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Samizdat

Mensonges et violence
dans la crise du Covid.



Des trésors acquis par une langue mensongère sont une vanité fugitive et l'avant-coureur de la mort. La violence des méchants les emporte, parce qu'ils refusent de faire ce qui est juste. (Prov. 21: 6-7)

Only the mob and the elite can be attracted by the momentum of totalitarianism itself; the masses have to be won by propaganda. Under conditions of constitutional government and freedom of opinion, totalitarian movements struggling for power can use terror to a limited extent only and share with other parties the necessity of winning adherents and of appearing plausible to a public which is not yet rigorously isolated from all other sources of information. It was recognized early and has frequently been asserted that in totalitarian countries propaganda and terror present two sides of the same coin. This, however, is only partly true. Wherever totalitarianism possesses absolute control, it replaces propaganda with indoctrination and uses violence not so much to frighten people (this is done only in the initial stages when political opposition still exists) as to realize constantly its ideological doctrines and its practical lies.
(Hannah Arendt - The Origins of Totalitarianism - 1948/1976 Harvest/Harcourt p. 341)

Or, les philosophies officielles des régimes totalitaires proclament unanimement que la conception de la vérité objective, une pour tous, n'a aucun sens; et que le critère de la "Vérité" n'est pas sa valeur universelle, mais sa conformité à l'esprit de la race, de la nation ou de la classe, son utilité raciale, nationale ou sociale. Prolongeant et poussant jusqu'au bout les théories biologistes, pragmatistes, activistes, de la vérité, et consommant ainsi ce que l'on a très bien nommé "la trahison des clercs". Les philosophies officielles des régimes totalitaires nient la valeur propre de la pensée qui, pour eux, n'est pas une lumière, mais une arme; son but, sa fonction, nous disent-ils, n'est pas de nous révéler le réel, c'est-à-dire, ce qui est, mais de nous aider à le modifier, à le transformer en nous guidant vers ce qui n'est pas. Or, pour cela, ainsi qu'on l'a reconnu depuis bien longtemps, le mythe est souvent préférable à la science, et la rhétorique qui s'adresse aux passions, à la démonstration qui s'adresse à l'intelligence. Aussi dans leurs publications (même dans celles qui se disent scientifiques), dans leurs discours et, bien entendu, dans leur propagande, les représentants des régimes totalitaires s'embarrassent-ils très peu de la vérité objective. Plus forts que Dieu tout puissant lui-même, ils transforment à leur guise le présent, et même le passé [5]. On pourrait en conclure – et on l'a fait parfois que les régimes totalitaires sont au-delà de la vérité et du mensonge. Nous croyons, pour notre part, qu'il n'en est rien. La distinction entre la vérité et le mensonge, l'imaginaire et le réel, reste bien valable à l'intérieur même des conceptions et des régimes totalitaires. C'est leur place et leur rôle seulement qui sont, en quelque sorte, intervertis: les régimes totalitaires sont fondés sur la primauté du mensonge.
(Alexandre Koyré - Réflexions sur le mensonge - 1943)

To the propaganda assertion that all happenings are scientifically predictable according to the laws of nature or economics, totalitarian organization adds the position of one man who has monopolized this knowledge and whose principal quality is that he "was always right and will always be right." To a member of a totalitarian movement this knowledge has nothing to do with truth and this being right nothing to do with the objective truthfulness of the Leader's statements which cannot be disproved by facts, but only by future success or failure. The Leader is always right in his actions and since these are planned for centuries to come, the ultimate test of what he does has been removed beyond the experience of his contemporaries.
(Hannah Arendt - The Origins of Totalitarianism - 1948/1976 Harvest/Harcourt p. 383)

