerre, est de “ parer au Péril Rouge ”.

C'est ce que nous voyons par exemple quand Hitler et les Casques de fer tentent un pronunciamiento (coup d'état) contre le Gouvernement Social-démocrate élu, en 1923 à Munich, la ville même de leurs exploits anti-Rouges de 1919. Pourquoi permet-on à Hitler de ressortir de prison deux minuscules années seulement, après le Putsch (coup d'état) manqué. S'il eût connu son Chemin de Damas et démontré hors de tout doute, une fondamentale repentance, et cela pendant de très nombreuses années, il eût été envisageable qu'on le laissât sortir sous haute surveillance et avec interdiction sévère de se livrer à quelque activité politique que ce soit.

Or le Gouvernement allemand accepte de le laisser non seulement sortir après seulement deux ans, mais il le laisse aussi militer dans le même mouvement de putschistes ; cela apparemment, avec l'assentiment des Alliés qui selon le susdit Traité de Versailles, avaient pourtant un droit de contrôle sur les faits et gestes de l'Allemagne. En fait le Gouvernement que les Alliés laisse libérer Hitler, n'est plus formé par les sociaux-démocrates, mais par leurs ennemis de la Droite royaliste, antidémocrate, raciste et revancharde, cette Droite même qui est impliquée dans la tentative de Putsch.

Le Chef militaire suprême de l'Allemagne et de l'Autriche de 14-18, le Maréchal Von Hindenburg, a été condamné par la propagande de l'époque comme criminel de Guerre pour ses exactions en Belgique neutre (dont font mention la Chronique du 20e siècle des Éditions Larousse) et sa guerre sous-marine à outrance qui a coulé un grand nombre des bateaux civils et/ou neutres. Comment se fait-il que les Alliés laissent ce même criminel de guerre, se présenter aux Élections présidentielles de 1925 ? A-t-il fait repentance de ses crimes de guerre ? Non ! En, Hindenburg est le porte-étendard de la Droite impérialiste et revancharde, susmentionnée dont Hitler fait partie. En fait, le fidèle adjoint d'Hindenburg, le Général Ludendorff, a dirigé le Putsch de 1923.

Si on désire un élément de comparaison, on peut utiliser le cas du Japon qui, pendant la 2e Guerre, aura à la tête de son armée, un homme semblable à Hindenburg : le Général Tojo. Quand les Alliés de la 2e Guerre vaincront le Japon, ils jugeront et pendront Tojo et nombre de ses adjoints, et de même agira-t-on avec plusieurs officiers de l'Allemagne vaincue d'après 1945. Comment se fait-il que Hindenburg n'ait pas été jugé ni emprisonné ? Si donc la recherche de la paix, était le réel motif de cette étrange “ tolérance ” des Alliés, pourquoi ne pas, au moins s'assurer, après sacrifié dix millions de personnes pour la victoire, que des Bellicistes comme Hindenburg et Hitler ne puissent plus jamais occuper quelque poste de décision que ce soit dans l'Allemagne vaincue ? Ce n'est pas une mesure violente ni revancharde que cela.

Comment se fait-il surtout, que les Alliés laissent le même Hindenburg, nommer Hitler Chancelier et Dictateur en 1933, alors que ce dernier n'était que le chef d'un parti parmi d'autres au Reichstag (le Parlement de l'Allemagne) ?

La réponse à cette question, réside entre autres dans un ouvrage spécialisé en histoire diplomatique, Ambassador Frederic Sackett (...) 1930-1933 : The United States and Hitler's Rise to Power. Ce dit ouvrage expose comment au début des années '30, les Gouvernements des pays de l'Occident se préoccupaient exclusivement d'empêcher les Rouges de prendre le pouvoir en Allemagne, et d'appuyer la Droite allemande, fut-elle belliciste, dictatoriale, revancharde et nazie ; on voit aussi dans cet ouvrage que même un diplomate expérimenté et directement sur le terrain, minimisait totalement le danger que représentait Hitler pour le statu quo international en Europe.

