Rodrigue Allard
b) Le Nationalisme catholique de Gauche et la Question nationale
Le Nationalisme catholique de type plus sectaire qui a été traité en section 2, ne doit pas nous faire oublier qu'il un existe à ses côtés au Québec, un Nationalisme catholique de Gauche.
Au niveau de la question nationale, cette mouvance a plutôt tendance à être un Nationalisme pan canadien, fédéraliste, biculturel (concept des Deux Peuples Fondateurs) et opposé à l'impérialisme britannique; en général, elle n'appuie pas l'Autonomie provinciale, et encore moins l'indépendance, évidemment, une position très marginale à cette époque, en raison de ce que j'ai exposé au point 2a. Cela tient au fait que cette tendance est majoritairement formée par les féministes.
Pourtant le premier mouvement féministe est issu de la Société St Jean-Baptiste. [1] Alors, pourquoi ce revirement ?
Cela vient du fait que le Québec de la période 1834-1960 est, comme on l'ai abordé dans la section 1, généralement hostile aux revendications féministes, par comparaison avec les sociétés anglophones. [2]
Pourquoi cela cette hostilité québécoise vis à vis le Féminisme?
Cela tient au fait qu'historiquement, ledit Féminisme est né et s'est développé, principalement au sein du Protestantisme, donc chez des "étrangers", comme nous le verrons immédiatement dans le point suivant.
c) Origines protestantes et catholiques (médiévales) du Féminisme
On constate déjà cela, au Moyen âge, chez les premières Églises que l'on considère comme protestantes, à savoir celle des Vaudois [3] et celle des Moraves. [4]
Ces deux Églises sont persécutées, entre autres choses, à cause de leur rejet de la Hiérarchie sexuelle, sociale et économique. En termes contemporains, nous dirions que ces ces premières Églises sont féministes, socialistes et démocratiques.
Le Féminisme des 19e et 20e siècles, naît des Réveils évangéliques, qui se manifestent surtout dans les pays protestants, comme l'Allemagne, la Suisse, la Grande Bretagne, les États-Unis et bien sûr, le Canada anglais.
L'acte fondateur du Féminisme contemporain est le rassemblement de plusieurs prédicatrices et prédicateurs, accompagnés de leurs conjoints et de Dévots laïcs, à la Chapelle Wesley de Seneca Falls, dans l'État de New York, en 1848. [5]
Ainsi la Sainte Croisade féministe qui se répand dans tout le monde protestant et qui, par la suite, et atteint, plus difficilement le monde francophone, par l'intermédiaire de la théologienne évangélique, Nellie McLung, la mère spirituelle de Thérèse Casgrain. [6]
Il faut aussi signaler quand même, que pour ce qu'il s'agit du Catholicisme, de nombreux historiens comme Thomas Cahill [7], Elise Boulding [8], Jacques LeGoff [9] et Régine Pernoud [10], attestent le caractère démocratique, féministe et socialiste du mouvement monastique des premiers siècles du Moyen âge, et des Franciscains par la suite. La prise de contrôle graduelle des ordres monastiques par les seigneurs et les Princes, fait disparaître ce caractère démocratique.
