Ni libre ni esclave, ni homme ni femme:
Les origines évangéliques de la démocratie et de l'égalité.

Rodrigue Allard

Introduction

 Le texte présent a pour objet un très vaste phénomène historique :

• Les mouvements de Réveil du christianisme évangélique qui ont frappé le monde occidental démocratique (ou se voulant tel) dont le Canada fait pleinement partie
• Le lien pouvant exister entre Réveil et Démocratie.

Un tel phénomène plonge ses racine très profondément et très largement, et il m'a été difficile de trouver suffisamment de documentation portant sur ce phénomène au niveau du seul Canada. On ne saurait donc se cantonner au dit Canada et à la seule période faisant l'objet du cours, mais ce travail portera bien sûr, ENTRE AUTRES, sur ce lieu et cette période.

Un certain nombre de régions du monde ont vu se développer une acceptation généralisée et inscrite DANS LES LOIS, du concept d'égalité entre les sexes et entre les races et cela parallèlement au fait que les injustices ÉCONOMIQUES qui y subsistent et même s'aggravent. Ces régions du monde, sont principalement la Scandinavie, les Pays-Bas, le Nord de l'Allemagne, la Grande-Bretagne, le Nord des États-Unis, et le Canada. Même dans des pays comme l'Italie ou l'Espagne, on peut constater que dans la partie Nord de ces deux pays, la pensée égalitaire y est plus développée qu'au Sud. De même en France, cette pensée a toujours été plus forte dans le Sud et le Sud-est qu'ailleurs. (Pour lire la note 1, cliquer ici : Notes )

Mais quelle est donc l'origine de ces valeurs égalitaires ? Ont-elles existé depuis toujours ? Et si non, où et comment sont-elles nées ? On peut déjà observer le fait que toutes ces régions ont été fortement touchées par des mouvements de Réveil du Christianisme des premiers siècles, alors que les autres sont demeurés fermés, peu touchés par ces Réveils.

De telles questions exigent, que l'on opère un survol succinct des conceptions éthiques et sociales de l'humanité pour voir qui ou ce qui peut être à l'origine de telles valeurs.

 

 

 

A) RACISME, SEXISME ET INÉGALITÉ SOCIALE, DANS LES CULTURES DITES «PRIMITIVES»... :

...DU NOUVEAU MONDE ...:

Un anthropologue comme Claude Lévi-Strauss, peut constater cette constante chez les peuples dits «primitifs», en général : les êtres humains sont racialement hiérarchisés selon leur puissance militaire, leurs possessions matérielles et/ou leurs pouvoirs magiques de telle manière que chaque tribu ou clan méprise, haït, tue et/ou asservit son voisin.2 Pour confirmer cette constatation, chez les Amérindiens, les noms que se donnent à elles-mêmes des ethnies comme les Inuits et les Cheyennes, veulent dire "Nous, les Êtres humains", ce qui selon toute évidence sous-entend que les autres ethnies ne sont pas humaines.

Selon l'Encyclopédie Universalis, l'humanité dite "primitive" est passée de l'anthropophagie à l'esclavage, vis-à-vis l'adversaire vaincu et le débiteur, et cela de manière universelle. 3

Dans le cas des Amérindiens entre autres, on peut observer qu'à l'arrivée des Européens, on pratique l'esclavage entre ethnies ou clans Amérindiens, et cela sur des distances assez grandes pour que le nom d'une ethnie des Prairies, les Pawnees, en vienne à devenir synonyme du mot esclave, dans la vallée du St Laurent. On peut aussi constater qu'un certain nombre de guerres entre ethnies ont abouti à un génocide des vaincus (ex. : les "Hurons"-Wendat).

La polygamie est une autre institution universelle, en place chez les Amérindiens aussi, attestant la très grande ancienneté du sexisme, puisque de par ce système, l'homme peut avoir d'autres femmes dans sa maison (ou une petite fille, un homme, un garçon, dans de nombreuses sociétés comme celle de l'Amazonie, ou dans plusieurs pays bouddhistes selon L'Actualité 4) Et cela, c'est devant elle, en toute légalité, alors que cette dernière sera punie de mort par son mari, si elle couche avec un autre homme...sans sa permission. En effet par exemple, il est attesté dans Histoire générale du Canada, que les Amérindiens des Plaines sont des "machos", qui pratiquent le prêt d'épouse, or qui dit "prêt", sous-tend que ladite épouse est un bien que l'on POSSÈDE.

Dans le même ordre d'idée, il est indiqué dans Mon histoire, que les Amérindiens en général, confinaient leurs femmes dans les travaux jugés inférieurs par eux ; par exemple, l'agriculture et l'entretien des "long houses", chez les Iroquoïens qu'on présente souvent, à tort, comme étant «matriarcaux» 4b

Selon l'historien Jean Markale, les artefacts de la période dite du "Paléolithique", que nous possédons actuellement, représentent la femme sans visage ni yeux ni bouche ni mains ni pieds et souvent sans tête, mais pourvue d'immenses seins et d'un immense vagin. Bref, elle y est manifestement présentée comme un objet sexuel. De même, «au Néolithique...le mâle est au pouvoir » et les cultures de nos ancêtres celtes, germaniques et méditerranéens sont «toutes patriarcales » 4c

Ainsi donc, conformément au verdict de Stella Georgoudi, 5 et contrairement au mythe du bon «sauvage » si complaisamment véhiculé par Jean-Jacques Rousseau et ses successeurs, la notion d'égalité entre les humains ne trouve donc pas sa source dans les sociétés dites «primitives », amérindiennes ou autres, cette notion n'est pas le fruit d'une «bonté naturelle » chez l'être humain.

B) RAISON ET INÉGALITÉ DANS LES SOCIÉTÉS DITES "CIVILISÉES" : 6

LA PHILOSOPHIE...

Selon entre autres, Elise Boulding 11, Jean Markale et Pierre Grimal 4b, on voit les tendances des sociétés «primitives », se perpétuer dans celles dites «civilisées » et s'y raffiner. On assiste, au sein de ces sociétés, à la naissance de la pensée systématique : i.e. la Philosophie.

Selon Louise Marcil-Lacoste, ladite Philosophie est fondamentalement sexiste tout au long de son histoire. 6b

...EN ORIENT...

Selon E. Boulding, le confucianisme (i.e. la philosophie sociale de la Chine) relègue la femme dans un statut de semi-esclavage. La philosophie grecque (Platon principalement), ainsi que le brahmanisme et le bouddhisme, justifient la ségrégation 7, l'esclavage et la misère infligées aux races, sexe et classes "inférieures" ; cela, par le biais de la doctrine de la réincarnation : la basse condition d'une personne est une punition pour ce qui s'est passé dans la vie antérieure et il ne faut pas chercher à changer cet état de chose. Une seule porte de sortie s'offre à l'humanité dans le brahmanisme et le bouddhisme : Atteindre par la méditation, l'annihilation (le «Nivarna») de son âme («Athman»).

...EN OCCIDENT

Dès sa naissance, la Philosophie, en plus de justifier l'esclavage, rejette collectivement la démocratie pendant plus de 2500 ans. Jusqu'à Alexis de Toqueville, vers 1830, le mot «démocratie » («domination par la foule » en grec) est utilisé comme une injure. Socrate et Platon, maîtres à penser avec Aristote, des philosophes islamiques et occidentaux, prônent une dictature aristocratique militaire, inspirée du système social de la Cité de Sparte. Le «communisme » de Platon ne doit s'opérer qu'au sein d'une même classe sociale et il englobe le fait que la femme y soit une PROPRIÉTÉ commune. De même, au 19^e siècle, l'historien socio-économique Karl Marx défendra aussi cette dernière option dans son Manifeste du Parti Communiste. Il prônera une dictature du prolétariat aux dépends des paysans et du sous-prolétariat. De même, on peut observer, que les multiples révoltes d'esclaves de l'histoire ne sont pas motivées par le désir de libérer les esclaves en général, mais seulement de se libérer soi-même, en s'alliant avec d'autres esclaves, ceux qui sont capables de se battre. 7

Dans son ouvrage Le féminisme au masculin, sur les philosophes et écrivains séculiers anti-sexistes, Benoite Groulx n'en trouve que deux dans l'ensemble des 17^e et 18^e siècles, pourtant ce dernier a été baptisé le "Siècle des Lumières". (Cf. 5) Quant au 19^e siècle, elle n'y trouve que Saint-Simon (qui, sans être chrétien, est TRÈS influencé par le christianisme) et John Stuart Mills; elle y dénonce même les attitudes des gens de gauche de cette époque, l'anarcho-socialiste Proudhon, surtout. L'encyclopédie Universalis, rapporte de son côté que la Commune de Paris de 1870, (mouvement phare de la Gauche marxiste et anarchiste du Monde entier jusqu'à nos jours), s'est montrée souvent hostile aux femmes, et les féministes des années '70 ont reproché à la nouvelle Gauche d'inspiration hippie, d'avoir promu la "libération" sexuelle, par pur égoïsme mâle.7b Ce n'est donc pas la "déesse Raison" qui a révélé l'égalité des êtres humains à l'humanité.