Alors que nous envisageons la venue d'une élite, d'un État autoritaire, comblant le vide laissé par la perte des principes chrétiens, nous ne devons pas penser naïvement aux modèles de Staline et d'Hitler. Nous devons plutôt penser à un gouvernement autoritaire manipulateur. Les gouvernements modernes ont à leur disposition des formes de manipulation que le monde n'a jamais connues auparavant.* (p. 228)
Nous ne devons pas penser à un changement du jour au lendemain, mais plutôt à une tendance subtile des dirigeants à contrôler et à manipuler davantage l'individu. Bien sûr, certains pourraient se sentir mal à l'aise face à ce contrôle et cette manipulation accrus à une époque relativiste, mais où traceraient-ils leur limite ? Beaucoup de ceux qui parlent des libertés civiles sont également attachés au concept que l'État doit résoudre tous les problèmes ; ainsi, à une époque de pressions écrasantes (et avec la perte moderne de toute distinction qualitative entre l'homme et le non-homme), à un moment donné, le sentiment de malaise sera submergé/étouffé.* (p. 244)
(Francis Schaeffer - How Should we Then Live?/L’héritage du christianisme - 1976)

Le bien-être du peuple en particulier a toujours été l'alibi des tyrans, et il offre de plus l'avantage de donner bonne conscience aux domestiques de la tyrannie.
(Albert Camus - Hommage à journaliste exilé. - La Révolution Prolétarienne nov. 1957 NS. no. 121, p. 219)



Paul Gosselin (11/11/2021)

Dossier Covid19


Je relis actuellement un vieux livre intitulé Soljénitsyne, le croyant, publié à l’époque où le régime communiste en URSS était à son apogée. C’est une époque où des dissidents politiques et religieux se débattaient avec la censure d’État pour se faire entendre. Le résultat? La publication underground ou Samizdat (signifie “presse alternative”). Eh oui, c’est la source du nom de ce site web...

Mais revenons à Soljenitsyne, car voici une citation de 1973 (tiré du livre d'André Martin) qui m’a semblé TRÈS pertinente dans notre contexte (le commentaire en parenthèses carrées [] est de moi).

N'oublions pas que la violence n'est jamais seule, qu'elle ne peut vivre seule. Elle est unie au mensonge par des liens indissolubles. De l'une à l'autre il y a une alliance organique, une profonde parenté de sang. La violence n'a pas d'autre recours que le mensonge, le mensonge ne peut survivre qu'à l'abri de la violence. Quiconque a choisi la violence comme méthode d'action, doit inéluctablement épouser le mensonge comme principe normatif [ou inversement...]. Au début, la violence agit ouvertement et s'en glorifie. Dès qu'elle prend du volume et se consolide, le vide se fait autour d'elle, l'air se raréfie et se sent asphyxié. Pour survivre, elle doit plonger dans un brouillard de mensonges et se masquer sous des faux-fuyants. Du coup, elle n'ose plus toujours trancher la gorge en public, le plus souvent, elle se contente d'exiger de ses sujets un serment d'allégeance et de participation au mensonge officiel. (p. 115)

Mais les élites postmodernes (classe dirigeante actuelle) ont appris des leçons importantes des événements du 20e siècle. Je pense utile de dresser un contraste entre régimes totalitaires coercitifs et régimes totalitaires manipulatifs. Le 20e siècle a mis à l’avant-plan des régimes totalitaires coercitifs, notamment le communisme sous Staline et le nazisme sous Hitler. Et si nous voyons encore un vestige de ce type de régimes totalitaires coercitifs avec le régime communiste en Chine, il y a lieu de penser que le 21e siècle est désormais massivement sous le pouvoir de totalitaires manipulateurs.

Au 20e siècle, les idéologies modernes, le nazisme et le communisme ont exploité à fond des moyens brutaux et coercitifs pour imposer leur système de croyances et pour faire fléchir l’opposition. Mais les élites postmodernes en Occident ont tiré une leçon importante de cette expérience. Ils ont constaté que les méthodes brutales et coercitives jettent les cartes sur table et vous attirent des ennemis déterminés. La situation devient alors trop claire pour toutes les parties concernées. Ainsi nos élites postmodernes ont mis de côté la violence ouverte et s’appuient avant tout sur les mesures administratives anonymes et la manipulation de la pensée (médias et système d’éducation). Ils sont bien plus subtils, plus marketing que les nazis ne l'ont jamais été.