Par la suite, la première montée de l'Ultramontanisme vers l'An mil, améliore jusqu'à un certain point le statut de la Femme laïque, par exemple en donnant autant à l'Homme, autant qu'à la Femme, la même obligation d'être monogame; avant cela en effet, la polygamie jouissait d'un statut officiel en Occident. [11]
À partir du 16e siècle, des missionnaires jésuites et dominicains, véhiculent, dans plusieurs pays de mission (le Paraguay entre autres), des pratiques et des prises de position égalitaires et socialistes. [12]
d) Le lourd poids de la Tradition dans le Québec français
Mais dans le Québec de la période 1834-1960, le Catholicisme ultramontain est imbriqué avec un Nationalisme de Droite, qui valorise au plus haut point les traditions françaises et latines millénaires, ce qui se manifeste par une vif support pour le mouvement de l'Action française (de France) et pour le Fascisme italien, deux mouvements condamnés par le Vatican, comme je l'ai signalé plus haut dans la section 2c. [13] Or, ces traditions sont héritées de l'Antiquité païenne. En effet, au niveau ecclésiastique, le Philosophe le plus hautement considéré au sein du Québec de cette époque est Thomas d'Aquin; or, ce dernier s'est ouvertement efforcé de faire entrer officiellement dans l'Église, la Philosophie du Païen antique Aristote, et dans ladite Antiquité, le père de famille avait droit de vie et de mort sur sa femme et ses enfants, et où les gens investis de pouvoirs sociaux, économiques, militaires (etc.) étaient considérés comme des dieux. [14]
Le rôle joué à cette époque, par la culture francophone, est particulièrement évident quand l'on compare l'Église catholique francophone et son homologue anglophone.
Ainsi Mgr Taschereau de Québec, lié au Parti libéral et oncle de Louis-Alexandre, condamne en 1887 le syndicat d'origine américaine et protestante, des Chevaliers du Travail, alors que son collègue montréalais (ultramontain) et ceux de l'Amérique anglophone, adoptent la politique inverse, l'un d'entre eux allant jusqu'à poursuivre Taschereau devant la cour Papale. [15]
De même, Mgr Gauthier, Archevêque de Montréal dans les années '30, dénonce le Parti socialiste CCF (c'est le futur NPD, c'est l'allié indéfectible, quasiment l'alter ego du Mouvement féministe), parce que ledit CCF est très majoritairement dirigé par des Pasteurs protestant et qu'il est opposé aux droits de propriété "sacrés", des grosses compagnies. Par contre Mgr Bourne, Évêque du Diocèse anglophone le plus proche, soutient de son côté le CCF au nom du Vatican et met en évidence les origines et la nature, chrétiennes, des Partis socialistes non-marxistes des pays anglophones, nonobstant le fait que cette origine chrétienne, soit protestante. [16]
e) Développement de l'Autonomisme québécois de Gauche
À côté du Féminisme fédéraliste, se développe tout de même des mouvements progressistes et nationalistes, partisans de l'Autonomie provinciale et non pas seulement, du biculturalisme.
Déjà les divers mouvements d'Action catholique (J.O.C., L.O.C., etc.) suscités par l'Encyclique Rerum Novarum (cf. section 2c), s'avèrent un terrain fertile pour le développement de ce Nationalisme autonomiste de Gauche. Sous l'influence de cette mouvance se développent des organisations autonomistes comme le Jeune Canada et l'Action Libérale Nationale qui tentent à tout le moins de réformer le Capitalisme et de s'opposer aux Trusts. [17] Puis, à l'occasion de la crise de la Conscription (enrôlement forcé des Québécois), pendant la 2e Guerre mondiale, on voit se former un Parti de coalition anti-Conscription, appelé le Bloc Populaire unissant d'un côté des Fédéralistes, comme Thérèse Casgrain et les sympathisants de J.S. Woodsworth fondateur du Parti socialiste CCF [18], et de l'autre côté, des Autonomistes comme André Laurendeau, Michel Chartrand, René Chaloult, Maxime Raymond...et même, ô ironie, Henri Bourassa, ancien ennemi juré de l'Égalité des Femmes, petit-fils d'un autre Nationaliste du même tonneau : Louis Joseph Papineau !