Dans le même ordre d'idée, la pensée égalitaire et la démocratie ne sont pas non plus des DÉCOUVERTES de la Science matérialiste moderne.

Par exemple, Auguste Comte, père de la sociologie scientifique et du positivisme, prône une « Religion (athée) de l'Humanité », dans laquelle la société sera dominée par une aristocratie de scientifiques mâles. 7c

Sigmund Freud et ses disciples psychanalystes, affirment, au 20^e siècle, que la femme est "inférieure" à l'homme de par son absence de pénis. 8

En paléontologie, Charles Darwin et ses disciples évolutionnistes, selon une spécialiste de l'histoire des sciences, http://member.aol.com/VERSAI/society.htm 9, affirmaient, jusque dans les années '50, que la femme était "inférieure" à l'homme, "incapable de penser" de par ses organes reproducteurs. Selon un article de la revue La Recherche, le même Charles Darwin, et ses disciples après lui pendant presque un siècle, affirme dans sa théorie que les races non européennes, sont une étape entre le singe et la race blanche, dans un processus d'évolution par élimination des moins évolués par les plus évolués. Cette vision des choses et celle, apparentée, du socio-linguiste Friedrich Nietszche, seront généralement acceptés par le monde scientifique matérialiste, jusqu'à ce que l'horreur suscitée par l'Holocauste nazi dans la société occidentale, force le monde scientifique à mettre ces théories de côté. Du moins, jusqu'à aujourd'hui, car le décodage du génôme humain et le puissant contrôle exercé sur la science, par les grandes entreprises, réveille les vieux démons que l'ont croyait endormis pour toujours. 10

De même, le milieu des arts (musicaux, visuels, littéraires, oraux) a manifesté les même inclinations que les autres segments de l'humanité, tout au long de son histoire. Ainsi par exemple, même au 20^e siècle, en pleines années '60 et après, James Bond, le héros violeur de l'épisode Goldfinger, jouis d'une très grande popularité.

En fait, actuellement, le milieu musical semble même être en retard sur le reste de notre société occidentale, car on voit s'y manifester encore souvent des attitudes misogynes ou machistes : Ainsi, à côté de la montée relative des femmes dans le pop rock "alternatif" (ex.: Sarah McLachlan, Alanis Morissette ou Melissa Ethridge), on assiste à une recrudescence de la misogynie surtout dans le rap (ex.: Public Enemy, Puff Daddy, Snoop Doggy Dog et surtout Eminem ; ETC.) et dans le hard rock (Type O Negative, Panthera, Craddle of Filth, le "Black Metal", ETC.). 10b

De même, les magazines, la publicité et les jeux vidéo valorisent encore et même de manière accrue, surtout auprès des jeunes filles de 8 à 12 ans, facile à influencer, l'image de la femme objet sexuel. De même, la pornographie, aussi bien "hard core" que "douce", est un marché en pleine expansion. 10c 

Nous ne pouvons qu'y conclure que la pensée égalitaire n'a PAS son origine dans les arts.

(Carte du Monde romain en l'an 100 ap. Jésus-Christ. : http://homer.span.ch/~spaw1241/big100.htm)

Jean Markale affirme que toutes les religions qui gouvernent l'humanité au cours de l'histoire sont à domination masculine...sauf le christianisme des premiers siècles, qui lui, est une "doctrine de libération de la femme", ce que Jacques LeGoff confirme. Boulding, quant à elle, affirme qu'il n'y avait pas d'autorité ni de statut spécial pour mettre un individu au-dessus des autres, dans l'Église des trois premiers siècles. 11

Plusieurs passages du Nouveau Testament, confirment ce verdict :

I : Alors que, même à notre époque, les féministes d'Afrique et d'Asie militent pour obtenir l'abolition de la polygamie légale, Jésus instaure le même régime monogamique pour les deux sexes ; "Si telle est la situation de l'homme par rapport à la femme, il n'est pas avantageux pour lui (l'homme), de se marier", lui répondent Ses disciples. 12

II : En dépit du fait qu'Il est un Rabbi, Il viole les lois de ségrégation envers les femmes et les nations ennemies de la sienne : "Les disciples furent très étonnés de voir Jésus parler à une femme (d'une nation ennemie )". 12b

III : Il accorde la même valeur absolue à la vie du délinquant, qu'à celle des gens «comme il faut». Par exemple, quand Il s'oppose à l'exécution de la personne adultère, ni Jésus ni Ses disciples dans tout le Nouveau Testament, ne contestent le fait que l'adultère soit un crime aussi grave que le meurtre et qui donc est du ressort des pouvoirs publics, mais Jésus ORDONNE de manière générale, le pardon, tout en pressant la personne délinquante de se réhabiliter. Il accorde plus de considération aux exclus et aux rejetés qu'aux gens dits "respectables" de Sa société, tout en sachant que cette politique Lui attirera à son tour le même rejet. 12c

IV : Il promulgue l'Amour, comme Loi cardinale de Son Mouvement. Il renverse complètement le concept d'autorité : "Les rois des nations dominent leurs peuples, ...il n'en sera pas ainsi parmi vous. ...Que le plus grand (i.e. instruit, expérimenté, haut placé dans la société normale) soit comme le plus jeune...le serviteur...vous M'appellez ...Seigneur (i.e. Dieu) et Je Le suis...mais Je suis au milieu de vous comme le serviteur !"

Il est Le SEUL Seigneur et Le SEUL Roi, donc les seigneurs politiques, militaires et économiques de cette Terre, sont des imposteurs 12d

V : Il ordonne aux riches de donner leurs biens aux pauvres et Il donne à ces derniers une prééminence dans Son Royaume 12^e

VI : Il donne à Son Mouvement le nom du rassemblement des citoyens de la démocratie grecque : "Ekklesia"

VII: Il offre à tous ceux se tournent vers Lui, le Salut éternel, sans favoritisme. 12f

VIII : Il ordonne la bonté envers les pires ennemis et en donne Lui-même l'exemple.12g

IX : On y abolit les classes sociales en mettant tous les biens en commun, "Il s'agit simplement d'établir l'égalité" déclare à ce propos, l'Apôtre Paul, car "il n'y a plus ni Juifs ni non Juifs, ni libres ni esclaves et ni hommes ni femmes" car "tous...sont ...Un, en Jésus" ; 12h

X : C'est à des femmes que Jésus apparaît Le premier, pour qu'elles prêchent Sa résurrection. 12i

XI : C'est une femme qui donne à Jésus, l'onction du couronnement avant Son entrée Royale dans sa capitale, une prérogative réservée au Prêtre Suprême dans le judaïsme 12j

..DANS LE NOUVEAU TESTAMENT..

Paul met les esclavagistes dans la même catégorie que les parricides et presse son disciple d'émanciper son esclave et d'annuler la dette de ce dernier qui l'avait volé, «Non plus un esclave, mais un frère » 12k

De même, les femmes de l'Église primitives, sont :

- Apôtres 12L

- « Diaconesses », ce terme est le féminin du terme grec «Diaconos» qui veut dire «Ministre» 12m

- Membre d'un comité de veuves, équivalent féminin du comité masculin des «Presbytes»", mot d'où dérive le mot "Prêtre". 12n Dans le texte grec d'ailleurs, ce mot est utilisé d'une manière interchangeable avec le mot «Episcopos», i.e. «Évêque».