Par ailleurs je pense qu’il faut faire un contraste additionnel entre régimes totalitaires coercitifs et dictatures manipulatrices. Dans les régimes totalitaires coercitifs du 20e siècle presque TOUT le pouvoir est concentré dans l’État. Dans le cas des régimes totalitaires manipulatrices postmodernes on brouille les cartes et ce n’est plus le cas, car à mon avis le pouvoir n’est plus centralisé, mais diffusé dans plusieurs grandes institutions, qui pour le moment se contentent de faire de la collection massive de données personnelles et surveiller les masses et (lorsque l’occasion se présente) pousser discrètement les opinions dans une certaine direction... À ce titre on peut penser à Google/Android, Amazon, FaceBook, Twitter, etc... Chose curieuse, la prophétie émise par le romancier Aldous Huxley s'applique à merveille à nos élites et expose leur caractère fondamentalement antidémocratique (1958/1990 : 144):

Sous l'impitoyable poussée d'une surpopulation qui s'accélère, d'une organisation dont les excès vont s'aggravant et par le moyen de méthodes toujours plus efficaces de manipulation mentale, les démocraties changeront de nature. Les vieilles formes pittoresques — élections, parlements, hautes cours de justice — demeureront, mais la substance sous-jacente sera une nouvelle forme de totalitarisme non violent. Toutes les appellations traditionnelles, tous les slogans consacrés resteront exactement ce qu'ils étaient au bon vieux temps, la démocratie et la liberté seront les thèmes de toutes les émissions radiodiffusés et de tous les éditoriaux — mais une démocratie, une liberté au sens strictement pickwickien du terme.

À ce titre, on n'a qu'à penser au Québec à toutes ses consultations populaires, ses États-généraux qui permettent à la population de « s'exprimer » sur des questions telles que les Accommodements raisonnables, les écoles confessionnelles et les cours de religion pour ensuite voir nos élites bureaucratiques (non élues) faire ce qu'ils avaient décidé bien longtemps auparavant.... On est en plein dans l’illusion du monde pickwickien prévu par Huxley...

Pour ce qui est du renoncement des moyens coercitifs (violence, brutalité et menace physique) par nos élites postmodernes, je pense qu’il faut noter qu’il ne s’agit que d’un renoncement stratégique et non pas un renoncement par principe, c'est-à-dire que pour le moment les méthodes manipulatrices leur semblent assez efficaces pour parvenir à leurs objectifs de transformation sociale... Michel Onfray a raison de signaler que le système progressiste ne propose aucun frein à la haine. Comme on le voit dans le mouvement Antifa, nos élites postmodernes démontrent qu'ils sont maintenant prêts à jouer de l’intimidation et supprimer le droit de parole des autres par des moyens de plus en plus coercitifs. Mais il est utile de noter que puisque le mouvement Antifa n’est pas un organe d’État, nos élites peuvent s’en dissocier aisément lorsque le besoin de se fait sentir et que les choses dérapent trop… Fort commode. Ainsi les Antifas ne sont que des pions expendables/jetables, à envoyer aux rebuts lorsqu'ils auront rempli leur fonction. Une manière succincte d'exprimer ce contraste entre dictatures coercitives et dictatures manipulatrices serait d'affirmer que le système postmoderne soigne davantage son image et qu'il est, à la fin, plus hypocrite dans son comportement que ne l'étaient les régimes coercitifs du 20e siècle tels que les nazis ou le communisme sous Staline. Autre caractéristique, le système postmoderne masque son pouvoir derrière une brume institutionnelle, sans siège de pouvoir centralisé (facilement identifiable).

Il est utile de prendre conscience que si les totalitaires manipulatrices postmodernes de l’Occident du 21e siècle mettent de côté la coercition, ce n’est PAS par un principe moral bien fondé, mais uniquement par un opportunisme stratégique. RIEN dans le système de croyances postmoderne n’exclut l’usage de la coercition, la torture ou l’oppression. Si un jour nos élites postmodernes déterminent qu’ils sont près des buts sociaux ou politiques qu’ils se sont fixé alors là les masques risquent de tomber et on fera alors appel à la force sans le moindre remords de conscience... Les opposants l’auront mérité après tout…

Mais bon, pour revenir au lien entre notre situation et la citation de Soljenitsyne c’est que si la classe dirigeante actuelle a commencé par le mensonge[1] (plutôt que la violence comme les communistes ou nazis), si ce que Soljenitsyne dit est vrai, alors classe dirigeante actuelle va inévitablement aboutir à la violence lorsqu’il aura atteint la limite de ce qu’il peut accomplir avec le mensonge et la manipulation.

