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Samizdat

Réponse à Benoit Hébert

Ou le Refus Global des Lumières




Paul Gosselin (2016)

J'avoue que ça me fout la déprime quand je lis un évangélique qui répète avec autant d'assurance des mensonges fomentés par les athées. Ouais, c'est ça, le créationnisme jeune terre c'est la fin du monde et le “ rejet de la science ”... On le savait... Fin de la discussion. Passons rapidement (ça presse) à autre chose... Je constate que trop d'évangéliques éduqués caressent une conception TRES folklorique (et biaisée) du créationnisme, ce qui leur sert de prétexte pour éviter le débat Création-Évolution [et de se retrouver sur un champ de bataille qu'il préfèrent fuire au plus vite].

Mais non, le créationnisme jeune terre n'est PAS la fin de la géologie, par contre il est vrai que le créationnisme constitue un regard autre sur les données géologiques, c'est-à-dire avant tout un regard à partir d'autres présupposés. Les présupposés créationnistes sont tout aussi rationnels et raisonnables que les présupposés sur lesquels prennent appui les évolutionnistes. C'est un mensonge éhonté que le créationnisme jeune terre entraîne le rejet de la géologie (ou encore de la science). Mais le hic (évidemment) c'est que les présupposés créationnistes ne sont PAS compatibles avec le mythe d'origines darwinien qui fait partie de la cosmologie matérialiste dominante actuellement en Occident. Et c'est là où ça bloque...

Par ailleurs, non le créationnisme jeune terre n'est pas non plus la fin de la science, car dans le monde francophone particulièrement on s'assure que les gens, même avec une formation universitaire, bouffent le mensonge que le christianisme a toujours été contre “ la Science ”. Et les héritiers du Siècle des Lumières crient haut et fort : “ Voyez Galilée[1] devant l'Inquisition ! ” Il en résulte qu'un grand nombre d'évangéliques éduqués sont crassement ignorants de l'histoire de la science et du fait que la majorité des fondateurs de la science, des gens comme Blaise Pascal, Isaac Newton, von Linnée, John Ray, Galilée et bien d'autres seraient tous considérés aujourd'hui comme des créationnistes jeune terre. Je suis donc en bonne compagnie. Il faut reconnaître cependant que les choses ont bien changé depuis. Mais ne soyons pas naïfs, car ce changement d'attitudes chez les élites scientifiques en Occident touchant la question des origines n'est pas dû à un progrès de la science, mais plutôt à des changements d'attitudes philosophiques ou idéologico-religieuses chez les élites scientifiques. Et ça, c'est bien différent.

Ceci dit, il y a aujourd'hui des créationnistes qui ont fait des avancées scientifiques fondamentales, comme Werner von Braun qui fut le père du programme Apollo, initié par la NASA dans les années 60-70[2]. On peut penser également au médecin et créationniste jeune terre Raymond Damadian, inventeur du scanneur à résonnance magnétique que l'on retrouve dans tous les hôpitaux modernes. Mais pour cette découverte fondamentale, normalement Damadian aurait pu s'attendre à un prix Nobel en médecine lorsque cette invention a été récompensée aux Nobel, mais il a été “oublié”[3]... Quand j'entends des protestants francophones faire des jugements catégoriques comme les tiens Benoit sur les créationnistes jeune terre, j'avoue que ça me donne l'impression d'un copier-coller de la propagande produit par le politicien français Guy Lengagne[4] et son rapport au Conseil de l'Europe (Les dangers du créationnisme dans l'éducation - 2007).

Manifestement il existe un blocage empêchant les protestants francophones éduqués de considérer avec quelque sérieux la perspective créationniste jeune terre. Il m'est souvent arrivé de croiser de tels protestants francophones éduqués qui affichaient un verdict de non-recevoir bien arrêté face au créationnisme jeune terre. Ils savent que les données scientifiques excluent cette hypothèse. Mais en posant quelques questions pointues, on se rend vite compte que pour arriver à cette conclusion ils ont tout au plus regardé un vidéo créationniste ou encore jeté un coup d'œil sur un traité créationniste et ils ont immédiatement conclu que créationnisme jeune terre ne tient pas la route et qu'évidemment il est contredit par la science. Trop souvent ces mêmes individus se retournent ensuite et se font passer auprès des moins éduqués pour des experts sur le sujet des origines, même n'ont jamais fait de lecture sérieuse dans le but d'examiner à la source les arguments créationnistes jeune terre plutôt que s'appuyer sur la propagande débitée par leurs profs d'université ou par les médias. Désolé, mais une telle position n'a aucune crédibilité et ne mérite aucun respect... Il faut faire ses devoirs...

Mais tout ça expose à la lumière un blocage intellectuel massif chez les francophones pour examiner de manière neutre et impartiale la question des origines. Touchant le débat sur les origines, les protestants et évangéliques francophones ne manquent pas de gens avec une formation scientifique solide, de solides capacités d'analyse, de l'usage de la raison ou des moyens d'expression et de l'éloquence, mais ce qui manque avant tout aux francophones protestants éduqués c'est le COURAGE de sortir sa tête de la tranchée et remettre en question le mythe d'origines matérialiste issu des Lumières dominant actuellement en Occident, soit la théorie de l'évolution[5]. Et oui, le courage de sortir du troupeau et de briser avec le conformisme intellectuel qu'imposent si efficacement le système d'éducation et les médias en milieux francophones. Pour le francophone, se libérer de la camisole de force intellectuelle des Lumières demande un effort déterminé que très peu d'individus sont prêts à assumer.

Ouais, je me doute que certains penseront :  “ Il va trop loin, il exagère, etc. ” Mais assurez-vous, en parlant de “ manque de courage ” je ne joue pas à la provocation gratuite[6]. Je pèse bien mes mots. Si ce qui précède a pu offenser quelques lecteurs, je ne leur demande rien d'autre qu'un peu de patience et de lire la suite pour se former eux-mêmes une idée juste de mon argument et juger alors s'il tient la route ou non.


Le cadenas sur la porte de la cellule
Mais qu'est-ce qui retient tant de protestants français d'examiner à fond l'argumentaire créationniste jeune terre et soupeser sa cohérence ? Si l'origine anglophone d'une large part du créationnisme peut piquer l'orgueil du chauvinisme français et constituer un certain obstacle à une réflexion sérieuse, il y a d'autres facteurs plus importants à considérer. Plusieurs protestants francophones en sciences, au cours de leur formation universitaire, ont pu entendre un jour un prof faire des commentaires cyniques et méprisants sur l'intelligence des créationnistes ou encore un commentaire persuasif et convaincant (pour les non avertis) de la part d'un bonze médiatique ou d'un collègue de travail à l'effet que la science a démontré l'évolution et les milliards d'années de la Terre. Si on reste dans cette logique, tous ceux qui s'opposent à la cosmologie évolutionniste sont nécessairement des crétins, des lunatiques, des écervelés qui ne souhaitent rien d'autre que trouver refuge dans un dogmatisme béat et à la fin cherchent à renverser toute recherche scientifique. Cet épouvantail est très efficace. Pour bien des Français (et Québécois), il faut des nerfs d'acier pour l'ignorer. Subissant ces pressions, trop d'évangéliques éduqués font alors un tout petit calcul et arrivent rapidement à la conclusion, “ Non, pas question d'attirer sur moi la calomnie et la marginalisation que peut m'attirer l'étiquette créationniste. La bagarre Création-Évolution? Pas pour moi... ” Évidemment lorsque plusieurs années d'études et de travail sont en jeu, généralement ce calcul n'exige pas de très longue réflexion...

Eh oui, c'est bien le courage qui nous manque, car les diverses attaques de l'inquisition évolutionniste sont bien documentées, autant par les partisans du Dessein Intelligent que par les créationnistes jeune terre. Pour ce faire une petite idée du sujet il faut sortir du monde francophone (où ça n'intéresse personne) pour mettre la main sur un examen non complaisant de la question. Entre autres il y a le documentaire/vidéo avec Ben Stein (dans le style humoristique à la Michael Moore) intitulé : Expelled: No Intelligence Allowed (version intégral en ligne sur YouTube). Ce documentaire examine les mesures d'ostracisme pris en milieu universitaire contre les partisans du Dessein Intelligent en milieu universitaire. Pour avoir émis quelques critiques publiques du néodarwinisme (le péché impardonnable), plusieurs profs d'université ont perdu leurs postes.

Mais les agissements de l'Inquisition évolutionnistes contre toute dissidence sur la question des origines n'avaient rien d'une surprise pour les créationnistes jeune terre. Ils ont été en butte à ce genre de chasse aux sorcières depuis très longtemps. Des profs de high school aussi bien que des profs d'université ont été mis à la porte, et en 2011, il y eut le cas du créationniste jeune terre David Coppedge, un analyste senior de l'équipe de la sonde Cassini (qui avait pour mission d'explorer Saturne et ses lunes) travaillant à la Jet Propulsion Laboratory. Il a perdu son travail à cause de ses convictions créationnistes et là il fait un procès à son employeur pour perte d'emploi motivé par discrimination religieuse (illégale sur papier). Le verdict de son procès pour mise à pied injustifié fut tout à fait prévisible. Le juge a tranché : “ Il est certain que la JPL était tout à fait dans ses droits de mettre fin au poste de Coppedge et que les convictions religieuses de Coppedge n'ont joué aucun rôle dans cette décision. ” Affaire classée... Allez, circulez, il n'y a rien à voir...

D'autre part, en 2013, le scientifique Mark Armitage, de l'Université d'État de Californie [California State University Northridge], participait à des fouilles dans le Montana lorsqu'il est tombé sur la plus grosse corne de tricératops jamais découverte. Lors d'un examen de ce spécimen à l'aide d'un microscope électronique, Armitage a découvert quelque chose contredisant violemment la cosmologie évolutionniste qui affirme que les dinosaures sont disparus il y a des millions d'années, c'est-à-dire des tissus mous intacts. Armitage a donc publié un article à ce sujet dans la revue scientifique (avec comité de lecture) Acta Histochemica et... quelques jours plus tard, il fut renvoyé de son poste[7].

https://www.elsevier.com/journals/acta-histochemica/0065-1281/guide-for-authors#18000

Un autre cas est celui de Raymond Damadian, l'inventeur du scanneur de résonnance magnétique que l'on retrouve dans tous les grands hôpitaux du monde, inventé par un créationniste jeune terre... On lui a d'ailleurs piqué le prix Nobel en médecine il y a quelques années et que l'on a accordé à d'autres qui n'ont fait que des améliorations sur son invention. Normalement le prix Nobel est accordé à l'INVENTEUR d'une nouvelle technologie, pas à ceux qui n'ont proposé que des modifications...

Raymond Damadian

Un autre cas d'un individu dans une position d'influence est Michael Reiss qui de 2006 à 2008, fut le Director of Education à la Royal Society en Angleterre. Mais ses jours furent comptés car il fit la suggestion "malavisée" que dans un cours de science on devrait pourvoir discuter de points de vue diverses, même de créationnisme! Ces commentaires "inappropriés" firent leur effet tout à fait prévisible. Suite à des protestations au sujet de cette prise de position inadmissible, il dû résigner son poste à la Royal Society. Un article de Luke Barnes relate les déboires de Reiss. Les cas d'Armitage, Coppedge, Damadian, de Reiss et bien d'autres exposent clairement le fait qu'une personne en position d'influence proposant la moindre des remises en question du mythe d'origines matérailste sera particulièrement la cible des attaques de l'Inquisition évolutionniste, cherchant soit à le discréditer ou encore à le sortir de sa position d'influence.

Maintenant voici un truc qui touchera davantage les étudiants. En septembre 2002 à l'école de médecine de Texas Tech, le professeur Michael Dini y affirma sur son site web de professeur qu'il refuserait de rédiger des lettres de recommandation pour tout étudiant qui ne se soumettrait pas à sa perspective évolutionniste sur la question des origines[8]. Lorsque c'est son tout son avenir professionnel qui pèse dans la balance, il faut avouer que cela demande une réflexion sérieuse... Évidemment en milieu francophone bon nombre de professeurs d'université appliqueront des politiques tout à fait comparables à celle de Dini, mais sont trop subtils pour faire des aveux publics à cet égard... Il n'y a que les Américains pour dire ouvertement des trucs du genre.

