Ellen Myers
Pendant mon enfance dans l'Allemagne nazie, mon père me dit que le nazisme était en partie le résultat de l'apostasie de l'Allemagne vis-à-vis les enseignements de Jésus-Christ déjà depuis longtemps. Ce n'était que beaucoup plus tard, après ma conversion à Jésus-Christ, que je me rendis compte que la source de cette apostasie-là était la 'critique supérieure' de la Bible, initiée par le protestantisme allemand, qui se développa au cours du dix-neuvième siècle. Ce mouvement, joint à l'évolutionnisme de Darwin après 1859, transmit l'erreur du 'modernisme', c'est-à-dire la réévaluation arrogante de la Bible. Cette réévaluation par l'homme à la lumière de sa propre soi-disant infaillible compréhension et érudition infiltrait et enfin dominait l'instruction théologique du christianisme occidentale (l'église orthodoxe de l'est restait beaucoup moins affectée). Ce n'est pas surprenant que le protestantisme fut le premier à succomber a cette tendance, mais l'église catholique suivit. L'auteur catholique Père Msgr. Michael J. Wrenn commente tristement:
Autrefois l'apologétique était une défense de la doctrine de l'église contre les protestants qui usaient l'exégèse historico- critique comme une arme contre l'église.... La nouvelle apologétique est la défense des exégètes catholiques historico- critiques qui apprennent leur méthodologie des protestants, contre des attaques par des catholiques [traditionnels][2].
En ce qui concerne l'origine et l'inspiration divine et infaillible de la Bible, aujourd'hui beaucoup de laïcs protestants et catholiques sont aussi des agnostiques modernistes, et ainsi ils renient l'affirmation de la Bible d'être la révélation autoritaire et sans défaut de Dieu Lui-même, de Sa volonté et de Ses actes. Seul, un faible pourcentage de chrétiens protestants et catholiques acceptent encore entièrement la Bible.
Il y a tout de même de plus en plus de fissures profondes dans la façade de la critique historique moderniste. L'auteur protestant Robert J. Clinkert a rapporté qu'un de ses appuis principaux, l'hypothèse 'documentaire' qui prétendait montrer l'évolution de la pensée religieuse en Israël ancienne et attribue les premiers cinq livres de la Bible non pas à Moise mais à une série d'autres écrivains. Cette hypothèse est maintenant mis en question même parmi les savants modernistes et libéraux. D'après le professeur Blenkinsopp de l'université de Notre Dame, les savants d'aujourd'hui
ne rendent que des hommages factices à l'hypothèse documentaire et ne l'utilisent plus comme instrument analytique. Quelques savants libéraux proéminents comme Rolf Rangtorff et Brevard Childs (Yale Divinity School) l'ont abandonnée publiquement[3].
Jésus-Christ, il va sans dire, attribuait le Pentateuque à Moise et dit à Ses auditeurs qui ne croyaient pas que s'ils croyaient à Moise ils Lui croiraient (Jean 5:45-47). Moise publia aussi le registre de la création donne par Dieu le Créateur, que les critiques supérieurs étaient forces de rejeter s'ils désiraient se réconcilier à la 'science moderne' dans la forme de l'évolution darwinienne.
Peu de chrétiens croyant la Bible aujourd'hui savent que les savants modernistes non seulement niaient le témoignage de la Bible elle-même au sujet de son Auteur, mais ils falsifiaient aussi son évidence interne pour ce qui de l'époque de sa rédaction. Ceci est vrai tant pour l'ancien et le nouveau testament. La tendance est de dater l'écriture originelle de certains livres essentiels de la Bible plus tard que leur propre évidence interne rend le plus probable. Nous avons vu cette tendance avec le Pentateuque. Elle existe aussi, par exemple, pour Daniel, dont les prophéties remarquables ne pouvaient pas admises comme données en avance mais furent attribuées a d'autres auteurs hypothétiques de plus tard qui écrivaient après les événements prédits. Cette tendance existe aussi pour les évangiles de Christ, surtout l'évangile de Jean. Le 'Manuel de la Bible' de Halley (Halley's Bible Handbook), bien-aimé et beaucoup utilisé par les chrétiens croyant à la Bible, nous donne le consens commun de savants de la Bible d'aujourd'hui disant que 'la date de l'évangile [de Jean] est donnée en général aux années 90 A.D.' Halley ajoute que
Quelques-uns pensent que Jean écrivit cet évangile beaucoup plus tôt tandis qu'il était encore a Jérusalem, bientôt après la Résurrection, en hébreu, et qu'il publia plus tard, en grec, l'édition d'Ephèse qui était la source de tous les manuscrits existants[4].