Et ici et là, ils ont démontré qu’ils n’hésitent d’AUCUNE manière à exploiter la violence et la violation des droits, car cette violence a déjà commencé. En avril 2021, à Bruxelles, des gens pacifiquement assemblés dans un parc, voulant simplement prendre de l’air et du soleil, ont été traités avec une violence digne des nazis...

Police attacking people in park in Belgium.

À mon sens, la personne qui a autorisé une telle intervention policière mérite des charges criminelles et la prison...  Et c’est chose connue qu’en Australie il y a eu des multiples scènes semblables.

Elderly Australian Woman Knocked Down & PEPPER-SPRAYED by Police During Melbourne Protest Against Lockdowns. (RT - Infowars - 19/9/2021)

Australia’s brutal Covid lockdown sees cops stopping mourners from watching funerals from their CARS. (Aliki Kraterou - The Sun)

Riccardo Bosi confirms that Australian Military are training to forced vaccinations & shoot people. (The Rogue Man - YouTube - 37 sec. - 9/11/2021)

Aux États-Unis il y a les commentaires incendiaires faits par le rockeur Gene Simmons qui est allé jusqu'à traiter les non-vaccinés "d'ennemies". Un tel discours érige les non-vaccinés comme cible de haine, tout comme le discours nazi sur les juifs dans l'Allemagne des années 1930...

KISS's Gene Simmons to Anti-Vaxxers, Unvaccinated 'You Are An Enemy'. (Bruce Y. Lee - Forbes - 12/11/2021)

Pour le moment ce type de discours est un phénomène marginal, mais Il y a peu de chances que les grands médias américains (à la remorque du discours gouvernemental) vont ouvertement réprouver un discours cherchant à provoquer la division et la tension sociale. C'est la suite logique du discours officiel qui déshumanise et démonise les non-vaccinés/dissidents et fait d'eux des non-vaccinés les dhimmis, les dalits et les lepreux de la classe dirigeante covidiste. Il ne faudrait pas s'étonner que des paroles aussi incendiaires soient éventuellement reprises par d'autres pions approuvés par la classe dirigeante covidiste, comme les Antifa ou autres chemises brunes postmodernes.

Au Canada, on n’est pas loin derrière l’Australie, car des pasteurs ont été arrêtés simplement pour avoir tenu des réunions dans leur église. Les cas plus connus, l’église de Jim Coates et l’autre du pasteur polonais Artur Pawlowski, tous les deux en Alberta. Lors d’une première intervention policière dans son église, Pawlowski a rappelé aux sbires gouvernementaux que leurs gestes étaient tout à fait comparables au comportement des nazis et des communistes. Et les polonais sont bien placés pour en parler...

'Gestapo Is Not Welcome Here' – Canadian Police Thrown Out of Easter Service by Polish Pastor. (Jack Montgomery - Breitbart - 4/4/2021)

'OUT OF THIS PROPERTY NOW': Police Came to Disrupt a Canadian Church Service And The Pastor Was Not Having it. (Jordan Lancaster- Daily Caller - 4/4/2021)

Ce pasteur ne souhaite pas tout à fait la “bienvenue” à la police qui voulait mettre le pied dans son église à Calgary, Alberta (interrompant le service du Vendredi saint). Oh, il les a traités de Gestapo et de Nazis... Et il leur a dit, ne revenez pas sans mandat de perquisition! Plus tard, Pawlowski a été arrêté (dans la rue, car le Code criminel canadien interdit d’interrompre un culte), uniquement pour avoir tenu des réunions

POLICE STATE: Watch the moment a SWAT team arrests a Canadian pastor. (RebelNews - 8/5/2021)

Et au Québec, au mois de janvier, en plein hiver québécois, des policiers ont fait une perquisition chez une dame qui était coupable d’avoir invité son frère et sa mère pour souper. Elle a été arrêtée et sortie de sa maison en pieds de bas (chaussettes) à –10C dans la neige...