Histoire du Canada[16] met aussi en évidence l'antisémitisme et la sympathie profonde pour Hitler et le Nazisme, d'un politicien aussi libéral que William Lyon Mackenzie King. Le Canada étant reconnu de manière générale, pour être un pays très modéré en toutes choses, on ne peut que conclure que cette attitude vis à vis le Nazisme, est généralisée dans les pays occidentaux dans les années '30.

Vis à vis cette même époque, il convient de noter que l'immense majorité des régimes fascistes du monde sont alliés, même satellites économiquement et/ou militairement, de la triade France-GB-ÉU :

C'est la montée de la puissance allemande un peu avant la 2e Guerre, ou dans les premières années de celle-ci, qui poussera quelques uns de ces régimes dans l'orbite de l'Allemagne, parfois suite à des révolutions de palais, soutenues par ladite Allemagne.

Devant l'invasion italienne en Éthiopie, la GB feint de s'indigner, mais en réalité, c'est elle, ainsi que la France, qui contrôle le Canal de Suez dont les Italiens ont absolument besoin pour acheminer leurs troupes en Éthiopie. Or, la GB et la France, laissent les armées italiennes d'invasion, utiliser le Canal de Suez.

De même, quand le Général phalangiste, i.e. nazi espagnol, Franco se soulève contre le Gouvernement démocratiquement élu d'Espagne, avec le soutien des troupes allemandes et italiennes, aucune indignation de la part des futurs Alliés de la 2e Guerre. Au contraire, les gouvernements des ÉU, de la GB, de France et du Canada, répriment ceux parmi leurs concitoyens qui supportent le Gouvernement élu d'Espagne, dans sa guerre contre Franco ; ils poursuivent lesdits concitoyens pour s'être livrés à des actions “ terroristes ”.

Une telle politique ne peut guère être qualifiée autrement que de complicité et/ou d'alliance avec les Nazis

Face à l'invasion de la Chine par le Japon, les pays occidentaux susmentionnés sont “ indignés ” de voir le Japon traiter la Chine...de la même manière qu'eux l'ont fait 40 ans auparavant, et de menacer ainsi leurs “ droits ” d'occupation sur des provinces de la façade maritime de la Chine, à mesure que l'armée japonaise s'approche de ces provinces. Il est par contre des plus intéressant pour les pays occidentaux, de voir le Japon s'en prendre à la guérilla de Mao Tsé Toung, d'où d'occasionnelles alliances entre leur satellite, le dictateur fascisant Chiang Kaï Chek (Cf. ce nom dans http://www.encyclopedia.com/) et les Japonais contre Mao, suivies de retours à l'alliance avec Mao contre les Japonais.

De la même manière, quand le régime nazi à la française, du Maréchal Pétain, s'instaure dans la France de 1940, avec l'aide d'Hitler, la GB et les ÉU entérinent ce régime qui aide l'Allemagne dans son invasion de la Russie, et ils refusent de reconnaître le Gouvernement en exil du Général de Gaulle et des autres Résistants (surtout les Communistes bien sûr) ; jusqu'en 1943-44, les deux pays anglo-saxons espèrent que le régime nazi de Pétain, s'alliera à eux.

4e cause : Le capitalisme et l'anticommunisme, aux origines du fascisme et du nazisme

