Paul Gosselin (26/2/2023)
REVEL, Jean-François (1983) Comment les démocraties finissent. Grasset Paris 332 p. – ISBN : 9782246286318)
Comment les démocraties finissent est un bouquin sérieux par le politicologue français Jean-François Revel, un livre qui cible la période de la guerre froide, décortiquant les défaillances des attitudes et stratégies de l'Occident face au bloc soviétique. On y plonge dans le contexte politique du milieu du 20e siècle. Revel expose donc les dessous de la période de détente et met en lumière les faiblesses et incohérences de la diplomatie et des milieux intellectuels occidentaux face au défi que posait le totalitarisme communiste. Si Revel est un ex-communiste et il a des trucs TRÈS pointus à dire sur le communisme et aussi sur l'aveuglement et l'inconséquence des stratèges occidentaux pendant la guerre froide. Et ici et là, il a des pointes d'ironie assez savoureuses...
Évidemment, au moment de publier Comment les démocraties finissent (1983), il était à peu près inconcevable que le Rideau de Fer et le régime soviétique puissent s'effondrer. Il est vrai que certains politicologues de l'époque pouvaient affirmer que les défaillances économiques du régime pourraient éventuellement aboutir à sa chute, mais de telles prédictions avaient peu de poids, car déjà le régime soviétique avait fait face à diverses difficultés économiques et militaires et avait survécu. En 1983, personne ne pouvait prédire la chute de l'URSS. Depuis, le régime communiste chinois semble avoir pris très bonne note de cette leçon d'histoire et a mis les bouchées doubles pour réussir sur le plan industriel et économique (même si c'est en comptant sur le travail de millions d'esclaves dans le Goulag chinois, le Laogai). Se peut-il que la capacité industrielle de la Chine dépasse déjà celle des États-Unis ? Et au régime communiste chinois, si la réussite économique est acquise il ne reste que la réussite militaire et géopolitique... Déjà en Afrique, il est manifeste qu'au 21e siècle, la Chine est en bonne voie de devenir le nouveau pouvoir colonisateur de ce continent. Il est vrai que, pour le moment, le régime chinois reste en mode marketing avec les nations africaines, mais dès que son pouvoir économique sera assuré sur ce continent, avec quelle brutalité va-t-elle procéder ? Les dirigeants africains feraient bien de se renseigner sur l'histoire de la prise du pouvoir par la Chine au Tibet... Si on ignore l'histoire, il peut être pénible de réapprendre ses leçons...
Si Revel expose de manière détaillée et convaincante l'aveuglement et l'incohérence de la diplomatie occidentale à l'égard du régime soviétique pendant la guerre froide, il semble négliger un aspect significatif de la question, c'est-à-dire expliquer cet état des choses. Pour ma part, le peu de distance critique face au régime soviétique que bon nombre de politiciens et d'intellectuels occidentaux ont affichée tient aussi au fait qu'ils partageaient une part très large du système de croyances qui a donné naissance au communisme, c'est-à-dire le Siècle des Lumières.
Ainsi, le peu de distance critique des élites occidentales face au communisme tient au fait que ces mêmes élites avaient en commun beaucoup de croyances (dont le mythe d'origines matérialiste[1]) avec les communistes. Et cet état des choses a pu contribuer au manque de distance critique des élites occidentales. En explorant les horreurs du 20e siècle, dans son Grammaires de la création le critique littéraire britannique George Steiner signale que ces atrocités (tant la Solution Finale des nazis que l'Holodomor, le Goulag soviétique, les Champs de la mort au Cambodge ou le Laogai chinois des communistes) n'avaient pas leur source hors de l'Occident, mais bien au cœur des milieux pensants de l'Occident (2001 : 11-13):
[Si on met de côté une nostalgie sélective et l'illusion, la vérité persiste : pour] l'Europe entière et la Russie, ce siècle est devenu une période infernale. Les historiens estiment à plus de soixante-dix millions de morts le nombre des hommes, des femmes et des enfants victimes de la guerre, de la famine, des déportations, des massacres et des maladies politiques entre août 1914 et le “ nettoyage ethnique ” dans les Balkans. Il y a eu dans le passé de hideux épisodes de peste, de famine et de carnage. L'effondrement de l'humanité au xx' siècle recèle cependant des énigmes spécifiques Il n'est le fait ni de cavaliers des steppes ni de barbares se pressant aux portes. Le nazisme, le fascisme, le stalinisme (même si les choses sont plus opaques dans ce dernier cas) sont nés de l'intérieur, du contexte, du théâtre et des instruments socio-administratifs des hauts lieux de la civilisation, de l'éducation, du progrès scientifique et de l'humanisme chrétien[2] ou de celui des Lumières. (...)