https://m.facebook.com/Policier-du-peuple-pour-le-peuple-102914598257632/videos/908882429901050/

Alain BesançonPour échapper au mensonge, que faire ? Eh bien, voici une note utile d'Alain Besançon, tiré de son livre Le malheur du siècle, au sujet de la résistance au mensonge sous le régime Soviétique en URSS (1998: 70):

Il n'y a pas d'endroit abrité où échapper à la pédagogie du mensonge. Les cadres sociaux de l'ancienne société ont été détruits, avec la propriété, et remplacés par de nouveaux cadres qui sont autant d'écoles et de lieux de surveillance : le kolkhoze, la commune populaire chinoise pour le paysan, le « syndicat » pour l'ouvrier, les « Unions » pour l'écrivain et l'artiste. On peut décrire l'histoire de ces régimes comme une course permanente vers le contrôle universel et, du côté des sujets, comme une course éperdue pour trouver des refuges, à tout le moins des recoins. Il y en eut toujours. C'est ainsi qu'en Russie, quelques familles de la vieille intelligentsia ont su préserver leurs traditions. Un Andreï Sakharov en sortit. Dans les universités, il y a eu des chaires à peu près tranquilles d'assyriologie ou de philologie grecque. Dans les églises asservies, des bulles d'air pur. À la fin du régime, on trouvait à Moscou de petits groupes de jeunes gens qui, ayant recouvré la vie morale et intellectuelle, vivaient volontairement d'expédients, n'entraient dans aucun travail, ne briguaient aucun poste, réduisaient au maximum les contacts avec l'extérieur soviétique. Ils tinrent ainsi jusqu'au bout.

Mais quelques lignes plus loin, Besançon ajoute un avertissement au sujet des raffinements apportés au totalitarisme communiste par les Chinois (1998: 71)

Dans l'empire soviétique, l'esprît rééducatif du communiste s'arrêtait à la porte du camp. Pour les nazis, la conversion n'avait pas lieu d'être, mais les bolcheviks ont pratiquement renoncé à convertir les détenus. Si bien qu'un Soljenitsyne a pu affirmer que le camp était, malgré son horreur, un lieu de liberté intellectuelle et de respiration spirituelle. Le communisme asiatique en a fait au contraire le lieu où la pédagogie s'exerce de la manière la plus obsédante, la plus torturante. Les autorités notent les progrès du détenu. Il ne sort que mort ou rééduqué.

Dire que plusieurs chefs d'État occidentaux comme Justin Trudeau se disent ouvertement admirateurs du régime communiste chinois... Méditant dans les dernières pages de son livre sur le contraste entre l'héritage maudit du nazisme et le silence des grandes institutions sur l'héritage du communisme, Besançon offre cet observation sur l'effet toxique du mensonge (1998: 163)

Pour conclure, un espoir et une crainte. Il a fallu des années pour prendre une conscience complète du nazisme, parce qu'il excédait ce qu'on croyait possible et que l'imagination humaine était impuissante à le saisir. Il pourrait en être de même du communisme de type bolchevik, dont les œuvres ont ouvert un abîme aussi profond, et qui ont été protégées, comme Auschwitz l'a été jusqu'en 1945, par l'invraisemblable, l'incroyable, l'impensable. Le temps, dont la fonction est de dévoiler la vérité, fera peut-être, là encore, son office.

Ouais, les mensonges des marionnettes de Davos finiront aussi par être dévoilés et exposés à la lumière du jour. Et voici un rappel de la part de l'écrivain et dissident russe Alexandre Soljenitsyne (survivant des camps de concentration communistes). Lors de son discours du Prix Templeton (1983), Soljenitsyne a médité sur la source de la catastrophe énorme qu'a provoquée la révolution bolchevique en Russie:

Il y a plus d'un demi-siècle, alors que j'étais encore enfant, je me souviens avoir entendu quelques personnes âgées offrir l'explication suivante des grands désastres qui s'étaient abattus sur la Russie: les hommes ont oublié Dieu; c'est pourquoi tout cela s'est produit. Depuis lors, j'ai passé près de cinquante ans à travailler sur l'histoire de notre Révolution; au cours de ce processus, j'ai lu des centaines de livres, recueilli des centaines de témoignages personnels, et j'ai déjà contribué huit volumes dans l'effort de débarrasser les décombres laissés par ce bouleversement. Mais si on me demandait aujourd'hui de formuler de manière aussi concise que possible la cause principale de la Révolution désastreuse qui a englouti une soixantaine de millions de personnes, je ne pourrais pas le dire plus précisément que de répéter: les hommes ont oublié Dieu; c'est pourquoi tout cela s'est produit.