Ce n'est donc pas un jeu de mots que de parler «d'Inquisition évolutionniste». C'est un fait attesté que dans les sphères d'influence en Occident la dissidence sur la question des origines n'est pas tolérée. Mais dans le cas de l'Inquisition catholique des siècles passés, elle avait au moins la vertu d'être ouverte et avouée. L'Inquisition évolutionniste est hypocrite et n'avoue pas sa répression. Les créationnistes américains ont donc acquis beaucoup d'expérience dans ce genre de situation, car le débat Creation – Évolution est un débat public et chaud depuis deux générations maintenant. Si on lit un peu l'anglais, il vaut la peine de lire Slaughter of the Dissidents par Jerry Bergman. Cette étude ouvre les yeux sur le jihad idéologique des évolutionnistes et leur volonté de fer à étouffer toute critique de leur mythe d'origines, en particulier dans l'éducation où ils protègent bec et ongle leur monopole idéologique. Il semble que Bergman ait accumulé tellement de matériel sur la persécution des critiques de l'évolution que ce livre puisse devenir une série de quatre livres...

Sans doute, certains de mes lecteurs évangéliques me diront : “ Pourtant moi j'ai fait une carrière scientifique et si en tant que chrétien j'ai parfois été l'objet de quelques commentaires méprisants, ce serait malhonnête d'affirmer que j'ai subi des menaces ou des persécutions. Je me doute que tout ce que tu dis là est le fruit d'esprits surexcités... ”

Effectivement si on n'a jamais dérangé les certitudes de ses collègues de travail ou profs d'université sur la question des origines ce n'est pas étonnant qu'on vous ait laissé tranquille, que vous ayez fait une carrière paisible et que vous ayez du mal à accepter la réalité de la répression des sceptiques de Darwin. À de telles personnes avec une carrière bien établie en milieu universitaire, gouvernemental ou dans les médias, pour en avoir le cœur net je vous lance un défi. Il s'agit d'une expérience fort simple qui permettra facilement de réfuter la prémisse du livre de Bergman ainsi que mes allégations au sujet de l'Inquisition évolutionniste. Rédigez un article proposant une critique sérieuse et fondamentale de la théorie de l'évolution et soumettez là à une revue scientifique sérieuse sous votre propre nom[9]. Après cela, il suffit d'attendre un bref moment pour voir comment ce sera reçu et avec quel œil vos supérieurs et vos collègues de travail vous regarderont. Je peux promettre que ce sera une aventure inoubliable... Et lorsqu'une couple d'années se seront écoulées, entrez en contact avec moi et je serai heureux de vous d'offrir mes condoléances sur vos déboires et par ailleurs vous fournir des informations utiles sur la façon de préparer votre curriculum vitae, retourner aux études et démarrer une deuxième carrière... Ah non, tout ça n'est PAS un jeu d'enfant...

Sur le plan personnel, récemment un internaute[10] (qui a pris soin de rester anonyme) visitant Samizdat m'a filé ce commentaire au sujet de la perspective créationniste jeune terre qui y est exprimée :

Tiens... Manifestement il s'agit là d'un gars “ouvert au dialogue”, un champion de la liberté d'expression et (surtout) qui a du potentiel pour l'Inquisition évolutionniste, un candidat prometteur... Mais il faut prendre conscience que ce sont justement des hypocrites de ce genre chez nos élites modernes et postmodernes qui font ensuite la leçon aux évangéliques qu'ils doivent êtres plus tolérants et plus ouverts à l'égard du divorce, du mariage gai, de l'avortement, l'euthanasie, le transgendre, etc... Pour les postmodernes, si culpabilistes, la “ tolérance ” est toujours une leçon que les autres doivent apprendre. Eux, ça ne les concerne d'AUCUNE manière... Mais pour en revenir à mon interlocuteur, il est tout à fait compréhensible que les gens s'énervent à ce point, car dans ce genre de situation l'anthropologie nous explique qu'une réaction émotive très forte est tout à fait normale lorsque son mythe d'origines est remis en question[12]. Les évolutionnistes ont très bien compris l'importance idéologique de leur mythe d'origines et (manifestement) sont prêts à tout pour maintenir leur monopole idéologique. Dans un interview sur podcast, Philip Skell, chimiste et professeur d'université, offra les conseils qui suivent à ceux qui étudient actuellement en sciences, mais remettent en question la théorie de l'évolution:

Ceci dit, lorsqu'on examine les prises de position des élites évangéliques francophones (scientifiques, ecclésiastiques ou médiatiques) sur la question des origines, il faut tenir compte de cette pression énorme en milieu français[13] pour imposer le mythe d'origines matérialiste et interdire l'accès à une lecture directe et sans manipulation du livre de la Genèse. C'est un facteur dans l'équation que l'on ne peut négliger...

Depuis plusieurs années je déplore que, si dans les milieux protestants anglophones on rencontre une longue et riche tradition critique de la pensée des Lumières (et le créationnisme et de Dessein Intelligent découlent directement de cette tradition critique) en France les huguenots/protestants, après avoir résisté héroïquement pendant des générations aux dragonnades et à la persécution catholique, en très large majorité semblent bien avoir complètement rendu les armes devant le système de croyances du Siècle des Lumières[14]. Et, pour mettre les points sur les is, je considère la pensée des Lumières avant tout comme un système idéologico-religieux, en somme, un adversaire à l'Évangile. Si le francophone éduqué aime bien se vanter de son sens critique, il reste que de manière générale le français (et le québécois, avec un peu de retard) renonce à tout regard critique à l'égard de la pensée des Lumières (à moins que ce soit sur des questions mineures, sans importance) et reste d'une servilité intellectuelle pitoyable devant ce système de croyances. Qu'il soit évangélique ou pas n'y change peu de choses...

Avant que l'influence des Lumières devienne dominante en Occident, les scientifiques tels que Blaise Pascal, Isaac Newton, Karl von Linnée et bien d'autres acceptaient tout à fait naturellement que la science soit limitée dans sa portée et ces hommes ont fait des recherches sur le monde observable qui nous entoure et leurs contributions scientifiques subsistent encore. Mais touchant la question des origines ils n'avaient aucun scrupule à s'appuyer explicitement sur le récit de la Genèse, car ils savaient que la science ne s'applique qu'au monde directement observable, et en tiraient la conclusion que la question des origines est hors de la portée de la science. Évidemment par la suite les apôtres des Lumières ont rejeté cette limite et ont exploité le prestige de la science à la fois pour faire le marketing de leur mythe d'origines et aussi pour le protéger de toute critique (sinon c'est le rejet de la science, Galilée devant l'Iinquisition, bla, bla, bla....). Il en résulte que chez le francophone lorsque son lavage de cerveau universitaire est à point, même l'évangélique éduqué croira qu'il y a “ conflit ” entre la Bible et ce qu'on appel la Science et il en tira la conclusion que son seul choix (touchant la question des origines) est d'offrir une pincée d'encens à César et d'accepter l'autorité des savants (qui pourtant n'étaient pas là à l'origine de toutes choses). À défaut, l'alternatif impensable serait de retrouver en position “ d'adversaire de la science ”. Eh alors, l'Église remettrait à nouveau Galilée en procès ?! Quelle horreur ! Ah que les disciples des Lumières s'évertuent tant à amplifier et à manipuler cette crainte. Entre vous et moi, je pense que ce jeu les amuse énormément.

Il en résulte que l'évangélique éduqué, qui s'est un peu trop habitué à la camisole de force intellectuelle des Lumières imposées par sa formation, aura inévitablement le réflexe conditionné qu'il lui faut une explication dite scientifique (c'est-à-dire matérialiste) des origines. Évidemment pour sauver les apparences, il faut retenir une petite place pour Dieu, qui généralement se limite à lui laisser créer la première cellule (et nous offrir des lois morales que le matérialisme ne saurait fonder). Assez généreux tout de même... Il faut avouer que trop d'évangéliques éduqués se sont si habitués à leur camisole de force intellectuelle au point qu'ils ne songeraient pas à faire même un petit geste pour s'en dégager... Ils ont fini par la trouver confortable...


Les évangéliques s'adaptent à la « réalité »...
Pendant plus de mille cinq cents ans, tous les savants et théologiens chrétiens (avec quelques exceptions, généralement influencées par la philosophie grecque) ont affirmé que les jours de création de la Genèse étaient des jours de 24hres, tels que nous les expérimentons aujourd'hui et que l'âge de la Terre était moins de 10 000 ans.[15]

Mais pour assurer leur emprise sur les élites en Occident (en particulier dans la communauté scientifique), les disciples des Lumières ont dû dès le début discréditer et repousser le récit de la Genèse avec son Créateur trop gênant. Par ailleurs les penseurs des Lumières on rapidement compris que, puisque le processus évolutif est stupide (c'est-à-dire non dirigé et non intelligent) un réajustement du cadre temporel cosmique était nécessaire, sinon toutes leurs propositions devenaient intenables. La seule "solution"?; ériger un cadre temporel infini (ou presque). Là encore, pour ce faire il fallait démolir la crédibilité du livre de la Genèse. Et depuis plus de cent ans, c'est un fait accompli qui nous confronte. Si en 1681 Bossuet (évêque catholique français) fonde son manuel d'histoire intitulé Discours sur l'histoire universelle sur la Genèse, désormais une telle perspective est complètement inconcevable, irrecevable même... Le récit de la Genèse a été complètement détrôné et (on nous dit) n'a rien à voir avec l'histoire.

La situation actuelle place les évangéliques éduqués, les scientifiques évangéliques, professeurs de théologie et professeurs de collèges bibliques dans une situation difficile, car un enfant de dix ans a vite compris que ce que disent les Écritures est clairement en conflit avec ce que l'on appelle la "Science", c'est-à-dire la cosmologie matérialiste dominante avec ses milliards d'années. Et si ces évangéliques éduqués ont subi avec succès leur lavage de cerveau universitaire, alors, pour sauver la chèvre et le chou, une seule “ solution ” leur semblera possible, le compromis. C'est le chemin choisi dans le monde anglophone par Hugh Ross/Reasons to Believe, Francis Colins Biologos, le biologiste moléculaire britannique Denis Alexander et, dans le monde francophone, par des individus comme le théologien Henri Blocher et le Réseau des scientifiques évangéliques dirigé par Lydia Jaeger. Évidemment tous ces groupes n'ont pas les mêmes positions sur l'évolution, mais touchant les jours de création, tous sont d'avis qu'il faut se soumettre à ce qu'on appelle la science et tous rejettent une lecture directe et littérale des deux premiers chapitres de la Genèse ainsi qu'un Déluge global.

Il y a une erreur fondamentale dans la position initiale des groupes. Ils ignorent ou refusent de comprendre que la philosophie de la science a complètement renversé la conception de la science qui a longtemps été promue et propagée par les apôtres des Lumières et qui a érigé la science comme Vérité et savoir ultime afin de détrôner les Écritures. Les penseurs des Lumières ont donc récupéré à leur compte la science développée par Galilée, Pascal, Newton et d'autres chrétiens et en ont fait un carcan dans lequel il fallait faire entrer de force toute la question des origines[16]. De ce fait ils ont exploité le prestige de la science pour faire la promotion de leur mythe d'origines matérialiste[17]. Marketing, marketing, marketing... Dans Fuite de l'Absolu, volume 2 j'examine en détail cette question, mais ici il faut se contenter de signaler qu'au cours du 20e siècle la philosophie de la science (Karl Popper, entre autres) a exposé le fait que la science ne peut en aucun cas parvenir à un savoir absolu (la Vérité). Le projet des Lumières, qui cherchait à établir un étalon de vérité pouvant déplacer l'autorité de la Bible, est anéanti. D'autre part, si on tient compte que la science ne s'occupe que d'objets et de processus OBSERVABLES, il en résulte que la science est limitée dans sa portée et ne peut RIEN dire au sujet de la question des origines, car elle ne dispose d'aucun instrument pour observer cet événement. On a des télescopes pour voir les choses très lointains, on a des microscopes pour observer le très petit, mais rien pour voir le passé...

Mais dans nos milieux francophones, il est à peu près impossible de se faire entendre sur la perspective créationniste jeune terre, car la pensée des Lumières a pénétrée la culture francophone au point que même les protestants et évangéliques ne songent jamais à remettre en question ce qu'on dit que « la science a prouvé »[18]. Et puisqu'on ne peut s'opposer à la « Science », la seule pourte de sortie est de s'adapter à cette réalité (c'est-à-dire le compromis). Cela contraste avec le milieu anglophone où, s'il y a également un fort courant des Lumières avec ses héros tels que Hume, Betham, Locke, Dawkins, Hitchens, etc., il existe en parallèle une longue tradition critique à la pensée des Lumières. De ce fait, chez les francophones (même chez bon nombre d'évangéliques), le réflexe conditionné est qu'il faut toujours une explication «scientifique» (c'est-à-dire matérialiste) dela question des origines. Dès lors, l'interprétation directe (sans allégorisation) des sept jours de Création se trouve immédiatement exclue. Eh oui, si les francophones aiment tant se vanter de leur «esprit critique», mais devant les affirmations scientifiques des évolutionnistes sur les origines (et sur la question de l'âge de la Terre en particulier) on est d'une servilité la plus abjecte.

