Deuxième partie.
par Brian Godawa
Deux des réactions les plus frustrantes que l'on puisse entendre lorsque l'on demande aux gens ce qu'ils pensent d'un film sont: "Je l'ai aimé," ou "Je ne l'ai pas aimé", accompagné d'une incapacité d'expliquer le pourquoi d'une telle évaluation. Mais avec une compréhension élémentaire de la nature et de la structure de l'art du conte, un cinéphile informé peut intelligemment assister à un film, apprécier l'histoire, mais garder un esprit critiques de manière à comprendre ce que le film tente de communiquer touchant l'attitude que nous devons développer à l'égard de la vie. Au lieu de se voir manipulé par une attitude béate, les cinéphiles peuvent exercer leur responsabilité en discernant ce dont ils nourrissent leur esprit et cœur. Cette question est particulièrement importante pour le Chrétien à qui son Seigneur ordonne de ne pas se conformer à l'esprit du siècle, mais de rechercher une transformation par le renouvellement de l'intelligence (Romains 12:2).
La première partie de cet article établit que le récit d'un film ou d'un roman n'existe pas dans le vide, sans relation avec le reste de la culture. Il faut comprendre que les mythes prédominants et les valeurs culturelles sont communiqués par le biais du cinéma. Et cette influence culturelle va bien au-delà des dangers superficiels de la violence et du sexe excessif. Elle est liée à la philosophie derrière le film. Notre perception du bien et du mal et du monde qui nous entoure prend effectivement forme dans la structure rédemptrice de l'art du conte lui-même. Plusieurs scénaristes à Hollywood sont conscients des gourous de la scénarisation qui inondent le marché avec leurs théories et modèles touchant l'art du conte. Qu'il s'agisse des trois actes, deux points de scénario de Syd Fields; les vingt-deux étapes de John Truby; la structure mythique de Chris Voglers ou la structure narrative d'Aristote avec commencement, milieu et fin avec renversements et révélations, les scénaristes respectent une structure dans leur écriture. Il s'agit d'une structure qui exige certaines choses et les dirige vers certains buts. Bien qu'il n'y a jamais de correspondance parfaite de toutes ces histoires à chacune de ces théories, il y a tout de même des éléments communs à beaucoup d'entre eux. Et ce sont ces éléments qui incarnent le message de rédemption du scénariste. Examinons maintenant ces éléments en portant une attention particulière sur deux films afin illustrer chacun d'entre eux. Nous examinerons le gagnant de sept Academy Awards en 1993 dont celui du Meilleur Film, La Liste de Schindler, et le classique de 1946 La vie est belle par Frank Capra, un favori du public Américain.
Le thème/ la morale
Le premier élément à considérer lorsqu'on analyse un film est le thème. Certains peuvent l'appeler "la morale de l'histoire", d'autres "le message", Mais le thème est l'essence du récit. Le thème est une proposition qui nous conduit à une conclusion. On peut habituellement énoncer le thème dans des termes de "x conduit à y," ou à une formule équivalente. Il s'agit du but ou de la morale du récit et il peut être décrit dans un énoncé. L'Aristote l'a bien décrit en définissant le scénario comme une séquence probable ou inévitable d'événements[2].
Si nous affirmons qu'une séquence d'événements est le résultat inévitable du comportement initial d'un personnage, alors nous avançons une déclaration morale. X conduit à Y. Si nous nous comportons de telle manière, une fin Y en résultera. Notre récit donne forme à notre thème. La Liste de Schindler décrit une partie de la vie d'Oskar Schindler, un Allemand coureur de jupons et profiteur, dans le contexte de la Deuxième guerre mondiale. Schindler profite du travail gratuit fournit par les Juifs incarcérés. Vers la fin du film, Oskar réalise le mal véritable que représente son exploitation et sacrifie toute sa richesse de manière à sauver 1 100 ouvriers qui contribuent à sa fortune. Le thème de La Liste de Schindler est que si on traite les gens comme objets ou comme moyens pour atteindre une fin conduit au mal tandis que traiter les êtres humains comme sacrés ou comme des fins en soi, conduit à une forme de réhabilitation morale ou, en langage théologique, une rédemption.