La catastrophe qui a balayé la civilisation européenne et slave a été singulière en un autre sens. Elle a annihilé de précédents progrès. Même les ironistes des Lumières (Voltaire) avaient prédit avec assurance l'abolition durable de la torture judiciaire en Europe. Ils avaient décrété impensable un retour général à la censure, aux autodafés, pour ne rien dire de l'élimination des hérétiques ou des dissidents. Pour le libéralisme et le positivisme scientifique du XIXe siècle, il était naturel d'espérer que l'essor de la scolarisation, du savoir scientifique et technique et de ses rendements, de la libre circulation et des contacts entre les communautés se solderait par une amélioration régulière de la civilité, de la tolérance politique et des pratiques économiques tant publiques que privées Chacun de ses axiomes de l'espoir raisonné s'est révélé faux. Non seulement l'éducation s'est avérée incapable de rendre la sensibilité et la cognition résistants à la déraison meurtrière, mais il y a bien plus dérangeant. Tout l'indique: le raffinement intellectuel, la virtuosité et l'appréciation artistiques, l'éminence scientifique collaborent volontiers et activement avec les impératifs totalitaires ou, au mieux, demeurent indifférents au sadisme environnant. Les concerts magnifiques, les expositions des grands musées, la publication de livres savants, la poursuite de recherches universitaires tant scientifiques qu'humanistes, fleurissent à proximité des camps de la mort. L'ingéniosité technocratique répondra à l'appel de l'inhumain ou restera neutre. L'icône de notre temps est la préservation d'un arbre cher à Goethe au seuil d'un camp de concentration.
Évidemment Steiner ne va PAS jusqu'à directement attribuer les atrocités du 20e siècle au système de croyances des Lumières (et tous ses dérivés idéologiques), même si toutes les données historiques qu'il évoque pointent dans cette direction. Mais les dévots des Lumières ne sont PAS doués pour l'auto-remise en question. Après tout, leur système de croyances ne comporte pas de concept de repentance... Tenant compte de ce fait, entre leurs mains, la culpabilisation ne peut être rien d'autre qu'une arme idéologique, utile pour saper la crédibilité de l'autre, d'un adversaire idéologique... Mais le dévot des Lumières ne se posera jamais de questions sérieuses sur ses propres attitudes, convictions ou comportements...
Vers le milieu du livre, Revel fait une observation tout à fait pertinente en 2023, c'est-à-dire le ciblage des agriculteurs par les totalitaires... (1983: 217)
L'histoire montre que la collectivisation des terres a été toujours et partout l'un des principaux outils de l'asservissement totalitaire, en même temps que d'un appauvrissement inéluctable des agriculteurs.
Et sous le régime communiste, il faut penser au Holodomor en Ukraine (années 1930) et le Grand Bond en Avant[3] en Chine (années 1958-60) qui a attaqué les agriculteurs et provoqué la famine. Pourquoi cibler spécifiquement les agriculteurs? Avant tout parce qu'ils sont “rétrogrades” (enracinés dans leurs traditions) ET indépendants (sur le plan économique) de l'État c'est-à-dire moins accessibles à la propagande d'État et donc moins faciles à subjuguer que les citadins... Tout cela explique les attaques adminstratives (avec le climat ou l'environnement comme prétexte) mis en place par les pions de Davos et ciblant les milieux agricoles en 2023.
