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Samizdat

Un deuxième coup d'œil
au commandement pour les maris

 




Paul Gosselin (29/12/2024)

Lorsqu'il est question de rapports maris/épouses à l'Église, les pasteurs reviennent régulièrement sur ce verset :

Souvent il est entendu dans ces sermons qu'aimer sa femme comme Christ a aimé l'Église implique faire un peu de ménage à la maison, apporter régulièrement des fleurs à son épouse et lui dire que des choses agréables...

Mais tout ça pose la question, que veut dire au juste “aimer sa femme comme Christ a aimé l'Église”?? Que nous disent les Écritures? À mon avis peu de dirigeants chrétiens s'intéressent à la question... Il faut donc dépasser le blabla superficiel et examiner COMMENT Christ a aimé son Église et qu'est-ce que cela implique pour le rôle de mari ?

On peut constater immédiatement que dans l'Apocalypse, dans ses lettres aux églises Christ a, à plusieurs reprises, appelé l'Église à se repentir. Cela implique inévitablement qu'il y aura des jours dans la vie d'un mari où il devra poser des questions sérieuses à son épouse au sujet de ses attitudes ou son comportement et l'exhorter à se repentir. Ça aussi fait partie de ses responsabilités de mari. Ça aussi fait partie d'aimer sa femme comme Christ a aimé l'Église...

Mais il ne faut PAS s'attendre que poser des questions sérieuses à son épouse au sujet de ses attitudes ou son comportement soit chose facile. Puisque depuis plus d'une génération au Québec le féminisme a fait un lavage de cerveau très efficace aux femmes, leur inculquant que dans leurs rapports aux hommes, elles sont toujours victimes et opprimées. Ainsi une victime n'a JAMAIS à se remettre en question devant son “ oppresseur ”... Et puisque la majorité des pasteurs sont motivés par l'idée d'être aimés de leur auditoire, jamais ils ne courront le risque d'être accusés d'être misogyne ou encore tenant un soi-disant discours haineux à l'encontre des femmes... Dans une culture qui méprise profondément le rôle masculin et le rôle de père, parler positivement du rôle de mari ou encore de l'autorité du mari provoquera inévitablement de fortes réactions... Combien de nos dirigeants chrétiens sont prêts à faire face à cette pression ? Combien de nos dirigeants chrétiens sont prêts à remettre en question le dogme féministe : Femme toujours victime (dans ses rapports aux hommes) ?

Et lorsqu'on parle de l'autorité du mari sur son épouse, plusieurs dirigeants évangéliques vont prétendre (pour éviter de froisser les féministes et de se faire traiter de “patriarcalistes” ou “misogynes”) que l'autorité du mari sur son épouse dont il est question dans la Bible est, à la fin, une conséquence de la Chute, donc pas vraiment légitime (laissant entendre que l'on peut ignorer cet enseignement)... Puisque cette position colle bien à la perspective postmoderne, peu de chrétiens remarquent un détail important dans le récit de la Genèse lorsque Dieu a une discussion sérieuse avec Adam et Ève après la Chute.

Lorsqu'on discute de ce passage dans un sermon, règle générale on ne porte attention qu'aux dernières phrases qui rappellent la réalité pénible du travail de l'homme dans un monde déchu. Mais il y a un petit détail qui échappe à la plupart dans ce passage, c'est que tandis que Dieu juge le péché du premier couple, Dieu blâme Adam d'avoir écouté sa femme. Ce détail implique que déjà avant la Chute, Adam avait autorité sur sa femme. Cela implique qu'il avait droit de véto sur les vœux d'Ève. Ce détail implique aussi que de l'avis de Dieu, Adam aurait mieux fait d'ignorer la bonne idée de sa femme. Est-ce TROP extrapoler sur un seul verset ? Et bien le Nouveau Testament appuie ce concept, car au Nouveau Testament on nous parle à plusieurs reprises du péché d'Adam[1], mais JAMAIS du péché d'Ève (qui pourtant a péché en PREMIER)... Cela confirme à nouveau que même avant la Chute Adam avait droit de véto sur les vœux d'Ève[2].


Toujours touchant la question des rapports entre mari et épouse, voici une étude (tiré du site Deep Strength) qui examine la question épineuse du divorce à la lumière du comportement de Jésus et l'exemple qu'il a laissé aux maris.


