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Paul Gosselin (15/10/2025)
Voici un livre à la fois intéressant et fort utile du philosophe français Bernard-Henri Lévy. Au deuxième chapitre/première partie, Lévy examine des faits hallucinants, une série de faits connus de l'État israélien touchant les préparatifs de Hamas avant l'attaque du 7 octobre 2023. Je dois avouer que Lévy me semble désinvolte dans sa conclusion (2024 : 27)
C'est l'éternelle bévue des démocraties qui, confrontés à l'impensable de la barbarie, savent, mais ne croient pas, ont les données, mais ne concluent pas.
Avec toutes les leçons horribles servies aux Juifs au cours de leur histoire j'avoue qu'il me semble irrationnel de ne pas considérer, même un bref moment, l'hypothèse impensable d'une trahison du leadership israëlien. Si le Mal a plusieurs visages, la trahison est un de ces visages... Mais bon, un jour l'Histoire rendra son verdict. Je n'ai rien à offrir pour trancher la question. Je souhait aucun malheur politique ou militaire à ce peuple.
Par ailleurs, je suis tout à fait d'accord avec Lévy qui affirme (pp. 98-99) que dans cette génération la manifestation la plus courante de la haine des Juifs est ce que l'on appelle l'antisionisme[1]. Ce terme offre l'alibi facile d'une critique politique, plutôt qu'un préjugé religieux ou racial. Mais comme le note Lévy, au cours des siècles, la haine des Juifs a porté plusieurs visages, parfois théologiques, parfois scientifiques/darwiniens et là, politiques. Mais ce sont toujours les Juifs qui sont visés. Le chapitre 3/3e partie sur le fascisme islamique m'a ouvert les yeux sur les liens tricotés entre le nazisme et les nations de tradition islamique. Liens qui persistent au 21e siècle... Si si après la Deuxième Guerre mondiale l'Allemagne a avoué ses crimes à l'égard des Juifs, on chercherait vainement des aveux semblables des pays musulmans touchant leur appui au nazisme et à la Shoah. Lévy observe à ce sujet (2024 : 140)
Mais que l'Opinion arabe en général et palestinienne en particulier ignore cette page sombre de son histoire, que cette partie du monde soit la seule à n'avoir jamais reconnu, documenté et enseigné sa participation au crime des crimes, que Yasser Arafat par exemple ait continué, jusqu'à la fin, de se réclamer du Mufti, en dit long sur la vitalité inconsciente, dans la durée, de ce nazisme impensé.
Il y a eu un nazisme arabe.
Mais pourquoi ne pas affirmer plus simplement : “ Il y a eu un nazisme musulman”... ? Mais ce refus de remise en question chez les Arabes/musulmans me semble répondre de la même logique que le refus de la Turquie de reconnaître sa culpabilité historique dans le génocide Arménien de 1915-16. Mais pour débusquer cette logique, il est nécessaire de renverser un dogme postmoderne[2] bien répandu : c'est-à-dire que “ toutes les religions sont équivalentes ”... Ce n'est pas le cas.