Si ce livre de Revel discute surtout de l'aveuglement politique de l'Occident pendant la Guerre Froide, ses commentaires sur les méthodes de fonctionnement des régimes totalitaires sont TOUJOURS pertinents... Si en 2023 les pions de Davos parlent constamment de désinformation, en 1983 Revel avait précisé ce concept et exposé son rôle d'instrument de manipulation idéologique dans la corruption d'institutions occidentales (1983 : 166) :
La désinformation, plus subtile, émane donc de sources qui, elles, en apparence, ne sont pas soviétiques, ni même, autant que possible, communistes. Le fin du fin de la désinformation a consisté, par exemple, au commencement de la détente, à faire plaider en Occident les thèses profitables à l'Union soviétique par des hommes représentatifs du “ grand capital ” et des tendances politiques “ réactionnaires ”. Ou encore à pénétrer lentement les Églises chrétiennes, qu'affole leur leur perte d'influence spirituelle sur la société moderne, pour leur souffler un thème de remplacement, plus “ public ” que le thème religieux : la “ lutte pour la paix ” ou, dans le tiers monde, la “ théologie de la libération ”. Un évêque fera toujours plus recette dans ce registre que l'attaché de presse de l'ambassade d'URSS. La meilleure désinformation consiste à s'appuyer sur les désirs secrets, les hantises, les désaccords internes de l'Occident et du tiers monde, à leur jeter des appâts auxquels, le plus souvent, les intéressés mordent, se chargeant de tout le travail d'élaboration de diffusion.
Chose curieuse, dans son analyse de la dynamique dysfonctionnelle de la guerre froide, Revel apporte des éléments expliquant la servilité abjecte d'une part si large des employés d'État et de la population face aux abus massifs de pouvoir de la part des pions de Davos actuellement au pouvoir en Occident pendant la crise du Covid. Au chapitre 21, l'analyse par Revel des incohérences de la politique du président français Charles de Gaulle à l'égard de l'OTAN est révélatrice et comporte quelques éléments parallèles avec le comportement d'une part très large de la population du monde sous la crise du Covid. Comme le note Revel, une partie du rejet de l'OTAN par Charles de Gaulle était lié au sentiment d'humiliation à reconnaître sa dette à l'égard de l'Angleterre et des États-Unis pour mettre fin à l'occupation nazie de la France pendant la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi à la deuxième humiliation (face à la menace de l'URSS) de devoir s'appuyer sur les États-Unis pour sa défense après la Deuxième Guerre mondiale. Comme le note encore Revel, de Gaulle avait une perception très naïve du régime soviétique, perception qui a influencé sa politique extérieure. Revel expose les attitudes (et illusions) qui nourrissaient cette naïveté (1983: 206):
Cette fantasmagorie provient de ce que les Occidentaux projettent sur les systèmes totalitaires contemporains les règles et réalités de la démocratie, erreur équivalente à l'anachronisme en histoire, par lequel nous prêtons à des civilisations reculées nos propres manières d'agir et de penser. L'idée qu'il existe des luttes au sein du Polituro, du moins des luttes de la même espèce que les affrontements au sein d'une majorité gouvernementale et même d'un gouvernement dans une démocratie, s'accompagne du mirage complémentaire que le "modéré", dont nous, démocrates, avons le devoir de soutenir l'âpre et périlleux combat en faveur de la détente, s'efforce également de libéraliser sa propre société, autrement dit n'est autre que le fabuleux messie qui va "démocratiser le communisme".
Il faut noter que pendant la crise du Covid, les pions de Davos ont repris un outil idéologique exploité à fond autant par les nazis que les communistes, soit d'instrumentaliser la science en tant qu'arme de persuasion. D'où l'expression commune en milieu anglophone, Follow the Science ou soumettez-vous à la Science (comme Vérité ultime)[4], évidemment cette Science est au service de l'État... Au milieu du 20e siècle, le mathématicien français Alexandre Grothendieck avait bien décrit ce développement qui, en bout de ligne, fait de la Science un objet de foi et, plus précisément, fait de la science la Vérité, donc le texte sacré de l'Occident (1971: 41):
Les gens en général, bien qu'on leur enseigne certains des plus grossiers et des plus anciens résultats de la science, ont toujours eu peu ou pas de compréhension de ce qu'est réellement la science en tant que méthode. Cette ignorance a été perpétuée par tout l'enseignement primaire, secondaire, et même par l'importante partie de l'enseignement universitaire qui ne constitue pas une préparation à la recherche: la science y est enseignée dogmatiquement, comme une vérité révélée. Aussi, le pouvoir du mot “science” sur l'esprit du grand public est-il d'essence quasi mystique et certainement irrationnelle. La science est, pour le grand public et même pour beaucoup de scientifiques, comme une magie noire, et son autorité est à la fois indiscutable et incompréhensible. Ceci rend compte de certaines des caractéristiques du scientisme comme religion.