L'option nucléaire : Jésus a laissé partir beaucoup de ses disciples

Publié le 28 mai 2024 par Deep Strength (Stephen Casper) -> Source

Puisque Jésus et l'Église sont le modèle des rapports entre mari et femme, examinons l'un des principaux exemples où Jésus a laissé une grande partie de son “ Église ” le quitter.

Jésus affirme plus tôt dans le chapitre qu'il est le pain de vie et c'est alors que les Juifs commencent à discuter de ce que cela signifie. Jésus donne ensuite une série de réponses énigmatiques sur le fait de manger son corps et de boire son sang (en référence à l'Eucharistie/Communion), sans toutefois l'expliquer à ses disciples à ce moment-là. Le résultat ? Plusieurs de ses disciples prennent la décision de le quitter. Jésus avait toujours les 12 disciples ainsi que les 70 qu'il enverra plus tard pour exercer son ministère.

Qu'est-ce que cela signifie pour les maris chrétiens mariés à une femme rebelle ? Nous savons que Paul en parle.

La clé est de continuer à suivre Dieu tout en dirigeant la famille et son épouse dans les voies du Christ. Si elle refuse, elle peut partir comme l'ont fait des disciples de Jésus. Vous ne devez pas compromettre le service de Dieu pour satisfaire votre femme comme Adam l'a fait avec Ève et a désobéi à Dieu. Continuez de diriger la famille, continuez à gérer les finances, faites tout ce qu'il faut pour bien diriger et avec le fruit de l'Esprit.

Mais à la fin, il se peut que vous spyez confronté à une situation comme celle-ci.

Si elle s'en va, c'est l'exercice de son choix, comme l'ont fait de nombreux disciples de Jésus. Vous n'avez pas besoin de vous battre continuellement pour quelqu'un dont les actions et le comportement exposent le fait qu'elle est une incroyante.

Les épouses chrétiennes dont le mari n'est pas croyant ont leur propre passage dans 1 Pierre 3 qui les exhorte à être soumises et respectueuses même envers le non-croyant ! Mais comme le dit 1 Corinthiens 7, si le mari non-croyant quitte sa femme, c'est acceptable.

Mais tant et aussi longtemps que vous êtes avec eux, vous devez faire de votre mieux pour obéir à Dieu et suivre ce qu'il dit dans la Bible sur vos rôles et responsabilités dans le mariage. Dirigez le mariage même s'il y a de la résistance. Continuez à prier et à vous efforcer d'être pieux dans chaque interaction. Soyez un modèle de grâce et de miséricorde que Dieu comme Jésus l'a fait pour nous. Cependant, fixez des limites et soyez ferme dans votre volonté de faire ce qui est le mieux pour la famille.

Jésus dit clairement que ses disciples rencontreront des conflits et des divisions au sein de leurs familles (biologiques) parce qu'ils le suivront.

Il est préférable de servir Dieu plutôt que d'essayer de satisfaire une femme ou un mari qui essaie de vous éloigner de ce que Dieu dit de faire. Vous pouvez continuer à servir Dieu après cela.

J'oserais dire que la plupart des confessions chrétiennes ne tentent même pas d'appliquer cette instruction biblique. Certaines sont trop favorables au divorce et autorisent des divorces sans motifs bibliques[3]. Certaines sont trop strictes et obligent le mariage à rester uni à tout prix. Jésus, dans les Évangiles et Paul, nous enseigne qu'il est acceptable de permettre à celui qui n'est pas intéressé à suivre Dieu de quitter.

La différence entre les différentes confessions religieuses est de savoir si l'on peut se remarier après le départ d'un non-croyant. Je suis plus enclin à la position orthodoxe selon laquelle il est interdit de se remarier, comme je l'ai indiqué à plusieurs reprises sur ce blog, étant donné qu'il est recommandé de rester célibataire et de se réconcilier, mais on peut choisir sa confession religieuse ou décider par soi-même. C'est une décision qui sera finalement jugée par Dieu et non par moi.


Note du webmestre

Dans la section commentaires de cet article sur le site Deep Strength, un internaute s'offusqua qu'on puisse référer explicitement au comportement de Jésus en rapport à l'Église comme modèle pour les rapports mari-femme. Cet internaute poursuivi en insinuant que si on admettait cela, il faudrait aussi admettre référer au modèle de Yahvé dans l'Ancien Testament. Mais ça on le refuse, car si Jésus était le maître de la compassion, Yahvé était souvent dur et impitoyable.