Une Vie Merveilleuse est l'histoire de George Bailey, qui rêve de quitter Bedford Falls, sa petite ville étroite d'esprit, afin de réaliser de grands accomplissements. Mais il sacrifie ses rêves afin de sauver les gens en difficulté autour de lui. Il commence à développer du ressentiment à l'égard des souffrances qui sont le résultat de ses sacrifices, mais il finit par revenir à ses valeurs traditionnelles. Le thème incarné dans le récit de Vie Merveilleuse est que le sens de la vie ne se trouve pas dans la poursuite de projets égoïstes mais en se sacrifiant pour d'autrui.
Comme on peut le constater, les deux récits impliquent des thèmes similaires bien que le contexte du récit soit fort différent dans chaque cas. Voici quelques autres exemples de thèmes: Le Parc Jurassique: la science sans restrictions morales conduit à l'autodestruction. E.T.: la crainte des différences chez les autres ("étrangers") conduit à l'hostilité, la tolérance à la réconciliation ; Babe: la biologie peut être transcendé par des choix personnels (un cochon prouve qu'il peut devenir un chien berger). Attraction Fatale: l'infidélité se retourne contre elle-même; La société des poètes disparus: La conformité tue l'esprit, mais individualité le libère; Terminator 1& 2: la technologie se retourne contre l'humanité.
Il faut se rappeler: le récit incarne le thème. Et le thème est l'équivalent moral de l'attitude que nous devons adopter ou éviter d'adopter dans nos vies. Tout comme "X conduit à Y", les événements de l'histoire amènent à une conclusion, le thème. Par ailleurs, il est important de noter ici que les films ont parfois plus d'un thème, et non pas un seul. Et ces thèmes secondaires sont habituellement liés au thème principal de quelque manière.
La structure de base: Le protagoniste/ le "bon"
Ayant établi le thème du récit, examinons maintenant la structure fondamentale du récit. Dans sa forme la plus simple, un film tourne autour de la question de la rédemption car il nous présente un protagoniste (le "bon") avec un problème, qu'il s'efforce de résoudre mais qui se voit opposer par un antagoniste (le "méchant") jusqu'au point d'échouer presque complètement mais trouve enfin une solution. Ce processus, comportant des étapes de problème/ plan/ échec/ solution, correspond, de manière exacte, au processus de conversion ou changement de paradigme chez un individu. En tant qu'individus nous avons un problème, un manque ou un besoin. Nous cherchons à le résoudre, mais nous sommes souvent inconscients du besoin réel. Ce n'est qu'au moment où nous sommes amenés jusqu'au bout de notre besoin, dans un échec presque total, que nous réalisons enfin notre besoin véritable et sommes capables de nous y soumettre. Nous changeons alors notre attitude ou notre comportement.
La conversion: Rachat/rédemption.
Ainsi le protagoniste désire quelque chose, mais un défaut/ problème/ besoin l'empêche de réaliser son objectif. Initialement, le protagoniste comprend mal la vie, mais vers la fin de l'histoire, il voit finalement la manière correcte de se comporter ou penser. Cette progression de changements constitue ce que l'on appelle l'arc de caractère. Il s'agit du procédé par lequel un personnage change de paradigme, cherchant à réaliser un désir mais découvrant un besoin. À cette découverte, il répond de manière convenable sinon de manière inadéquate. Si le personnage apprend à réagir de manière convenable, le récit devient une comédie ou drame, s'il ne réagit pas convenablement, le récit devient une tragédie. Et il s'agit de la matière première d'un récit de rachat/rédemption.
Au début de Schindler, Oskar est un capitaliste opportuniste, sans scrupules, qui voit des gens seulement comme des moyens pour atteindre son objectif; accumuler un maximum de profit. Dans une discussion avec sa femme, il dit qu'il veut qu'on se rappelle de lui pour un exploit extraordinaire, c'est-à-dire d'avoir fait de très gros sous. Et la seule chose qui manquait pour réaliser cet objectif jusqu'alors était la guerre. Sa perception utilitariste des gens, comme moyen pour atteindre ses fins, constitue sa faiblesse et la signification de sa vie se trouve dans les richesses mondaines. Au début du film, Oskar justifie la cruauté des Nazis en la classant dans la catégorie des maux inévitables de guerre. Sa protection de ses ouvriers n'est motivée par rien d'autre que le désire de maximiser son profit.