Il en résulte que chez les évangéliques assujettis aux Lumières, on échafaude les hypothèses les plus invraisemblables pour expliquer ce que Dieu voulait «vraiment dire» dans ces premiers chapitres de la Genèse. Sur le plan logique, cela aboutit à l'affirmation (implicite/non-dit) qu'au fond Dieu n'est pas vraiment capable de s'exprimer clairement afin de communiquer aux hommes et, de ce fait, il faut s'appuyer sur la science des hommes afin de l'aider et recadrer son discours. En somme, il est donc nécessaire de défendre Dieu de ce qu'il a déclaré dans sa Parole... Ah bon ? N'est-il pas Celui qui a dit :

Et si Dieu a placé le récit des jours de création au DÉBUT de sa Parole, est-ce concevable que se soit parce que c'est important, voir fondamental sur le plan logique et pédagogique, pour la compréhension de toute la suite?

Je croise assez souvent des évangéliques francophones éduqués, cherchant à protéger leur zone de confort intellectuel, qui m'affirment que notre interprétation de la Genèse n'est pas "si important que ça" et ce qui compte vraiment c'est “ l'évangélisation ”[19]. Mais la question se pose à chacun de nous : Allons-nous croire ce que Dieu a dit (même si c'est en conflit avec l'idéologie actuellement dominante)? Pour ma part, le compromis avec la cosmologie évolutionniste n'a pas de raison d'être, car l'évolution est non seulement à rejeter sur le plan théologique, mais par ailleurs déficient sur le plan scientifique et philosophique. Mais si la cosmologie évolutionniste est dans une position de faiblesse, il faut prendre conscience que de s'y opposer de manière ferme vous attirera des baffes, que ce soit en milieu éducatif, scientifique, journalistique ou théologique. Chez un grand nombre d'évangéliques francophones ce ne sont donc pas les arguments qui manquent pour rejeter l'Évolution, mais le courage d'examiner ces arguments et de prendre position. Et dans cette génération d'évangéliques trouvera-t-on encore des Schadrac, Méschac et Abed-Nego qui refusent de se prosterner devant l'idole ou encore des Daniels qui ne boufferont pas des mets du roi? Évidemment, il y a toujours prix à payer pour ce genre de courage... Dans cette génération d'évangéliques trouvera-t-on des individus avec le courage de briser le joug intellectuel des Lumières?

Il faut constater que l'expérience de la remise en question de la Genèse a déjà été tentée. Les églises protestantes où les compromis à l'égard de la Genèse ont fait leur chemin dans le clergé depuis la fin du 19e et au début du 20e siècle appuient aujourd'hui l'avortement et l'ordination de leaders gais. Faut-il les suivre ? Si aujourd'hui les évangéliques ne se soucient pas de ce qui est enseigné dans leurs collèges bibliques, dans combien de temps est-ce que ce sera notre sort ? Ainsi lorsque la remise en question (ou l'allégorisation) du texte de la Genèse est permise, pourquoi devrait-elle cesser au chapitre 4 de la Genèse ? Inévitablement la question se posera : Pourquoi ne pas remettre en question le reste de la Bible également, si elle affirme des choses (comme la résurrection de Christ) que la science n'admet pas ?


Revenons à la géologie
J'avoue que je trouve invraisemblable le commentaire de 'Marc' [Fiquet] affirmant que les strates sédimentaires très épaisses militent contre un Déluge global de courte durée. Je trouve cela ridicule, car n'est-ce pas pourtant un principe en science empirique qu'un effet observable doit avoir une cause proportionnelle à cet effet ? Le Déluge global décrit par le livre de la Genèse est justement un phénomène/cause tout à fait proportionnel aux effets géologiques à grande échelle que nous observons partout sur cette planète, c'est-à-dire ces strates sédimentaires (toujours érodés et déposés en présence d'eau) recouvrant des surfaces de plusieurs millions de kilomètres carrés et sur une grande profondeur. À ce sujet, “ Marc ” cite [Loren] Haarsma qui dit :

Ce qu'affirme Haarsma est assez clair, mais la question critique est : Sur quelles données empiriques ou d'observation s'appuie son affirmation ? Combien de Deluge globaux (c'est-à-dire recouvrant toute la surface de la Terre) d'une durée de 375 jours (1 an et 10 jours) est-ce que Haarsma a lui-même observé (si on parle de science) afin d'établir son verdict ? Inévitablement la réponse sera : aucun. Quelle crédibilité alors peut avoir son affirmation si catégorique ? Si sur le plan logique, un Déluge global constitue tout à fait une cause crédible pour générer les mégaséquences[20] découvertes par les géologues et j'en tire la conclusion que le raisonnement véritable derrière l'affirmation d'Haarsma est qu'il ne pourrait imaginer ni un Déluge global, ni ses effets. Cela rappelle un commentaire cynique de C. S. Lewis :

N'est-ce pas une description assez juste du dieu que nous présente BioLogos ? Il faut un peu mettre ce dieu à sa place afin qu'il évite Ses exagérations... Mais pour revenir à la géologie, dans une communication personnelle, le géologue américain David Vonderheide (2016) propose une note au sujet des mégaséquences qui peut donner un petit aperçu de ce qu'implique une perspective créationniste jeune terre en géologie :

Toutes les couches sédimentaires du monde peuvent donc être facilement accommodées sur le plan temporel dans le cadre de l'année du Déluge. Avec le concept des mégaséquences et la science de la stratigraphie séquentielle où l'on recherche à délimiter de grands bassins sédimentaires au moyen de couches non conformes. Presque partout les mêmes coupures entre mégaséquences sont visibles, quelle que soit la composition des formations rocheuses contenues dans les mégaséquences.

Il y a donc deux manières d'interpréter l'âge des couches sédimentaires: l'âge absolu, qui est déterminé en se référant à une vision du monde (Terre jeune vs Terre ancienne), et cette vision du monde influencera fortement l'interprétation des données d'observation, tandis que l'âge relatif des couches sédimentaires peut être établi directement sur la base des données observables, à savoir, la position relative d'une couche de sédiment par rapport à celles en dessous et celles au-dessus. La corrélation n'exige donc pas une datation absolue pour être utile, seulement une datation relative[22]. Et les corrélations peuvent être faites sur le terrain simplement au moyen d'un examen d'affleurements en surface, où on associe les sédiments semblables ce qui permet de mettre au point une section géologique, mais l'incertitude lorsqu'on extrapole sous la surface a comme conséquence que seules les sections transversales peu profondes peuvent être estimés dignes de confiance. Heureusement, les couches sédimentaires du sous-sol peuvent être corrélées en comparant les carottes de forage et au moyen de l'analyse de sections produites par des outils sismiques. Ceux-ci, joints à la cartographie de surface, font un excellent travail, nous permettant de former une image d'ensemble du sous-sol. Et pour ce faire, aucune datation radiométrique n'est nécessaire.*

Évidemment les géologues créationnistes ne sont pas fermés à divers types de catastrophes géologiques (dont la majorité aurait eu lieu dans le cadre du Déluge) et dans un bref article sur les mégaséquences géologiques, Tim Clarey note qu'en général les formations sédimentaires sont déposées, sans aucun indice d'érosion aux surfaces de contact, même si selon le schéma orthodoxe, des millions d'années séparent ces formations (2015)

Voyons un cas empirique de mégaséquence en Amérique du Nord, soit la formation des grès de Tapeats (ou Tapeats Sandstone en anglais). Bien qu'il soit souvent plus facile d'obtenir des données chiffrées sur la Lune que sur une mégaséquence spécifique, on estime que la mégaséquence des grès de Tapeats couvre environ 1/3 de la surface de l'Amérique du Nord, comme on peut le voir dans le diagramme ci-dessous[23] :

Quelle est au juste la surface terrestre couverte par cette mégaséquence ? Faisons un calcul rapide de la surface de l'Amérique du Nord :

Canada
9 98 4670 km2
États-Unis
9 833 517 km2
Total
19 818 187 km2

Et pour la mégaséquence de Tapeats, 19 818 187 X ,33333 = 6,605,401 km2

À titre de comparaison, examinons un processus observable d'érosion et de sédimentation c'est-à-dire le plus grand fleuve du monde soit l'Amazone.

Le site wiki anglais estime que la plume de sédimentation à la bouche du fleuve Amazone couvre environ 1.3 million de km2. On est loin des 6,6 million de km2 de la mégaséquence Tapeats. Benoit ou Marc, si vous considérez effectivement l'actualisme comme un principe absolu en géologie, alors pouvez-vous me citer un seul exemple d'événement de sédimentation observé par les géologues d'une taille comparable aux grès de Tapeats ? Mais si la surface recouverte par la mégaséquence des grès de Tapeats dépasse allègrement celle de la plume de sédimentation à la bouche du fleuve Amazone, il y a un autre point à considérer. En général les fleuves ont une plume de sédimentation de la forme d'un d'éventail (triangle) ou encore comme l'Amazone, une boule. La configuration si étirée et recourbée de la mégaséquence des grès de Tapeats ne peut avoir comme cause un fleuve, même de la taille de l'Amazone. Il faut constater que seuls des courants d'eau à échelle planétaire suffiront comme explication.

Mais il y a pire encore ! Le géologue britannique Derek Victor Ager, constate que certaines mégaséquences se retrouvent sur plusieurs continents ! Dans son livre, The Nature of the Stratigraphic Record Ager examine l'étendue de la mégaséquences des craies Austin (Austin Chalk dans la littérature anglaise), et observe que cela ne consiste pas seulement des couches de craie eux-mêmes, mais d'une succession de couches sédimentaires sous-jacentes, y compris les craies, des couches de sable et des conglomérats que l'on retrouve ensemble, sur plusieurs continents... Pour éviter l'accusation d'une traduction biaisée, voici le commentaire original d'Ager (1973 : 1-2) :

Nous sommes donc confrontés à des dépôts sédimentaires semblables distribués sur quatre continents ! N'est-ce pas raisonnable de supposer que le phénomène qui a produit ces dépôts sédimentaires soit également gobale? Là encore, aucun phénomène d'érosion/sédimentation observable actuellement ne produit de tels effets. Il faut face à ces données et accepter que le principe actualiste ne peut rendre compte de telles formations. Mais il y plus, car Ager qu'il a observé des conglomérats identiques en Europe et en Amérique (1973 : 6-7)

Mais l'ironie du sort est qu'Ager était un anti-créationniste déterminé et sans doute se retournerait dans sa tombe s'il se voyait cité par des créationnistes, mais bon... ce n'est pas mon problème. Mais si de tels données (confirmant un Déluge global) existent comment se fait-il que les géologues n'en parlent pas? C'est une question sur laquelle les réflexions du physicien américain et historien des sciences Thomas S. Kuhn peuvent nous éclairer. De l'avis de Kuhn, ce qu'il appelle "la science normale" a comme tâche d'explorer le monde qui nous entoure en fonction d'un paradigme spécifique et les données qui contredisent ou qui ne cadrent pas facilement avec ce paradigme sont mises de côté, balayés sous le tapis et ignorés... (Kuhn 1970/1972: 40):

Évidemment dans le cadre du débat sur les origines, les propos de Kuhn sont bien plus pertinents que dans des champs comme la physique (où on peut débattre relativement librement de la nature ondulatoire ou corpusculaire de la lumière). À la fin, affirmer que le principe actualiste est absolu (et que seules les causes présentes peuvent être évoquées pour expliquer les effets géologiques observables) devient un dogme ridicule et intenable, car où peut-on observer les causes présentes, des phénomènes d'érosion et de sédimentation, parvenir à déposer des formations sédimentaires sur l'échelle où on l'observe dans les strates géologiques ? Où voit-on cela ? Nulle part, si on fait du principe actualiste un absolu cela constitue un acte de foi (plutôt aveuge) à l'égard du principe actualiste et rien d'autre. Pour ma part, cela ne me semble pas justifié et je n'ai pas ce genre de foi... Dans la passé, le romancier américain Mark Twain, dans son livre Life on the Mississippi, (ch. 17) fit ces observations rigolottes sur une application cohérente du principe actualiste (en anglais, uniformitarianism):

“In the space of one hundred and seventy-six years the Lower Mississippi has shortened itself two hundred and forty-two miles. That is an average of a trifle over one mile and a third per year. Therefore, any calm person, who is not blind or idiotic, can see that in the Old Oölitic Silurian Period, just a million years ago next November, the Lower Mississippi River was upwards of one million three hundred thousand miles long, and stuck out over the Gulf of Mexico like a fishing rod. And by the same token any person can see that seven hundred and forty-two years from now the Lower Mississippi will be only a mile and three quarters long, and Cairo and New Orleans will have joined their streets together, and be plodding comfortably along under a single mayor and a mutual board of aldermen.
There is something fascinating about science. One gets such wholesale returns of conjecture out of such a trifling investment of fact.”

