Paul Gosselin ©2003
NB: La loi C-250 de Sven Robinson a reçu
la sanction finale du Sénat le 29 avril 2004. Elle a maintenant
force de loi. On peut voir sur le
site du parlement canadien, les étapes législatives |
Au mois de mai 2002, à la deuxième lecture, la chambre des Communes du Canada a passé la proposition privée C-415 proposé par le député Svend Robinson. Cette proposition ajouterait l'orientation sexuelle à la liste de classes protégées dans les sections de propagande haineuse (318& 319) du code criminel canadien. Le 24 octobre, 2002, m. Robinson introduit à nouveau la proposition comme le projet de loi C-250, une procédure habituelle pour des propositions suite à un discours du trône. Le projet de loi a depuis été voté par la chambre des communes et a passé les trois lectures au Sénat.
Le projet de loi proposé par Svend Robinson amende le Code criminel afin que les protections prévues à l'égard des personnes en fonction de leur race, couleur, religion et origine ethnique, soient étendues à la notion "d'orientation sexuelle". Dans ce contexte, tout discours ou texte qui serait qualifié de "propagande haineuse contre les gais et lesbiennes" ne sera plus seulement dénoncé, au Canada, mais passible d'accusations criminelles. Le texte de la loi C-250 prévoit une sanction maximale de cinq ans de prison pour les contrevenants. Ainsi, un leader religieux dans son église ou un chrétien, dans son lieu de travail, ou un journaliste à la télé, qui ose affirmer que "le mariage gai n'est pas normal" ou encore que "Les Écritures déclarent que l'homosexualité est un péché" serait passible de prison s'il est dénoncé. Sur le plan pratique, la loi C-250 impliquerait des restrictions sur la liberté d'expression de toute personne s'opposant à l'idéologie gaie dans un lieu de travail, dans une classe à l'université, dans les médias ou la place publique.
Un document du Parlement canadien sur la propagande haineuse daté du 24 janv. 2000 par Philip Rosen analyse et donne le contexte du projet de loi. Rosen est partisan de cette loi. Pour nous rassurer, Rosen note:
"Il suffit donc de démontrer que des publications constituent de la propagande haineuse, et non qu'elles sont dangereuses, pour les faire saisir. Les dispositions relatives à la saisie et à la confiscation ne peuvent êtres appliqués sans le consentement du procureur général de la province intéressée. Le Comité Cohen n'a pas recommandé d'autoriser ce genre de procédures in rem, mais a demandé instamment qu'on en étudie la possibilité."
Bien que la loi C-250 ne semble viser que la protection des gais et lesbiennes, dans les faits elle crée un précédent en rendant impossible toute critique l'idéologie gaie (connu aussi sous les termes "Fierté gaie" ou "Gay Pride"). Les lois déjà existantes ainsi que la Charte des droits de la personne protègent déjà la personne ainsi que la réputation des gais et lesbiennes. Une analyse juridique (en anglais) des justifications de ce projet de loi et des conséquences possibles de C-250 pour les églises chrétiennes a été faite par un avocat de la firme Carters. On y énumère plusieurs protections déjà existantes dans la loi canadienne protégeant les gais et lesbiennes d'actes haineux. Cette étude (en anglais) porte le titre: Criminal Code Amendments Bill C-250 (Hate Propaganda) par Bruce W. Long B.A., LL.B. (Counsel).
Malgré les apparences, il faut bien comprendre que l'objectif réel de C-250 n'est donc pas de protéger la personne de l'homosexuel, mais de prévenir (et punir par des sanctions criminelles) toute critique de l'idéologie gaie. La situation au Canada est de mauvaise augure. On y est libre de critiquer le discours catholique, protestant, américain, islamique, féministe, palestinien, israélite, communiste, Témoin de Jéhovah ou socialiste. Dans les pays démocratiques, à priori, toutes les idéologies et religions sont sur le même pied. Pourquoi serait-il illégitime alors de critiquer l'idéologie "gaie" ? Comment justifier ces mesures de censure "polittically correct", c'est-à-dire que ce discours soit mis à l'abri de la "sélection naturelle" des idées sur la place publique ?? Pourquoi chercher un statut particulier pour l'idéologie "gaie" ? Ceci implique que tous doivent faire preuve de tolérance à l'égard de l'idéologie "gaie", mais que les "télé évangélistes" de l'idéologie "gaie" ne seront aucunement tenues d'en faire à l'égard des autres... De telles mesures se retrouvent couramment dans les pays sous l'influence de l'Islam. Dans ces pays, la liberté de la presse existe, mais exclue toute critique de l'Islam...