À ce commentaire j'ai répliqué :

Et voici une méditation sur la question de la soumission de la femme tirée d'un témoin d'une autre génération, soit CS Lewis, qui pourtant a vu la montée des premiers élans de l'influence féministe. Cet extrait est tiré de son article intitulé Equality, publié en 1943.

We must wear clothes since the Fall. Yes, but inside, under what Milton called " these troublesome disguises," we want the naked body, that is, the real body, to be alive. We want it, on proper occasions, to appear: in the marriage-chamber, in the public privacy of a men's bathing-place, and (of course) when any medical or other emergency demands. In the same way, under the necessary outer covering of legal equality, the whole hierarchical dance and harmony of our deep and joyously accepted spiritual inequalities should be alive. It is there, of course, in our life as Christians: there, as laymen, we can obey—all the more because the priest has no authority over us on the political level. It is there in our relation to parents and teachers—all the more because it is now a willed and wholly spiritual reverence. It should be there also in marriage.

This last point needs a little plain speaking. Men have so horribly abused their power over women in the past that to wives, of all people, equality is in danger of appearing as an ideal. But Mrs. Naomi Mitchison has laid her finger on the real point. Have as much equality as' you please—the more the better—in our marriage laws: but at some level consent to inequality, nay, delight in inequality, is an erotic necessity. Mrs. Mitchison speaks of women so fostered on a defiant idea of equality that the mere sensation of the male embrace rouses an undercurrent of resentment. Marriages are thus shipwrecked. This is the tragi-comedy of the modern woman; taught by Freud to consider the act of love the most important thing in life, and then inhibited by feminism from that internal surrender which alone can make it a complete emotional success. Merely for the sake of her own erotic pleasure, to go no further, some degree of obedience and humility seems to be (normally) necessary on the woman's part.


Références

Fête des Mères et fête des Pères: paradoxes de la prédication.... (Paul Gosselin - Samizdat - 1/7/2016)

Mental health and religion: Why men need God now more than ever. (Blaze News – 10/12/2024)

Feminization and the Church. (Joshua Farris – American Reformer - 27/12/2024) -> part of the problem is that many Evangelical pastors see empowering men as a threat to their own power...

 


Notes

[1] - Rom. 5: 14 ; Rom 5: 16 ; Rom 5: 17 ; Rom 5: 19 ; 1Cor. 15:22 ;

[2] - Nombres chapitre 30 confirme l'autorité du mari (et son droit de véto) à l'égard de son épouse.

Et le livre d'Exode revient (indirectement) sur la question de l'autorité (et la responsabilité) du mari (et père)

Et l'Eternel passa devant lui, et s'écria: L'Eternel, l'Eternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu'à mille générations, qui pardonne l'iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit l'iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération! (Exode 34: 6-7)

Et dans toutes mes années de vie chrétienne, je n'ai jamais rencontré de chrétienne qui affirmant que ce dernier verset était sexiste et que pour assurer l'égalité des sexes en TOUTES CHOSES, il fallait ajouter:

et qui punit l'iniquité des mères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération!

C'est assez curieux qu'aucune chrétienne ait pensé à cela... Pourtant si on applique la logique féministe de manière cohérente et jusqu'au bout...

[3] - [Note du webmestre] Et dans le cas de divorces initiés par des femmes chrétiennes, très souvent cela justifié par le pretexte émotif : “ parce que je ne suis pas heureuse ”... Mais QUI leur a dit qu'elles avaient le droit d'être heureuses ?? QUI leur a fait bouffer ce mensonge destructeur?

[4] - Voir à ce sujet:

Les Églises évangéliques sous le IIIe Reich Article paru en 1995 dans la revue de la Fédération Suisse Romande des Eglises Evangéliques. Vue la teneur de l'article et sa portée, je me permets de le publier ici. (Nicolas Ciarapica - VoxDei - 22/5/2022)

Le prédicateur français du 19e siècle, Adolphe Monod, avait bien compris la chose et disait:

Comme chaque peuple a son atmosphère morale, chaque génération a aussi la sienne, qui s'étend à la fois sur toutes les nations civilisées. L'air qu'elles respirent est comme imprégné de certaines maximes propres au siècle, qu'on accepte moins qu'on ne les subit, et auxquelles on ne se soustrait que par un parti pris d'y résister.
(Adolphe Monod - 1848 - sermon, Le fatalisme)