- Prophétesse, i.e. porte-parole de Dieu. 12o

Boulding mentionne l'exemple d'une chrétienne qui, suite à sa conversion, libère 8000 esclaves.

John Howard Yoder et Peter Brock soulignent dans leurs ouvrages respectifs, le fait que l'Église primitive interdit TRÈS formellement à tout chrétien de faire partie de l'armée et, dans le cas d'un policier, de brutaliser les délinquants : Ainsi la vie et le bien-être du guerrier ennemi et du délinquant ont autant de valeur que celui du concitoyen bien en vue. De plus, le Concile de Nicée réitère très fermement ces ordonnances, à une époque où les chrétiens ne sont plus du tout tenus de faire quoi que ce soit (serments, sacrifices à une idole, etc.) qui soit contraire à leur foi, en dehors de la guerre elle-même. 14 Gérald Walter quant à lui, met de l'avant le fait que dans les premiers siècles de l'Église, la grande majorité des défenseurs de l'orthodoxie évangélique, fait de la mise en commun des richesses, une norme de la Vraie Foi. Alors que l'Église est déjà majoritairement sous le contrôle du pouvoir romain, vers 435, St Jean Chrysostome réitère (avec d'autres) cette norme. Même «Saint» Augustin, reconnaît cette norme en théorie, mais ses compromissions avec le pouvoir romain au sein de l'Église d'État, l'amènent à renoncer à ladite norme et à bien d'autres. 15

« Saint » Augustin formule la pensée de l'Église d'État, en empruntant aux philosophes gréco-romains leurs positions misogynes, esclavagistes, militaristes (doctrine de la "guerre juste" de Cicéron), anti-égalitaire au niveau économique (droit absolu à la propriété privée et justification de la pauvreté qu'entraîne ce "droit", chez Aristote) et social. C'est aussi Augustin qui, le premier dans le Christianisme, justifiera les baptêmes forcés. Là encore, il s'inspire du paganisme, dans lequel la religion du chef ou du roi est obligatoirement celle de ses sujets, puisque ledit chef ou roi y est «un dieu ». 16

Ainsi à partir du règne de Constantin, le système romain a commencé à séduire, détourner l'Église des principes évangéliques et à la conformer à ses valeurs anti-égalitaires païennes. Ainsi s'instaure la hiérarchie dans l'Église. Il ne suffit plus de se donner soi-même à Jésus, il faut accumuler des sacrements (constructions d'églises, pèlerinages, reliques...) qui coûtent de plus en plus chers, favorisant ainsi les plus riches. On ne peut plus prier Jésus directement, il faut passer par le biais d'une hiérarchie de saints du ciel et de prêtres et ces derniers sont mis en place, souvent dans la violence, par la classe riche. 17

Cette situation entraînera l'émergence des mouvements de Réveil, à la fin de l'Antiquité.

(Carte de l'Europe du Nord en 500 ap. J.-C. : http://homer.span.ch/~spaw1241/nouest5.htm)

Comme l'indique l'introduction, le Réveil, à TOUTES les époques, consiste à restaurer le christianisme des origines. Conséquemment, un tel mouvement inclut non seulement une évangélisation accrue des gens officiellement non chrétiens, mais aussi un enrichissement et un approfondissement de ce que signifie la conversion : Un changement de comportement individuel et social et un changement de philosophie de vie. Cela entraîne donc aussi la nécessité d'évangéliser AUSSI les laïcs et LE CLERGÉ de TOUTES les dénominations, puisque toutes les dénominations issues d'un précédent Réveil en viennent à se corrompre à leur tour.

C'est le premier Réveil de l'histoire à la fin de l'Antiquité, qui donnera naissance aux ordres monastiques missionnaires. Ces derniers ont "sauvé la civilisation" en Europe du Nord, selon Thomas Cahill. Selon Vie pédagogique, 18 on leur doit l'invention de l'école, et de l'éducation gratuite pour les pauvres. On leur doit aussi l'invention des hôpitaux. Ce même phénomène s'est répété et se répète en de nombreuses cultures anciennement "primitives" : les missionnaires enrichissent ces cultures en les aidant à se doter de leur propre écriture, production littéraire, techniques agricoles, etc. Ainsi par exemple, le missionnaire Saint Cyrille crée l'alphabet "cyrillique" pour et avec ses convertis d'Europe de l'Est et cet alphabet en viendra à complètement supplanter l'ancien alphabet grec.

Les Vaudois, à partir du 12^e siècle, distribuent leurs biens aux pauvres; ils s'installeront dans le Sud de la France et le Nord de l'Espagne et de l'Italie. Dans ce dernier pays, ils sont encore de nos jours, sur-représentés par rapport à leur petit nombre, dans les mouvements de réforme sociale.

Au 13^e siècle, En Italie, en France et même en Égypte, Saint François d'Assise dénoncera lui aussi les richesses de l'Église et de la classe dirigeante, ainsi que la violence des Croisés et des Musulmans. Le sultan d'Égypte le chassera, de peur qu'il ne convertisse ses soldats. (300 ans plus tard, ses "disciples" Récollets seront les premiers missionnaires de Nouvelle France.) Boulding met de l'avant, le fait que Saint François n'a jamais eu avec Claire, fondatrice des Franciscaines, ni avec personne d'autre, des relations chef/subordonné : l'humilité est la vertu cardinale du retour à la Bible pour François.

Le réveil de John Wycliff au 14^e siècle, est à l'origine du socialisme britannique (tout comme les Méthodistes Primitifs seront à l'origine des syndicats socialistes britanniques du 19^e siècle, 30 en plus d'avoir amené le futur évangéliste Charles Spurgeon au Salut). Wycliff et ses partisans en effet, prônent comme beaucoup d'autres avant eux, l'abolition de la propriété privée, pour restaurer la Foi évangélique. 19

La plus ancienne église évangélique, l'église des Frères Moraves (Tchèques), qui est aussi le premier mouvement missionnaire mondial, a son origine dans le réveil pacifiste communal de Jean Hus, disciple de Wycliff, au 15^e siècle. 20

L'Église Mennonite (fort présente dans l'Ouest canadien, là même où le NPD est le plus implanté) a son origine dans le mouvement pacifiste communal des Anabaptistes, dans le Nord de l'Europe au 16^e siècle. www.mennonitecc.ca

De manière générale selon Boulding, les persécuteurs de ces mouvements et des autres l'ayant précédé (y compris ceux qui ne sont pas mentionnés dans cette recherche), leurs reprocheront entre autres, leur traitement égalitaire des femmes. De même, chez les Moraves, la règle veut que l'on nomme un homme et sa femme ensemble au même poste d'évêque ou de pasteur. 21

À ses débuts vers 1517, la Réforme de Luther en Allemagne, semblait prendre une tangente semblable à celle des groupes précités; par exemple, il proclama que tous les chrétiens, hommes et femmes étaient également des Prêtres de Dieu, et tous donc devaient être éduqués, puisque Dieu parle par Le Livre. Mais ceux qui espéraient, durent bien vite déchanter, car Luther renia bien vite un grand nombre de principes qu'il avait fait mine de défendre. Quand les Anabaptistes voulurent eux continuer ce qui avait été commencé, il furent persécutés et mis à mort : Les "Réformateurs" ont donc perpétué l'Église d'État sous de nouvelles dénominations. Malgré tout, on peut constater que l'influence des Réveils a au moins encouragé le protestantisme d'État à se déhiérarchiser, ce phénomène étant le plus évident dans l'Église d'État des Puritains de la Nouvelle Angleterre qui, à l'exemple des Mennonites de Suisse et des Pays-Bas, se sont dotés d'une structure très décentralisée.