Mais revenons aux mégaséquences. Ce qui complique les choses lorsqu'on tente d'évaluer la surface recouverte par une mégaséquence spécifique est lié au fait que pendant longtemps les outils disponibles aux géologues étaient limités et on ne pouvait étudier que des régions assez circonscrites. Il en résulte que les noms des formations et des couches changent lorsqu'on passe d'un état/province à un autre voir à un autre pays. Tout cela invite des guerres de clocher pour maintenir les noms acceptés... Par exemple, on rencontre au Canada des effleurements de grès Tapeats en Ontario et au Québec, mais ici on le désigne “ grès de Potsdam ” (ou Potsdam Group en anglais). Tout cela rend difficile de se faire une vue d'ensemble.

En géologie donc, les créationnistes, tout en retenant l'actualisme dans le cadre de formations récentes, affirment le catastrophisme comme principe fondamental pour la majorité des strates sédimentaires. Et le catastrophisme, ils l'appliquent en rapport avec le Déluge évidemment, mais également en explorant des phénomènes catastrophiques récents plus limités telle l'explosion du mont St-Helens en 1980 dans l'état de Washington. Il est ironique de constater que le catastrophisme (local, il va sans dire) est revenu à la mode en géologie, même chez les évolutionnistes. Quelques géologues orthodoxes[24] ont donc eu le courage d'admettre que toutes les données géologiques ne peuvent être forcés sur le lit de Procuste du principe actualiste. À ce titre, on peut penser à l'évolutionniste et géologue britannique Derek Ager qui a publié le livre The New Catastrophism: The Importance of the Rare Event in Geological History (1993 Cambridge University Press) explorant les données confirmant l'existence de catastrophes dans le passé géologique terrestre. Et pour démontrer la rapidité du processus de sédimentation, l'éruption du mont St-Helens aux États-Unis en 1980 a fourni un “ laboratoire ” assez spectaculaire où on a pu observer des sédiments se formant TRES rapidement et sur une grande profondeur (plus de 183m de dépôts par endroits[25] sur la Toutle River).

Mais depuis quelques années les paléontologues sont confrontés à des "surprises" ou ce que les philosophes de la science[26] appellent des “ anomalies ” (dans ce cas-ci, des fossiles non fossilisés). Il y a quelques années la paléontologue américaine Mary Schweitzer a découvert des tissus mous à l'intérieur d'un os de dinosaure. Évidemment ce fut un choc, car tous prenaient pour acquis que ces os étaient âgés de centaines de millions d'années. De ce "fait", TOUTE matière organique devait être décomposée depuis TRES longtemps.

Beaucoup de créationnistes sont d'avis que le Déluge (où il est question des « fontaines du Grand Abîme », v. Gen 7: 11) aurait été accompagné d'une très grande activité volcanique, mais aussi d'une éruption d'eaux venant des profondeurs souterraines chargées de minéraux dissous, ce qui aurait assuré une fossilisation très rapide des organismes enfouis par les sédiments du Déluge. En 1994 la revue La Recherche publia un article examinant la découverte de poissons dans un état de préservation assez extraordinaire. Tous ceux qui ont lu les Astérix savent que dans les conditions normales un poisson pourri plutôt rapidement. Il s'agit d'une question de jours (demandez à Cétaumatix, le forgeron). Tout ce qui est organique est sujet à la décomposition. Et dans le cas des poissons, un poisson qui meurt en mer est vite bouffé par des charognards et les os sont dissous dans l'eau. En peu de temps il n'en restera rien. Mais les fossiles découverts dans les formations Santana et Crato au Brésil sont dans un état de préservation extraordinaire que les détails très fins ont pu être examinés par le paléontologue David Martill au microscope à balayage électronique.

Les créationnistes jeune terre sont en majorité américains et se sont naturellement intéressés à leur propre territoire avant tout. Ainsi ils ont proposé une réinterprétation du Grand Canyon par exemple. À leur avis ce trait géographique s'est formé soit dans les phases finales du Déluge, lorsque les eaux qui avaient recouvert les continents jusqu'à là avaient commencés à se retirer et retourner dans les bassins océaniques actuels ou encore par vers la fin de l'ère glacière qui a suivi le Déluge et qu'un immense lac glacière en amont s'est éclaté. L'érosion du Grand Canyon se serait donc faite très rapidement, contrairement au modèle de la géologie conventionnelle (actualiste) où le dogme veut que les traits géographiques terrestres se forment très lentement. Et les créationnistes ont eu suffisamment d'impact que certains géologues conventionnels commencent à s'ouvrir que certains traits géographiques ont pu se former rapidement.

Par contre, ne leur parlez jamais de Déluge global, universel... Non, pas question! Impensable...

Mais dans les organismes tels que BioLogos, Reasons to Believe/Hugh Ross ou le Réseau des Scientifiques Évangéliques, la soumission béate aux milliards d’années aboutis généralement, soit au rejet catégorique du Déluge de Noé comme événement historique relaté dans le livre de la Genèse ou encore à sa relativisation, en Déluge/inondation locale, généralement confinée au Moyen-Orient. L'ingénieur américain, Doug Harold (génie mécanique), note qu’il y a plusieurs problèmes importants avec l'idée d'une inondation locale qui semblent être universellement ignorés par les promoteurs des inondations locales. Voici quelques-uns:

Dans les médias la règle veut que les nouvelles découvertes soient toujours servies «avec une sauce évolutionniste», mais dans les faits ça ne pose aucun problème de les interpréter dans un cadre créationniste jeune terre. En passant, les créationnistes américains ont proposé justement deux livres[27] qui réinterprètent la géologie du Grand Canyon. Ces livres (le fruit de nombreuses expéditions sur le terrain) ont justement été proposés dans les librairies du parc, très visité par les touristes, du Grand Canyon. Évidemment les évolutionnistes, qui ont l'habitude d'avoir un monopole idéologique absolu dans les grandes institutions publiques, ont vite réagi et on résisté bec et ongle à l'introduction de telles concepts hérétiques dans « leurs institutions »... Il faut préciser que chez eux, les créationnistes américains ont fait énormément de boulot sur le terrain et les revues scientifiques créationnistes comptent régulièrement des articles sur la géologie. Et c'est sans compter plusieurs guides de vulgarisation qui réinterprètent plusieurs autres parcs américains en fonction de la géologie créationniste.

Creation Research Society Quarterly

Journal of Creation/CMI

Mais revenons au mythe d'origines matérialiste et aux milliards d'années de la Terre. Sur le plan logique, une terre ancienne est une NÉCESSITÉ pour le scénario évolutionniste, car le processus sensé produire la vie est imbécile/non-dirigé (pas d'Agent Intelligent). Et sans ce cadre du temps profond, toute l'édifice évolutionniste s'effondre immédiatement et devient impensable. Il faut se rendre compte que lorsque nos élites matérialistes martèlent “ l'évolution (ou que la Terre a 4,5 milliards d'années) est un FAIT! ” il font alors des affirmations dogmatiques plutôt que scientifiques, à défaut de proposer un argument factuel appuyé sur des données d'observation. Le chrétien cohérent s'appuyant sur la Bible n'en a aucun besoin de ces milliards d'années. Un Créateur omnipotent et omniscience n'a aucun besoin de procéder par essai et erreur... La position Terre ancienne pour le chrétien est une position faible et incohérente, car dans l'histoire de l'Église on constate qu'il s'agit une adaptation récente à la cosmologie moderne dominante et que les Écritures ne l'appuient pas de manière évidente.

En général, on explique le processus de fossilisation comme le remplacement de molécules organiques par des molécules minérales. Une fois ce processus complété, la décomposition s'arrête et en théorie le fossile peut survivre des millions d'années sous cette forme (dans la mesure où il est protégé des effets destructeurs de l'érosion). Étant donné l'état de préservation extraordinaire des poissons du Santana et Crato au Brésil, cela nous force à admettre que le principe de l'actualisme ne peut pas s'appliquer, car manifestement le processus de fossilisation n'a PAS pris des millions d'années, mais s'est fait de manière presque instantanée, comme cela aurait pu être le cas lors du Déluge de Noé où aurait existé des conditions d'ensevelissement et de sédimentation singulières.[28]

Par ailleurs, récemment un groupe de scientifiques a découvert de la matière organique molle provenant de fossiles qui datent de l'époque Édiacarien (qui sont sensés avoir 600 millions d'années)! Il s'agit de tubes produits par un ver et ces tubes sont toujours formés de chitine et de plus cette chitine est restée flexible! Un observateur neutre aurait vite tranché que l'état de préservation de tels fossiles rendent les dates admises totalement ridicules... Un article par Brian Thomas (2014) décrit bien le dilemme de ces scientifiques.

Je ne serais pas du tout étonné que dans les tiroirs à fossiles de tous les grands musées paléontologiques du monde, bien d'autres surprises semblables nous attendent, si seulement on se permettait de mettre de côté nos œillères évolutionnistes pour les voir... Mais si on trouve tant de fossiles non minéralisés, combien de scientifiques vont accepter que cela CONTREDIT manifestement les millions d'années que présuppose la géologie moderne. Mais puisque la cosmologie évolutionniste est une croyance irréfutable, les évolutionnistes auront tôt fait d'annoncer la “ découverte d'un nouveau mécanisme permettant de préserver des tissus mous pendant des millions d'années ! ” Extraordinaire ! Et tous les moutons dociles et bien éduqués s'extasieront devant cette explication... On le savait...

Il faut noter que le rejet de la datation absolue des roches en géologie ne signalerait en aucun cas la fin de la science géologique. C'est une chose évidente, car la prospection minière et l'exploitation de gisements se faisaient déjà sans problème bien avant que l'actualisme et les datations absolues deviennent admis par les géologues et je soupçonne fortement qu'en général, la prospection et la gestion minières se font toujours sans eux. Il faut constater que l'actualisme et les datations absolues sont nécessaires uniquement sur le plan idéologico-religieux, c'est-à-dire comme fondement à la cosmologie évolutionniste. Il va sans dire que le rejet de ces principes provoquerait inévitablement une réaction très forte de la part des élites scientifiques, car désormais ils ne pourraient facilement enrober leur mythe d'origines du prestige de la science.



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Actualisme, un principe cohérent ?

