Paul Gosselin (avril 2011)
Clip de la danse du dimanche de la résurrection,
Budapest, Hongrie
Le 4 avril 2010, plus de 1300 jeunes, tous membres de la Faith
Church ou Église
de la Foi (Hit Gyülekezete) une église pentecôtiste,
ont célébrée le dimanche de la résurrection à
Budapest, Hongrie.
Musique: Ferenc Balogh Jr.
Paroles: Shelly Matos, s'appuyant sur le texte hongrois de Tamas Pajor
(Tompage)
Producteur: Akos Nemes
Producteur artistique: Tamas Pajor (Tompage)
Après avoir transmis un message il y a quelques jours à mes contactes pour les aviser de l'existence de ce vidéo de la Danse de Pâques à Budapest (ci-dessus) je suis retourné, pour lire avec plus d'attention, les paroles du chant qui accompagnent cette vidéo. Évidemment je ne lis pas l'hongrois alors je dois me fier sur les paroles en anglais, traduits de l'Hongrois, tirés de cette page GodTube
Je n'ai aucune raison de croire que la traduction anglaise ne trahit le texte original.
English
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Français (traduction sommaire)
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That day will be remembered as the greatest day in history.
The fate of the world changed in one glorious moment. When Life triumphed on Resurrection Sunday. The hope of a people searching for life The day will be brighter The message of freedom rings in the sky Spreading the fire The flag of a nation ready to fly Taking them higher The heart of a land that rises to fight Full of desire When nothing is as you want it to be Look up to heaven Freedom was paid for on Calvary The chain is broken Making a way right to destiny Borders are open And Jesus has granted the victory That Sunday mornin Bridge Joy in this life time, utterly free More than the world gives, beyond what you see For nations its time to rise. Their hope is in Jesus Christ If the giants come, just hold on, the advantage is now on your side Jesus, will take the final fight A light dawned that Sunday Morning. It broke through the boundaries of time Hearts start shining, calling to all mankind Lets celebrate eternal life When nothing is as you want it to be Look up to heaven Freedom was paid for on Calvary The chain is broken Making a way right to destiny Borders are open And Jesus has granted the victory That Sunday mornin Bridge. Joy in this life time, utterly free More than the world gives, beyond what you see For nations its time to rise Their hope is in Jesus Christ If the giants come, just hold on, The advantage is now on your side Jesus, will take the final fight. |
Ce jour-là restera gravé comme le plus grand jour de
l'histoire. |
Au niveau montage j'ai apprécié le fait que les auteurs de ce vidéo n'ont pas porté leur attention que sur les gens super-cool, sexy et athlétiques, mais ont inclue des gens de tout genre, beaux et moins beaux, jeunes et vieux (bien que les jeunes soient en très grande majorité). Coordonner autant de monde, c'est un beau coup. Pour le clip vidéo, le montage est bien fait et inévitablement une telle chorégraphie a dû exiger beaucoup de travail et de pratique. Et sans doute aussi il a fallu obtenir la permission des autorités civiles pour produire tout ça sur une place publique à Budapest. D'autre part, il y a dû y avoir une équipe de son sur place afin que tous puissent entendre la musique sur place, et pour la vidéo, on a dû coordonner le travail des cameraman, à plusieurs caméras j'imagine, au cours de l'événement.