En évangélisant les membres de l'Église (luthérienne) d'État d'Allemagne, les Moraves (mentionnés plus haut dans le paragraphe) y déclenchent le Grand Réveil Piétiste des 17^e,18e et 19e siècles, qui est lui-même à l'origine du Siècle des Lumières : Ainsi, dès les premières décennies du 18^e siècle, les régions d'Allemagne les plus touchées par le Réveil, voient s'y instaurer l'alphabétisation et la scolarisation de la majorité des filles, même chez les plus pauvres et dans les circonscriptions les plus éloignées. 22

Les Méthodistes et Piétistes du Grand Réveil seront les premiers mouvements de masse, donnant un rôle public aux femmes, alors même que ces dits mouvements se développent à l'intérieur même d'une église d'État et d'une société séculière, qui interdit formellement un tel rôle aux femmes. (Cf. 9 )

Ce Grand Réveil qui influe sur une société en général et non plus sur un groupe restreint seulement, sera suivi de plusieurs autres du même type, dans de nombreux endroits de l'Europe et de l'Amérique, sur une période allant du 17^e au milieu du 20^e siècle, l'époque même où s'édifie les chartes des droits de l'Homme, les révolutions scientifiques, la scolarisation universelle et obligatoire, les lois sur les conditions de travail, les services sociaux, l'assurance maladie, le suffrage universel pour les deux sexes et pour les noirs. Dans les années '50 à '70, le mouvement pour les Droits civiques de Martin Luther King et celui des Jesus People qui lui est lié, sont les dernières manifestations connues du Grand Réveil.

(Une prédication de M. L. King Jr. : http://www.stanford.edu/group/King/papers/vol4/580901-002-My_Pilgrimage_to_Nonviolence.htm Pour ceux qui ne lisent pas l'anglais, vous pouvez lire ses livres écrits à la fin de sa vie, i.e.1964-68, dans n'importe quelle bibliothèque

Commune des Jesus People de Chicago : http://www.jpusa.org/meet.htm

Site du mouvement Sojourners, des Jesus People à Philadelphie : http://www.sojourners.com/)

Au niveau mental, les Réveils ont opéré une Révolution en rompant avec le fatalisme millénaire: celui du karma, du "Inch Allah" et de la prédestination calviniste. La misère, l'exploitation, l'inégalité sont contraire à la volonté du Dieu créateur qui veut libérer l'humanité du joug du Malin et qui S'est envoyé Lui-même, pour être immolé sur la Croix et ainsi apporter la délivrance à ceux qui se donnent à Lui pour bâtir Son Royaume (i.e. son système politique) de Justice.

De même, le rejet évangélique de la Tradition a permis aux scientifiques de regarder librement ce que Dieu a à dire dans le Livre de la Création, sans plus être entravés par une vénération idolâtre envers les scientifiques du passé. Dans son ouvrage sur les Quakers, Van Etten attribue principalement à ces derniers, malgré leur petit nombre, l'avènement de la révolution scientifique. 23

(Les origines chrétiennes de la Révolution scientifique : PSCF6-93Kaiser.html)

Déjà au début du Moyen Âge, les premiers moines se sont intallés dans le Nord de l'Europe encore «sauvage», pour bénéficier de plus de liberté pour fonder des petites sociétés basées sur l'Évangile. Il serait même possible que Saint Brendan d'Irlande, soit venu évangéliser l'Amérique du Nord, dès les années 800.

800 ans plus tard (donc en 1600), le message sans compromis des revivalistes leur attire de vives persécutions de la part du pouvoir établi, un assez grand nombre d'entre eux viendront donc s'installer dans en Amérique du Nord. Conséquemment, les nombreux revivalistes de l'Amérique anglophone, viennent de multiples contrées ; par exemple, les deux initiateurs du Réveil au Canada britannique arborent des patronymes français : Alline et Payzant. 24

Comme il y a été fait allusion plus avant dans la section « JÉSUS » de cette présente recherche, les tendances au rejet de la hiérarchie, manifestées dans les Réveils ne portent pas SEULEMENT sur les structures ecclésiastiques, mais aussi sur celles du monde politiques. Si Jésus est le seul Seigneur et le seul Roi 12d, la monarchie et le système seigneurial sont des idolâtries sataniques, d'autant qu'il faut se prosterner devant les seigneurs et les rois, or il est écrit : « Tu te prosterneras (en grec «proskounéo ») devant Dieu ...Lui seul ». 

Au 17^e siècle, les Anabaptistes Roger Williams et Anne Hutchinson 9 fonderont le premier État pacifiste et donc TOLÉRANT de l'histoire du Monde : le Rhode Island.

Les Quakers de William Penn, imiteront leur exemple en fondant la Pennsylvanie. Avant que les Quakers ne se fassent enlever le contrôle de la Pennsylvanie, leur modèle de société attirera l'attention des philosophes politiques de toute l'Europe, dont Mirabeau et Voltaire. Ce dernier sera stupéfait de constater que les Quakers avaient instauré la seule société sans police, sans tribunaux...et sans criminalité ; mais il tentera de séparer leur foi évangélique charismatique, "bizarre" selon lui, de leur bon comportement social qui en est pourtant l'aboutissement logique. 25 Selon un chrétien d'Afrique, cette attitude (qui s'est généralisée dans nos sociétés occidentales modernes) équivaut à penser qu'on peut couper un chien en deux pour en garder une moitié, et croire que la moitié que l'on garde va demeurer en vie.

Un ancien Quaker rétrograde du nom de Benjamin Franklin, sera le principal rédacteur de la Déclaration américaine des Droits de l'Homme de 1776 : « Tous les humains ont reçu de leur Créateur, ces droits inaliénables... ». Dans le même ordre d'idée, c'est un Abbé, Siéyes, leader des représentants du clergé, qui rédigera la Déclaration française de 1789 : « Réunis sous les auspices de l'Être suprême... ».

Une des sous-branches Quaker, surnommée "Shaking Quakers", ainsi que les Moraves et plusieurs autres Églises évangéliques, viendront fonder de très nombreuses communes aux 17^e, 18^e et 19^e siècles. Or, Arthur Bestor rapporte, que le brillant succès social et économique de ces communes ont prouvé au monde, les avantages du socialisme. Voyant cela, Robert Owen, Charles Fourrier, Karl Marx, etc., voudront créer un socialisme séculier (i.e. sans Jésus. Ce qui sera un échec.) 26

Aux 18^e et 19^e siècles, le passage de missionnaires chez les Cherokees apportera entre autres à ces derniers : l'agriculture, un alphabet national, une presse, une constitution démocratique, une littérature et une Église nationale, jusqu'à ce que les États-Unis les attaque, leur vole leur pays et les déporte loin dans l'ouest, tout cela pour y installer des planteurs de tabac esclavagistes. 27

C'est aux Anabaptistes, aux Quakers et aux Frères Moraves que l'on doit principalement la christianisation des Amérindiens et surtout des Noirs. En effet, l'attachement des missionnaires catholiques aux sacrements ainsi qu'au mode de vie français, nuit à l'efficacité de leur évangélisation inter culturelle. La doctrine des Calvinistes, de leur côté, les détourne de toute évangélisation, les très rares Calvinistes qui évangélisent, se retrouvent en complète contradiction avec leurs croyances. En fait, il est même interdit généralement d'évangéliser les noirs.28 Le calvinisme joue donc au fil des siècles et partout où il s'installe, le rôle de justification pour l'esclavage et la ségrégation, auprès des "croyants" de nom. Rien d'étonnant donc à ce que, sauf rare exception, le Grand Réveil des 17^e, 18^e et 19^e siècles soient à la fois anti-calviniste et anti-esclavagiste.

Ce sont les revivalistes qui ont créé et été, le mouvement anti-esclavagiste, comme en témoigne entre autres, le Negro Almanach, et suite à l'abolition de l'esclavage, ce mouvement se prolongera dans la lutte contre la ségrégation raciale et la pauvreté. Ainsi, la première entité politique reconnue de l'histoire, qui rejette l'esclavage, et somme le reste de l'humanité à abolir cette institution est la commune Mennonite de Germantown, Pennsylvanie. 29 Freeborn Garrettson, le représentant du mouvement Méthodiste au Canada est un ancien propriétaire d'esclaves qui, dès sa conversion, libère ses esclaves et dédie tout son argent et son temps à l'évangélisation et à la dénonciation de la guerre et de l'esclavage. Il suit en cela l'exemple du fondateur britannique des Méthodistes, John Wesley qui malgré le milieu social TRÈS conservateur dans lequel il évolue (il est pasteur toute sa vie dans l'Église d'État contrôlée par les aristocrates), est anti-esclavagiste et pacifiste, et dédaigne les richesses. 30

Or ce pacifisme même leur vaudra de virulentes attaques.