Ce qu'il faut aussi comprendre face au Fascisme en général et au Nazisme en particulier, est que, malgré le mot “ socialiste ” dans le nom officiel du Parti nazi (“ national socialiste ”), le Nazisme gouverne au profit des grandes entreprises privées, qu'il n'est pas question pour eux de nationaliser, ne serait-ce qu'en partie, exception faites des entreprises juives ou à une partie de celles appartenant aux ressortissants de pays ennemis. Même dans ce dernier cas, c'est sur une partie seulement, de ces ressortissants que cela se fait. La Compagnie Ford par exemple, bénéficie de l'abondante main-d'œuvre gratuite ou à très bon marché, que le système concentrationnaire nazi suscite. Diverses autres compagnies des pays occidentaux bénéficient abondamment des bontés des Nazis à leur égard, tels par exemple, la très puissante Chase Manhattan Bank de la famille Rockefeller (fondateurs des Compagnies Esso et Exxon et généreux donateurs du Parti Républicain des ÉU) ou les diverses entreprises (cinéma, alcool, etc.) de Joseph Patrick Kennedy, ambassadeur des ÉU en GB, jusqu'en 1941, généreux donateur du Parti Démocrate et père du futur Président John F. Kennedy.

Dernièrement étaient rendues publiques, les archives secrètes du Ministère de la "Défense" britannique ; selon l'agence de Presse Reuter[19], ces archives attestent le fait que Churchill et Roosevelt avaient planifié la possibilité de réarmer 100 000 guerriers nazis pour appuyer une nouvelle tentative anglo-américaine d'envahir la Russie et de renverser son Gouvernement. Des archives du FBI, du Département de la “ Défense  des ÉU et de la CIA, devenues accessibles aux historiens et au public, attestent de semblables collusions entre le Gouvernement des ÉU et le mouvement nazi; pour prendre connaissance de ces renseignements, il suffit par exemple, d'aller sur www.google.com et y taper "Nazi* CIA". Dans le même ordre d'idée, un journaliste affirme que IBM a lui aussi fait d'excellentes affaires grâce aux Nazis. Cf. “ Probing IBM nazi connection ” http://news.cnet.com/news/0-1014-201-6397423-0.html?tag=arcv.

Au moment où apparaît le Fascisme, les années '20, le monde vient de faire face à la Révolution soviétique et les divers partis socialistes et communistes, ne cessent de faire leur ascension au sein d'une classe ouvrière qui n'accepte plus la résignation des millénaires passés. Les grandes entreprises ont donc besoin de leader politiques qui sauront séduire le peuple et en détourner l'ire vers un autre objet, tout en imposant une dictature qui rendra de nouveau la populace docile, de gré ou de force, et qui lancera le pays dans des guerres fertile en juteux contrats pour les entreprises. Dans la doctrine fasciste, l'ennemi responsable des malheurs du Peuple, n'est pas le Patron qui fait travailler la population le moins cher possible et dans les moins bonnes conditions possibles, tout en leur vendant le plus cher possible; ce n'est pas le spéculateur (boursicoteur, banquier) qui fait de l'argent sans rien fabriquer d'utile ni le lobbyiste qui paye les campagnes électorales des politiciens, en échange de lois qui favorisent systématiquement les riches. Non, dans le Fascisme, l'ennemi c'est strictement l'Étranger, l'Immigrant, ou l'Allemand enjuivé (i.e. le Socialiste, le Communiste ou le Chrétien) celui qui ne fait pas partie de cette “ entité organique ” qu'est la Nation, race.

5e Cause : Le darwinisme et la déchristianisation aux origines du fascisme et du nazisme

Darwin avait déjà soi-disant “ découvert ” que contrairement à ce qu'affirme le Christianisme, “ il n'y avait pas une race humaine ”, mais “ des ” races différentes, qui sont “ condamnées ” par le “ processus inévitable de l'Évolution ”, à s'affronter, se supplanter et se détruire les unes les autres. Au cours du processus de “ l'Évolution ”, certaines atteignent le pinacle de la puissance, puis sont supplantées par d'autres, ascendantes, les races en déclin étant appelées “ décadentes ” Les “ lois de l'Évolution ” “ ont décrété ” que les races indo-européennes supplanteraient leurs voisines, et qu'au sein même de ces races, la race nordique, i.e. les Germains et les Celtes, supplanterait les autres races européennes. La montée en puissance militaire et économique des Pays Bas, de la GB, de l'Allemagne du Nord et des ÉU, "montrent la justesse" de cette thèse. Les Juifs, “ corps étranger ”, sont “ condamnés ” à agir contre la race allemande ascendante, et à la saboter, “ ce qu'elle a fait ” au moment de la 1e Guerre mondiale, en acceptant l'Armistice imposé par les Alliés, en renversant la Monarchie impériale et en tentant d'instaurer un Gouvernement communiste (i.e. prônant l'égalité des races, classes et sexes) et en provoquant la Crise de 1929. Donc, contrairement à la doctrine marxiste, l'ennemi à éliminer, n'est pas le Bourgeois Capitaliste, mais l'Étranger ou l'Allemand enjuivé, surtout le "Social-démocrate", le Marxiste et le Chrétien. Ce dernier en effet est l'adepte d'une Religion juive et il croit en un Livre saint, le Nouveau Testament, qui prêche le Pacifisme et le Socialisme. [20]