George Bailey, en faisant la cour à Mary après une danse, lui dit, "Je secoue la poussière de mes pieds de cette petite ville minable. Je veux voir le monde, aller à l'université et alors je vais bâtir des choses, des ponts et des édifices si grands qu'ils atteindront le ciel." Il dit à son père qu'il veut faire quelque chose de "grand et important." Il est séduit par les accomplissements et l'ambition personnelle. Il est aveugle à la valeur véritable que l'on retrouve dans la vie des gens qu'il aide.
Une prise de conscience
Généralement on observe une étape dans le film où le protagoniste explique ce qu'il a appris, où il admet ses fautes ou il exprime de quelle manière il a changé d'attitude. Il s'agit de la perspective que l'écrivain/ scénariste tente de transmettre aux cinéphiles touchant la manière dont ils devraient ou ne devraient pas vivre. Ce moment constitue la révélation du caractère du héros et il incarne le thème ou la morale du film. Puisque nous compatissons avec le protagoniste, nous serons enclins alors à considérer avec sympathie sa révélation. Ainsi, si vous entendez un personnage, vers de la fin d'un récit, commencer une explication de ce qu'il a appris, vous pouvez comprendre alors le sens de tout ce qui précédait ce moment.
Vers la fin de La liste de Schindler, Oskar s'effondre devant ses ouvriers et leur avoue qu'il n'a pas fait assez pour les secourir. Il se lamente du rachat potentiel de personnes que représente chacun de ses objets précieux restants. Il a complètement renié sa croyance originale qui faisait de l'argent la valeur suprême. De cette position initiale, il est parvenu à la considérer pour n'avoir aucune valeur en comparaison de la valeur d'êtres humains. La vie humaine est si sacrée, qu'aucun sacrifice matériel ne peut être trop élevé pour la préserver. C'est ainsi que Stern cite le Talmud, "Quiconque sauve une vie sauve le monde en entier."
Ainsi Georges, avec l'aide de Clarence son ange gardien, voit la dévastation dans les vies des gens s'il ne les avaient pas aidés. Clarence explique que son frère s'est noyé lorsque enfant et donc n'a pu devenir un héros de guerre et son bataillon entier a été tué. Tout ça est le résultat du fait que George n'a jamais existé, ainsi, il n'a pu le sauver. Mary devenait une célibataire qui s'ennuie, Violette est devenue une prostituée, tout ça parce que George ne devait plus les secourir. Bedford Falls est devenu l'empire bruyant de Pottersville car George n'était pas là pour empêcher Potter de piller et d'exploiter. Et ainsi de suite. Lorsque les amis de Georges avancent leurs économies pour effacer sa dette de $8.000, il réalise qu'il est "l'homme le plus riche de la ville," ainsi que l'écrit Clarence sur une carte de Noël, "Aucun homme n'est un échec s'il a des amis." George apprend que les valeurs qu'il considérait auparavant comme des obstacles pour la réalisation de ses rêves sont l'essence de la vie après tout.
L'antagoniste/ le "méchant"
Le deuxième élément de structure du récit est l'antagoniste, le "méchant" qui oppose le protagoniste dans ses objectifs. Essentiellement, l'antagoniste représente le système de croyances opposé au protagoniste, ce qui résulte dans un scénario qui est l'affrontement ultime de deux visions du monde ou deux manières de penser la vie. L'antagoniste peut être un individu comme Scar dans Le roi lion, ou une force comme le hasard dans Forrest Gump ou nature dans Vivant????. Un antagoniste peut être le mal incarné comme Darth Vader ou un personnage plus complexe, avec des qualités personnelles, comme le personnage de Sally Fields dans Madame Doubtfire. Dans les romans, l'antagoniste est souvent un amoureux. Le but d'un roman à saveur romantique est de surmonter les barrières pour gagner l'amour de l'autre. Mais la caractéristique principale de l'antagoniste est qu'il ou elle empêche le protagoniste de réaliser son but.
L'antagoniste dans Schindler est le système Nazi incarné par le commandant, Amon Goeth. Oskar doit séduire Amon afin d'obtenir ce qu'il veut. L'antagoniste dans La vie est merveilleuse est le vieux banquier avare M. Potter, dont la quête gourmande pour le pouvoir sur les autres fait contraste avec les sacrifices altruistes de Georges pour d'autres.