Pendant la guerre d'Indépendance de 1776 à 1783 et de nombreux écrivains à la suite fondateurs des États-Unis, reprocheront sévèrement aux revivalistes leur neutralisme. Qu'en est-il ? Les Réveils sont-ils un opium, perfidement utilisé par les revivalistes pour détourner le peuple d'une révolution (violente) qui serait la vraie solution ?

Voyons cela :

Comme il a déjà été dit, les revivalistes, Wesley, Garrettson, Alline, Payzant, etc. sont pacifistes : ils refusent les sommations à se battre donnés par les DEUX camps. Donc même si une des deux causes était percue comme la meilleure, elle ne pourrait être défendue que par des moyens non-violents (comme l'a fait Martin Luther King) ; or dans ce cas-ci, il appert que :

- Les dirigeants et les principaux membres des deux camps en présence sont francs-maçons ou planteurs de tabac ou buveurs ou adultères ou esclavagistes 31 ou malades mentaux ou voleurs ou tout cela en même temps ; ce sont des mondains contre d'autres mondains qui se font la guerre, motivés par leurs intérêts financiers. Rien donc pour susciter la sympathie des revivalistes chrétiens.


- Les deux camps dénient le droit de vote aux femmes, aux noirs et aux simples travailleurs. Or c'est dans le Grand Réveil que naîtra issu le mouvement réclamant le droit de vote pour ces personnes. 32 La nature très majoritairement chrétienne du mouvement des Suffragettes se voit entre autre au fait que, contrairement au féminisme actuel (en général), ce féminisme s'opposait fermement à l'avortement. , http://www.feministsforlife.org/history/herstory


- Les Insurgés de la colonie de Pennsylvanie sont ceux-là même qui ont enlevé leur colonie aux Quakers, pour pouvoir y faire la guerre aux Indiens de la frontière ouest : En effet, la culture du tabac brûle le sol, il faut continuellement voler d'autres terres aux Indiens ou à d'autres «blancs », par exemple les Français. C'est pour cela qu'en 1754, un planteur de tabac a formé une milice de planteurs squatters pour faire la guerre aux français de l'Ohio ; ce milicien/planteur/squatter s'appelait Georges Washington.

Ce neutralisme leur attirera la persécution de la part des États-Unis, ce qui les forcera à s'enfuir dans les colonies du Nord demeurées britanniques ; et cela d'autant plus que ces susdites persécutions les font passer aux yeux des autorités britanniques, pour des "loyalistes" ayant le droit de recevoir leur part des nouvelles terres gratuites, réservées à ces dits loyalistes. Pour les revivalistes, voilà à nouveau une opportunité de recréer une société chrétienne modèle dans une terre encore sauvage.

De par lui-même, Henry Alline, initiateur du Réveil Nouvelle Lumière des Maritimes est par tempérament trop individualiste et manque trop du sens de l'organisation, pour y jouer directement le rôle d'un réformateur social, mais sur certains autres points, il représente la quintessence même du revivalisme.

Par exemple, Selon Rawlyk, Bell et l'Encyclopédie du Canada :

a) Alline rejette toute forme de hiérarchie, de légalisme et de tradition, y compris en matière de théologie.

b) Il refuse de laisser le manque d'instruction empêcher qui que ce soit de participer au fonctionnement de l'Église. Il refuse aussi de laisser l'instruction élever quelqu'un au-dessus des autres.

c) Il donne le même statut aux femmes qu'aux hommes dans toutes les sphères du ministère.

d) Il dédaigne totalement les biens matériel et se consacre de tout sa personne à son ministère d'évangéliste, peut importe la fatigue, les dangers, les persécutions, l'inconfort et les privations.

e) Il a à cœur d'atteindre les gens, se faire comprendre même des moins instruits par ses prédications émouvantes et sensibles, et par son immense production musicale "Gospel", la toute première musique composée et écrite au Canada britannique. Au delà de la différence de style et de renommée entre Bach et Alline, on peut faire remarquer que deux compositeurs ayant chacun marqué leur pays ont été inspirés par le Grand Réveil, l'un par le biais du mouvement Piétiste, l'autre par le mouvement Nouvelle Lumière.

f) Il rejette à 100% le calvinisme et sa doctrine de la prédestination.

g) Toute sa prédication et sa vie sont centrée sur l'Amour et la Sainteté, infinis de Dieu, ce qui amènera éventuellement ses convertis à ne plus accepter la société telle qu'elle est, à s'unir et lutter (non violemment) pour des réformes en profondeur, ainsi naîtra le mouvement de la Réforme de Nouvelle-Écosse, pour la redistribution des terres et la démocratie, et plus tard, le mouvement d'Évangile social chez les Baptistes. 33

Au moment du Réveil Nouvelle Lumière et après, les Loyalistes du Bas-Canada exigèrent et obtinrent du gouvernement de Londres une chambre d'assemblée pour laquelle, les femmes et les hommes propriétaires avaient le droit de vote, fait ahurissant pour l'époque. C'est un pasteur méthodiste qui, à titre de ministre de l'instruction publique du Haut Canada, instaura vers 1830, la première loi sur l'instruction universelle, gratuite et obligatoire. C'est dans une église Méthodiste que sera fondé par des prédicatrices, des prédicateurs, des femmes de prédicateurs et des chrétien(ne)s pratiquant(e)s engagé(e)s, le mouvement moderne des Suffragettes. 32

À cause de ce Réveil Nouvelle Lumière, les églises dites évangéliques, en sont venus à représenter entre un _ et 1/3 de la population, en deux endroits du Canada : Les Maritimes et l'Ouest à partir de l'Ontario central. La plus grande confession protestante du Canada, l'Église Unie, était une Église évangélique, il y a 20 ou 30 ans. Le NPD qui est à l'origine, entre autres, de nos lois du travail est lui aussi issu des églises Évangéliques de l'Ouest, surtout les Méthodistes et les Mennonites ; son fondateur Woodsworth fut pasteur avant de travailler à temps plein pour le mouvement. C'est un autre pasteur, le Baptiste Tommy Douglas, qui instaura en premier l'Assurance maladie au Saskatchewan, 20 ans avant le Québec. Site du Pasteur/ Député Bill Blaikie sur la Bible et la politique : http://www.billblaikie.ca/faith-e.php?task=view&articleID=20.

Au 19^e siècle, le Réveil de la Sainteté a donné naissance, outre le mouvement des Suffragettes et le mouvement coopératif/syndical/socialiste de Grande-Bretagne, à, entre autres, 3 institutions internationales bien connues au Canada : L'Armée du Salut, la Croix Rouge et le YMCA.

En 1948, un juriste de l'université McGill, rédige la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, à l'instigation de Méthodistes, tels que Éléanor Roosevelt.