Si une culture où persistent encore quelques traces d'influence judéo-chrétienne peut tenir pour acquis le principe de la repentance, il ne faut PAS être naïf au point de penser que d'autres systèmes de croyances font cette même exigence morale. Ce n'est PAS le cas. C'est une chose qu'a découverte le scientifique d'origine britannique, A.E. Wilder-Smith. Lors d'un séjour de recherche en Turquie, il fut confronté à l'attitude musulmane touchant ces questions. Un jour, un de ses collègues de recherche musulmans lui demanda de faire l'achat pour lui de produits chimiques qu'il avait besoin pour ses recherches, des produits disponibles seulement en Europe, lui promettant de payer. Lors d'un voyage en Suisse Wilder-Smith fit l'achat des produits demandés, mais à son retour, le collègue refusa de payer et refusa également de reconnaître qu'il s'était engagé à cet égard. Puisque ce collègue refusait de payer, Wilder-Smith garda les produits et les vendit à d'autres, prêts à payer. Dans ses mémoires, Wilder-Smith relate ce qui suit au sujet de cet épisode (1998 : 369-370):
Nous trouvons ici l'origine de l'une des grandes difficultés rencontrées avec la plupart des musulmans. Le Coran ne propose aucun remède spécifique au péché ou aux mauvaises actions. Leur principal sujet de prière à Allah est de lui demander d'oublier le péché, c'est-à-dire à en perdre le souvenir. La confession et le repentir du péché, au sens chrétien du terme, ne constituent pas leur façon de traiter le mal. Allah ne le traite ces questions de cette manière. Il en ignore l'existence. Celui qui s'excuse (se repent) est en réalité en position de faiblesse par rapport à celui à qui l'on demande pardon. Le musulman a donc tendance à faire ce que même de nombreux juristes chrétiens recommandent : “ ne rien avouer.” (...) Lorsque mon collègue turc qui m'avait demandé d'aller chercher les produits chimiques a constaté que leur quantité diminuait rapidement, il s'est soudain rendu compte qu'il avait de l'argent, et je lui ai vendu le peu de résidus que je possédais encore des substances dont il avait un besoin si urgent. Mais il n'a jamais voulu m'avouer qu'il m'avait menti ouvertement sur deux points. D'abord, je lui avais dit que je ne pouvais pas me procurer ce qu'il désirait en Europe sans payer, et ensuite, il m'avait répondu qu'il n'avait pas d'argent. Mais ses principes musulmans ne lui permettraient en aucun cas de se repentir, ni même de reconnaître l'injustice de sa conduite. Il ne lui viendrait jamais à l'esprit de “ faire table rase des choses ” et d'avouer sa culpabilité. Le principe [islamique] est de nier l'existence même du mal, autrement dit du péché. Ne pas le voir ; autrement dit, nier son existence.*
Mais revenons au livre de BHL. Comme le note BHL (p. 45), l'attaque par Hamas le 7 octobre 2023 a exposé le mal et la haine à l'état pur, sans fard, et sans hypocrisie. Mais si on me forçait de choisir le plus immoral des deux, c'est-à-dire entre les meurtriers sanguinaires d'Hamas ou ceux qui en Occident ont applaudi le massacre du 7 octobre[3], je pense “ préférer ” Hamas, car au moins les soldats de Hamas ont été moins hypocrites dans leur méchanceté. Si les progressistes occidentaux qui ont applaudi les massacres du 7 octobre n'ont pas personnellement tiré sur une gâchette, violé et décapité des femmes innocentes, kidnappé un grand-père tout en filmant cette violence pour s'en vanter[4], ils/elles ont fait la démonstration qu'ils sont frères et sœurs de sang des meurtriers sadiques du 7 octobre. Ils/elles ont fait la démonstration qu'ils sont les lèche-culs et les groupies de ces meurtriers. Évidemment, si personne ne souhaiterait devenir l'objet d'attention des meurtriers sadiques du 7 octobre, il faut considérer qu'il ne suffit que d'un petit changement de circonstances pour que la haine des Occidentaux qui ont célébré le massacre du 7 octobre ne bascule et s'exprime en violence physique concrète.
Touchant les stratégies militaires de Hamas, il est notoire que Hamas exploite régulièrement et sans gène les civils palestiniens comme boucliers humains. BHL y fait allusion en observant (2024 : 79)
Israël, piégé par les gestionnaires de boucliers humains, faisait la guerre qu'on lui avait déclarée, et, contrairement à Erdogan liquidant sans scrupules ses Kurdes, Xi ses Ouïghours, Poutine les Ukrainiens et les Tchétchènes, il faisait cette guerre – j'y viens... - dans le respect des lois de la guerre. Et tout ce que l'on trouve à lui répondre, quand n'exige pas une Palestine allant “ de la mer au Jordain ”, c'était “ oui mais ”.