Dans le film, on réserve habituellement un moment à l'antagoniste où il tient un discours où il explique ses raisons pour s'opposer au protagoniste. Les meilleurs films rendront ce raisonnement aussi réaliste que possible afin de ne pas diminuer la crédibilité du vilain. Le raisonnement de l'antagoniste représente la vision du monde que l'écrivain ou scénariste veut discréditer ou marginaliser.
Ce raisonnement est souvent exprimé dans une "scène obligatoire" où le protagoniste et antagoniste se rencontrent face à face et où leurs visions du monde s'affrontent. C'est ici que le héros affronte ce qu'il, et nous indirectement, devrait le plus détester. Souvent, c'est le moment de la révélation où le héros se rend compte qu'il est, dans une grande mesure, comme son ennemi. Il se rend compte que pour gagner la victoire ou se racheter il doit changer de comportement ou d'attitude. Ainsi, nous l'assistance, devons pouvoir reconnaître le mal potentiel en nous-mêmes et rejeter de telles manières de vivre.
Une nuit Schindler rencontre Goeth en état d'ébriété et les deux discutent. Goeth a observé que le but d'Oskar est d'établir un "petit camp" qui lui est propre. Une forme autre du même type de contrôle. Goeth affirme que "le contrôle c'est le pouvoir". Et "les Juifs nous craignent car nous pouvons tuer de manière arbitraire". Schindler lui contredit et discourt sur la signification du pouvoir comme la capacité de détruire retirée par la décision du pardon. Goeth est brièvement séduit par cette pensée d'une autorité quasi-divine. Mais le temps passe et le pardon de ses serviteurs et esclaves l'ennuie. Il revient alors à sa nature maléfique de destruction sans bornes et sans discrimination. Le pouvoir par la terreur ne peut aboutir qu'à la douleur.
Georges affronte Potter à deux reprises. D'abord, lorsque Potter essaie de saisir la Building and Loan après le décès du père de Georges. Potter critique des valeurs du père de Georges, qui tentait d'aider d'autres, en affirmant qu'il s'agit d'un encouragement aux perdants à la paresse et l'irresponsabilité. George réplique que ces soi-disant "perdants" sont la colonne vertébrale de la communauté. Les gens sont êtres humains, tel que le père de Georges ne les voyait, et non pas du bétail, comme les voit Potter, le "vieil homme tordu et frustré". Ainsi ces deux perceptions s'affrontent lorsque les visions du monde entrent en collision.
L'incident catalyseur/ les alliés.
Lorsqu'on a établi à la fois le caractère du protagoniste et de l'antagoniste, le récit se développera habituellement à partir d'un incident catalyseur. L'incident catalyseur est un événement qui met en branle le récit pour la mise en scène inévitable d'événements qui feront le corps du récit du film. L'incident catalyseur se produit habituellement assez tôt dans le film et il change la direction de l'histoire personnelle du protagoniste. Dans Schindler, l'invasion de la Pologne et sa marginalisation et l'emprisonnement subséquent des Juifs est l'incident catalyseur qui donne à Schindler l'idée d'exploiter le labeur des prisonniers juifs, ce qui fournit le contexte de l'histoire.
Dans La vie est merveilleuse, le décès du père de Georges sème la pagaille dans les ambitions de Georges, ce qui le conduit, à la fin du récit, à sacrifier son voyage en Europe, ses plans d'une éducation universitaire et ses accomplissements grandioses. L'incident catalyseur met donc en scène le conflit entre le héros et méchant tout en consolidant l'objectif du héros et conduisant les circonstances vers la confrontation finale.
Une fois que l'incident catalyseur a établi le problème du héros, ce dernier se met en marche avec un plan pour la réalisation de ses objectifs. Le long du chemin, il est rejoint pas des alliés et se voit contrecarré par l'opposition du méchant. Itzhak Stern, joué par Ben Kingsley, est l'allié de Schindler et Mary et Clarence sont les alliés de Georges.
La défaite apparente/ l'épreuve.