Évidemment, les évolutionnistes évoquent en géologie le principe de l'uniformité des causes et effets (où actualisme) qui affirme que les effets géologiques que nous observons sont toujours le résultat de causes que nous observons actuellement[29]. C'est donc le cadre rigide dans lequel toutes les données de la géologie doivent entrer. Ou exprimé autrement, les phénomènes géologiques passé ne peuvent dépasser dans leurs effets, les phénomènes géologiques actuels. Je soupçonne d'ailleurs que c'est justement le rejet du principe de l'actualisme[29a] comme cadre historique absolu pour l'interprétation des données géologiques par les créationnistes qui agace m. Hébert et l'a motivé à affirmer de manière aussi tranchante : «Comme nous l'avons déjà mentionné dans les commentaires, accepter le modèle de Ken Ham revient à contredire toute la géologie moderne, celle qui est reconnue et enseignée dans les écoles du monde entier et dans tous les départements des universités »

Avec la montée de la science aux 17e et 18e siècles, le présupposé que le monde matériel était ordonné et assujetti à des lois avait acquis un très grand prestige. Plusieurs penseurs des Lumières ont donc proposé que nous devions extrapoler ce postulat au-delà des processus observables et l'exploiter pour expliquer TOUS les données de la géologie. Sur le plan philosophique, cela implique l'idée un peu naïve que, puisque nous avons toujours observé les processus d'érosion et de sédimentation se produisant uniquement avec des effets graduels, il doit en être ainsi pour toutes les formations géologiques. Cela implique que notre expérience des phénomènes naturels sert devient alors la limite de ce qui peut être considéré admissible ou pensable même pour les processus géologiques du passé. Il me semble que c'est la supercherie centrale dans la pensée des Lumières qui a été très largement diffusée chez les scientifiques. Il ne faut pas s'étonner que ce soit justement prédit par l'apôtre Pierre: « sachant avant tout que, dans les derniers jours, il viendra des moqueurs avec leurs railleries, marchant selon leurs propres convoitises, et disant: Où est la promesse de son avènement? Car, depuis que les pères sont morts, tout demeure comme dès le commencement de la création. Ils veulent ignorer, en effet, que des cieux existèrent autrefois par la parole de Dieu, de même qu’une terre tirée de l’eau et formée au moyen de l’eau, et que par ces choses le monde d’alors périt, submergé par l’eau, tandis que, par la même parole, les cieux et la terre d’à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies.» (2Pierre 3: 3-7)

Sur le plan religieux, l'actualisme aboutit à un déterminisme naturel auquel Dieu lui-même ne saurait échapper. C'est d'abord dans le domaine de la géologie, dans les ouvrages de Louis Leclerc, comte de Buffon et de Charles Lyell, que ces idées furent considérées. Pour Buffon et Lyell, si les processus d'érosion ou de dépôts de sédiments se font lentement aujourd'hui, il leur semblait évident que dans le passé ces processus se soient déroulés de la même manière. En imposant ce principe simple sur la géologie, on se donnait désormais un cadre historique (non pas simplement descriptif) pour expliquer la géologie terrestre. Cela rehaussait l'intérêt de la géologie, qui n'était plus que descriptif et utilitaire/commercial, mais en faisait un outil d'interprétation historique. Comment refuser voir accroître le prestige de son champ de recherche?

Pour les penseurs liés aux Lumières, l'imposition de l'actualisme comme cadre historique absolu[30] en géologie comportait plusieurs avantages fort intéressants. D'abord, si cela n'avançait aucunement la prospection ou l'exploitation minière, cela rehaussait leur mythe d'origines matérialiste du prestige de la science et en même temps discréditait le récit du Déluge (qui servait de cadre interprétatif pour la géologie jusqu'à lors) repoussant la Création (et le Créateur) dans un passé lointain et insondable. Bien entendu, suite à la publication de Darwin, l'Origine des espèces, le Créateur fut définitivement au chômage. Mais, à l'époque, pour que les protestants rejettent l'extrapolation des processus observables (et lentes) d'érosion et de sédimentation sur le passé, cela aurait exigé exposer à la lumière les limites de la science, liée à l'étude de processus observables, et en général rien n'indique que même les scientifiques chrétiens les plus dévots ont pu envisager la chose. Le concept a donc fait son chemin, avec les résultats que l'on connaît.

Et si tant de scientifiques chrétiens au 19e siècle, particulièrement en géologie, se sont tus touchant l'extrapolation abusive qu'implique l'actualisme, il faut considérer que sur le plan psychologique cette initiative alimentait en même temps le prestige de leurs propres recherches personnelles ainsi que celle de leur profession. Il est donc pensable que ces circonstances aient joué un rôle important pour étouffer les protestations (en faveur d'une science plus humble) de ces éminents chrétiens en science à l'effet que les disciples des Lumières abusaient de la science et allaient trop loin. Il se peut très bien qu'il y aurait eu un prix à payer sur le plan personnel en faisant de telles protestations...


Actualisme, un concept franc-maçon ?

Autre fait à noter c'est qu'il y a de bonnes raisons de présumer qu'il y ait un lien entre le concept actualiste, qui est au cœur de la géologie évolutionniste, et les francs-maçons. Et oui, cette secte gnostique assoiffée de pouvoir et d'influence et ennemi de l'Évangile.[31]

Si autrefois j'étais plutôt d'avis que les francs-maçons n'étaient rien de plus qu'une secte ésotérique un peu folklorique, actif dans les siècles passés, mais peu signficative à notre époque, m'étant impliqué en 2007-2008 dans la bagarre autour du catéchisme postmoderne imposé sur l'ensemble du système d'éducation au Québec, soit le cours d'Éthique et culture religieuse[32], j'ai été sollicité à ce sujet par le franc-maçon belge, Michel Thys qui tenta de me ramener à la raison. Notre échange de couriels fut mis en ligne ici :

Échanges sur la question des origines et l'éducation: le franc-maçon et l'anthropologue.

Et lors de ma présentation devant la commission Bouchard-Taylor[33] où je contestais le mépris des droits des parents que constituait l'imposition d'Éthique et culture religieuse sur l'ensemble du système scolaire québécois, j'ai constaté que lors de la même séance, un groupe de francs-maçons firent aussi une présentation, appuyant avec enthousiasme le cours d'ECR. C'est un peu étrange, car les francs-maçons ont l'habitude d'intervenir loin du regard public, dans les cercles de pouvoir... Après ces événements j'ai dû constater qu'ils ont encore beaucoup d'influence dans le monde francophone. Mes recherches (pas très poussées, il faut avouer) sur les francs-maçons me font croire qu'il y a trois mouvances au sein des francs-maçons. En France ils sont davantage athées/matérialistes. Dans le monde anglophone, ils sont davantage déistes, affirmant croire dans le “ Grand Architecte ”, mais je soupçonne que la face véritable des francs-maçons est celle qui s'intéresse à l'occultisme et des trucs du genre. À ce titre on peut penser au franc-maçon Rudolph Steiner, fondateur du mouvement anthroposophiste (et qui a édité la revue Lucifer-Gnosis). Je soupçonne (mais ne peut prouver) que la majorité des francs-maçons initiés au plus haut niveau sont de cette allégeance, mais que devant le grand public, on porte un masque...

Mais revenons à la géologie et le principe actualiste. Notons d'abord que sur le plan historique bon nombre des premiers partisans de l'application du principe actualiste en géologie (et en astronomie), étaient francs-maçons. Et il est assez clair que leur objectif principal n'était pas l'avancement de la science, mais d'établir un cadre temporel qui repousserait celui proposé par la Genèse. Puisque les francs-maçons sont une société secrète[34], il est toujours difficile de répondre à la question : Qui est un franc-maçon ? Il est bien connu que lorsque des francs-maçons se retrouvent dans des positions d'influence (économique, politique, juridique ou scientifique) souvent ils tiennent secret leurs convictions véritables et n'auront pas de scrupules à se présenter avec des convictions qu'ils n'ont pas. Bien entendu, il y a quelques exceptions à cette règle et en Europe particulièrement on rencontre des individus qui affichent ouvertement leur attachement à la franc-maçonnerie[35], mais dans l'ensemble cela entraîne une culture de mensonge et d'hypocrisie, car puisque les francs-maçons se considéreront non tenus de dire la vérité sur leurs convictions aux non-initiés.[36] Et sur le plan de la stratégie de conversion, les francs-maçons ne s'intéressent aucunement à faire du porte-à-porte pour gagner les gens, un à un, à leurs idées. Depuis longtemps leur stratégie consiste plutôt à gagner des individus dans les cercles de pouvoir de l'État et exploiter ce pouvoir afin d'imposer leur influence sur les grandes institutions sociales, et par ce biais sur le reste de la société. Les francs-maçons n'ont donc pas de temps à perdre avec des individus[37].

Mais évidemment le jeu hypocrite des francs-maçons permet de masquer qui est un franc-maçon ainsi que leurs projets et motifs véritables[38]. Inévitablement, dans ce contexte, il est facile de partir au galop avec des spéculations gratuites et des théories de complots sur l'influence des francs-maçons. Dans la mesure du possible, ci-dessous on va tenter de s'en tenir à des faits attestés.


Personnages influents en géologie

Nom
Statut
Implication
Georges Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788)
français et franc-maçon notoire – wiki
[chose curieuse, l'affirmation que Buffon fut franc-maçon sera effacé de la page Wiki.fr très peu de temps après la sortie de cet article. Heureusement la WayBackMachine conserve encore une version archivée de cette page.]
A appliqué le principe actualiste à la question de l'âge de la Terre

Dans les Époques de la nature (1779) Buffon affirmait que la Terre devait avoir au moins 74 832 ans et non 7 000 ans[39]. En géologie, Buffon considérait un mélange de causes[40], soit des cycles de bouleversements catastrophiques suivis d'époques plus calmes où ne jouent que des “ causes lentes ”, comparables aux “ causes actuelles ”, agissant encore aujourd'hui[41].
Georges Louis Leclerc, comte de Buffon
James Hutton (1726-1797)
Écossais, possiblement franc-maçon de la loge de Canongate à Édimbourg[42].
Ceci dit, c'est un fait vérifiable que les francs-maçons anglais lui ont rendu hommage en nommant une loge en son honneur[43]
Le concept actualiste[44] a été proposé d'abord dans les travaux de Hutton, en particulier dans son ouvrage Theory of The Earth (1795). À son avis, la Terre (subissant des cycles alternatifs d'érosion et de soulèvements géophysiques) avait un âge presque infini[45]. À la suite de David Hume, il écrivait en 1788[46]: “  from what has actually been, we have data for concluding with regard to that which is to happen thereafter. ”
James Hutton
Georges Cuvier (1768–1832)
Anatomiste et géologue français, possiblement franc-maçon
Si on ne peut affirmer catégoriquement que Cuvier fut franc-maçon, il est clair que Cuvier tomba sous l'influence du franc-maçon, le comte de Buffon, au point qu'il fera publier les Œuvres complètes de Buffon en 1835. Et sous l'influence de du Buffon, Cuvier a proposé une théorie catastrophiste qui semblait une solution fort intéressante pour bien des chrétiens, puisque sa théorie accordait une place à des catastrophes (vaguement comparables au Déluge de Noé). Mais combien de protestants français de sa génération se souciaient que Cuvier aussi était tombé sous l'influence de la cosmologie des Lumières et admettait que la Terre était bien plus vieille que 6 000 ans ?[47]
Georges Cuvier
Charles Lyell (1797-1875)
possiblement franc-maçon ? fut secrétaire pendant quelques années de la London Geological Society, son beau-père, Leonard Horner, était franc-maçon
Auteur renommé des Principles of Geology[48] où le principe actualiste fut vigoureusement promu. Le sous-titre de cette série est d'ailleurs très clair “ Being an inquiry how far the former changes of the earth's surface are referable to causes now in operation ”.
Charles Lyell




Autres personnages significatifs

Nom
Statut
Implication
David Hume (1711-1776)
possiblement franc-maçon[49], il a d'ailleurs séjourné en France et a rencontré Buffon, Voltaire et Rousseau
Il écrvait en 1777 dans An Enquiry Concerning Human Understanding: où déjà il propose le concept actualiste: “ all inferences from experience suppose that the future will resemble the past ” and “ Being determined by custom to transfer the past to the future, in all our inferences; where the past has been entirely regular and uniform, we expect the event with the greatest assurance, and leave no room for any contrary supposition. ”
David Hume
Erasme Darwin (1731-1802),
grand-père de Charles Darwin et confirmé membre (possiblement “maître-maçon”) de la loge de Canongate à Édimbourg[50]
Auteur du Zoonomia (1818), premier essai (poétique) faisant la promotion d'une évolution matérialiste de la vie
Erasme Darwin
Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829)
possiblement franc-maçon ? Son frère était un fm[51] confirmé
Auteur d'une tentative d'explication matérialiste de l'origine de la vie, soit la transmission des caractères acquis[52].
Jean-Baptiste de Lamarck
Pierre Simon de Laplace (1749–1827)
franc-maçon[53]
publia en 1796 son hypothèse matérialiste sur l'origine du système solaire intitulée Exposition du système du monde. De l'avis de Laplace, le système solaire avait une origine strictement naturelle et s'est graduellement condensé à partir d'un nuage de gaz au cours d'une période de temps très long.
C'est à Laplace qu'on attribue la boutade (en réponse à une question de Napoléon sur la place de Dieu dans son système): "[Sire,] je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse."
Pierre Simon de Laplace
Robert Waring Darwin (1766-1848)
médecin, père de Charles Darwin et probablement franc-maçon[54]

Robert Waring Darwin
Leonard Horner (1785-1864)
Marchant écossais et franc-maçon[55]
Beau-père de Charles Lyell et longtemps secrétaire de la Geological Society of London
Chose assez curieuse, Karl Marx chante ses louanges, comme inspecteur des mines, dans le Capital (chap. 9).
Leonard Horner



Petite anecdote significative ? Les tableaux ci-dessus mentionnent quelques individus liés au Geological Society of London. Il n'est pas inutile de noter que cette société a été fondée en 1807 lors d'un souper à la Freemason's Tavern à Lincoln's Inn Fields, Londres et y a tenu ses réunions pendant quelques années[56]. Ce détail n'est pas un racontar, mais il est attesté sur le site même de la Geological Society[57]. Cela laisse clairement entendre que la Geological Society of London, si dévouée à répandre le principe de l'actualisme, a été dès le début un projet franc-maçon. Et si c'est bien le cas, alors sur le plan logique si Charles Lyell qui fut admis secrétaire de la Geological Society alors il est probable que Lyell fut lui-même franc-maçon sinon il a démontré qu'il avait des convictions tout à fait compatibles (et utiles) avec ceux des francs-maçons. Autre fait à noter, la Royal Astronomical Society (initialement la Society for the encouragement and promotion of Astronomy) fut également fondée en 1820 lors d'une réunion tenue au même Freemason's Tavern...