Dans cette logique on fait donc de la science une arme idéologique. Il est assez manifeste que sous la crise du Covid, les pions de Davos ont manié La Science comme assise et garant de leur autorité (donc au-dessus de tout doute). Il faut constater que cela a été très efficace. Si vous voyez un discours où il est question de « Science » (avec le S majuscule) alors cela confirme que vous avez devant vous de la propagande...
Et c'est sur ce plan qu'il existe un parallèle avec la crise du Covid. Tout comme de Gaulle croyait ardemment aux « bonnes intentions » des Soviétiques, sous la crise du Covid, une part très large de la population mondiale et des gens dans le système de santé a cru mordicus aux « bonnes intentions » des technocrates gestionnaires de la crise appuyant explicitement leur autorité sur La Science (ainsi qu'à ceux des entreprises pharmaceutiques), malgré les preuves manifestes de violations massives des droits des citoyens par ces parties. Il est utile de noter que l'attribution irrationnelle de « bonnes intentions » aux dirigeants permet de se rassurer en évitant de prendre la mesure du danger et de la méchanceté des dirigeants, de fermer les yeux sur son ennemi déclaré et jeter un voile discret sur son propre manque de courage... Après tout, si on se met la tête dans le sable, tous nos problèmes disparaissent... Et voici une autre observation offerte par Revel touchant la perception qu'entretenait l'Occident touchant le régime soviétique et qui expose comment les préjugés empêchent d'examiner les faits (1983 : 30) :
Et pourtant, dans l'information, dans le débat public, dans ses prolongements politiques, c'est bien au stade de la connaissance des faits qu'interviennent les interdits les plus puissants. La crainte ou le souhait qu'un événement puisse servir ou desservir telle ou telle vision du monde, tel ou tel réseau d'alliances et d'intérêts, l'emportent sur le seul souci de connaître avec exactitude cet événement, la situation d'ensemble qui l'a rendu possible, le rapport de forces qu'il révèle.
Il est assez manifeste que le même mécanisme a été en fonction lors de la crise du Covid, entrainant un refus par une large partie de la population de considérer les faits sociologiques et médicaux, refus renforci par diverses mesures de répression des voix dissidentes, allant du ridicule, l'ostracisme, les attaques contre la réputation de scientifiques ou de professionnels de la santé, la perte d'emploie et même des techniques employées par le KGB, c'est-à-dire l'internement psychiatrique des voix dissidentes[5]... D'autre part, si dans la mythologie de la profession médicale, on peut affirmer avoir choisi cette carrière afin “ d'aider les gens ”, il n'est pas inutile de tenir compte du fait qu'un pourcentage significatif de médecins peuvent avoir choisi cette carrière avant tout parce qu'elle est dotée d'un bon prestige social et aussi qu'il comporte un salaire fiable et au-dessus de la moyenne. Ce fait accordé, alors si les autorités savent appliquer de la pression (ouvertement ou de manière subliminale) aux médecins touchant leur carrière alors cela s'avère un moyen efficace d'acheter le silence et la servilité d'une part significative des gens actifs dans le système médical...
Toutes ces mesures mises ensemble constituent un mécanisme TRÈS puissant pour garder le troupeau dans la bonne voie... Un peu à la manière que les œillères que l'on posait autrefois sur la tête des chevaux conduisant des calèches en ville, ce qui empêchait ces chevaux d'être distraits par des choses qu'ils auraient pu voir hors du chemin. Choses qui auraient pu les énerver et surexciter... Et voici un autre commentaire de Revel assez pertinent dans notre contexte (1983 : 152)
La guerre idéologique repose sur l'art de libérer pour asservir, ou, plus exactement, de prétendre libérer pour mieux asservir, de prêcher l'affranchissement pour imposer la servitude.
Tout ceci nous conduit à méditer sur une question historique existentielle. Si au 20e siècle le Mal a montré un visage spécifique (le totalitarisme), pour plusieurs il est inconcevable qu'il puisse en montrer un visage autre, un visage différent (un néototalitarisme technologique et/ou économique) au 21e... Et si on se trompait ?
ANONYME (1940) German Martyrs. Time magazine 23 déc., vol. 36 no. 26 pp. 38-41
GOSSELIN, Paul (2021) La crise du Covid et l'exploitation idéologique de la science: Première partie. (Samizdat)
GOSSELIN, Paul (2024) La Tentation totalitaire par Jean-François Revel : Un compte rendu. (Samizdat - 13/9/2024)
GROTHENDIECK, Alexandre (1971) La nouvelle église universelle, republié dans (Auto)critique de la science. pp. 40-50 - Seuil Paris 1975 310 p. [Lévy-Leblond, J.M. et Jaubert, A. éds.]