Pour ce qui est du chant et des paroles qui l'accompagnent, le contenu marque quelques bon points : il y est question du Calvaire, de chaînes brisés, de Jésus évidemment et de la liberté gagnée par la Croix. Ce qui me déçoit ici c'est que ce texte semble faire partie du courant TRÈS large d'un 'évangile' superficielle que l'ont retrouve dans trop de nos églises évangéliques actuellement. De quoi je parle au juste ? Il s'agit d'un courant venant de l'Amérique du nord initialement, mais diffusé un peu partout maintenant... Il s'agit d'un “ évangile ” qui n'ose pas remettre en question le monde qui nous entoure en parlant clairement du péché dans nos coeurs qui détruit le monde ou encore de notre responsabilité à l'égard de Dieu devant qui nous aurons tous des comptes à rendre un jour. Il s'agit d'une théologie flatteuse, qui n'ose pas parler (ni aux chrétiens qu'au non chrétiens) de jugement[1], ni de l'exigence de la repentance. Les partisans de cet “ évangile ” ignorent que Jésus lui-même, ainsi que les apôtres, ont prêché un Évangile qui ne flattait pas l'ego de ceux qui l'écoutaient. Même les ennemis de Jésus ont reconnu : “ Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité, sans t'inquiéter de personne, car tu ne regardes pas à l'apparence des hommes. ” (Matthieu 22: 16)
Comparez le texte de ce chant de Pajor à la prédication de Jean-Baptiste dans les Évangiles ou celle des Apôtres dans le livre des Actes. La première chose qui leur sort de la bouche est repentez-vous ! Lorsque l'apôtre Paul paraît devant le roi Agrippa pour se défendre de ses accusateurs il décrit sa conversion et note: "à ceux de Damas d'abord, puis à Jérusalem, dans toute la Judée, et chez les païens, j'ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d'œuvres dignes de la repentance" (Actes 26: 20). Et dans les dernières paroles terrestres de Christ, il ordonna qu'on enseigne la repentance (Luc 24: 47). Dieu ne cherche pas des gens qui ont appris le jargon évangélique et qui ont réussi leur épanouissement, il cherche des gens changés, repentants, des disciples, dont les péchés sont lavés dans le sang de l'Agneau et qui marchent désormais dans la vérité.
Est-ce que je me trompe ?
Se peut-il que je me trompe au sujet de Tamas Pajor et de l'Église
de la foi de Budapest ? Se peut-il que dans tous leurs autres chants
ou sermons, qu'il est régulièrement question de péché,
de jugement et de repentance et que, exception faite de ce chant, ils proposent
une doctrine du salut impeccable ? Se peut-il que je me trompe ?
Eh, oui c'est chose possible et s'en était ainsi cela me ferait d'ailleurs
le plus grand plaisir. Je ne veux pas m'acharner inutilement sur le cas
de Tamas Pajor et de la Église de la foi[2]
mais si je parle ainsi ce n'est pas pour le plaisir d'emmerder, mais parce
que j'ai vu moi-même les effets de ce vent de doctrine, chez moi au
Québec. J'ai vu des églises en bonne santé, aussi bien
sur la plan spirituel et que doctrinal, se mettre à bouffer de cette
théologie superficielle et dériver vers le chemin large[3]...
Et pourtant les Écritures avertissaient même ces premiers chrétiens
qui avaient reçu la vérité de la bouche de Jésus
et de ses Apôtres, que des loups viendront. L'apôtre Paul dit
“ Je sais qu'il s'introduira parmi vous, après mon départ,
des loups cruels[4] qui n'épargneront
pas le troupeau ”, (Actes 20: 29) La tentation de dériver
vers le chemin large de la facilité et s'éloigner des exigences
de l'Évangile[5] que nous propose
les Écritures et de plaire aux hommes existe de tout temps. Il y
a quelques milliers d'années l'apôtre avertissait les premiers
chrétiens.
Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos
pensées et par vos mauvaises oeuvres, il vous a maintenant réconciliés
par sa mort dans le corps de sa chair, pour vous faire paraître
devant lui saints, irrépréhensibles et sans reproche, si
du moins vous demeurez fondés et inébranlables dans la foi,
sans vous détourner de l'espérance de l'Evangile que vous
avez entendu, qui a été prêché à
toute créature sous le ciel, et dont moi Paul, j'ai été
fait ministre. (Col 1: 21-23)
Pour ma part, je me suis converti en 1975 et peu d'années plus tard, dans mon assemblée, on se gavait de prédicateurs superficiels d'un évangile ‘positif' promettant, guérison, prospérité, bénédictions et le paradis sur terre aux jeunes chrétiens qui nous étions. C'était la mode théologique du moment et cela faisait la promotion d'un évangile sans prédication du péché, du jugement ou de la nécessité de la repentance, mais cette mode a laissé de profondes traces dans les esprits encore aujourd'hui. Non seulement ce évangile mettait de côté la prédication du péché, du jugement et l'exigence de la repentance, il nous affirmait en plus, “ Eh oui, devient chrétien et tous tes problèmes seront finis! Suffit de crier Alléluia et désormais c'est le paradis sur terre. En somme, tu as le droit d'être heureux! ” Cet évangile nombriliste a laissé derrière elle, des chrétiens superficiels, malhonnêtes en affaires, divorces, suicides et que sais-je. Et au cours de cette période où mon assemblée se gavait de ces prédicateurs superficiels et de pushers de camelote spirituel, j'ai traversé une des périodes les plus noirs de ma vie; difficultés relationnelles et épreuves dans mes études. Au milieu de ces épreuves, la prédication dans mon assemblée ne m'était d'aucun secours.