Du Réveil pentecôtistes de 1903 à Asuza Street (Los Angeles) a découlé quelques décennies plus tard, à la fondation des centres Teen Challenge dans plusieurs pays du monde dont le Canada, un réseau de 550 centres de désintoxication et réhabilitation pour les délinquants et toxicomanes ; Teen Challenge a fait savoir qu'une enquête fédérale de 7 ans sur des gradués d'un de leurs centres, a révélé en 1976 que 86% n'étaient pas retombés dans leurs dépendances ("The Jesus Factor"). Aussi, un très grand nombre d'ouvriers à temps plein et de bénévoles de L'Armée du Salut au Québec sont des Pentecôtistes. De plus, Jay Beaman a mis de l'avant le rôle marquant que les Pentecôtistes ont joué dans l'opposition pacifiste aux deux Guerres mondiales, au Canada anglais et aux États-Unis. Il se désole par contre de constater qu'après quelques décennies, ces valeurs ont été mises de côté. De même, la résistance à la ségrégation raciale (légale au début du 20^e siècle) des États du Sud et des grandes cités, qui avait aussi caractérisé le mouvement Pentecôtiste, a elle aussi été mise de côté au milieu du 20^e siècle et n'a vraiment été remise de l'avant qu'en 1994. Ce genre de processus est général à l'ensemble des églises évangéliques : Alors même que la société se sécularise, les églises sont sécularisées de l'intérieur : elles adoptent des attitudes et de multiples manières de penser non évangéliques. Un exemple de cela nous est donné par un chef politique qui se dit chrétien, mais dont le programme politique ne contient presque rien de compatible avec l'Évangile, comme nous l'expose le Pasteur/Député de Winnipeg, Bill Blaikie : http://www.billblaikie.ca/faith-e.php?task=view&articleID=19

La population du Canada et du reste de l'Occident est de plus en plus égoïste et matérialiste, et cet immoralisme généralisé laisse les mains libres aux intérêts privés qui contrôlent les élections pour battre en brèche les acquis de la démocratie, tels la gratuité des soins de santé et de l'éducation, le droit et le devoir du gouvernement de mettre l'économie sous le contrôle de l'ENSEMBLE de la population et non pas juste de quelques individus ; il est même question de privatiser l'eau et les indispensables traités pour protéger l'environnement sont ouvertement violés, par contre le monde on ne manque jamais d'argent quand il s'agit de donner des contrats d'armements et rechercher à nouveau l'affrontement avec la Chine et la Russie La Société et l'Église ont besoin plus que jamais d'un Réveil, d'une repentance, car cette fois le Monde ne peut plus se permettre vivre longtemps dans ses ténèbres, c'est son avenir qui est en jeux

---

A Call to Renewall : www.ctr.org

Evangelicals for Social Action : www.esa-online.org

Écologistes chrétiens : Creation Care : www.creationcare.com,

Target Earth : www.targetearth.org

Des Rockers engagés : Ballydowse : www.ballydowse.com

Jésus et la science : Reasons to Believe : www.reasons.org

American Scientific Affiliation : www.asa3.org

---

A) RACISME, SEXISME ET INÉGALITÉS SOCIALES DANS LES SOCIÉTÉS DITES «primitives

1 Malgré le fait qu'elle prétend être le pays de la Liberté/Égalité/Fraternité, la France n'a adopté la gratuité des soins de santé qu'une quarantaine d'années environ après la Grande-Bretagne et la Saskatchewan ; et aux É-U par contre, elle a plus d'une fois failli être instaurée au niveau national, n'eut été du lobbyisme virulent des TRÈS riches compagnies médicales. (Retour au texte : A:\RÉVEILS ÉVANGÉLIQUES ET DÉMOCRATIE AU CANADA.doc Attn : Pour aller et venir entre le texte principal et les notes par la suite, cliquer le bouton avec un globe terrestre et deux flèches vertes, en haut.)

2 Mettons tout de suite au point le fait que cette expression dans ce présent travail a un sens non péjoratif et fait référence généralement aux peuples qui ne connaissent ni l'écriture, ni la roue, ni le travail du métal ni l'agriculture : Ex. : la majorité des peuples autochtones des Amériques et d'Afrique Noire (jusqu'à l'arrivée des européens), les Chinois, les Indo-européens, les Arabes et les Japonais aux premiers siècles de leur existence. Cf. Tristes tropiques, de Claude Lévi-Strauss, Éd. Plon, Paris, 1995.

3 Dans le même ordre d'idée, j'ai eu l'occasion de lire un article récent (que hélas, je n'arrive vraiment plus à retrouver) de la revue Afrique Magazine qui affirme que les génocides d'albinos ont été fréquents sur ce continent, surtout au Sénégal.

4 Un article du magazine français Actuel (que je n'ai pas retrouvé, re-hélas) rapportait à la fin des années '80, les propos d'une femme qui, enlevée petite par les Indiens de l'Amazone, a été traitée en objet sexuel et a vu des garçons subir le même sort aux mains de leur propre frère. Dans l'article "La planète des pédophiles" dans L'Actualité vol. 18, no 7 (1^er mai 93), Luc Chartrand demande pourquoi la société bouddhiste n'est pas capable de protéger les enfants. Chose inquiétante, il relève aussi qu'une société très SÉCULARISÉE et libérale comme les Pays-Bas, a baissé l'âge du consentement sexuel à 12 ans sous les pressions d'un mouvement du droit à la pédophilie organisé de la même manière et autour du même genre de rhétorique que le mouvement Gay à l'époque où l'homosexualité adulte n'était pas encore légale. Retournerons-nous aux mœurs de Rome et de la Grèce antique ? (Cf. Histoire de la vie privée. Tome 1 : Le monde romain, par G. Duby, Philippe Ariès et al., Éd. Du Seuil, Paris, 1985-87)

4b Histoire générale du Canada, de Craig Brown et al, 1988, p.60.

Mon histoire (manuel de Sec. 4), de François Charbonneau et al. , Éd.Guérin, Montréal, 1985, p.21

4c La femme celte, de Jean Markale, Éd. Payot, Paris, 1984, p.15-17. Chose intéressante, un marxiste comme Markale, s'efforce dans son ouvrage de retrouver dans des documents de l'Antiquité, les vestiges d'un temps d'égalité homme/femme et/ou de matriarcat ayant existé à une époque antédiluvienne correspondant à celle...du Jardin d'Éden dans la chronologie de la Genèse.

Histoire mondiale de la femme de Pierre Grimal et al. , Éd. Nouvelle librairie de France, Paris, 1980, p. 45, 150, 478, 480.

B) INÉGALITÉ ET RAISON DANS LES SOCIÉTÉS DITES «civilisées »

5 Dans le magazine L'Histoire, no 160, nov. 92, p.40-43 : "Le matriarcat n'a jamais existé" par Stella Georgoudi et Daniel Bermond. Dans Le féminisme au masculin, (Éd. Denoël-Gonthier, Paris, Paris, 1981) d'ailleurs, Benoite Groult dénonce le sexisme de Rousseau, dans le chapitre qui est consacré au 18^e siècle.

6 i.e. celles qui ont développé le travail du métal, l'agriculture, la roue, les villages et les villes et l'écriture.

6b La Raison en procès : Essais sur la Philosophie et le sexisme par L. Marcil-Lacoste, Éd. LaSalle : Hurtubise-HMH, Montréal, 1987, disponible à la bibliothèque de l'université Laval

7 Sur la pensée politique de Socrate : cf. le chap.1, p.139, de Great Political Thinkers, de William et Alan O. Ebenstein, Éd. Holt, Rhinehart and Winston inc., Texas, 1989. Sur celle de Platon : cf. la 3^e section de : Origines du communisme : judaïques, chrétiennes, grecques et latines, par Gérald Walter, Éd. Payot, Paris, 1975, disponible à l'u. Laval. Quant aux Hindous et aux Bouddhistes, jusqu'à ce que des politiciens éduqués en Occident, comme Gandhi et Nerhu, abolissent cela, au niveau juridique, la loi hindoue stipulait que l'ombre même d'un paria était une SOUILLURE punissable de mort pour les gens de caste plus élevée. Malgré les lois, ce système perdure encore. De même, malgré les lois, on encourage ou force encore la femme d'un mort de haut rang à se jeter sur son bûcher funéraire, et on brûle encore vives des femmes dont la famille n'a pas payé en totalité, une somme d'argent (la "dot") à la belle-famille de ladite famille. Cf. aussi « Karma », « Castes », « Sati », « Paria », « Nirvana » dans Universalis.

De Karl Marx, cf. Manifeste du Parti communiste, Éd. Sociales, Paris, 1973.

Sur les révoltes d'esclaves, cf. la 4^e section d'Origines et l'article « Spartacus » dans l'encyclopédie Universalis.