Pour ce qui est de l'actualisme, Thomas H. Huxley avait en tout cas assez d'intégrité intellectuelle pour pousser ce principe jusqu'à sa conclusion logique et l'appliquer à l'homme. Tout comme l'histoire de la Terre et celle du cosmos devaient tomber sous la coupe d'un déterminisme absolu (admettant aucune cause surnaturelle), il devait en être ainsi de l'homme également. En appliquant le principe actualiste, de l'uniformité de la nature, à l'esprit humain, Huxley exigeait que les animaux et les hommes soient considérés comme rien d'autre que des automates[58]. Si le terme grec original signifie un objet auto-mobile, au XVIIIe siècle, le sens de ce terme se réfère désormais à une entité incapable du libre arbitre, une machine sans âme. Évidemment c'est en réposne à sa programmation génétique que Huxley a émis cette idée... Il va sans dire qu'à la fin du XVIIIe et au début du XXe siècle en sciences sociales bien d'autres ont appliqué ce même déterminisme à l'homme, notamment Freud.

Sans doute Benoit et Marc, vous prenez pour acquis en géologie le présupposé de l'actualisme, car c'est ce que les autorités vous ont enseigné. Mais si, dans les lignes qui précèdent, je ne peux affirmer avoir prouvé que le présupposé de l'actualisme ait son origine chez les francs-maçons je pense qu'il ne fait aucun doute que les francs-maçons ont jugé ce concept fort utile (en fonction de leurs intérêts) et l'ont promu avec autant d'énergie. Cela invite inévitablement la question: pourquoi? Je vous invite donc tous les deux à réfléchir sérieusement sur ce point.


L'enjeu des présupposés

Si plus haut j'ai affirmé que ce qui distingue, en géologie, la perspective créationniste à la position évolutionniste (dominante en milieu universitaire) ce ne sont que les présupposés avec lesquels on examine les données, qu'en est-il ailleurs ? Lorsqu'on lit des articles scientifiques (en particulier s'ils touchent à la question des origines), il faut TOUJOURS faire une distinction entre 3 choses:

Si tous peuvent (en général) s'entendre sur (1), il est évident que les avis vont différer sur (2) et (3). Mais le truc des évolutionnistes est de ne RIEN dire sur leurs présupposés et laisser entendre que leur interprétation est la seule qui puisse découler des faits. Mais ça c'est tricher... Mais il ne faut pas se leurrer et prendre conscience que la décision en faveur d'un présupposé plutôt qu'un autre est avant tout une décision philosophique ou idéologico-religieuse et non pas une décision scientifique. Eh oui, répétez tous après moi, LA SCIENCE EST LIMITÉE ! ça va mieux ? Bon, il va sans dire que ce que j'affirme là est de l'hérésie aux oreilles des disciples des Lumières, car cela remet en question les fondations de leur château de cartes cosmologique. C'est donc un concept inimaginable, inadmissible, etc.... Suis-je pardonné ?

Et qu'en est-il des méthodes de radiodatage qui sont devenus avec le temps la pierre d'angle de l'édifice évolutionniste et qui fournissent aux évolutionnistes les milliards d'années qui leur sert de cadre essentiel pour leur théorie ? Quel rôle jouent les présupposés dans ce cas ? Dans les faits lorsqu'on date un échantillon de roche à l'aide de méthodes de radiodatage, dans le labo on mesure des pourcentages d'isotopes soit de U/Pb, K/Ar, Rb/Str ou encore U/Th. Lorsqu'il s'agit de résidus organiques, l'échantillon est généralement daté à l'aide de la méthode au Carbon14. Ces méthodes reposent toutes sur le phénomène de désintégration radioactive de certains isotopes (instables vers stables). On passe donc d'éléments parents (radioactifs) aux éléments dérivés ou “ filles ” (non radioactifs). Ce qu'il y a d'empirique dans tout ça ce sont justement les quantités mesurables d'éléments parents ou enfants. Ça, nous pouvons les toucher avec nos mains, les peser sur une balance et les voir avec nos yeux. Là il est question de science.

Mais il est essentiel de souligner que la production de dates en géologie ou en paléontologie fait appel non seulement aux échantillons physiques et à des choses mesurables, mais également à des présupposés métaphysiques sur les conditions de départ de l'échantillon ainsi que d'autres présupposés touchant les processus survenus au cours de ces millions ou milliards d'années (postulées), entre l'échantillon à la case départ et celui que nous voyons de nos yeux et pouvons tenir dans nos mains. Et touchant ces présupposés si essentiels pour ces méthodes, on est pas dans le domaine de la science, mais celle de la philosophie ou plus précisément de la croyance. Mais il faut reconnaître que les évolutionnistes sont extraordinairement futés, et dans leur propagande destinée aux masses, on ne discute jamais de ces présupposés ou de leur rôle essentiel. Ça pourrait soulever des réflexions, des soupçons, des doutes...

Pour éviter tout malentendu, si on rejette les présupposés fondant les méthodes de radiodatage on ne peut alors dater aucun échantillon ! Tout au plus, on doit se contenter de constater les quantités mesurables des minéraux et isotopes, et s'en tenir là... Ainsi, sur le plan pratique, pour produire ces dates, il est essentiel de croire que nous SAVONS ce qu'étaient ces conditions de départ de l'échantillon à dater, et croire également que nous SAVONS que ce qu'étaient les conditions au cours de ces millions ou milliards d'années et qu'aucun facteur hors des calculs évolutionnistes n'a eu d'influence sur la formation de l'échantillon observable. Mais les propagandistes de l'évolution n'avoueront jamais que la science véritable n'a rien à dire sur la question et que nous n'en savons RIEN, car personne n'a observé ni ces conditions initiales ni ces processus au cours de ces millions ou milliards d'années. Évidemment les propagandistes nous assurent : “ Tout va bien, et ne regardez surtout pas sous le tapis. Il n'y a rien à voir ! ” Mais si les philosophes de la science parlent de “ présupposés ”, le terme théologique “ dogme ” est tout aussi applicable, car dans tous les cas il s'agit de croyances. Touchant les dates offertes couramment en géologie ou en paléontologie, il ne faut pas oublier que nos données expérimentales de recherche sur la radioactivité ne vont guère au-delà de 120 ans... Évidemment si on rejette l'affirmation que nous SAVONS ce qu'étaient ces conditions de départ, ou ce qu'étaient ces processus au cours de ces milliards d'années, alors toutes les dates produites par ces méthodes sont anéanties (ainsi que toutes les spéculations érigées sur cette base). Et si on refuse cet acte de foi, il va sans dire que les répercussions sur le mythe d'origines matérialiste sont énormes. Le colosse, si intimidant, du mythe d'origines matérialiste a des gros pieds d'argile... Faut-il encore se prosterner devant ?

Il est utile de comparer ces méthodes de radiodatage, qui sont dans les faits la clé de voûte de la cosmologie évolutionniste, et des expériences scientifiques véritables. Par exemple, lorsqu'un ingénieur mécanique vérifie des matériaux destinés soient au bâtiment ou pour la structure du fuselage d'un avion à réaction, dans un tel cas, il sait quelle est la composition des matériaux qu'il va tester. Soit qu'il se fit aux spécifications fournies par le fournisseur ou, s'il est méfiant, il fait ses propres vérifications. Il connaît donc les conditions de départ de son expérience. Ensuite il procède à ses tests et peut vérifier comment répondent ces matériaux à des tests sous compression, en tension, en torsion, des tests de corrosion, de dureté, de fatigue métallique, etc. Tout au long du processus, l'ingénieur peut observer et contrôler les facteurs pouvant influencer le résultat final. Il en est de même en médecine où les tests cliniques pour vérifier l'efficacité d'un nouveau médicament ou une nouvelle thérapie exigent de connaître de manière très précise les conditions initiales de l'expérience. Et lorsqu'il s'agit de médicaments destinés aux humains, ces expériences doivent être répétées à de nombreuses reprises pour s'assurer à la fois de leur efficacité et pour détecter des effets secondaires indésirables. Mais lorsqu'il s'agit des diverses méthodes de radiodatage, rien de tout ça n'est possible. On n'a que le produit fini entre les mains. Et dans toute l'histoire de la science, on n'a pas observé une seule fois, la dégradation radioactive d'un seul échantillon d'U, de Rb ou de K au cours de millions d'années (ni pour 100 000 ans ou même 1000 ans)... On est donc très loin de la science empirique véritable. Évidemment, question de marketing, on a camouflé le fait que les méthodes de radiodatage dépendent d'un acte de foi, de l'acceptation de présupposées qui sont du domaine de la philosophie et non de la science observable et empirique. Mais il est essentiel saisir que puisque de telles croyances/présupposés sont du domaine de la philosophie et de la religion, on est tout à fait libre de les accepter ou les rejeter sur cette base. La science empirique n'a rien donc à proposer pour trancher ce genre de question.


Conclusion

Pour ma part, je persiste et signe, je rejette globalement le projet des Lumières ainsi que la cosmologie matérialiste ainsi que le mythe d'origines matérialiste (darwinien) sur lequel il se fonde. Inévitablement cela fait de moi un hérétique aux yeux de nos élites modernes et postmodernes, un créationniste jeune terre (donc une Terre de moins de 10 000 ans) et j'admets sans réserve une Création du cosmos et de la biosphère (incluant les espèces actuelles et toutes les espèces disparues) en six jours de 24 hres. Un Créateur omnipotent et omniscient est une cause tout à fait proportionnelle et adéquate pour rendre compte de tous les effets matériels que nous observons (l'univers ainsi que le biosphère). Mais avec des individus tels que Pascal, Newton, von Linnée, John Ray, Galilée et bien d'autres, on ne s'ennuie pas. Malgré le mépris des bien-pensants, je suis donc en bonne compagnie.

Par ailleurs, je crois qu'il faut se rendre compte que le Dieu que nous présente BioLogos ou Reasons to Believe, bricolant pendant des milliards d'années, est, somme tout, un dieu distrait (et à vrai dire incompétent) tentant des expériences avec la vie animale et, après un très long moment se rendant compte, à la fin, que son expérience est ratée... Alors, tant pis, on biffe les tricératops, on biffe les trilobites, les mammouths, les T-Rex, les smilodons (ou tigres à dents de sabre), les ptérodactyles, etc. Les coelacanthes ? Bof, après tout on les retient... Un athée réfléchissant à la question, le philosophe de la science David Hull remarque sur le processus évolutif sur des milliards d'années et sa compatibilité avec un “ Dieu d'amour ” note (1992: 486) :

Ernst GellnerParfois le non-chrétien voit tout à fait clairement ce que le chrétien refuse de voir... L'anthropologue britannique Ernst Gellner fit ces commentaires (1992: 4) :

Il faut bien comprendre que si le mythe d'origines matérialiste NÉCESSITE des milliards d'années (puisque le processus évolutif est imbécile[60]), le récit de la Genèse n'en a aucun besoin. SI on fait supprimer le cadre temporel du temps profond avec ses milliards d'années, alors c'est fini. Tout édifice néo-darwinien s'effondre. Dans le récit de la Genèse au contraire, il y a quelqu'Un au volant qui sait où il va et comment s'y rendre... Il n'a AUCUN besoin de procéder par essai et erreur.

