Paul Gosselin
Lautre soir, je regardais une émission de télévision québécoise avec lanimateur Robert Gillet (la chaîne TVA, je crois) où on avait invité un catholique (un prêtre, si mes souvenirs sont bon) et trois évangéliques (un baptiste, un pentecôtiste et un télé-évangéliste influencé par la théologie pentecôtiste). Le sujet à débattre : "Dieu existe-il ?". Latmosphère de la salle était très chargée et à peu dexceptions près, très agressif. Les prises de vue de la caméra, les choix éditoriaux de mise en scène et les choix de questions provenant de la foule faisait la promotion de la réponse négative.
Les insultes et les moqueries pleuvaient sur ceux qui osaient affirmer que " Oui, Dieu existe ! ". Je devais admettre que je trouvais courageux tous les invités qui sétaient présentés à cette émission. Ils étaient attendus comme le chien attends son souper. Bien que la question initiale était : " Dieu existe-il ? "., dans le cours des événements le but final semblait bien de débattre de la légitimité du christianisme car à la fin du générique on afficha la pensée suivante : " Si au cours de cette émission vous avez pu garder votre foi, cest tant mieux car nous, nen avons plus besoin
En y réfléchissant, jai réalisé que latmosphère de la salle aurait pu être fort différent si lun des participants avait eu la présence desprit de dire à lauditoire de la salle denregistrement. " Vous savez, et cest probablement banal à dire, mais je vous sens fâchés, enragés contre le christianisme. Et vous savez quoi ? Je crois que vous avez au moins en partie raison de lêtre. Pourquoi ? Parce quà un moment ou un autre de votre vie, vous avez rencontré des gens qui se réclamaient du christianisme mais qui nétaient pas à la hauteur. Et ces gens vous ont déçus. Vous en avez rencontré qui étaient remplis dorgueil, menteurs, motivés par lavarice ou qui manquaient damour les uns envers les autres. Dune certaine manière, on vous a volé votre espoir. Vous avez donc le droit dêtre fâchés. Pour ma part, et de la part de tous ces chrétiens orgueilleux, menteurs, avares, etc., je vous demande pardon. Et ce que je vous souhaite cest de rencontrer des chrétiens dignes de ce nom, et mieux encore, de rencontrer le Sauveur lui-même. Il est Celui qui peut nous sauver de nous mêmes car les Écritures nous disent clairement que les chrétiens nont pas une supériorité morale sur les non-chrétiens "
"Car nous aussi, nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, asservis à toute espèce de convoitises et de voluptés, vivant dans la méchanceté et dans l'envie, dignes d'être haïs, et nous haïssant les uns les autres."
(Tite 3:3)
Le chrétien est donc tiré de la même pâte, il aussi est membre de la race déchu, les fils et filles dAdam et Eve. Il na aucun avantage morale sur le non-chrétien. On peut en passer des " ptites vites " aux hommes et se faire des " à croire " à nous mêmes, mais Dieu sait ce quil en est.
"Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant: O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l'autre. Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé." (Luc 18 : 11-14)
Le christianisme, suivre les enseignements de Jésus, cest très exigeant. À tous ceux qui se réclament dêtre disciples de Christ il faut noter que lorsque nous souillons la réputation de Jésus Christ par nos comportements ou attitudes par le bris de nos voeux de mariage, le monde se fâche car nous lui coupons de la source despoir. Mais il y a pire, si nous ne nous repentons pas, sa réputation est tachée plus encore. Le seul avantage réel du chrétien est celui de saisir la grâce de la repentance, cest-à-dire la possibilité pour un être humain de saisir la grâce offerte par Dieu et qui change réellement de vie en réparant les fautes passées tant que peut se faire humainement.
Ce n'est pas la fin de l'histoire, certes Il faut être réaliste et admettre que pour certains individus, tous les demandes de pardon leur ne suffiront pas. Au bout du compte le chrétien évangélique n'a pas à s'excuser de suivre un Jésus qui n'est pas "politically correct" et de croire qu'il existe une vérité, au-dessus de tous. Un jour, de gré ou de force, tout genoux fléchira devant lui. Dans son livre, Deliver Us From Evil, Ravi Zacharius livre une réflexion intéressante sur le problème du mal, vu d'une autre perspective, que je vous laisse en conclusion (1996: 168).
"Human beings have a limitless capacity to raise the question of the problem of evil as we see it outside of ourselves, but a disproportionate willingness to raise the question of evil within us. I once sat on the top floor of a huge corporate building owned by one of the biggest construction tycoons in this country. Our entire conversation revolved around his question of so much evil in this world and a seemingly silent God. Suddenly interrupting the conversation, a friend of mine said to him, «Since evil seems to trouble you so much, I would be curious to know what you have done about the evil you see within you.» There was a red-faced silence.
I have never defended the existence of God at a university campus without being asked about this question of evil in the world. Yet on only one occasion have I been asked how to cope with the evil within. This dichotomy alone gives us a clue as to where it is that God begins to frame the problem and propose a profound answer"