7b Dans son manifeste Do it : scénarios d'une révolution (Éd. Du Seuil, Paris, 1970), le « leader » de la Gauche « Hippie » (pour être exact, du mouvement « Y.I.P. »), de son côté appelle, entre autres, les violeurs à entrer dans sa révolution et on présente dans le livre, la photo d'une petite fille posée nue et couchée. Or cette Gauche était de la mouvance anarchiste, nonobstant le fait que cette dernière se présente, comme étant la frange la plus radicale de l'égalitarisme. Dans les faits, on ne peut que rétorquer « Qui protégerait les femmes et les pauvres contre l'exploitation, dans une culture anarchiste ? »

7c Cf. « Comte » dans Universalis

8 Ce qui fait que même selon la freudienne Françoise Dolto, la petite fille qui subit l'inceste de son père, est la cause, l'initiatrice de cet inceste, car elle veut, par complexe d'Électre d'Œdipe), s'emparer du pénis de son père qui lui est la «victime » de sa fille. Cf. le chapitre «comment ne pas devenir incestueux » dans La cause des enfants, de F. Dolto. Cf. aussi l'introduction de La femme celte, de Markale et «Freud », «castration », «œdipe » dans le CD-rom (ou sinon la version papier 1995) de l'Encyclopédie Universalis, Éd. E. Universalis, Paris, 1999.

9 Le texte sur les darwinistes, fait partie du site http://wwwomen.com/category/histor1.html, (trouvé par les liens du site web du Conseil du Statut de la Femme de Nouvelle-Écosse). En cliquant sur ce lien, on peut aussi cliquer «search » et taper «Anne Hutchinson » ou «Methodism ».

10 MARCEL BLANC de la revue La Recherche), rapporte aussi dans le même article, de MAI 1984, que les scientifiques néo-darwiniens continuent à affirmer que les différences races humaines sont des espèces distinctes et/ou que les le cerveau des "noirs" est inférieur à celui des "blancs et des "jaunes". Quant à la collusion directe ou indirecte entre le monde scientifique et le nazisme, André Pichot, rédacteur en chef de la même revue, les rapporte dans son ouvrage : La société pure : De Darwin à Hitler, Éd. Flammarion, Paris, 2000. Cf. aussi http://www.larecherche.fr/arch, taper "Pichot" et Sciences et avenir, no 643, sept. 2000, p.102.

Selon un article de Thuiller datant de 1974 dans La Recherche, même après la promulgation de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme en 48, les savants contactés par l'UNESCO ont REFUSÉ d'endosser une déclaration affirmant : "Les recherches biologiques viennent étayer...la fraternité universelle !" et seulement une cinquantaine de scientifiques sur 106 ont fini par consentir avec beaucoup de réserves à endosser une seconde déclaration disant : « Il n'existe aucune raison biologique d'interdire les mariages inter raciaux ou justifiant la croyance que les races diffèrent dans leurs aptitudes intellectuelles et affectives innées ! » Les autres savants pressentis refusèrent carrément de répondre ou affirmèrent «la possibilité de différences (en terme de valeur) mentales innées ». L'évolution des idées sur les unions inter raciaux n'est PAS due à des raisons scientifiques, selon un historien des sciences interviewé par lui.

Selon Albert Memmi, dans un Courrier de l'UNESCO de 1983 (reproduit dans un recueil de textes de l'u. Laval de 1992), l'avènement du racisme proprement dit, correspond à la montée de la Raison et de la Science modernes aux 17^e, 18^e et 19^e siècles. Au 19^e siècle, «même d'excellents scientifiques » croient que le cerveau des races non blanches est inférieur au nôtre ; et « à la fin du 19^e siècle, l'Europe cultivée...surtout Ernest Renan...est convaincue que le genre humain se partage en races supérieures et...inférieures »; « dans les pays anglo-saxons (donc les premiers atteints par le darwinisme), des savants étudièrent le moyen de lutter contre la prolifération des autres races. »

J'ai aussi déjà lu un ouvrage d'histoire des sciences (La Science sous le Troisième Reich, par J.Olff-Nathan et al. , Éd. Du Seuil, Paris, 1993 ; disponible à la bibliothèque de l'UQAM.) qui rapporte que les scientifiques allemands (même de nombreux savants d'origine juive, en son sein) ont massivement collaboré avec Hitler et vertement reproché à Einstein, ses propos « de chiottes » contre le 3^e Reich.

Selon Charles Trebaol, le sécularisateur des écoles françaises Jules Ferry, proclamait aussi que les Européens étaient «une race supérieure », ayant la mission historique de coloniser la race noire «inférieure ».

On est aussi en droit de relever la pure discrimination avec laquelle notre société sécularisée canadienne, y compris une majorité du monde médical, a décrété qu'un bébé n'a pas de DROIT légal de vivre, sur la seule et unique base du fait d'être dans le ventre de sa mère, plutôt que dehors ; cela même quand il n'en plus que pour quelques heures avant de naître. Le caractère purement discriminatoire et arbitraire de cette position est encore plus évident quand on sait que, aux États-Unis, on en est rendu à pratiquer l'avortement sur des enfants à moitié nés (« Partial Birth ») ou même entièrement nés, cordon ombilical coupé, comme le rapporte un article de Newsweek : « A Question For Gore Next Week » par George F. Will, 2 oct. 2000, dernière page.

10b Cf. «le rap : anti-femmes ? » par Isabelle Massé, dans le magazine Elle Québec, no 139, mars 2001, p.94-96.

10c "La pornographie : une autre forme de la violence" par Madeleine Ladouceur, Magazine CEQ, vol. 2, no 2, Hiver 83, p.52-53. "Érotisation précoce : où sont passé les jeunes filles en fleur ?", dans Femmes plus, vol.13, no 7, août 2000, p.22-24

2. JÉSUS, L'ÉGLISE PRIMITIVE, LES RÉVEILS ET LES ORIGINES L'ÉGALITÉ

11 Cf. "Le Christianisme a libéré les femmes" par J. LeGoff, magazine L'Histoire no 245, juill./août 2000, p.34-38.

The Underside of History, par Elise Boulding, Boulder (Colorado), Éd. Westview Press, 1976, p. 206, 358, 362, 364, 466-467, 547-582, 637, 718 et 727

Les références 12 sont toutes tirées de la Bible. La traduction généralement utilisée est la Bible du Semeur, Éd. Société Biblique Internationale, Nogent-sur-Marne, France, 1992. Les informations sur le texte grec du Nouveau Testament dans ce travail peuvent être vérifiées dans l'Exhaustive Strong's Concordance, de James D. Strong, Ed. Christian Heritage Publishing House, Caroline du nord, 1948.

12a Évangile de Mathieu chap. 19 : verset 1 à 10. Év. de Marc ch.10: v.1 à 12

12b Jean 4 : v.9 et 27

12c MT 9 : v.9-12. Luc 7 : 29-31 ; 14 : 15-24.

12d Lc 22 : 24-30. MT 21 : 5. 1^e Lettre à Timothée 6 : 15

12 E MT 6 : 19,24 ; 11 : 5 ; 19 : 16-28 ; 25 : 31-46. Lc 1 : 52-53 ; 6 :20-24, 26 ; 14 :11-24 ; 16: 13-31

12f Mt 5 : 44-48. Lc 23 : 41-43

12g Lc 22 : 49-52, Jn 3 : 16

12h Actes des Apôtres 2 : 44; 4 : 32-5 : 3. 2^e Lettre aux Corinthiens. 8 : 13-14.