STEINER, George (2001) Grammaires de la création. Gallimard [Paris] (collection NRF-essais) 430p.
STEINER, George (2001) Grammars of Creation. Yale University Press New Haven 347p.
Dossier de presse : Éclosion d'un nouveau totalitarisme high tech? / Emergence of a New High-Tech Totalitarianism?
[1] - Ou théorie de l'évolution...
[2] - Steiner ne propose aucune preuve pour appuyer cette accusation (réconfortante) à l'égard des chrétiens... Évidemment il est manifeste que des chrétiens corrompus par l'influence des Lumières ont participé à ces mouvements oppressifs (nazisme ou communisme), mais pas en tant que chrétiens. Il faut tenir compte qu'en Occident, depuis un bon moment les chrétiens étaient repoussés des cercles de pouvoir et d'influence politiques, scientifiques et culturels... Ceci dit, des chrétiens faisant partie de la résistance allemande comme Martin Niemöller ou Dietrich Bonhoeffer ont montré le vrai visage du christianisme sous le régime nazi. Albert Einstein, étant donné son expérience de l'Allemagne d'entre les deux guerres, peut être cité à témoin dans cette affaire (Anonyme 1940: 38):
Étant un aimant de la liberté, lorsque est venue la révolution [nazie] en Allemagne, je comptais sur les universités pour la défendre, sachant qu'elles avaient toujours affirmé haut et fort leur dévotion à la cause de la vérité, mais non, les universités ont été réduites au silence immédiatement. J'ai alors tourné mon regard vers les grands éditeurs de quotidiens, dont les éditoriaux enflammés d'autrefois avaient proclamé leur amour de la liberté, mais comme les universités, ils furent réduits au silence en quelques semaines.
Seule l'Église s'est prononcée clairement contre la campagne hitlérienne qui supprimait la liberté. Jusqu'alors, l'Église n'avait jamais attiré mon attention, mais aujourd'hui je veux exprimer mon admiration et ma plus profonde estime pour cette Église qui, seule, a eu le courage de lutter pour les libertés morales et intellectuelles. Je dois admettre que ce que je méprisais autrefois, j'admire sans réserve maintenant.*
[3] - Page wiki: Grand Bond
[4] - Le monde francophone, dans sa vie intellectuelle et culturelle, a été profondément marqué par le mouvement idéologico-religieux des Lumières. Et au cœur de ce mouvement se trouve la quête d'un savoir prestigieux, immuable, absolu, une Vérité. Si la Renaissance a érigé la philosophie grecque en savoir ultime, les penseurs des Lumières ont repoussé la philosophie grecque et fait de la Science (et avant tout le dogme matérialiste sousjacent) leur pierre angulaire idéologique (et outil de marketing) et leur Vérité. Le fruit naturel de ce système c'est le scientisme. Et pour départager le scientisme de la science véritable, on peut définir la science comme "l'ensemble des connaissances obtenues par des méthodes basées sur l'observation". Le "scientisme", quant à lui, est défini comme "la croyance que seules ces méthodes peuvent être utilisées de manière fructueuse dans la poursuite de la connaissance". Ainsi lorsqu'on voit un auteur qui met régulièrement une majuscule au mot Science, il fait partie du courant idéologique des Lumières. Chez les philosophes, le concept de Science=Vérité a pris forme dans les courants de pensée nommés positivisme ou néo-positivisme. Et pour les masses, on a disséminé la version populaire, soit le scientisme tel que le décrit si bien Grothendieck. Mais si le scientisme est effectivement un abus idéologique de la science véritable.
[5] - Quelques exemples :
Le Pr Fourtillan, apparu dans "Hold-Up", interné en hôpital psychiatrique contre son gré? (FranceSoir - 11/12/2020)
En Italie, un opposant au confinement placé en hôpital psychiatrique. (VoltaireNet - 9/5/2020)
Un deuxième prof de l'Université Laval [ville de Québec] suspendu pour ses propos contre les vaccins anti-COVID. (Jean-François Cliche - Le Soleil - 29/6/2022)
No9: Patrick Provost congédié par l'Université Laval. (Libre Média - YouTube - podcast, 82 minutes - 26/4/2024)