Inévitablement, en milieu francophone l'affirmation d'une perspective créationniste jeune terre fera ruer dans les brancards tous les héritiers des Lumières... On m'accusera; «Tu va tuer la Science !, Tu va tuer le Progrès! C'est la fin du monde ! etc., etc., etc., etc... » Mais il faut bien s'entendre. Si on adopte une définition de la science qui la limite à l'étude de processus observables (avec ou sans instruments), on ne perd strictement rien de la science empirique véritable ni de tous les progrès technologiques, car c'est cette science-là qui produit des vaccins plus efficaces, des moteurs à combustion à performance plus élevée, des ordinateurs toujours plus performants, les données de la physique permettant d'envoyer un homme sur la Lune et l'en faire revenir... Toute cette science dépend de l'observation de processus susceptibles d'être répétés et n'est pas en conflit avec la Genèse. Mais il en découle une conclusion qui sera considérée une hérésie insupportable pour les héritiers des Lumières c'est-à-dire que toute la question des origines doit être exclue du champ scientifique empirique, puisque la Création (ou encore l'évolution de la vie sous TOUTES ses formes) est non observable. [61]. La science n'a donc aucun accès à cet événement unique. Logiquement la science véritable n'a AUCUNE autorité sur la question des origines...

Un point important à noter c'est qu'au 20e siècle, la philosophie de la science (en particulier les travaux de Karl Popper) a anéanti une affirmation au cœur du projet des Lumières, c'est-à-dire que la science peut parvenir à la Vérité[62]. Cette affirmation a très longtemps servi d'arme d'intimidation très efficace entre les mains des propagandistes des Lumières pour discréditer et miner l'autorité de la Bible. Mais Popper en vient à la conclusion que la science véritable, dans le meilleur des cas, ne peut que proposer des hypothèses susceptibles d'être réfutées. Et rien de plus... Une Vérité absolue ne peut être atteinte par la science... Évidemment les spécialistes dans les départements de philo sont bien au courant de ces faits, mais ne songeraient jamais remettre en question des prétentions des disciples des Lumières, en particulier sur la question des origines. Par ailleurs dans mon essai Fuite de l'Absolu, volume 2, j'ai apporté deux contributions inédites

Évidemment pour se former une opinion raisonnable et informée sur ces thèses, il faudra se taper un peu de lecture sérieuse tout en ayant le courage de mettre de côté un moment les “ idées reçues ” qui dominent tant notre siècle. Mais il va sans dire que plusieurs évangéliques n'oseront s'y aventurer, car ils ont déjà conscience que cela les entraîneraient sur des “ territoires interdits ” et plutôt que des bénédictions (que tant de prédicateurs superficiels[64] promettent), un champ de bataille...

Mais la propagande évolutionniste s'est imprégnée dans le système d'éducation universitaire au point qu'il est monnaie courante d'entendre, lorsqu'on discute par exemple de l'abiogenèse, des âneries (qui dans ce cas-ci pourraient être entendus dans un cours de microbiologie ou de génétique) telles que : “Il y a des millions d'années, les mitochondries étaient des cellules simples et indépendantes.” Évidemment, que ce genre d'affirmation ne soit fondée sur aucune observation directe ne gêne personne, car il respecte le cadre mythique matérialiste orthodoxe. C'est l'essentiel... Il faut constater qu'en milieu universitaire, lorsqu'il est question d'origines on met de côté les exigences normales que l'on fait à une hypothèse scientifique véritable. Mais lorsqu'on aborde des questions véritablement scientifiques (et lorsque des vies humaines sont en jeu), alors d'autres règles, bien plus strictes, s'appliquent. Il faut tout de même rire de la facilité déconcertante avec laquelle les évolutionnistes débitent leurs conjectures comme des “faits”, bien qu'ils soient conscients qu'aucun scientifique ne les a observés...

On entend parfois des évolutionnistes théistes affirmer qu'il leur semble  "arrogant" d'aller à l'encontre du "consensus" scientifique sur la question de la datation [des fossiles et de la Terre]. Ceux-ci peuvent prétendre également qu'ils n'osent pas comprendre la Bible et les données empiriques sans réinterprétation, car qu'ils veulent être humbles devant les grands noms de la science ou de la théologie.

Mais n'est-ce pas de beaucoup préférable d'être humbles devant Dieu (et témoin occulaire de la Création) et sa Parole?




Annexe : BioLogos, projet franc-maçon ?

Il faut avouer d'emblée qu'ici je joue un tout petit peu à la provocation gratuite, car je n'ai pas de preuve sous la main d'un lien direct entre BioLogos et les francs-maçons. Ceci dit, il y a tout de même quelques détails qui méritent examen. Par exemple, il faut noter, comme on peut le voir dans ce tableau une part importante du financement de BioLogos vient de la Templeton Foundation, fondé par le magnat de la bourse et philantrope Sir John Marks Templeton. Si Templeton n'est pas identifié comme franc-maçon, on peut noter deux choses, 1) il fut le récipient d'une bourse Rhodes à l'université d'Oxford en Angleterre, une bourse fondée par le colonialiste britannique et franc-maçon notoire Cecil Rhodes. 2) il a des opinions sur la spiritualité (largement publiées d'ailleurs) qui sont tout à fait compatibles avec les conceptions des francs-maçons, si tolérants à l'égard de la religion (dans la mesure, bien sure, qu'on rejette résolument le concept d'une Vérité absolu et que l'on reste dans de vagues généralités[65]). Il faut noter que Templeton est un universaliste, c'est-à-dire affirmant que toutes les religions peuvent apporter le salut (bien que Templeton préfère parler d'une vie sublime). Voyez le discours manipulateur dans son livre The Humble Approach où Templeton affirme ( 35-36, 45)

Ainsi, d'après Templeton il faut être humble et accepter la vérité des autres religions. Mais cela n'a rien d'humble[66], il s'agit plutôt d'orgueil car c'est le rejet manifeste de Celui qui a dit :

Il faut voir les choses comme elles sont. Il est clair que, comme le disent les Écritures, Templeton[67] est de ceux qui ont «l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force». (2Tite 3: 5) Et l'auteur de l'épître ajoute, « éloigne-toi de ces hommes-là. » Il est clair aussi que Templeton est de ceux qui vantent le chemin large, que rejette justement notre Seigneur. Mais, revenons à la fondation BioLogos qui depuis quelques années est si active à diffuser son message auprès des pasteurs et étudiants et qui affirme vouloir les « éduquer au sujet de la science ». Comme on peut le voir ici, dès le début la Templeton Foundation a supporté la BioLogos Fondation en 2008 avec une bourse de $2,028,238.00.

Cela pose inévitablement la question, si la Fondation Templeton trouve son compte à supporter la Fondation BioLogos[68] (et logiquement on peut s'attendre que les héritiers de Templeton qui gèrent cette fondation soient tenus à respecter ses convictions) est-ce que cela peut rassurer un évangélique soucieux de la cohérence de sa foi ? Il me semble que la seule réponse est non. Et de ce fait, si l'association "Science et foi Chrétienne"[69] se vante d'une subvention proposée par la fondation BioLogos, à mon sens cela n'a rien de rassurant non plus.

L'association "Science et foi Chrétienne" subventionnée par la fondation BioLogos


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NB : Les citations dans ce texte suivi d'un astérisque (*) sont traduits par l'auteur.

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SOLJÉNITSYNE, Alexandre (2002) Deux siècles ensemble : 1795-1995. tome 1 : Juifs et Russes avant la révolution. Fayard Paris 600 p.

SOLJÉNITSYNE, Alexandre (2002) Deux siècles ensemble : 1917-1972. tome 2 : Juifs et Russes pendant la période soviétique. Fayard Paris 608 p.

WIELAND, Carl (1997) L'Escadron Perdu: Les avions disparus et profondément enterrés remettent en question les préconceptions des processus « lents et graduels ». Creation 19(3):10-14 June [sur les ratés de l'actualisme]


Notes

[1] - À ce sujet, voir Bergmann 2003.

[2] - Certains remarqueront que pendant la Deuxièmre Guerre mondiale von Braun travailla pour la machine de guerre nazie en particulier sur le programme de missiles V1 et V2. C'est un fait, mais il faut noter également que la NASA, chaste et pure, ne s'en guère soucié de ces détails lorsqu'elle lui a offert un poste... À ce sujet, voir : Werner von Braun (Creation Science Hall of Fame)

[3] - Voir cet article archivé

Prix Nobel 2003: L'IRM À L'honneur.
Même l'évolutionniste Michael Ruse a admis que la perspective créationniste jeune terre de Damadian a pu lui coûter le prix Nobel (évidemment l'article de sciences actualité ci-dessus n'aborde pas cette question...). Ruse note (2004):

Actuellement Damadian travaille sur des recherches exploitant l'IRM en vue de traitements pour des maladies du cerveau et de la colonne vertébrale, y compris la sclérose en plaques, la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson.

[4] - Athée ou franc-maçon ?? Les deux? Qui saît...

[5] - Ce qui inclut inévitablement le concept du temps profond et les milliards d'années de la Terre et de l'univers. Sur le manque de courage, voir l'article d'Imbernon dans la liste de références.

[6] - Bien que la provocation soit parfois nécessaire pour briser l'emprise totalitaire des idées reçues. Un poisson dans l'eau, sait-il ce qu'est l'eau ?

[7] - À ce sujet, voir :

Mac Slavo (2014) Un scientifique démis de ses fonctions pour avoir prouvé la coexistence des dinosaures et des Hommes. 31 juillet

Cristina Corbin (2014) Scientist claims California university fired him over creationist beliefs. FoxNews

[8] - Un tollé de protestations auprès du département en question abouti à une modification du texte du professeur Dini. Désormais, on exigera simplement que l'étudiant comprenne et puisse expliquer la théorie de l'évolution. Évidemment, les affirmations de Dini donnèrent lieu à une plainte pour discrimination religieuse, ce qu'il n'y a rien d'étonnant, car Dini exigeait de croire. Voir :

Student Claims Religious Discrimination at Texas Tech

http://transcripts.cnn.com/transcripts/0301/31/ltm.09.html
http://findarticles.com/p/articles/mi_m2843/is_4_27/ai_104733223

[9] - Et sans tricherie, par exemple, en ajoutant une note indiquant les opinions exprimées ne sont pas celles de l'auteur.

[10] - Un français vraisemblablement, car un québécois de souche n'utiliserait pas le terme bagne, mais opterait plutôt pour le mot prison.

[11] - Touchant ces propos, un copain fit ce commentaire :

[12] - Pour un exemple dans le Nouveau Testament, voir les événements survenus à Éphèse, décrits dans Actes 19 : 21-40.

[13] - Idem pour le Québec évidemment.

[14] - Jusqu'ici j'ai croisé une poignée de penseurs protestants français qui font exception à cette règle, mais ils sont très rares. Voici : David Renaud Boullier (1699-1759, dont un ouvrage porte le titre: Lettres critiques sur les lettres philosophiques de M. de Voltaire), Alexandre Vinet (1747-1847, mais je n'ai rien lu de lui encore) et le romancier suisse Urbain Olivier (1810-1888). Et les héritiers des Lumières se sont assurés que ces hommes et leurs oeuvres soient bien enterrés et oubliés...

J'ai l'impression qu'il y eut chez les juifs européens un phénomène parallèle/comparable à celui qu'ont connu les huguenots. Tous les deux furent opprimés et marginalisés pendant longtemps par le christianisme lié à l'État (soit catholique ou protestant selon le cas) et lorsque les penseurs des Lumières se sont mis à attaquer le pouvoir de ce christianisme institutionnel, aussi bien les Juifs que les huguenots ont perçu les disciples des Lumières comme des alliés et n'ont pas songé à garder une distance critique face à ce nouveau système idéologico-religieux. Ainsi lorsqu'au 18e et 19e siècle les propagandistes des Lumières ont présenté leurs appâts aux élites juifs, ces derniers ont mordu et la pensée des Lumières a profondément pénétré le peuple juif (et même encore aujourd'hui en Israël).