Une chose me frappe dans ce commentaire. Soljenitsyne avait une formation en mathématiques et savait que si vous supprimez un facteur critique dans une équation, le résultat final serait radicalement différent. Les hommes n'ont pas oublié Dieu, ils l'ont plutôt éliminé de l'équation... Je pense que c'est un constat de polichinelle que d'affirmer que les élites postmodernes de cette génération n'ont pas que "oublié Dieu". Ça dépasse largement ça. Ils ont plutôt fait tout en leur pouvoir pour l'éliminer Dieu de l'équation, c'est-à-dire en éliminant toute trace d'influence judéo-chrétienne en Occident. Si au 20e siècle les Russes ont été aux premières loges pour voir ce que feraient les élites communistes, nous sommes désormais aux premières loges pour récolter les fruits de la vision du monde promue par les élites postmodernes.

 


Références

BESANÇON, Alain (1998) Le Malheur du siècle : sur le communisme, le nazisme et l'unicité de la Shoah. Fayard, 1998, 166 p.

HUXLEY, Aldous (1958/1990) Retour au meilleur des mondes. Plon [Paris] 155 p.

LEWIS, C. S. (1945/2015) That Hideous Strength. Samizdat

ONFRAY, Michel (2019) Théorie de la dictature. Robert Laffont, Paris 230 p.

PETERSON, Jordan (1999) Maps of Meaning: The Architecture of Belief. Rougledge New York & London 541 p.

SOLJENITSYNE, Alexandre - Discours jamais prononcé - pour le Prix Nobel. - tiré de Martin, André [1973] Soljénitsyne, le croyant: Lettres, discours, témoignages. Éditions Albatros Paris 205 p.

SOLZHENITSYN, Aleksandr (1983) "Godlessness: the First Step to the Gulag". Templeton Prize Lecture, 10 May 1983 (London)



Notes

[1] - Puisqu'il est question ici du mensonge des classes dirigeantes actuelles, certains vont inévitablement se demander: "Mais est-ce possible que nos autorités nous mentent à un tel point au sujet de la gravité du Covid19? C'est impensable!!" Il est clair qu'une telle question DÉRANGE*... Eh bien, voyez ce cas banal :

Man Shot to Death Counted as COVID-19 Fatality: Not the Babylon Bee. (Paul Joseph Watson - Summit News - 11/11/2021)

En Nouvelle Zélande, un homme fut atteint d'une balle et en est décédé, mais le système médical a attribué son décès au Covid... Si on peut mentir impunément, alors pourquoi pas ? Pour bien juger de cette question, je pense qu'il faut éviter un piège, c'est-à-dire prendre pour acquis que les gens en face de nous "pensent comme nous et ont les mêmes scrupules moraux que nous". Ce n'est pas toujours le cas.