Ce parti, après n'avoir fait élire qu'une poignée de députés aux Élections de '44 (provinciales) et de '45 (fédérales), se dissout, mais les deux tendances qui ont œuvré en son sein, continuent à se côtoyer au sein de diverses coalitions de Réformistes contre Duplessis, dont j'ai parlé précédemment dans la section 3d. [19]
Comme le rapporte des auteurs comme Troffimenkoff (dans Visions Nationales), Les Autonomistes ne renoncent jamais totalement au Mythe de Lionel Groulx, selon lequel "nous" (c'est à dire en réalité, des gens d'un lointain passé, ayant un lien de parenté génétique avec nous), "nous" étions "mieux" sous le Régime français; "nous" étions "maîtres chez nous" (alors que c'était en fait la Compagnies des Cents Associés, puis une autre Compagnie, puis le Roi, qui étaient propriétaires de toute la Nouvelle France.) Mais la défaite d'Hitler et l'Holocauste, puis la lutte des Noirs des États-Unis pour les Droits civiques, puis la décolonisation, puis l'enlisement des Américains au Vietnam, ainsi que le caractère de plus en plus global, des problèmes (ex.: pollution et menace de guerre nucléaire), tout cela en vient à diminuer l'influence du Racialisme, du Traditionalisme, de la Droite et du Passéisme, dans tout l'Occident et au sein des Autonomistes québécois; Vera Murray rapporte que finalement la Ligue Laurentienne sera une des dernières manifestations de cet Autonomisme passéiste. [20]
Ainsi s'élève, du lendemain de la 2e Guerre mondiale, jusqu'au début des années '80, un autonomisme, de plus en plus à Gauche et de plus en plus radical. C'est dans la foulée de cette radicalisation à Gauche, puis à l'extrème Gauche, que se lève un nouveau mouvement indépendantiste.
Gauche : Courrant de pensée qui consiste à rejeter toutes les formes d'inégalités qui se peuvent exister sous le soleil, qu'elles soient raciales, sociales, sexuelles, interethniques, internationale ou économique. Ce courrant est né dans le Christianisme des premiers siècles. Cf. Origines du communisme : Judaïques, chrétiennes, grecques et latines de Gerald Walter, Éd. Plon, Paris, 1974; la section 2 "Jésus, l'Église primitive, les Réveils [évangéliques] et les origines de l'Égalitarisme" avec les Notes bibliographiques qui s'y rattachent, dans ma recherche Ni Hommes ni Femmes, ni Libres ni Esclaves (...), sur la page www.samizdat.qc.ca/cosmos/sc_soc/reveils_ra.htm
Cf. aussi ma recherche La Révolution des Saints : les Églises évangéliques à l'origine du Radicalisme politique, dans l'Angleterre du 17e siècle, sur la page web : www.samizdat.qc.ca/cosmos/sc_soc/histoire/revolution_ra.htm et aussi Jésus et le Politique : La Radicalité éthique de la Croix, une étude très rigoureuse et touffue de l'Évangile de Luc et du N.T. dans son ensemble, avec le contexte historique de John Howard Yoder, Presses Bibliques Universitaires, 1972.
Droite : Son contraire qui consiste à justifier, encourager, accepter les susdites inégalités sur la base d'arguments biologiques, théologiques, magiques, philosophiques ou économiques. Ce courrant est né dans les Philosophies et Religions dites Païennes (Cf. la section 1 "Origines de l'Inégalité" dans ma recherche Ni hommes ni femmes...
Socialisme : Courrant de pensée de la Gauche, appliqué au domaine économique, selon lequel la Démocratie ne doit exister seulement au moment des Élections, mais dans toutes les sphères de la société, particulièrement l'Économie. Ce courrant de pensée est entre autres à l'origine du Suffrage Universel, de l'Assurance-maladie, de l'Égalité juridique des Femmes et des Personnes de Race non-blanche..
Attn : Ne pas confondre le Socialisme avec le Marxisme et l'Anarcho-communisme, qui en sont une déformation. Ces deux derniers courrant de pensée, contrairement au Socialisme non-marxiste (souvent pacifiste de par le fait de ses origines chrétiennes), prônent la Révolution violente, le Matérialisme athée et, dans le cas du Marxisme, la Dictature des Prolétaires, i.e. des Ouvriers non-spécialisés d'usine. (Les Anarcho-communistes sont quant eux anarchistes bien sûr et prônent donc l'abolition du Gouvernement et des lois.)
