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Monsieur Thys, mautorisez-vous à transférer votre réponse sur mon blog ?
Oui, à condition que ce soit le texte intégral de ma réponse.
MT: A mes yeux, on ne peut pas CHOISIR dêtre créationniste ou évolutionniste. En effet, on ne peut pas comparer ni donc choisir entre la « Création », qui est une croyance, relevant du cerveau émotionnel, et lEvolution (avec majuscule parce quil sagit de celle du vivant), qui procède du cerveau rationnel, lequel pense, constate, conclut quil sagit dun fait résultant dobservations scientifiques convergentes et cohérentes, même si elles resteront toujours partielles.
Pour cette même raison, le créationnisme ne peut pas légitiment prétendre à être enseigné au même titre que lévolutionnisme.
De mon coté je n'oppose pas que l'évolution soit enseigné, mais je m'oppose qu'il puisse se réclamer du titre de "théorie scientifique". Sa place n'est donc pas dans les cours de science... Ouais, je le sais ça choque les oreilles, mais ça ne tient pas dans le vide. Pour se faire une idée à quoi peut tenir une telle affirmation, il faudra au moins se taper la lecture de Mythes d'origines et la théorie de l'évolution
Pour aller au coeur des choses, sans la terminologie de la philosophie de la science, la science véritable, celle qui nous fourni les moteurs à réacteurs, les vaccins, les ordinateurs et que sais-je, celle-là s'appuie sur l'étude de processus OBSERVABLES. Dans le cas de l'évolution, le processus commençant par l'abiogenèse et qui va jusqu'aux organismes multi-cellulaires tels les chiens, chats, éléphants, baleines bleues et séquoias, n'est PAS observable. Et le peu de données véritablement empiriques dont disposent les évolutionnistes (variations des becs des pinsons du Galapagos, bactéries résistantes aux antibiotiques, etc.) ne sont pas à strictement parler de données appuyant la macro-évolution (partie critique de la théorie) mais ne font que nous donner des indices sur les possibilités de variations à l'INTÉRIEUR des espèces existants (car les pinsons restent des pinsons et les bactéries restent des bactéries). Bien sur, les évolutionnistes font une extrapolation de ces processus pour arriver à la macro-évolution. Mais si on rejette cette extrapolation quels données empiriques restent-ils pour appuyer la macro-évolution??
MT: LEvolution nest pas soumise à un déterminisme, pas plus quà un finalisme, puisque cela impliquerait quelle serait orientée (par qui, dailleurs ?) dans le sens dun « progrès ».
Peut être je me suis mal exprimé. Tu est convaincu du déterminisme idéologique qui fonde la "croyance à la création", mais du point de vue anthropologique, le discours évolutionniste, répond également à un déterminisme idéologico-religieux. Votre affirmation est donc un couteau à deux tranchants, que l'on peut également appliquer au discours évolutionniste. C'est-à-dire qu'il est nécessaire sur le plan idéologique pour bien des systèmes de croyances issues du Siècle des Lumières (nazisme, communisme, humanisme, existentialisme, etc...). Que ces systèmes de croyances rejettent la religion (chrétienne) n'y change rien.
Là encore, pour aller au fond des choses, faudra se taper Fuite de l'Absolu, volume 2.
MT: Jai même tendance à estimer que le cerveau humain, parce que capable du meilleur comme du pire, nest pas un progrès, ni donc le « summum » de lévolution. Je pense plutôt que « pour » compenser la faiblesse corporelle humaine, lévolution la rendu capable dimaginer des dieux protecteurs, puis hélas Un seul Vrai « Dieu », excluant tous les autres, et dès lors à lorigine de toutes les intolérances, etc
Ha!, c'est bien le point vue du romancier de science-fiction américain Kurt Vonnegut, décédé il y a peu de temps. Dans son roman Galapagos, justement il propose (ironiquement, comme toujours) une évolution anti-progressiste pour retourner au "Jardin d'Eden"...
Tu dis:
Je nai pas « foi en lévolution ». Pour le dire simplement, je pense (et non je « crois ») que la matière vivante tend spontanément, comme par « dilution », par « expansion », à rechercher un milieu ambiant aussi favorable que possible pour se développer, se diviser, se reproduire, se diffuser et donc survivre aux dépens des autres espèces (sauf lanimal humain qui est le seul à sattaquer à ses semblables !).
Ouais, mais as-tu déjà OBSERVÉ ce processus dans son ensemble [de l'abiogenèse jusqu'aux chiens, chats, séquoias, baleines bleues et humains]? Est-ce que d'autres l'ont fait? Peut-on répéter de telles observations (en labo ou ailleurs)? Si c'était chose possible alors l'affirmation que l'évolution relève de la science pourrait tenir, mais dans l'état des choses...
MT: Mais jai « foi », en lHomme, ou plutôt confiance dans ses virtualités, dans sa capacité de progresser à tous points de vue, du moins sil est placé dans des conditions éducatives et environnementales favorables à son émancipation et à son épanouissement.