Ainsi l'ouvrage Les causes de la 2e guerre mondiale[21], citant les procès-verbaux des réunions du cabinet d'Hitler en 1937, affirme que ce dernier tenait pour assuré le fait que le Christianisme était coupable d'avoir fait s'écrouler l'Empire romain. De manière générale, les Fascistes s'efforcent d'abolir le Christianisme (d'où leur condamnation officielle par les diverses Églises[22]) et de ramener la population au Paganisme, leurs symboles entre autres, sont ceux des diverses religions païennes : La Svastika d'Hitler est le principal signes de l'Hindouisme, des anciennes religions païennes d'Europe du Nord et d'un des mouvements néo-païen du Nouvel Âge, de même en est-il pour la francisque du Maréchal Pétain, signe utilisé dans le Nouvel Âge. S'il faut en croire la revue Historama, Hitler a fait partie de la société Nouvel Âge de Thulé. Il semble aussi que H.P Blavatsky, Annie Besant, et autres propagandistes du Nouvel Âge aient joué un rôle important dans la formation de l'idéologie nazie.[23] De même, il est connu que les néo-païens Nietzsche, D'Annunzio et Wagner, ont joué un très grand rôle dans la naissance de l'idéologie nazie ; or la morale naturaliste de Nietzsche (l'Appétit de Puissance) s'inspire en grande partie de Darwin, qu'elle restitue en termes plus poétiques.

Le Racisme "scientifique" de Darwin, a été plusieurs fois exposée par la revue La Recherche (spécialisée dans les rapports entre Science, Histoire, Éthique et Société.), entre autres par Marcel Blanc, dans le numéro de mai 84, et par le rédacteur en chef André Pichot, dans son ouvrage, La société pure : De Darwin à Hitler. L'article de M. Blanc rapporte que pour Darwin, les échelons intermédiaires entre les singes et la race aryenne, étaient les races non-aryennes. La misogynie "scientifique" (autre doctrine fasciste) de Darwin quant à elle, a été traitée dans la recherche en histoire des Femmes, 19th Century Science and the Women Question (Cliquer ici : Darwin et ses disciples contre les Femmes)

6e Cause : L'institution militaire à l'origine du fascisme et du nazisme

Chose importante, la pensée fasciste est aussi la transposition politique de la philosophie et de l'organisation militaire. Tous les Chefs du Fascisme sont des militaires, des gens dont toute la pensée a été formée par l'Armée et par la Guerre ; ils ont d'ailleurs tous participé à la 1e Guerre avec zèle, soit sur le front, soit à un poste de commandement.