La clé pour la compréhension du développement du récit est que toutes les tentatives du protagoniste sont bloquées par l'antagoniste ou par les faiblesses personnelles du protagoniste. À ce stade-ci, il y a toutes sortes de possibilités pour des renversements et complications du récit, des trahisons par exemple. Mais en cours de route, le héros doit subir ce que l'on appelle sa "défaite apparente" ou son "épreuve suprême". Et c'est dans cette épreuve finale qu'il voit toutes ses tentatives pour réaliser son objectif frustrées au point de l'anéantissement total. Tous ces efforts sont réduits à rien et il ne lui reste rien. Dans Schindler, Oskar rencontre sa défaite apparente lorsqu'il est jeté en prison pour avoir embrassé une juive et perd tous ses ouvriers qui sont conduits à Auschwitz. Dans La vie est merveilleuse, Billy perd le dépôt du Building and Loan, qui est récupéré par Potter, et George, après tant d'années de luttes à garder cette firme solvable, fait face à la faillite définitive et à l'anéantissement total aux mains de Potter.
Il en suit alors que le protagoniste a une "rencontre avec la mort" où il subit son moment d'épreuve ultime. En anglais, il existe une expression ancienne "running the gauntlet" qui décrit une forme de punition semblable à la bastonnade, mais dans laquelle on met en place deux rangées parallèles d'hommes armés avec des bâtons ou autres armes et entre lesquelles on fait courir la personne qui doit subir leurs coups.
La bastonnade [3] peut être littéralle comme elle l'est dans La guerre des étoiles où Luc doit monter par un canal étroit de L'astre de la mort tandis qu'on lui tire dessus des deux côtés par des pilotes adversaires en Tie Fighter ainsi que des canons au sol. Mais la bastonnade peut être métaphorique comme c'est le cas dans La vie est merveilleuse, où George envisage le suicide en sautant d'un pont. Schindler affronte sa bastonnade indirectement par le biais des femmes qu'il tentait de sauver. Leur train est redirigé vers Auschwitz et elles affrontent de près l'extermination dans les chambres à gaz. Oskar parvient à corrompre le commandant et marche à travers des gardes afin de sortir "ses" prisonniers.
L'affrontement final.
La bastonnade prend fin habituellement dans un affrontement final entre le héros et le méchant. Le Héros a alors une révélation qui l'aide à gagner la bataille ou encore, par le biais de la bataille elle-même, il a une révélation qui le rend victorieux. Dans l'un cas comme dans l'autre, cette révélation donne au héros une meilleure compréhension de lui-même, ce qui le force à prendre une décision morale, ce qui affirme à nouveau le thème du récit. La décision qu'il prendra déterminera sa défaite ou sa victoire ultime. Est-ce qu'il modifiera sa vision du monde et ses attitudes, comme il le doit, ou il restera-t-il dans son état original, en refusant sa rédemption? Oskar Schindler fait face à Goeth afin de sauver ses ouvriers d'Auschwitz et il réalise que le seul moyen de les sauver est de les racheter avec l'argent qu'il a accumulé depuis le début de la guerre. Il fait aussi une promesse à sa femme de cesser ses adultères. C'est alors qu'il emploie tout son capital à fabriquer des obus d'artillerie sabotés de manière à contrecarrer la guerre et sauver ses ouvriers.
La révélation de George Bailey est la vision angélique de toutes les choses qu'il a fait pour les autres au cours de sa vie. Il décide de ne pas se suicider et affronte avec courage son destin devant Potter. Ses concitoyens le tirent alors de ses ennuis financiers en lui fournissant l'argent nécessaire afin d'éviter la faillite de son entreprise. Nous moissonnons ce que nous semons. Le courage, c'est d'agir correctement, même lorsque ça fait mal.
Lire la 3e partie, cliquez ici.
Brian Godawa est l'auteur du livre intitulé "Hollywood Worldviews: Watching Films with Wisdom and Discernment." chez InterVarsity Press (2002). Le site web de Brian Godawa (cliquez ici)
Notes
[1] - Avec permission, publié dans la revue Cornerstone, vol. 25 no. 111 2001. (traduction Paul Gosselin).
[2]- Aristotle, Aristotle's Poetics, translated by James Hutton, WW Norton and Company, 1982, page 53.
[3] - Godawa utliise le terme anglais "gauntlet".