La confusion entre Socialisme et Marxisme vient de ce que ce dernier en est venu à supplanter le Socialisme non-marxiste dans les Partis socialistes d'Europe continentale, à la fin du 19e siècle. Cf. "Communisme religieux" et "Socialisme" dans Universalis
Féminisme : Autre manifestation du courrant de pensée de Gauche qui travaille particulièrement à l'élimination, dans tous les domaines de la vie et de la société (juridique, économique, etc.) de l'inégalité entre les Hommes et les Femmes. Ce mouvement fut fortement opposé à l'Avortement et pour la promotion de la Famille monogame judéo-chrétienne, de sa fondation en 1848, jusqu'en 1967, donc pendant 120 ans. En 1967, la National Organization of Women des États-Unis, a amendé sa charte pour y introduire une clause pro-avortement, et par la suite une majorité d'organisations féministes au Québec et dans le monde, lui ont emboîté le pas, dans les années subséquentes. La vague marxiste qui frappé le monde entier dans les années '60 et '70, est en grande partie à l'origine de ce virage fondamental.
(Cf. p.17-22, 53-54, 203-208 et surtout 207, dans Thérèse Casgrain [fondatrice de la Fédération des Femmes du Québec] : Une femme tenace et engagée de Anita Caron, Simonne Monet-Chartrand et al., Presses de l'Université du Québec, Québec, 1993; "Une organisation maternaliste au Québec : La Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste [première organisation féministe dans l'histoire du Québec]..." de Karine Hébert, dans Revue d'Histoire de l'Amérique française, vol.52, no 3, hiv. 99, p.315-344, disponible sur repere.sdm.qc.ca; et "Voice of Our Feminist Foremothers" sur le site www.feministsforlife.org/history, et aussi les termes associés "avortement" et "histoire", ou "avortement" et "marxisme" dans la recherche combinée de AltaVista ou Copernic ou http://repere.sdm.qc.ca ou avec le site web de votre bibliothèque)
[1] Cf. "Une organisation maternaliste : La Fédération Nationale St-Jean-Baptiste et la lutte des femmes pour le droit de vote." dans http://repere.sdm.qc.ca
[2] Cf. chapitre 5-8 et 10 dans Une femme chez les hommes de Thérèse Casgrain, Éd. du Jour, Mtl, 1971
[3] Cf. "Vaudois" dans Encyclopaedia Universalis, et www.chiesavaldese.org/indexen.htm
[4] Cf. "Hussites" dans Encyclopaedia Universalis; le chapitre consacré aux dissidents chrétiens de la fin du Moyen âge dans The Underside of History de Elise Boulding, Westview Press, Boulder, Colorado, 1976; et le 1er chapitre de Moravians in two Worlds de Gillian Lindt Gollin, Columbia University Press, 1967. “ Moravian* Church” et “ Moravian Brethren ”, utilisés dans Copernic ou www.google.com, vous apporteront une mine abondante d'information supplémentaire sur le sujet.
[5] Cf. p.271 de L'égalité en marche. Le féminisme sous la 3e République de Florence Rochefort et al., Éd. PFSNP, Paris, 1984; aussi "Seneca Falls" dans Encyclopaedia Britannica, "Sojourners Truth" dans www.christianhistory.com et Encyclopedia of Religion and Ethics, Éd. Scribners and Sons, Edimbourg, 1961, ainsi que la section "Le Grand Réveil [évangélique] du 17e siècle au 20e siècle" dans ma recherche Ni Hommes ni Femmes... , et aussi Le Protestantisme et les Femmes : Aux origines de l'Émancipation de Liliane Crété, Éd. Labor et Fides, Genève, Lausanne, 1998, disponible à l'U.Laval
[6] Cf. “ Féminisme : 1ere moitié du 20e siècle ”, “ Nellie McLung ” et “ Thérèse Casgrain ” dans Encyclopédie du Canada, Éd. Stanké, 1987
[7] Cf. “Women” dans l'index de How the Irish Saved Civilization de T.Cahill, Éd. Doubleday Books, N.Y., 1993.