Conséquemment, de la même manière que l'Armée a un Chef suprême, le Généralissime (ou Five Stars General, aux ÉU), la Race doit avoir son Furher, son Duce qui la mène au combat, et toute la Race doit être organisée de manière strictement hiérarchique, pour plus de coordination et d'efficacité. De la même manière que l'on apprend, dans l'Armée à haïr l'Autre, l'Étranger, Celui d'en face, à le déshumaniser, et à mettre la Patrie au-dessus de tous scrupule moral ; de même en est-il avec le Fasciste envers les ennemis de la Race. De la même manière aussi, que le Militaire doit apprendre à voir le Monde comme une jungle remplie d'ennemis complotant pour nous détruire, et la politique étrangère comme un rapport de force avec des dominés et des dominants, de même le Fasciste doit-il voir le Monde et les relations inter-nationales et inter-raciales. Et de la même manière que le Militaire doit être en uniforme, de même en est-il du Citoyen fasciste. [24]


Conclusion

Les causes réelles de la 2e Guerre mondiale sont beaucoup plus complexes que ce que la culture populaire affirme : Ce n'est pas le “ fou démoniaque ” Hitler qui l'a suscitée à lui seul, même s'il est fort plaisant pour l'âme humaine de croire cette explication simpliste (et impossible), plus plaisant que de se dire que Hitler est le reflet spectaculaire de ce que nous sommes tous.

En effet, les actions et la pensée d'Hitler, ne sont que le fruit des conditions sociales et économiques de l'époque, des politiques des Gouvernements et des gens d'affaire des pays alliés pendant la 1e Guerre mondiale et pendant les vingt années suivantes, et des courants de pensée dominants à l'époque. Seuls les circonstances appropriées nous manquent pour commettre de semblables forfaits.

Quant à savoir si réellement Hitler complotait de conquérir le Monde, il faudrait pouvoir lire dans ses pensées, ce que nul ne peut faire, si ce n'est Dieu (ce que je ne suis pas aux dernières nouvelles).

On ne peut dans les limites de ce travail (qui ne porte que sur les causes de la 2e Guerre et non sur cette dite Guerre), que faire remarquer succinctement deux choses :

  1. Cette affirmation péremptoire selon laquelle “ Hitler voulait conquérir le Monde ” met en évidence la pensée euro-centriste des auteurs de cette affirmation puisque Hitler n'a jamais touché à l'Afrique noire, à l'Asie et aux trois Amériques, et ces trois continents représentent neuf dixièmes de toute l'humanité.
  2. Les diverses invasions auxquelles se livre Hitler peuvent s'expliquer du point de vue stratégique :
  3. Il envahit le Danemark et la Norvège, mais se garde d'effleurer la Suède, voisine de ceux-ci, parce les deux premiers pays font face à son ennemi la GB qui a commencé en premier à lui faire la Guerre en 1939, et que ces deux pays représentent des lieux potentiels de débarquement, qui permettraient ensuite aux forces anglo-françaises d'attaquer l'Allemagne.
  4. Il en exactement est de même pour le Nord de la France, la Belgique et les Pays Bas, et il en est de même pour la Suisse que pour la Suède : elle n'est pas inquiétée non plus.
  5. De même en est-il pour les pays des Balkans qui sont des satellites de la GB et qui peuvent servir de lieu de débarquement pour les troupes britanniques stationnées en Égypte ; la Turquie, elle, comme la Suisse et la Suède, demeure en paix.
  6. De même en est-il pour le Sud de la France : Hitler ne touche pas à cette dernière en 1940, malgré la défaite totale de la France; ce n'est qu'en 1943, alors que ses ennemis anglo-américains ont débarqué au Maghreb, envahit la Libye italienne et le Sud de l'Italie, que Hitler envahit le Sud de la France, par laquelle ses ennemis vont certainement passer pour attaquer ses armées.
  7. De même quand ses ennemis renversent Mussolini (et le remplacent par le fasciste pro-américain, Badoglio), Hitler envahit le Nord de l'Italie parce que cette dernière est un lieu de passage obligé des armées de ses ennemis.
  8. Seule la Russie est envahie en 1941, pour des motifs apparemment idéologiques, la haines des “ sales Rouges ”, et non pour des raisons stratégiques. En fait la révolution soviétique dans le plus vaste pays du monde, a représenté une perte incalculable de matières premières pour les gens d'affaire des pays industrialisés : Or, diamants, uranium, etc. Il est donc capital...pour les Capitalistes, d'empêcher le Gouvernement soviétique de prospérer économiquement, pour dissuader les autres peuples du monde de faire une semblable Révolution. C'est pourquoi, l'ensemble des pays industrialisés envahissent la Russie, de 1918 à 1922, pour remettre en place la monarchie totalitaire des Tsars. Hitler en 1941 (ainsi que le milieu des affaires d'Allemagne), continue cette même politique vis à vis la Russie soviétique. Dans ce même contexte de haine des Rouges, en 1945 Roosevelt et Churchill jonglent avec l'idée de réarmer 100 000 nazis pour envahir de nouveau la Russie. En 1946, le Gouvernement des ÉU et ses alliés, donne effectivement au nazi Reinhard Gehlen la mission d'organiser un réseau d'espions avec les combattants nazis (allemands ou collaborateurs “ indigènes ”) qui ont survécu à l'échec de l'invasion de 1941-43, et qui ont réussi à se cacher dans les pays de l'Est. Dans les années 1952-60 de même, le Ministre des Affaires étrangères des ÉU, prône le Roll Back, i.e. la subversion terroriste et/ou l'invasion ouverte de tous les pays communistes. Cette politique d'Hitler vis à vis la Russie, n'es donc pas réellement exceptionnelle.