Pour bien peser la situation, il faut examiner le comportement de ces élites postmodernes qui sont au pouvoir en Occident actuellement. Eh oui, nos élites postmodernes se sont justement les mêmes qui partout en Occident ont ouvert les portes à la destruction du mariage (lois sur le divorce), qui nous ont apporté l'avortement, le mariage gai, qui imposent la propagande LGBT aux plus petits et les Drag Queen story time pour les corrompre, et qui depuis longtemps font des démarches pour éliminer les cours de religion au primaire et éroder les libertés religieuses (Canada et France). Ce sont les mêmes qui tentent d'éliminer toute trace d'influence des croyances judéo-chrétiennes en Occident. Ce sont eux qui font avancer le djihad sexuel postmoderne. Ce sont eux qui font la promotion de l'euthanasie (et veulent jouer à Dieu, décidant qui vivra, qui mourra). Et au Canada, le projet de loi C-7 vient de passer qui élargi les pouvoirs du système médicale pour l'euthanasie. On s'approche de plus en plus des attitudes des Nazis**. Nos élites ce sont ces intolérants qui étouffent de plus en plus la liberté d'expression pour tous. Ce sont ceux-là, nos élites postmodernes, qui sont aux contrôles. Est-ce raisonnable de penser que ceux-là ne pourraient jamais nous mentir (même massivement) si cela leur semblait utile ? Puisque le postmodernisme rejette l'idée d'une loi morale absolue au-dessus de l'homme (et au-dessus de l'État) il faut constater que cette vision du monde n'offre AUCUN obstacle au mensonge. Terminons avec une méditation tirée d'un roman de CS Lewis, soit That Hideous Strength (1945: chap. 11) qui expose habillement les racines psychologiques de l'acceptation du mensonge:

What a fool — a blasted, babyish, gullible fool — he had been! He sat down on the floor, for his legs felt weak, as if he had walked twenty-five miles. Why had he come to Belbury in the first instance? Ought not his very first interview with the Deputy Director to have warned him, as clearly as if the truth were shouted through a mega- phone or printed on a poster in letters six feet high, that here was the world of plot within plot, crossing and double-crossing, of lies and graft and stabbing in the back, of murder and a contemptuous guffaw for the fool who lost the game? Feverstone's guffaw, that day he had called him an "incurable romantic," came back to his mind. Feverstone... that was how he had come to believe in Wither: on Feverstone's recommendation. Apparently his folly went further back. How on earth had he come to trust Feverstone — a man with a mouth like a shark, with his flash manners, a man who never looked you in the face? Jane, or Dimble, would have seen through him at once. He had "crook" written all over him. He was fit only to deceive puppets like Curry and Busby. But then, at the time when he first met Feverstone, he had not thought Curry and Busby puppets. With extraordinary clarity, but with renewed astonishment, he remembered how he had felt about the Progressive Element at Bracton when he was first admitted to its confidence; he remembered, even more incredulously, how he had felt as a very junior Fellow while he was outside it — how he had looked almost with awe at the heads of Curry and Busby bent close together in Common Room, hearing occasional fragments of their whispered conversation, pretending himself the while to be absorbed in a periodical but longing — oh, so intensely longing — for one of them to cross the room and speak to him. And then, after months and months, it had happened. He had a picture of himself, the odious little outsider who wanted to be an insider, the infantile gull, drinking in the husky and unimportant confidences, as if he were being admitted to the government of the planet. Was there no beginning to his folly? Had he been utter fool all through from the very day of his birth?

Eh oui, à la source de cet état d'ouverture au mensonge, on retrouve un mélange d'ambition et de la crainte des hommes... Qu'est-ce qu'ils vont penser de moi si??? Devant la montée d'un totalitarisme, Jordan Peterson, le psychologue canadien, dans son Maps of Meaning note deux types psychologiques en réaction au totalitarisme, le fasciste et le décadent. Comme le note Peterson, le personnage fasciste est prêt à bouffer tout mensonge de l'État si cela assure l'ORDRE (et son propre confort et survie) (1999: 307):

Le fasciste sacrifie son âme, qui lui permettrait d'affronter, seul, le changement, au groupe, qui promet de le protéger de tout ce qui est inconnu. Le décadent, au contraire, refuse de s'intégrer au monde social et s'accroche rigidement à ses propres idées, uniquement parce qu'il est trop indiscipliné pour servir d'apprenti. Le fasciste veut écraser tout ce qui est différent, puis tout ; le décadent s'immole et érige le fasciste sur ses cendres. Les excès sanglants du vingtième siècle, qui se manifestent de la manière la plus évidente dans la culture du camp de concentration, sont le témoignage des désirs de l'adversaire et le monument de sa puissance. Les pièges du fascisme et de la décadence peuvent être évités par l'identification avec le héros, l'individu véritable. Le héros organise les exigences de l'être social et les responsabilités de sa propre âme en une unité cohérente et hiérarchisée. Il se tient à la frontière entre l'ordre et le chaos, et sert le groupe en tant que créateur et agent de renouvellement.
(1999 : 339) : Le fasciste, qui ne veut pas affronter la réalité et la nécessité de l'inconnu, cache son visage vulnérable dans un "excès d'ordre pathologique". Le décadent, qui refuse de voir que l'existence n'est pas possible sans ordre, cache son immaturité à lui-même et aux autres dans un "excès pathologique de chaos." Le fasciste est prêt à sacrifier une liberté douloureuse pour l'ordre, et à prétendre que sa misère non rachetée n'a de sens, afin de ne rien avoir à faire pour lui-même. Le décadent croit que la liberté peut être atteinte sans discipline et sans responsabilité, parce qu'il ignore la nature terrible du "sol indifférencié de la réalité" et qu'il ne veut pas porter le fardeau de l'ordre.***