En général l'opinion acceptée parmi les savants de Bible, circulé parmi les pasteurs ainsi que les chrétiens laïques, dit que les évangiles furent écrits après les Épîtres, à la fin du premier siècle A.D., tout comme le livre d'Actes des Apôtres, et l'Apocalypse. Maintenant nous entendons de plus en plus de critiques de cette position. Il est temps pour les chrétiens partout qui croient à la Bible d'être informés de ce développement récent des études bibliques qui place la rédaction des évangiles ORIGINAUX (et les Actes et l'Apocalypse) définitivement avant A.D. 70, et même dans la période de dix ans après la mort et de la résurrection de notre Seigneur.
Déjà en 1976 ce n'était autre que le feu évêque anglican John A. T. Robinson qui publia un livre érudit, 'Redating the New Testament' (Réviser la datation du Nouveau testament). Ce livre ne reçut pas la publicité universelle accordée a son livre précédent, 'Honest to God', car il acceptait le Nouveau Testament comme il se évaluait soi-même en regard à la datation de ses livres. Jusqu'alors Robinson 'avait cru tout ce qu'on lui avait enseigné sur le plan de l'exégèse historico-critique, tout ce que l'école allemande proposait'. Mais ensuite un jour arriva où il se demanda quelle fondation scientifique existait en fait pour les dates données pour les évangiles par l'école historico-critique, et il ne trouvait pas de réponse[5]. (Cela fait penser à la prise de conscience du taxinomiste anglais Dr. Colin Patterson en regard à la nature entièrement non-scientifique de l'évolutionnisme.)[6] Robinson se rendit compte de que tout le Nouveau Testament ne dit rien de la destruction de Jérusalem par les Romains en A.D. 70. Ceci est bien étonnant si on tiens compte des prophéties de Jésus-Christ Lui-même touchant la destruction de la ville et du temple dans les évangiles synoptiques. L'évangile de Matthieu est généralement très concerné de montrer l'accomplissement des prophéties de l'Ancien Testament. N'aurait-il pas montré comment la prophétie de notre Seigneur sur Jérusalem et le temple avait été accomplie si cet évangile avait été écrit à la suite des événements ? Contrairement au consens des savants modernes Robinson arriva à la conclusion que le quatrième évangile [Jean] avait été écrit entre A.D. 40 et 60, et l'Apocalypse avant A.D. 70. Dans une étude approfondie de la date originelle de l'Apocalypse, David Chilton cite non seulement Robinson mais aussi d'autres autorités plus orthodoxes, y compris Alfred Edersheim, H. B. Swete, Moses Stuart, et Ernest L. Martin, et aussi des données archéologiques, appuyant l'idée que le Nouveau Testament ait été écrit tôt (avant A.D. 70)[7].
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Un argument similaire pour une date de rédaction du Nouveau Testament rapproché de la naissance du christianisme vient de Claude Tresmontant, un savant distingué à la Sorbonne. En Jean 5: 2 la piscine de Bethesda, où Christ guérit l'homme boiteux, est décrite comme existant au même moment lorsque Jean écrivait ('Il y a [grec: estin] à Jérusalem près de la porte des moutons une piscine... nommée Bethésda']. Si l'évangile de Jean avait été écrit vers A.D. 90, comme le présupposent la majorité des savants modernes, la piscine aurait été enterrée sous les débris de Jérusalem détruite déjà depuis vingt ans. Tresmontant, dont les arguments furent présentes dans 'The Hebrew Christ' (Le Christ hébreu), récemment publié en France et à paraître bientôt en anglais, plaça la rédaction des évangiles originels, qu'il croyait être en hébreu, même plus tôt encore que Robinson. Il propose des raisons de croire que dans sa forme présente, en grec, l'évangile de Matthieu avait été composé avant la fin des années 40. Mais l'hébreu originel ou araméen vient, bien entendu, d'avant ce temps.... Les évangiles, tels que nous les avons sont vraiment des traductions... de compositions originelles de beaucoup plus tôt en hébreu ou araméen, et par conséquent beaucoup plus près des ipsissima verba Christi [les paroles véritables de Christ][8].