La vraie raison pour laquelle Hitler continue d'exercer un tel mélange d'horreur et de fascination, tient en fait à la rapidité avec laquelle il a accompli ses “ exploits ” : en deux ans, il a déployé ses armées sur un territoire six fois plus grand environ que celui de l'Allemagne de 1933 et a ainsi bouleversé pour très longtemps le délicat équilibre géopolitique des décennies précédentes, et de fait il a voulu aller trop vite et c'est ce trop grand empressement qui l'a perdu.

La GB et les ÉU ont pris des décennies et même des siècles pour bâtir minutieusement leur Empire, avec “ de douces paroles et un gros bâton ” comme l'affirmait le président américain Théodore Roosevelt, cousin du vainqueur de la 2e Guerre. Ils ont surtout su entourer leur Impérialisme d'une aura de “ Vertu démocratique” comme Macchiavel a enjoint de le faire, à des générations d'hommes d'État; sa Bible de la politique déclare en effet que le Prince qui veut devenir le Maître du Monde, doit “ feindre d'agir pour la Vertu, tout en faisant le Mal à chaque fois que cela est profitable ! ” C'est là ce que Hitler n'a pas su faire dans sa prétention, mais que les ÉU, suprêmes vainqueurs, n'ont cessé de faire, pour leur plus grande réussite.



Notes

[1] - Travail présenté pour le cours le monde occidental à l'ère industrielle, Département des sciences humaines, Université du Québec à Rimouski

[2] Quelques biographies de “ réhabilitation ” sont sorties sur lui dans les dernières années

[3] Albert Camus en a fait le héros d'une de ses pièces

[4] j'ai vu un film récemment sorti, qui le montrait sous un genre largement favorable

[5] une bande dessinée "historique" de la série Vécu, le présentait lui aussi sous un jour globalement favorable

[6] Beau-père et successeur de Mahomet, vénéré par les Musulmans; il a conquis en quelques années un territoire s'étendant de la Libye à la Perse, et du Yémen à l'Arménie. Cf. “ Abû Bakr ” dans n'importe quel dictionnaire et encyclopédie

[7] qui projetait d'exterminer des millions de Chinois à l'arme atomique pendant la Guerre de Corée. Cf. ce nom dans Encyclopaedia Universalis www.universalis-edu.com

[8] La similitude entre Napoléon et Hitler devient particulièrement spectaculaire quand on constate que le Philosophe païen Friedrich Nietzsche a bâti son modèle du Surhomme en se basant sur Napoléon, et ledit Nietzsche a été le Philosophe privilégié d'Hitler. cf. " Nietzsche" dans n'importe quelle encyclopédie.