Examinant le développement du type fasciste Peterson cite le psychologue Jean Piaget discutant des trois stages de l'apprentissage du jeu chez les enfants (1999: 373):

Au cours du deuxième stade (apogée du stade égocentrique et première moitié du stade coopératif), les règles sont considérées comme sacrées et intouchables, émanant des adultes et valables pour toujours. Toute suggestion de modification est perçue par l'enfant comme une transgression.***

Ces commentaires illuminent le comportement de beaucoup de citoyens en Occident lors de la crise du Covid... Et ses gens, pour parvenir à cet état, il leur suffit un peu de pression, une petite menace. Et cette pression doit être modérée. Une pression trop forte briserait l'illusion et exposerait le totalitaire dans toute sa brutalité. Non, l'illusion DOIT être maintenue. Dans le cas du fonctionnaire, plus il est gradé, plus il est conformiste, alors les menaces indirectes suffisent amplement. Et une fois parvenu à cet état que Peterson appel fasciste, à moins d'un TRES gros choc, le discours officiel sera leur seul refuge et la vérité de la situation et les faits ne les intéressent plus. Qui sait si ce verset ne s'applique pas à beaucoup de ceux qui se disent chrétiens: « ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. » (2Th 2: 10) Dans ce vidéo (à partir de 29 minutes), Ariane Bilheran (psychologue clinicienne, Docteur en psychopathologie et philosophe) examine les 3 types de profils psychologiques qui sont susceptibles de résister au déferlement totalitaire. Ce sont d'abord des gens qui sont capables d'accepter la marginalisation, le rejet et d'assumer l'autonomie. Il y a donc un prix à payer pour jouir de cette liberté d'esprit...

Mais si on retourne la médaille, pour examiner les racines psychologiques de la propagation du mensonge, Peterson offre les observations suivantes au sujet du propagateur de mensonges et où le conduisent ses mensonges (1999: 328)

Le menteur ne peut que prétendre incarner ce qu'il y a de meilleur dans le passé, car il ne peut pas supporter ou tolérer la présence d'une déviance nécessaire dans le présent. Cela signifie que le menteur est un tyran, car il ne supporte pas d'être [exposé comme] un imbécile.***

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*et pour certains évangéliques, leur théologie ne permet même pas de poser cette question... La Chute de l'homme et le MAL dans leur coeur de l'homme n'ont aucune place pratique dans leur théologie... Mais la question DÉRANGE pour d'autres raisons, car qui veut avoir l'État pour son ennemi personnel? Les répercussions de cette question ne sont pas très amusantes...
** Et bien il faut savoir que si le programme eugénique Nazi a été connu surtout par l'Holocauste, (où 6 millions de Juifs sont morts) tout ça a commencé par un programme presqu'oublié aujourd'hui qui avait le nom de code: T4. Le programme T4 a visé justement les mêmes qui sont par le discours actuel de la compassion postmoderne, soit les handicapés physiques et mentaux, tous ceux que l'on estimait dépendants, faibles, marginaux, improductifs et «de trop». La majorité de ces morts furent tirés non pas des rangs des races inférieures, mais étaient des Allemands ordinaires. Les documents administratifs nazis indiquent que ce régime accorda la la mort «par compassion» à 70 000 individus, mais d'autres estiment que plutôt 200 000 adultes et enfants mal formés, débiles ou incurables furent éliminés.
*** Traduction PG