Un autre savant français, l'autorité bien connue au sujet des Rouleaux de la Mer Morte, Père Jean Carmignac de Paris (mort 1986), a aussi réévalué la datation des évangiles originels. Comme expert de l'hébreu biblique et chrétien fidèle, il comprit l'effet désastreux de l'opinion moderniste que les évangiles n'étaient pas les rapports de témoins vivants sur la vie de notre Seigneur mais 'des compositions tardives, simplement des témoignages de la foi grandissante des communautés chrétiennes du commencement' et que 'si le Jésus de l'histoire est pratiquement inaccessible, c'est le Christ de la foi qui est vite rejeté'[9].
Père Carmignac se mit a traduire l'évangile de Marc en hébreu. Il devenait convaincu que 'le grec plutôt inélégant et irritant l'oreille' de cet évangile ne pouvait pas avoir été écrit, à l'origine, directement en grec, et que c'était en vérité seulement la traduction grecque de l'hébreu originel. ... La traduction hebreu-grecque avait transposé mot pour mot...' Il indiqua un nombre d'exemples de l'usage typique hébreu de mots dans le texte de cet évangile et des autres évangiles. Voici un exemple, Luc 1: 68-79, ou le prêtre Zacharie loue le Dieu d'Israël après la naissance de son fils Jean [le Baptiste]. Ici les noms eux-mêmes, 'Jean,' 'Zacharie' et 'Élisabeth' ont comme leur sens foncier 'Jéhovah montre de la miséricorde,' 'Jéhovah se rappelle' et 'le serment de Dieu,' respectivement. Dans la même succession Luc 1:68-79 se rapporte à Dieu montrant de la miséricorde à son peuple, d'accord avec son souvenir de son peuple et de son serment qu'Il jure a Abraham. Naturellement ces allusions et similarités profondes existent seulement en hébreu et sont perdues dans le grec ou en anglais. Mais en hébreu les connections entre les noms et les actions de Dieu sont délibérées. Nous pourrions ajouter qu'avec Dieu les noms mêmes, 'Zacharie' et 'Élisabeth' furent donnes à ces parents âgés par son intention éternelle, pas par 'accident' ou hasard, tout comme Il leur commanda explicitement de nommer leur bébé miraculeux 'Jean.' Père Carmignac trouvait que quelques 80 retraductions de l'évangile de Marc en hébreu avaient été faites par d'autres savants depuis le quinzième siècle, et il croyait que
dès l'an 2000 l'étude avancée de l'Écriture commencera avec l'hébreu ou l'araméen plutôt qu'avec le grec. Tôt ou tard, les spécialistes seront frappés tout droit entre les yeux, et il se verront comme moi regardant directement l'arrière- plan même des évangiles[10].
Quand vous commencez a y réfléchir en s'éloignant du brouillard de l'enseignement moderniste, il semble évident que les manuscrits originaux des évangiles n'étaient pas écrits en grec mais en hébreu, car les auteurs étaient des chrétiens de cercles judaïques que ne pouvaient exprimer le message de Jésus-Christ qu'en araméen ou en hébreu (et non pas en grec) avant environ A.D. 50. Wrenn appui la date de plus tôt de l'évangile de Marc avec des données tirés de l'histoire de l'Église par Eusèbe, qui à son tour cite Papias[11]. Halley's Bible Handbook commente ainsi sur 'ce que Papias dit de Marc:
Papias, A.D. 70-155, un disciple de l'apôtre Jean ... écrit dans son 'Explication des discours du Seigneur' qu'il s'était chargé de faire des recherches auprès des Aînés et disciples des Aînés, et l'ainé dit aussi Marc, étant devenu l'interprète de Pierre, écrit correctement tout ce qu'il se rappelait--mais pas en ordre--des mots et des actions de Christ. C'est parce qu'il n'écoutait pas le Seigneur ni était Son disciple, mais plus tard, comme je l'ai dit, il s'attachait à Pierre, qui adapterait son instruction selon l'occasion, mais qui n'enseignait pas comme composant un rapport consécutif des oracles du Seigneur. Ainsi Marc ne faisait pas de fautes en écrivant les choses comme il s'en souvenait. Car l'objet unique dans ses pensées était de ne rien omettre de ce qu'il avait entendu, ne de dire rien de faux[12].