Ouais, c'est la pensée typique/obligatoire, issue des Lumières...
MT: Or, je constate que bon nombre de scientifiques croyants, surtout anglo-saxons, ne sont pas conscients, contrairement à Louis PASTEUR, de la nécessité de laisser leur croyance au vestiaire avant dentrer dans leur laboratoire Il est vrai quils ignorent les observations par IRM fonctionnelle des psychoneurophysiologistes à propos de lorigine et de la persistance neuronale de la sensibilité religieuse et les traces laissées par les expériences religieuses, éducatives et culturelles, dans les différentes parties du cerveau (droit, gauche, émotionnel, rationnel) en interconnexion constante, et donc leur influence inconsciente sur leur intelligence et leur intellect
Si des scientifiques francophones assujettis à la pensée des Lumières, puisqu'ils ont rejeté le christianisme (ou encore adopté une attitude schizophrène; chrétien à la maison et matérialiste au labo) pensent avoir ainsi "mis les croyances au vestiaire" avant dentrer dans leur labo, c'est plutôt rigolo comme attitude, mais c'est une illusion. L'homme reste entier et au labo comme ailleurs, il s'appui sur des "croyances". Reste seulement à savoir lesquels...
La pensée des Lumières repose sur l'illusion du "dépassement de la religion", mais même une connaissance superficielle de l'histoire de la science révèle que non seulement la majorité des scientifiques qui ont fondé la science moderne avaient des convictions chrétiennes explicites mais seraient aujourd'hui considérés créationnistes. Isaac Newton serait un bon exemple. Dans son chef-d'oeuvre les Principia, il observa:
The most beautiful system of the sun, planets, and comets, could only proceed from the counsel and dominion of an intelligent and powerful Being. A Heavenly Master governs all the world as Sovereign of the universe. We are astonished at Him by reason of His perfection, we honor Him and fall down before Him because of His unlimited power. From blind physical necessity, which is always and everywhere the same, no variety adhering to time and place could evolve, and all variety of created objects which represent order and life in the universe could happen only by the willful reasoning of its original Creator, Whom I call the Lord God.
Et si on prenait le temps de rencontrer Blaise Pascal, John Ray, Karl von Linné, James Maxwell (auteur du fameux «Démon de Maxwell»), Charles Babbage (premier ordi) et bien d'autres, on verrait bien que c'était la même chose. C'est rigolo que tu ait mentionné le IRM, car l'inventeur de ce truc est un créationniste ardent. À ce sujet voir les pages Wiki
http://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Vahan_Damadian
http://en.wikipedia.org/wiki/Raymond_Vahan_Damadian
http://creation.com/super-scientist-slams-societys-spiritual-sickness
Évidemment, la page wiki.fr a oublié de mentionner les convictions créationnistes de Damadian. Le philosophe de la science Michael Ruse semble d'avis pourtant qu'il a été repoussé pour le prix Nobel en médecine (2004) justement à cause de ses convictions créationnistes
http://www.metanexus.net/magazine/ArticleDetail/tabid/68/id/8759/Default.aspx
Mais bon, si le scientifique croit avoir "mis ses croyances au vestiaire" avant dentrer dans son labo c'est simplement une illusion, rien d'autre. S'il a mis de côté (ou marginalisé) le christianisme, cela n'implique en AUCUN cas qu'il n'a plus de "croyances". Il ne reste à poser la question, si dans le labo le scientifique a repoussé le christianisme (ou l'Islam), quelles croyances a-t-il adopté désormais??
Du point de vue anthropologique, le Siècle des Lumières doit aussi être considéré comme un système idéologico-religieux. Fondé sur une cosmologie matérialiste aseptisée, sans divinités, mais une religion malgré tout...
porte toi bien
Paul Gosselin
Québec, Canada
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"Les hommes se sont intéressés à la science parce qu'ils s'attendaient à trouver une loi dans la nature, et s'ils s'y attendaient, c'est qu'ils croyaient en un Législateur. Chez les scientifiques les plus modernes cette croyance a disparu; il sera intéressant de voir combien de temps lui survit une croyance à l'uniformité. Deux conséquences significatives sont déjà apparues: l'hypothèse d'une sous-nature sans loi, et le renoncement à la prétention que la science est vraie. Nous vivons peut-être plus près de la fin de l'âge de la science que nous le croyons."
CSL Miracles 1947/1985. p. 107
"Quite probably, the break-through to the scientific miracle was only possible because some men were passionately, sincerely, whole-heartedly concerned with truth. Will such passion survive the habit of granting oneself different kinds of truth according to the day of the week ?"
p. 93 in GELLNER, Ernst (1992/1999) Postmodernism, Reason and Religion. Routledge London/New York 108p.
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check le site:
http://www.samizdat.qc.ca
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