[9] Un exemple de cela est une anthropologue qui tenait mordicus au fait qu'il ne fallait pas s'immiscer dans les comportements violents commis par les peuples primitifs, mais qui m'affirmait du même souffle, que les comportements semblables commis par Hitler étaient eux, inexcusables.

[10] Jésus, dans le Nouveau Testament, présente une définition expressive de l'orgueil et son contraire, l'humilité, dans des passages tels que ceux-ci : “ Vous savez que les Grands de la Terre, y imposent leur domination et se font appeler “ Bienfaiteurs ” par leurs peuples; il n'en sera pas de même parmi vous, mais quiconque veut être le plus grand, qu'il soit le serviteur de tous ”.

[11] Plusieurs articles ont paru, qui affirment que Roosevelt savait, longtemps à l'avance que les Japonais allaient attaquer Pearl Harbour et a délibérément permis que cela arrive, pour pouvoir déclarer la guerre contre le Japon, sans passer par un vote du peuple ou du Congrès. Cf. entre autres Roosevelt savait dans le magazine Historia, nov. 99, p.72-76;

[12] Publié chez South End, Boston, 1993. Disponible en français sous le titre An 501: La conquête continue Éd. Écosociété, Mtl, '93, dans toute bonne bibliothèque.

[13] Cf. le chapitre consacré à l'Entre-deux-Guerres dans l'Europe de 1815 à nos jours.

[14] Un adage de la Rome païenne qui jetait les Chrétiens aux lions et qui a pillé et conquis, un territoire mille fois plus gros que son territoire initial; c'est aussi l'adage de tous les bandits qui se sont succédés sur cette Terre depuis que les êtres humains existent

[15] il s'agit du Gouvernement du Front Populaire en Espagne et d'Edvard Benes en Tchécoslovaquie.

[16] De Craig Brown, Éd. du Boréal, Mtl, 1987

[17] On aime peu parler du caractère fasciste du régime et de l'idéologie de Moustapha Kemal, car ce fut un modernisateur et un occidentalisateur de la Turquie. Pourtant, il ne faut pas perdre de vue que sous le régime nazi, les sciences et techniques se sont développées comme jamais auparavant, la communauté scientifique allemande, loin de s'opposer à Hitler l'a au contraire, soutenu, pratiquement, comme un seul homme, comme le rapporte des ouvrages comme La Science sous le Troisième Reich, de Josiane Olff-Nathan, Éd. du Seuil, Paris, 1993.

[18] Dans ce cas particulier, il faut plutôt parler d'un régime fascisant allié à la Triade (i.e. la Maffia), plutôt que d'un régime spécifiquement fasciste. Cf. "Chiang Kaï Chek" dans Universalis ou dans http://www.encyclopedia.com/

[19] Tel que reproduit dans le Journal Le Soleil Cf. www.lesoleil.com

[20] (Cf. History of Christian Attitudes toward Peace, War and Revolution de l'historien John Howard Yoder, dans http://www.nd.edu/~theo/jhy/writings/home/welcome.htm et “ Communisme religieux ” dans Encyclopaedia Universalis)

[21] de Narlis Steinert, Presses Universitaires de France, 1974. Hitler dans ce cas précis, épouse les thèses du philosophe athée Edward Gibbon; cf. le chapitre What was lost dans How the Irish saved Civilization de Thomas Cahill, Doubleday Books, N.Y., 1993.

[22] Au niveau des Catholiques romains, la Papauté condamne dans les années '20 le mouvement de Droite de l'Action française (Cf. l'ouvrage Les Droites dans la rue), et dans les années '30 le Nazisme.

[23] Cf. par exemple, cet article sociologique des Pays Bas sur les origines Nouvel Âge de l'Extrême Droite de ce pays : http://www.usyd.edu.au/su/social/elias/ast/ast22_4.htm

[24] Cf. Fascisme dans l'Encyclopédie Universalis