En somme, ce que l'on exige d'Israël, on ne l'exige d'aucune autre nation du Moyen-Orient... Mais l'analyse des exigences hypocrites que l'on fait à Israël a été faite il y a un bon moment par Bob Dylan dans sa chanson Neighborhood Bully (Infidels - 1983). Réduite à sa plus simple expression, la stratégie des boucliers humains employée par Hamas implique utiliser la moralité de son ennemi contre lui. Mais si on lit même distraitement l'histoire militaire, il est difficile de concevoir le succès d'une telle stratégie contre, par exemple, les Mongols au Moyen Âge. Non, les Mongols n'auraient eu aucun souci de la convention de Genève, et auraient ri aux larmes si un adversaire militaire avait tenté de faire appel à des civils comme boucliers humains dans le but d'intimider ou discréditer les Mongols. Mais si on devait renverser les rôles Israël/Hamas, pourrait-on trouver UN seul cas historique où un adversaire des armées de Mohamed ait songé utiliser la moralité de son ennemi (islamique) contre lui, en exploitant des civils comme boucliers humains ? Est-ce concevable qu'un tel geste ait fait hésiter même un quart de second des armées de l'Islam ?
Méditant sur l'essence de l'identité juive, BHL observe (2024 : 115) :
... n'ai-je pas moi-même écrit, plus tard, bien plus tard, un Esprit du judaïsme dont la thèse reste que la tâche des Juifs est la réparation du monde ? qu'ils ont pour rôle de tendre la main aux affligés, aux damnés ou, comme Jonas, aux âmes jugées perdues ? et que le “ peuple élu ” est cette “ Am Segula ”, ce “ trésor secret ”, nécessaire aux nations qui veulent tordre le cou à leur part d'inhumanité et s'engager, elles aussi, sur le chemin de la rédemption ?
Cette réflexion est intéressante et si tendre une main aux âmes jugées perdues est un rôle noble et louable, touchant Jonas, je suis d'un autre avis. Non pas celui qui tend la main aux âmes jugées perdues, Jonas était plutôt celui qui apportait à Ninive le jugement de Dieu, le rappel que même la nation la plus puissante de l'époque devait se soumettre à la Loi du Créateur. Mais dès que cette mission lui fut attribuée, Jonas s'enfuit, car il devait se douter que son Dieu est miséricordieux et que si les Ninivites se repentaient, le jugement annoncé puisse être annulé. Si le texte de Jonas ne nous renseigne pas sur les motifs de la fuite de Jonas, pour ma part je parierais que Jonas avait vu de ses yeux la violence des Ninivites et possiblement avait perdu des proches ou parents à la violence cette nation. Le contexte psychologique de ce récit suggère que Jonas avait de bonnes raisons personnelles pour souhaiter un jugement sur Ninive. Dans le contexte actuel, ce serait comme si un parent d'un des massacrés du 7 octobre se retrouvait tout à coup avec la mission de prêcher la repentance aux soldats de Hamas, sachant que Dieu peut pardonner s'ils se repentent.
Mais revenant sur la question de l'essence de l'identité juive, je pense que BHL néglige un point que Thomas Cahill, historien catholique libéral, a bien compris. À mon sens l'observation suivante de Cahill offre une explication rationnelle de la haine continue qui prend pour cible les Juifs au cours des siècles (1998: 152-153)
On peut soutenir que la haine médiévale des Juifs et son rejeton moderne, l'antisémitisme, sont tous deux des formes de haine de Dieu, se faisant passer pour une intolérance autojustificatrice. La haine des chrétiens envers les Juifs pourrait bien trouver sa source ultime dans la haine de Dieu, une haine que celui qui hait doit soigneusement se garder de prendre conscience. Pourquoi haïr Dieu ? Pour trouver la réponse, il n'est pas nécessaire de regarder plus loin que les Dix [Commandements], si inflexibles et impitoyables.*
À mon sens, cela explique ce commentaire de BHL (2024 : 41)
Vint le 7 octobre.
Peut-être est-ce le fait qu'il s'agissait d'Israël, ce pays pas comme les autres où rien de ce qui advient n'est, depuis la sortie d'Égypte, pour le pire et parfois pour le meilleur, indifférent au reste des nations.