À bien des égards ma vie était en contradiction flagrante avec cet évangile superficiel. Avant ma conversion, tout baignait dans l'huile et ce n'est qu'après que les tuiles se sont mises à tomber... Tout le contraire du message de ces prédicateurs de théologie superficielle ! Et dans un tel contexte, cette théologie fait souffrir d'avantage celui ou celle qui souffrent déjà, car de manière subliminale elle suggère que si on est dans une telle situation c'est qu'on a sans doute manqué de foi... Alors non seulement on souffre, mais on se culpabilise de souffrir car, au fond, c'est de notre faute si on est dans la merde... Si j'ai survécu spirituellement cette période, à bien des points de vue, c'est en dépit de ce qui était prêché dans mon assemblée.
Hypocrisie artistique ?
Je rencontre parfois chez certains artistes évangéliques une
forme d'hypocrisie une peu particulière. Ces gens savent se montrer
très critiques à l'égard des pasteurs ou des télé-évangélistes,
mais lorsqu'il s'agit de leurs œuvres artistiques personnels ou d'œuvres
artistiques qu'il trouvent cools, cet esprit critique disparaît
et parfois on peut les entendre émettre l'avis que l'art doit être
« apprécié»” et ne peut faire en aucun
cas l'objet de critiques. Désolé, mais je ne suis PAS d'accord
avec une telle attitude.
Évidemment cela va sans doute choquer quelques artistes évangéliques qu'on ose les JUGER ou poser des limites sur leur créativité. Mais devant Dieu, eux aussi, tout comme les télé évangélistes qu'ils méprisent tant, ils auront des comptes à rendre un jour sur la vision du monde et la perspective qu'ils auront communiquée à leur public. À mon avis, lorsque les Écritures affirment: “ Mes frères, qu'il n'y ait pas parmi vous un grand nombre de personnes qui se mettent à enseigner, car vous savez que nous serons jugés plus sévèrement. ” (Jacques 3:1) cela s'appliquent aussi bien aux dirigeants religieux officiels, qu'aux artistes évangéliques.
On observe dans nos églises évangéliques une habitude très ancienne qu'ont les chrétiens de dénominations de tout genre d'apporter leur Bible à l'église. C'est un acquis de la Réforme. Parois certains pasteurs peuvent avoir l'impression que cette tradition a pour but de distraire leurs ouailles pendant le sermon et d'éviter qu'ils s'endorment, mais elle a un autre but, plus élevé. Elle implique que tout chrétien a le droit de consulter sa Bible de manière à vérifier si ce qu'on lui enseigne est bien conforme à la Parole de Dieu. L'exemple nous est donné par l'Église primitive où les juifs de Bérée vérifièrent les paroles de l'apôtre Paul afin de s'assurer qu'elles étaient fondées dans la Parole de Dieu (Actes 17: 10-11). En effet, l'attitude du Nouveau Testament peut se résumer à ceci: "Examinez toutes choses; retenez ce qui est bon." (1Thess. 5:21). Évidemment si cela vaut pour un apôtre (qui a rédigé plus de la moitié du Nouveau Testament !), les artistes qui se disent évangéliques ne peuvent en être exemptés. Leurs œuvres aussi, doivent être examinés pour voir s'ils véhiculent une doctrine saine. Mais évidemment de manière générale, nos artistes évangéliques ne font que refléter ce qui est déjà enseigné dans l'église et de ce fait la responsabilité devant Dieu des pasteurs et enseignants dans l'église est plus grande encore.