[8] Cf. les chapitres consacrés au mouvement monastique dans The Underside of History
[9] Cf. son interview “Le Christianisme [médiéval] a libéré les femmes” dans le numéro spécial consacré à l'Égalité des Femmes, dans la revue L'Histoire, http://www.histoire.presse.fr/
[10] Cf. La femme au temps des Cathédrales, Éd. Stock, Paris, 1982.
[11] Cf. “Polygamie” dans http://www.histoire.presse.fr/ ou Universalis
[12] Cf. "Communismes religieux" et "Réductions [jésuites] du Paraguay" dans Universalis. Le film The Mission de Rolland Joffe, en '87, est l'histoire romancée d'une de ces communes jésuites du Paraguay. Cf. aussi les chapitres consacrés aux Réductions du Paraguay dans l'ouvrage de Jean Lacouture Jésuites, Vol.1, Éd. Du Seuil, Paris, 1991. Disponible à l'U.Q.A.M. et l'U.Q.T.-R.
[13] Cf. aussi p.50 dans "Idola St-Jean : Une féministe radicale" dans Recherches féministes, Presses de l'U. Laval, 1993.
[14] Cf. p.214-219 du "Discours [du Premier ministre] Louis-Alexandre Taschereau..." dans Québécoises du 20e siècle : Textes choisis et présentés par Michèle Jean, Éd. Quinze, Mtl, 1977. Aussi "Aristote", "Thomas d'Aquin" et "[journal] Action Française" dans Universalis
[15] Cf. Visions nationales, p.206
[16] Cf. pp. 72-74 et tout le chapitre sur les difficultés du CCF au Québec, dans Virage à Gauche interdit!... d'Andrée Lévesque, Éd. Boréal Express, Montréal, 1984. En fin de compte, Mgr Charbonneau, successeur de Gauthier, prendra le contre-pied de ce dernier, en même temps qu'un grand nombre d'Évêques québécois de l'après-guerre. Cf. p.183 dans Une femme chez les hommes de Thérèse Casgrain
[17] Cf. “ Action Libérale Nationale ” et “ Jeune Canada ” dans l'Encyclopédie du Canada ou dans http://repere.sdm.qc.ca
[18] Woodsworth et plusieurs autres anglophones de Gauche, identifient la masse des Québécois comme groupe exploité spécifique que son Parti doit atteindre. De plus, Woodsworth et Casgrain (sauf en 1970 dans le cas de cette dernière), sont pacifistes, surtout Woodsworth, ce qui les motivent d'autant plus à s'opposer à la Conscription. Cf. chapitre “ Plus jamais la guerre ” de Une femme... de Casgrain et les chapitres consacrés au Pacifisme dans J.S. Woodsworth : A Man to Remember de Grace Woodsworth MacInnis, Éd. McMillan, Toronto, 1953 ou J.S. Woodsworth : A Prophet in Politics de Kenneth McNaught, U. of Toronto Press, 1960, ou chercher “James Shaver Woodsworth ” et Thérèse Casgrain avec Copernic ou www.google.com
[19] Cf. chap.10 et suivants de Une femme... de Thérèse Casgrain; dernier chapitre de J.S. Woodsworth : A Man to Remember, de Grace W. McInnis
[20] Cf. pp.47-53 dans Visions nationales de Susan Mann Trofimenkoff, Éd. du Trécarré, Montréal, 1985, et chapitre sur les débuts du Mouvement Souveraineté-Association dans de Bourassa à Lévesque, de Vera Murray, Éd. Quinze, Mtl, 1978.