D'après Eusèbe, Pierre fut martyrisé pendant la persécution de Néron qui suivit peu de temps après l'incendie de Rome en A.D. 64, et Pierre lui-même avait autorisé que le livre de Marc soit lu dans les assemblées chrétiennes. Ainsi l'évangile de Marc fut écrit quelque temps avant A.D. 64. Wrenn ajoute que même si les évangiles étaient transmis par tradition orale jusqu'après A.D. 66 ou 70 et écrits seulement après, ce qui est scientifiquement et totalement sans fondement et même improbable comme nous avons vu, la transmission des évangiles précédait leur étant écrits. En fait, 'En 1957 au Congrès d'Oxford sur les quatre Évangiles le spécialiste suédois éminent du Nouveau Testament, H. Riesenfeld, maintenait que... la transmission des évangiles était avant Pâques--et pour cela avait son origine en Jésus Lui-même ...[13]'
En conclusion nous pouvons nous réjouir que l'école historico-critique et moderniste de l'étude de la Bible qui a fait tant de tard au christianisme en Occident est maintenant à bout de forces. Tout comme les présupposés de l'évolutionnisme darwinien, la situation est de même avec les soutiens de la 'critique supérieure,' 'l'hypothèse documentaire,' et aussi avec la datation (vraiment tardive) des évangiles. Tous ces approches sont en train de s'écrouler et d'être remplacés par une saine réévaluation des évidences de l'intérieur et aussi de l'extérieur des Écritures elles-mêmes. Les évangiles originels étaient écrits peu de temps après la mort, la Résurrection et l'Ascension de notre Seigneur, fondés sur ses paroles et ses gestes par des auteurs qui en avaient été les témoins, ou qui les avaient rapportés fidèlement. Selon les paroles de l'apôtre Pierre, 'Ce n'est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues, que nous vous avons fait connaître la puissance et l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c'est comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux.' (2 Pierre 1:16)
Notes
[1]- Tiré du CSSH Quarterly, Vol. XI,
No. 3 (Spring 1989), pp.20-24. Traduction Ellen Myers & Paul Gosselin
[2]- Rev. Msgr. Michael J. Wrenn, 'Commentary,'
Fidelity, November 1987, p. 12.
[3]- Robert J. Clinkert, 'Moses vs. Evolution,'
Création Social Science and Humanities Quarterly, X:1 (Fall 1987),
p. 30.
[4]- Henry H. Halley, Halley's Bible Handbook
(Grand Rapids, MI: Zondervan, 24th Edition 1965), p. 528.
[5]- Wrenn, op. cit., P. 8
[6]- Tiré du Acts and Facts (une publication
de la Institute for Création Research, El Cajon, CA) June 1982.
[7]- David Chilton, The Days of Vengeance (Fort
Worth, TX: Dominion Press, 1987), pp. 3-4.
[8]- Wrenn, op. cit, p. 9.
[9]- Ibid.
[10]- Ibid., p. 10.
[11]- Ibid., p. 11.
[12]- Halley, op. cit., p. 458.
[13]- Cité dans Wrenn, op. cit.p.
11.
Bible
Scripture Found Hidden in Mummy Mask Could End Up Being the Oldest Gospel
Ever. (The Blaze - 20/1/2015)
Le Nouveau Testament et les Evangiles sont-ils des documents fiables ? (Oui-Dieu-Existe.fr - mars 2016)
La majorité des papyri de ce document sont conservés à
la Bibliotheca
Bodmeriana,
à Cologny, près de Genève en
Suisse.
Document exceptionnel, le Papyrus Bodmer II (P 66) transcrit la plus ancienne version complète conservée de l’Evangile selon saint Jean. Le manuscrit daté de la fin du IIe siècle permet de connaître l’état du texte chrétien moins d’une centaine d’années à peine après sa composition. Ecrit sur des feuillets de papyrus réunis en cahiers, il est aussi un des premiers « codices », ces précurseurs du livre moderne qui remplaceront progressivement les traditionnels rouleaux.
la découverte en 1956, en Égypte, du Papyrus Bodmer II représente-t-elle un événement exceptionnel. Ce manuscrit, rédigé en grec, daté de la fin du IIe siècle, renferme la version complète la plus ancienne du quatrième évangile qui nous soit accessible. Il fournit un état du texte écrit à peine cent ans après sa composition en Syrie ou en Asie Mineure et prouve qu’on pouvait trouver, en Égypte, ce document dans la bibliothèque d’un érudit !