Cette situation n'est pas sans rappeler la parabole des deux maisons (Mt 7: 24-27) que nous a donné notre Seigneur. L'une construit sur le Roc, l'autre sur le sable. Les évangéliques ont tendance à réduire la portée de cette parabole au contexte de la conversion et au salut, mais dans les faits elle s'applique à TOUTE la vie chrétienne. Si on ne construit pas tous les aspects de notre vie sur le Roc de la vérité, notre part sera justement celle de celui qui “entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison: elle est tombée, et sa ruine a été grande.”
Malheureusement cela décrit la situation de beaucoup d'évangéliques de notre génération... Et quel sera le jugement qui tombera un jour sur ceux qui ont enseigné ces choses? Les Écritures nous disent clairement que “Mes frères, qu'il n'y ait pas parmi vous un grand nombre de personnes qui se mettent à enseigner, car vous savez que nous serons jugés plus sévèrement.” (Jac 3: 1) Mais pour le chrétien ordinaire la question se pose alors, les attentes que l'on nourrit face à la vie sont elles construit sur le roc, sur la vérité?
Évidemment certains, à lire ces lignes vont me prendre pour un vieux grincheux, qui ne lit que sa Bible, du Calvin et qui n'écoute que les hymnes de Luther (joués sur l'orgue) et maudissant toute la culture moderne. Mais ceux qui me connaissent savent que c'est très loin d'être le cas... Justement dans mon livre, Hors du ghetto, je défends la musique moderne et la danse comme des dons venant de la main de Dieu. Des dons qui peuvent être abusés, comme le don de l'oratoire, mais des dons de Dieu tout de même.
Que Dieu nous garde donc et nous conduise dans TOUTE la vérité.
Et au bout du chemin ce n'est pas l'ennui mortel, mais la grâce et
la vie abondante !
Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ.Or, si quelqu'un bâtit sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l'oeuvre de chacun sera manifestée; car le jour la fera connaître, parce qu'elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu'est l'oeuvre de chacun. Si l'oeuvre bâtie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l'oeuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. (1Co 3: 11-15)
[1] - S'il y a bien un concept biblique autant détesté que mal compris dans notre génération c'est bien le concept de jugement. Pour plusieurs c'est la preuve d'une divinité sadique et rancunier. Mais la réalité est tout autre. Même au milieu du jugement, on voit l'attitude de Dieu aussi dans les 7 fléaux de l'Apocalypse. Quel est le cri de Dieu ?
Le quatrième versa sa coupe sur le Soleil. Et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu; et les hommes furent brûlés par une grande chaleur, et ils blasphémèrent le nom du Dieu qui a l'autorité sur ces fléaux, et ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire. Le cinquième versa sa coupe sur le trône de la bête. Et son royaume fut couvert de ténèbres; et les hommes se mordaient la langue de douleur, et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, ˆ cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent pas de leurs oeuvres. (Apoc. 16: 8-11)
En somme, tout comme le chirurgien opérant un cancéreux, tente de stopper ou éradiquer un cancer, Dieu ne veut pas voir l'humanité s'embourber dans la destruction du péché.
[2] - Cet interview en anglais avec le pasteur
de la Faith Church, Sandor Nemeth, fait mention de conversions spectaculaires
de criminels.
Pastor Moves an Atheistic Hungary. (Oct. 2010 CBN)
Habituellement de telles conversions sont un indice assez fiable de la prédication d'un Évangile solide et équilibré (qui doit inclure l'amour et la grâce de Dieu faites aux hommes pécheurs).
[3] - La tentation de dériver vers
le chemin large de la facilité et s'éloigner des exigences
de l'Évangile existe de tout temps. Il y a quelques milliers d'années
l'apôtre avertissait les premiers chrétiens.
Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos
pensées et par vos mauvaises oeuvres, il vous a maintenant réconciliés
par sa mort dans le corps de sa chair, pour vous faire paraître
devant lui saints, irrépréhensibles et sans reproche, si
du moins vous demeurez fondés et inébranlables dans la foi,
sans vous détourner de l'espérance de l'Evangile que vous
avez entendu, qui a été prêché à
toute créature sous le ciel, et dont moi Paul, j'ai été
fait ministre. (Col 1: 21-23)
[4] - Voir aussi Matt. 7: 15.
[5] - Entrez par la porte étroite.
Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènentà
la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite
est la porte, resserré le chemin qui mènentà la
vie, et il y en a peu qui les trouvent. (Matthieu 7:13-14)