Ainsi, les Juifs sont détestés (en particulier par progressistes) non pas parce qu'ils tendent la main aux affligés, mais avant tout parce qu'en tant que peuple ils sont porteurs de la Loi de Dieu, concept particulièrement hérétique aux yeux des postmodernes qui rejettent tout métarécit et toute Loi morale Absolue. Il y a tout de même un aspect très irrationnel dans la réaction mondiale aux événements du 7 octobre 2023. Si après la Deuxième Guerre mondiale, lorsque les faits de la Solution Finale nazie furent connus, cela fut suivi d'une vague de sympathie générale pour les Juifs. Mais suite au 7 octobre, malgré la violence sanguinaire dont ils furent l'objet il y eut plutôt une vague de haine ciblant les Juifs, pourtant victimes de ces événements. BHL a raison d'affirmer (2024 : 93)
La vérité c'est que le pogrom qui aurait dû être – et qui fut un court instant – l'occasion d'une solidarité sans faille avec les morts et ceux qui les pleuraient produisit l'effet inverse : un vent d'antisémitisme ou, pour dire le juste nom de la chose, de haine contre les Juifs sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale et aux dimensions d'une tempête.
À la fin, les accusations de génocide à Gaza après la riposte Israelienne ne sont que l'expression perverse et hypocrite de cette haine, laissant entendre que seuls entre toutes les nations Israël (et les Juifs généralement) doivent encaisser tous les coups et n'ont pas le droit de se défendre contre leurs ennemis. À nouveau, BHL a raison de souligner l'hypocrisie profonde des exigences éthiques que l'on fait à Israël (2024 : 84)
Il s'agit d'Israël et de 82% des États de la planète exigent de lui la retenue qu'ils n'ont jamais demandé à aucun État agressé et menacé d'être détruit.
Qui d'ailleurs a reproché le droit de réplique aux Américains lors de l'invasion de l'Afghanistan après l'attaque des Twin Towers à New York en 2001 ? Qui accuserait les Américains de “ génocide ” dans leur réplique ? Restant dans cette même logique il faudrait également accuser les Alliés de génocide contre les Allemands pendant la Deuxième Guerre mondiale, car à chaque jour de cette guerre les Alliés firent des morts chez les civils allemands[5]. On peut penser particulièrement au bombardement en 1945 de la ville de Dresde où au moins 25,000 personnes moururent, en majorité des civils brulés vifs dans la tempête de feu provoquée par les bombes incendiaires. Mais si on poursuit la comparaison avec la Deuxième Guerre mondiale, même les nazis n'ont jamais songé parquer des ressources militaires dans des hôpitaux, écoles ou églises, gestes qui assurent d'inévitables morts chez les civils palestiniens. Dans une très large mesure, c'est plutôt Hamas qui doit faire face à l'accusation de génocide, et ce contre son propre peuple.
Je pense qu'il faut prendre conscience que ce déchaînement de haine ciblant les Juifs n'est que la manifestation d'un profond courant idéologico-religieux en Occident de rejet de l'héritage judéo-chrétien. Si la pensée des Lumières[6] a rompu avec l'autorité des Écritures/Tanakh pour établir à sa place l'autorité épistémologique de la Science et la Raison (mais tout en considérant comme allant de soi plusieurs éléments de moralité judéo-chrétienne[7]), le système idéologico-religieux postmoderne[8], a poursuivi et approfondi ce rejet de l'héritage judéo-chrétien. Ainsi le large et profond courant postmoderne rejette désormais non seulement l'autorité épistémologique de la Science et la Raison,[9] mais rejette aussi tout vestige de moralité judéo-chrétienne[10]. C'est dans cette logique que je propose une hypothèse sujette à vérification: c'est-à-dire que les mêmes qui ont applaudi le massacre du 7 octobre aient également applaudi l'assassinat de l'activiste chrétien Charlie Kirk. Étant donné ce profond courant de rejet de l'héritage judéo-chrétien en Occident, il me semble pensable que le phénomène que BHL appelle la “ Solitude d'Israël ” risque de s'approfondir. Mais si les aléas de l'histoire transforment parfois les ennemis d'aujourd'hui en alliés demain, il arrive que l'inverse survienne aussi...
Ceci dit : Vive Israël ! Am Yisrael Chai !
-- (2024) October 7th Files - Organized Evil. The Planning Behind October 7th. (Israeli Ministry of Diaspora Affairs and Combating Antisemitism)
CAHILL, Thomas The Gifts of the Jews: How a Tribe of Desert Nomads Changed the Way Everyone Thinks and Feels. Nan a Talese/Doubleday New York 1998 291 p.