Au Canada le discours qui remet en question l'idéologie gaie est souvent le sujet de mesures de restrictions et de marginalisation, visant à le restreindre au monde "privée"... Sur la place publique, on ne pourra s'exprimer que selon les diktats de la pensée "politically correct". Ce contrôle du discours (et de la pensée) ressemble tout à fait aux thèses développées dans le roman 1984 de George Orwell. Orwell a mis à nu la logique d'une telle mode de pensée (1949/84: 174-175)
"A party member is required to have not only the right opinions,
but the right instincts. Many of the beliefs and attitudes demanded
of him are never plainly stated, and could not be stated without laying
bare the contradictions inherent in Ingsoc. If he is a person natura11y
orthodox (in Newspeak, a goodthinker), he wou1d in all circumstances know,
without taking thought, what is the true belief or the desirable emotion.
But in any case an elaborate mental training,~ undergone in childhood and
grouping itself round the Newspeak words "crimestop, blackwhite, and
doublethink", makes him unwilling and unable to think too deeply on
any subject whatever.
A Party member is expected to have no private emotions and no respites from
enthusiasm. He is supposed to live in a continuous frenzy of hatred of foreign
enemies and internal traitors, triumph over victories, and self-abasement
before the power and wisdom of the Party. The discontents produced by his
bare, unsatisfying life are deliberately turned outward and dissipated by
such devices as the Two Minutes Hate, and the speculations which might possibly
induce a skeptical or rebellious attitude are killed 1n advance by his early
acquired inner discipline. The first and simplest stage in the discipline,
which can be taught even to young children, is called, in Newspeak, crimestop.
Crimestop means the faculty of stopping short, as though by instinct,
at the threshold of any dangerous thought. It includes the power of
not grasping analogies, of failing to perceive logical errors, of misunderstanding
the simplest arguments if they are inimical to Ingsoc, and of being bored
or repelled by any train of thought which is capable of leading in a heretical
direction. Crimestop, in short, means protective stupidity. But stupidity
is not enough. On the contrary, orthodoxy in the full sense demands a control
over one's own mental processes as complete as that of a contortionist over
his body. "
Les protestions de gens religieux ont été entendus et certains amendements ont été apportés au projet de loi proposé par Svend Robinson dans le but apparent de protéger les personnes critiquant l'homosexualité pour des motifs religieux, mais il faut bien comprendre que sur le plan pratique qu'à chaque fois que des cas similaires (où des personnes ont pris position contre l'idéologie gaie sur la place publique) ont été présentés en justice, la cour a pris des décisions contre ces individus. Faut-il donner d'autres armes aux élites "politically corrects" ??
Il faut toute de même noter que des amendements ont été apportés à ce projet de loi, apparemment pour protéger les personnes critiquant l'homosexualité pour des motifs religieux, mais il faut bien comprendre qu'à chaque fois que des cas similaires, où des personnes ont pris position contre l'idéologie gaie sur la place publique, la cour a pris des décisions contre eux. Déjà, sans l'appui de C-250, en 1997 m. Hugh Owens de Regina, Alberta a été traîné en cour et contraint de payer une amende pour avoir placé une annonce citant des versets bibliques qui remettent en question l'idéologie gaie.
En Ontario, au mois de mars 2000, Scott Brockie, le propriétaire d'une petite imprimerie, a été contraint de payer une amende de $ 5000 par la commission des droits de la personne de l'Ontario pour avoir refusé d'imprimer des lettres d'affaires et cartes pour les Archives gaies et lesbiennes canadiennes. Protestant que sa foi chrétienne l'empêchait de promouvoir l'homosexualité, Brockie avait refusé cette commande en 1996. La commission a établi que ses croyances religieuses ne l'autorisaient pas refuser de commercer avec des groupes homosexuels. Au Manitoba, en 2002 une plainte a été logée contre le Camp Arnes des Frères mennonites auprès de la Commission des droits de la personne. Le camp a refusé de louer ses aménagements à un groupe qui fait la promotion de lhomosexualité, c'est-à-dire la Rainbow Harmony Project , une chorale dhomosexuels. Suite à des pressions d'activistes homosexuels, les commissions scolaires publiques ont cessé de faire affaire avec le Camp Arnes.