12i Mt 28 : 8

12j Mt 21 : 2-9 ; 26 : 6, 13. Cm 11 : 2-10 ; 14: 3, 9. Jn 12 : 3, 12-16

12k 1^e Lettre à Tim. 1 : 9. Lettre à Philémon : v. 8, 15-19, 21

12L Ro 16 : 2-3 (Prisca). Ro 16 : 7 (Junia)

12m Ro 16 : 1 (Phoebé). 1^e Tim. 3: 8, 11, 13

12n 1 Tim 5 : 9-11

12o Ac. 21: 9. 1^e lettre aux Cor. 11 : 5. C'est au regard de tout ce contexte qu'il faut regarder cinq passages «sur les femmes », souvent mal compris de par et d'autres, que l'on peut lire dans les Lettres de Paul et de Pierre : ces lettres s'adressent à des églises qui sont toutes situées dans le monde grec proprement dit (Grèce et Turquie occidentale, actuelles), un monde où le rôle de la femme dans le culte païen se limite à être prostituée sacrée ou à faire des crises de folie (Pythie), au cours desquelles un dieu est supposé parler. Ainsi, l'Apocalypse 2 : 2, 14, 20-22, Jésus fait écrire des lettres à des églises situées dans la même région, pour y critiquer chez l'une d'entre elles, la présence d'une prostituée ou proxénète «sacrée » surnommée «Jézabel » et les orgies «sacrée » qu'elle organise ; il se plaint aussi de comportements semblables ou d'autres dérives crypto-païennes dans la plupart des autres églises. De même, l'église de Corinthe, une autre des églises auxquelles s'adressaient les passages susmentionnés de Paul, se trouvait dans une ville particulièrement réputée pour ses orgies sacrées, même à une époque où un tel phénomène était une norme sociale. Or dans ces cultes, on identifiait les prostituées sacrées (ou profanes), au fait qu'elles ne portaient pas ce voile que les femmes grecques portaient en temps normal, ce qui explique pourquoi Paul abjure les chrétiennes de porter ce voile dans l'église, 1 Cor.11 : 5-6, 13, 15. (De même, un homme a cheveux longs dans le culte païen grec est un prostitué). Cette même situation pouvait aussi forcer les chrétiens hommes et femmes, à faire des activités séparées : en effet, la simple présence de femmes dans un lieu, peut signifier dans certains milieux, qu'une orgie se prépare.

De plus, à une époque où même le nombre des hommes païens sachant lire et écrire est fort ténu ; celui des femmes, dans le monde grec susmentionné surtout, pouvait presque se compter sur les doigts d'une main. Ainsi, Socrate lui-même, maître à penser du monde philosophique grec, affirmait que la lecture et l'écriture étaient une malédiction. Même le judaïsme, religion du Livre, affirmait dans le Talmud que c'est une souillure de laisser une femme lire les textes sacrés. Il n'est donc pas étonnant de voir le très savant Paul, ou Pierre, le vétéran, vouloir EN CERTAINS ENDROITS, attendre que les femmes aient été instruites et formées, avant de leur donner exactement les mêmes responsabilités qu'aux hommes qui sont en général plus instruits. Apocalypse.

14 Cf. traduction anglaise des principales ordonnances de l'Église primitive sur le sujet : http://www.nd.edu/~theo/jhy/writings/history/ecdisc%26ord.htm Site d‘articles de l'historien et théologien évangélique John Howard Yoder, en association avec le Goshen College et la Notre Dame University de South Bend, Indiana. De Yoder aussi cette étude biblique et historique : Jésus et le politique : La radicalité éthique de la Croix, Presses Bibliques Universitaires (des GBU), Lausanne, 1972. De Peter C. Brock : cf. le chap.1 de Varieties of Pacifism, Éd. U. of Toronto Press, 1998.

15 Cf. 2^e section de Origines... (cf. 7 pour notice complète), G.Walter.

16 Cf. «Saint Augustin » dans Universalis.

17 Cf. «Simonie » dans Universalis

18 How Irish Saved Civilization, de Thomas Cahill, Éd. Doubleday Books, N.Y., 1993. « Histoire des 3 naissances : L'enseignement, l'école, la pédagogie », dans la revue Vie pédagogique, no 75, nov.-déc. 1991. P.10-16.

19 Cf. « Wycliff », « Lollards », « John Ball », « Christianisme social anglais », « Millénarisme : De la Réforme à l'époque contemporaine », «Communisme religieux » et dans Universalis, et

Les «fanatiques » de l'Apocalypse : Millénaristes révolutionnaires et anarchistes  mystiques au Moyen Âge, par Norman Cohn, Éd. Payot, Paris, 1983.

20 Cf. le chapitre consacré aux Hussites, dans Varieties..., de Peter Brock, et le chap. 1 dans Moravians in two Worlds, de Gillian Lindt Gollin, Éd. Columbia U. Press, 1967.

21 Cf. le chapitre consacré à l'organisation de la commune de Bethléem, dans Moravians...

22 Cf. «Lire et écrire en Allemagne » dans Histoires des femmes en Occident, de Michelle Perrot et al. , Paris, 1980.

23 Cf. le chap. «Les Quakers dans la révolution industrielle », dans Georges Fox et les Quakers, de Henry Van Entent, Éd. Du Seuil, Paris, 1956.

24 Cf. «Alline», «Payzant», et «Garretson», dans le Dictionnaire biographique du Canada, de Francess G. Halpenny et al. , Presses de l'u. Laval, Québec, 1966-

25 Cf. le chap. sur la fascination des philosophes pour les Quakers, dans George Fox...

et « Quakers » dans Universalis.

26 Cf. Backwood «Utopias» : Communautarian Socialism in America : 1663-1829, par Arthur Bestor, U. of Pennsylvania Press, 1970.

27 Cf. «Piste des larmes», «Cherokees», «États-Unis : Sud » et «(Andrew) Jackson » dans Universalis

28 Selon Barbara Chase-Riboud, dans Le nègre de l'Amistad, les protestants blancs esclavagistes sont très conscients du potentiel subversif du Christianisme. Cf. le chapitre sur l'arminianisme dans La Réforme, de Jean Delumeau, Éd. Clio, Paris, 1970. En 1848, par exemple, les principales confessions racistes et esclavagistes sont calvinistes : Les Presbytériens, les Southern Baptists et les Southern Methodists, ce dernier étant la moins calviniste et la moins esclavagiste. Leurs adversaires anti-esclavagistes sont arminiens. Cent ans avant, parmi les leaders revivalistes (ou se disant tels en tous cas), seulement deux acceptent l'esclavage : Whitefield et Edwards : Ils sont tous deux aussi, les deux seuls calvinistes du mouvement. John Wesley mettra fin, sans haine (de son côté, du moins) ni rancune à toute collaboration avec eux. Cf. Le Méthodisme, de Jean-Claude Bertrand, Éd. Armand-Collin, Paris, 1971.

29 The Negro Almanach, par Harry Ploski et al. , Éd. Bellwether, NY, 1971. P.1-59.

30 Le Méthodisme, p. 44-45, 316-317.

31 Cf. Georges Washington, Collection Les grandes biographies, Éd. Dargaud, Paris, 1971. Les fondateurs des É-U étaient presque tous des propriétaires d'esclaves et des planteurs de tabac, leur constitution fermement la sacralité du droit de propriété et d'accumulation, particulièrement pour ce qui s'agit des esclaves. De plus selon «Women Throughout History» cf. 9, (taper «Independance», dans «search»), la Révolution américaine a durci le statut de la femme, réaffirmant le droit du mari de battre sa femme avec un bâton épais comme un pouce d'homme.

32 Cf. «Sojourner Truth», «Seneca Falls», «Frederick Douglas» dans n'importe quelle encyclopédie. Cf. aussi Le protestantisme et les femmes : Aux origines de l'émancipation. , de Liliane Crété, Éd. Labor et fides, Lausanne, 1998.

33 Henry Alline et la religion des Maritimes, de D.G. Bell, Éd. Société historique du Canada, 1993, p.23, 25.

34 Cf. «Roosevelt, Éléanor» et «Déclaration Universelle des Droit de l'Homme : Histoire » dans n'importe quelle encyclopédie. Il y a 2 ans, un membre d'Amnistie Internationale qui m'appelait pour me signaler le 50^e anniversaire de ladite Déclaration, m'a confirmé ce fait.

35 Cf. www.nouvellevie.com, allez dans la section «Liens favoris» et cliquez «Défi Jeunesse», pour atteindre le site du Teen Challenge du Québec. L'ouvrage The Jesus Factor, signale que le centre mondial de Teen Challenge à Rerhesburg, Pennsylvanie, a été fondé grâce à l'aide des Amish et des « Old Order » Mennonites.

36 Cf. www.sojourners.com, taper «Pentecostals» ou «Memphis Miracle»

N.B. : Tous les livres ou revues, mentionnés dans les notes sont disponibles entre autres à la bibliothèque de l'UQAR, à moins d'une mention contraire.