ESSEBAG, Arthur (2025) J'ai perdu un bédouin dans Paris. (Matière à réflexion - 9/10/2025) -> Essebag fut invité à un procès dînatoire. Un dîner de con...
GOSSELIN, Paul (2002) Le plaisir douteux de taper sur Israël. Ou la métamorphose hypocrite de l'antisémitisme en Occident postmoderne. (Samizdat - mai 2002)
GOSSELIN, Paul (2006) Fuite de l'Absolu: Observations cyniques sur l'Occident postmoderne. Volume I. (Samizdat)
GOSSELIN, Paul (2008) Quel est le système de croyances dominant au XXIe siècle? (Samizdat – 18/6/2008)
GOSSELIN, Paul (2019) Patterns of self-deception: Moral evasions and intellectual dead-ends. (Samizdat) -> voir l'Annexe : Jews and the Enlightenment Worldview.
GOSSELIN, Paul (2024) Échange avec un antisionniste québécois touchant la situation Hamas-Israël. (Samizdat - 14/2/2024)
LEVY, Bernard-Henri (2024) Solitude d'Israël. Grasset Paris 176 p.
NIETZSCHE, Friedrich (1899/1970) Crépuscule des idoles; suivi de Le cas Wagner . (trad. d'Henri et, al. Médiations ; 68) Denoël Gonthier Paris 190 p.
WILDER-SMITH, A.E. & Beate Wilder-Smith (1998) Fulfilled Journey: The Wilder-Smith Memoirs. Word For Today 544 p.
[1] - C'est d'ailleurs le sujet d'un échange avec un contact québécois -> Gosselin (2024).
[2] - Et que l'on retrouve dans la propagande des francs-maçons...
[3] - Ceux qui ont applaudi les massacres du 7 octobre ont en commun avec les hauts gradés alliés pendant la Deuxième Guerre mondiale qui ont ignoré les requêtes de bombarder les voies de chemin de fer menant aux camps d'extermination nazis (comme Auschwitz) où la Solution Finale était exécuté. Il semble que la réplique des hauts gradés alliés était que de tels bombardements retarderaient l'effort de guerre... On peut parier que ce prétexte masquait une haine des Juifs comparable à celle des nazis, mais se donnant bonne conscience : “ Laissons les nazis s'occuper du problème, et nous nous gardons nos mains propres... ”
[4] - Geste que même les nazis n'ont songé faire pendant la Shoah...
[5] - Ou encore en France lors du débarquement de Normandie.
[6] - Et bien sûr que plusieurs Juifs ont participé à ce courant idéologico-religieux. À ce sujet, voir Gosselin (2019).
[7] - Ce tour de passe-passe a été objet de mépris de la part de Nietzsche. Dans Crépuscule des idoles, il observa (1899/1970: 78-79):
Ils se sont débarrassés du Dieu chrétien et ils croient maintenant, avec plus de raison encore devoir retenir la morale chrétienne. C'est là une déduction anglaise, nous ne voulons pas en blâmer les femelles morales à la Eliot. En Angleterre, pour la moindre petite émancipation de la théologie, il faut se remettre en honneur, jusqu'à inspirer l'épouvante, comme fanatique de la morale. C'est là-bas une façon de faire pénitence. Pour nous autres, il en est autrement. Si l'on renonce à la foi chrétienne, on s'enlève du même coup le droit à la morale chrétienne. (...) Si les Anglais croient en effet savoir par eux-mêmes, “ intuitivement ” ce qui est bien et mal, s'ils se figurent, par conséquent, ne pas avoir besoin du christianisme comme garantie de la morale, cela n'est en soi-même que la conséquence de la souveraineté de l'évolution chrétienne et une expression de la force et de la profondeur de cette souveraineté: en sorte que l'origine de la morale anglaise a été oubliée, en sorte que l'extrême dépendance de son droit à exister n'est plus ressentie. Pour l'Anglais, la Morale n'est pas encore un problème.
[8] - Sujet examiné en détail dans ma série de livres Fuite de l'Absolu.
[9] - Et de ce fait le matérialisme, ce qui ouvre la porte toute grande au paganisme et l'occulte.
[10] - Et c'est surtout manifeste touchant la question de la sexualité. À mon sens, c'est ce qui nourrit ce que j'appelle le djihad sexuel postmoderne.