En octobre 2003, l'archevêque catholique de Vancouver Adam Exner a été la cible de menaces de mort après avoir annulé des cours sur les finances ayant lieu dans des écoles catholiques. Ces cours étaient promus par une banque locale ayant pris position pour le mariage gai. Exner a aussi reçu des courriels le traitant de nazi. Mais il ne faut pas voir là d'actes haineux, certainement pas... D'autres cas semblables ont eu lieu ailleurs au pays. Il faut être tout à fait naïf pour croire que le passage en loi de C-250 va épargner les individus ou institutions qui remettent en question le discours gai. De tels cas sont des exemples frappants d'hypocrisie postmoderne. D'un côté, les élites homosexuelles rejettent les normes moraux qui ont guidé, jusque récemment, l'Occident. Et de l'autre, ils érigent une nouvelle norme morale touchant les discussions sur la place publique, qui taxe du péché mortel d'intolérance, celle ou celui qui ose remettre en question leur discours.
Ailleurs, il semble qu'une loi semblable soit prévue en Suéde et un groupe d'activistes homosexuels a affirmé que si la loi était passée, des individus iraient dans les églises le dimanche pour enregistrer sur bande les services et engager des poursuites contre la "propagande haineuse" ou déranger le service chaque fois possible s'ils y percevaient quelque critique de l'idéologie gaie. Les Juifs orthodoxes, les Musulmans et d'autre groupes religieux peuvent s'attendre au même égards...
il faut réagir (sinon accepter de subir l'intolérance) ! Mais donnons le dernier mot au prophète.
Malheur à ceux qui tirent l'iniquité avec les cordes du vice, et le péché comme avec les traits d'un char, et qui disent: Qu'il hâte, qu'il accélère son oeuvre, Afin que nous la voyions! Que le décret du Saint d'Israël arrive et s'exécute, Afin que nous le connaissions! Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, qui changent l'amertume en douceur, et la douceur en amertume! Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, et qui se croient intelligents! Malheur à ceux qui ont de la bravoure pour boire du vin, et de la vaillance pour mêler des liqueurs fortes; qui justifient le coupable pour un présent, et enlèvent aux innocents leurs droits! C'est pourquoi, comme une langue de feu dévore le chaume, et comme la flamme consume l'herbe sèche, Ainsi leur racine sera comme de la pourriture, et leur fleur se dissipera comme de la poussière; Car ils ont dédaigné la loi de l'Éternel des armées, et ils ont méprisé la parole du Saint d'Israël." (Isaïe 5: 18-24)
Est-ce possible que ceux qui ont des postes de responsabilité dans nos sociétés en Occident puissent écouter Celui qui jugera les nations?
Soudain je parle, sur une nation, sur un royaume, d'arracher, d'abattre et de détruire; Mais si cette nation, sur laquelle j'ai parlé, revient de sa méchanceté, Je me repens du mal que j'avais pensé lui faire. Et soudain je parle, sur une nation, sur un royaume, de bâtir et de planter; Mais si cette nation fait ce qui est mal à mes yeux, Et n'écoute pas ma voix, Je me repens du bien que j'avais eu l'intention de lui faire. Parle maintenant aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem, et dis: Ainsi parle l'Éternel: Voici, je prépare contre vous un malheur, Je médite un projet contre vous. Revenez chacun de votre mauvaise voie, Réformez vos voies et vos oeuvres! Mais ils disent: C'est en vain! Car nous suivrons nos pensées, Nous agirons chacun selon les penchants de notre mauvais coeur. (Jér. 18: 7-12)
Communiquer avec son sénateur:
1) aller sur le site
du sénat et trouver le sénateur de sa région.
2) noter son adresse postale, courriel ou numéro de fax
3) écris une note concernant ton opposition à la loi C-250 que
ça va à l'encontre de la liberté d'expression.
Voici un site web anglophone qui permet de rejoindre un grand nombre de sénateurs
(KillbillC250)
Hate Propaganda and the Bible: Bill C-250 (formerly Bill C-415) Focus on the Family.ca
Homophobie: déconstruction du concept. (Paul Gosselin)
Voici une note sur la sénatrice Cools qui a eu le culot de remettre
en question cette loi.
Canadian
Senator Cools Warns Colleagues of "Danger and Enormity" of Homosexual
Hate Crime Bill.
Orwell, George (1949/1984) Nineteen Eighty-Four. (Signet Classic, with an afterword by Erich Fromm) Penguin Putnam New York 267 p.