Le résultat fut qu'au cours des 18e et 19e siècles beaucoup de Juifs ont bouffé ces mets impurs des Lumières et des individus comme Spinoza, Karl Marx, Sigmund Freud et Albert Einstein (non pas athée, mais déiste, un peu à la Voltaire), Claude Lévis-Stauss, Issac Asimov en sont produit naturel. Cette chose m'est apparue assez clairement dans ma lecture de Deux cents ans ensemble par Alexandre Soljénitsyne (publié en 2 volumes chez Fayard). Dans cette étude Soljenitsyne décrit la pénétration de la pensée des Lumières chez les Juifs russes, ce qui prépara plus tard le chemin pour la participation de plusieurs juifs, acquis à la pensée des Lumières, à la fondation de l'URSS, et qui, dans certains cas, ont prêté la main aux purges et aux cruautés du Goulag. Évidemment, les héritiers intellectuels de ces juifs assujettis aux Lumières ont accusé Soljenitsyne d'antisémitisme. Ça permet d'éviter des réflexions trop sérieuses... Chez les protestants français, on a vu le même phénomène. Le père Jean Monod (1765-1836 ) était un des grands prédicateurs protestants de sa génération, mais son petit fils Jacques (1910-1976) sera un athée militant et membre du Parti communiste. Si les Juifs et les protestants avaient su garder une distance critique de la pensée des Lumières, bien des ces choses auraient pu être différents...

[15] - À ce sujet, examiner dans la bibliographie les articles de Lavallée, de Mook et Anonyme/Edinburgh Creation Group.

[16] - Et, en sciences sociales, toute leur compréhension de l'homme et ses questions morales.

[17] - Et le déisme de Descartes et de Voltaire ne fut rien d'autre qu'une étape passagère vers le matérialisme, l'étape mature des Lumières.

[18] - Dans un bouquin publié chez Seuil, intitulé (Auto)critique de la science, Lévy-Leblond et Jaubert ont fait des remarques très pertinentes à l'égard au rôle idéologique joué par la science en France, si dominée par les Lumières (1975 : 41)

C'est un commentaire très fort, mais dans le monde francophone, où pèse si lourd l'héritage du Siècle des Lumières, on n'y donnera jamais suite. On ne se demanderas jamais pourquoi le scientisme a pris racine à ce point en Occident. Si on poussait plus loin, il faudrait en effet exposer l'influence de la pensée des Lumières et dans le monde francophone particulièrement on ne rencontre que TRES rarement des érudits osant faire ce lien. Un autre volet de l'argument humaniste que l'on rencontre fréquemment dans le bla-bla universitaire et médiatique est le vieux mensonge que le christianisme est foncièrement anti-scientifique. Reijer Hooykaas (un copain de Francis Schaeffer je crois) a écrit des textes très utiles à ce sujet, entre autres un article en anglais dont le titre traduit est “Une approche chrétienne dans l'enseignement des sciences".

[19] - Et si on se souci véritablement de l'Évangile comme on le dit, que faire alors qu'on tente de partager cette bonne nouvelle et que l'on annonce à un inconverti que “ Dieu a démontré son amour envers nous en mourant sur la croix afin que nos péchés soient pardonnés ”, mais pour se rendre compte que le français éduqué nous réplique avec un sourire condescendant : “ Mais qu'est-ce que ce concept folklorique de péché ? Désolé, mais c'est tout à fait dépassé. Ça ne me concerne pas... ” Ouais, il faut se rendre compte que lorsqu'on évite de fonder notre message dans la Genèse, comme Christ l'a fait, alors ça tombe complètement à plat. N'est-ce pas un facteur significatif expliquant le très peu de pénétration de l'Évangile chez les Français (1% de la population en France et moins que ça au Québec) ?

[20] - Le concept de megasequence fut proposé en 1963 par le géologue américain Larry Sloss. Il s'agit d'un groupe de formations sédimentaires s'étendant sur une très large superficie, parfois sur un continent entier, et d'une grande épassieur, parfois jusqu'à plusieurs milliers de mètres.

[21] - Ce calcul laisse entendre, dans le cadre du Déluge de Noé, une période de déposition d'environ 150 jours. Si on se réfère à la description du Déluge (Genèse chapitres 6-7), les quarante premiers jours du Déluge auraient été presque exclusivement destructives/érosives et on peut supposer que le processus de sédimentation aurait débuté seulement après ces quarante jours et aurait lentement diminué dans son effet pendant l'année du Déluge, mais n'avait pas encore pris fin après Noé était sorti de l'Arche (car l'Arche avait atterri sur une montagne). Dans le cadre strictement biblique, il est donc tout à fait concevable d'élargir la période de déposition à 250 jours.

[22] - On en déduit donc que sur un site, les couches sédimentaires inférieures sont plus anciennes que les couches situées au-dessus.

[23] - S'appuyant sur une illustration à la page 5 du Geology Book, par John Morris

[24] - Mais, à ma connaissance, aucun francophone.

[25] - Voir Anonyme/Answers in Genesis (2008) et la page Wiki.https://en.wikipedia.org/wiki/1980_eruption_of_Mount_St._Helens#Summary_table

[26] - Comme le physicien et histoirien de la science, T.S. Kuhn.

[27] - Vail, Tom (2003) Grand Canyon: A Different View. Master Books 96 p.

Vail, Tom, Mike Oard, John Hergenrather, and Dennis Bokovoy 2008. Your Guide to the Grand Canyon: A Different Perspective. Master Books, 192 p.

[28] - Voici quelques références pertinentes sur ces fossiles (mais évidemment, n'y cherchez pas d'allusions à Noé):

Martill, David M. (1990) Macromolecular resolution of fossilized muscle tissue from an elopomorph fish. Nature 346, 171 - 172 (12 July 1990); doi:10.1038/346171a0

Martill, David M. (1994) La Fossilisation Instantanée. pp. 996-1002 La Recherche no. 269 Oct.

Martill D M (1988) Preservation of fish in the Cretaceous Santana Formation of Brasil, Palaeontology, 31 (1):1-18

TANAKA, Gengo , et al. (2014) Mineralized rods and cones suggest colour vision in a 300_Myr-old fossil fish. Nature Communications 5, Article number: 5920

[29] - Les anglais diraient : "The present is the key to the past".

[29a] - Non pas l'uniformité des causes et effets, car sur ce point les créationnistes jeune terrre font une exception uniquement pour la Création initiale et pour le Déluge

[30] - Mais lorsqu'ils le trouvent commode, les évolutionnistes, sans crier “gare!”, abandonnent eux-mêmes allègrement ce principe. Mais avez-vous déjà songé au fait que même l'explication matérialiste la plus cohérente implique l'évocation de causes surnaturelles. Cela vous étonne? Je m'explique. Lorsqu'on tente d'expliquer par exemple l'origine de l'univers, on se voit dans l'obligation d'invoquer le surnaturel, mais toujours sous le couvert du jargon spécialisé de l'astrophysique. Entre grands chercheurs, on admet qu'aux premiers instants du Big Bang les lois de cause à effet, telles que nous les connaissons actuellement, seraient suspendues, sinon différentes. Et pour désigner cet état de choses anormal, où toute la matière de l'univers serait concentrée en un seul point (l'Œuf cosmique), on parle alors d'une singularité. Voici une définition plus officielle de ce terme: il s'agit d'un concept mathématique qui peut être visualisé comme une région de l'espace-temps ayant acquis une courbure si grande que les grandeurs physiques normales y sont infinies et que les lois ordinaires de la physique cessent d'être applicables. En langage théologique, pour désigner un événement de ce genre, on utilise un terme moins ambigu, c'est-à-dire miracle. Et si on est attentif, on peut même rencontrer des cosmologistes bien orthodoxes qui admettent (avec les nuances d'usage) cet état de fait. Stephen W. Hawking, astrophysicien de renommée mondiale, qui fit des recherches pionnières sur les trous noirs, note pour sa part (1973 : 364) :

Il faut préciser que si un phénomène n'obéit pas aux lois connues de la physique, de ce fait, il n'est pas accessible à la science, car la science repose justement sur le postulat d'un monde qui obéit à des lois universelles. La question des origines échappe donc à la science véritable, mais puisque la vision du monde moderne, issue des Lumières, exige une explication scientifique des origines, elle ignorera inévitablement ces limites de la science. Mais ainsi même dans le contexte d'une cosmologie matérialiste on ne peut éviter l'appel aux miracles.

[31] - Toujours hypocrites, les franc-maçons affirment être une non-religion, malgré qu'elle fait référence ouvertement à la Sorcellerie dans sa doctrine officielle. Ce site officiel franc-maçon fait une allusion ambiguë (toujours) au fait que certains francs-maçons sont lucifériens (mais pas satanistes...).

[32] - Voir à ce sujet, Gosselin l (2007) La définition de la religion: un autre son de cloche. (mémoire présenté à la commission Bouchard-Taylor le 30 oct. 2007) Samizdat

Gosselin (2009) Éthique et culture religieuse: la nouvelle religion d'État au Québec. (Samizdat)

Gosselin (2009) Se dégager du relativisme: une réponse au clergé du MELS. (Samizdat)

[33] - D'après ce site (Complot Québec), qui fournit une longue liste (voir section autre) de francs-maçons influents au Québec, les commissaires sont justement francs-maçons. Ouais, je sais, le nom du site est ridicule... mais si le but est de réduire sa crédibilité, ça me semble réussi. Ceci dit, le choix des indvidus sur la liste me semble crédible.

[34] - Chose curieuse, le romancier suisse du XVIIIe siècle, Urbain Olivier, a offert quelques réflexions sur les francs-maçons dans son roman, La famille Boccard.

[35] - En Amérique du Nord, la règle semble être plutôt, à moins d'avis contraire, ne pas divulguer ses convictions francs-maçons, sauf après le décès de l'individu (et qu'il fut prestigieux). Par exemple, les francs-maçons ont un plaisir évident à affirmer que plus de la moitié des présidents américains étaient francs-maçons...

[36] - Mais cela entraîne inévitablement une culture de mensonge à l'intérieure de la franc-maçonnerie, car les initiés au plus haut niveau sont-ils tenus de dire la vérité au sujet de leurs intentions et croyances véritables aux francs-maçons qui leur sont subalternes ? Tout ça rappelle quelque peu les observations condescendantes sur la question de l'honnêteté émise par l'oncle de Digory et relatées par CS Lewis dans Le Neveu du Magicien (1955/2001: 26) :

[37] - À moins qu'ils aient déjà du pouvoir et de l'influence.

[38] - Mais de la part des francs-maçons ce genre de situation est voulu et doit d'ailleurs leur sembler fort amusant, car à chaque fois qu'un individu mal avisé tente de leur pointer du doigt, ils peuvent toujours répliquer que les critiques sont sans fondement et mal informés...

[39] - Et il semblerait que dans les manuscrits non publiés de Buffon, il ait été question de 3 millions d'années, mais, de son vivant, il n'osa pas les publier de peur d'encourir les foudres ecclésiastiques.

[40] - Cette attitude sera reprise par Georges Cuvier, mais en Angleterre, à partir de Hutton on rejettera ce mélange de causes en géologie, rapides et lentes, et on n'admettra que les lentes (excluant définitivement le Déluge de Noé...).

[41] - Ce qui excluait évidemment la catastrophe globale du Déluge de Noé qui, autrefois, avait été considéré un élément fondamental dans l'histoire géologique de la Terre.

[42] - “ He [Hutton] was also a Freemason and attended the Canongate Lodge, the oldest Masonic lodge building in the world. The entrance to a memorial to James Hutton where he used to live, features two Masonic pillars.” Source

Le journal du prédicateur John Wesley de 1738 note une rencontre possible avec l'auteur de Theory of the Earth“ Le lundi 1er mai. Le retour de la maladie de mon frère m'obligea encore une fois à me rendre en hâte à Londres. Le soir, je le trouvai chez James Hutton, mieux rétabli que ce à quoi je m'attendais, mais fortement opposé à ce qu'il appelait “ la nouvelle foi ”. ”

[43] - Hutton Masonic Lodge

[44] - En rapport avec le principe actualiste, Lyell semble s'être inspiré de ses lectures de Strabon, géographe romain du 1er siècle. Strabon était d'avis que nous devons déduire ce qui était de ce qui est.

[45] - Comme on le retrouve dans les anciennes cosmologies grecques.

[46] - HUTTON, James (1788) Theory of the Earth; or an Investigation of the Laws observable in the Composition, Dissolution, and Restoration of Land upon the Globe. Transactions of the Royal Society of Edinburgh, vol. I, Part II, pp.209-304

[47] - Il y a lieu de penser que ce soit dû à l'influence de du Buffon que Cuvier défendit aussi les conceptions racistes. Entre autres, reprenant la théorie de du Buffon de la “ dégénération des races ”, Cuvier fit des recherches sur les Noirs africains qu'il tenait pour “ la plus dégradée des races humaines, dont les formes s'approchent le plus de la brute, et dont l'intelligence ne s'est élevée nulle part au point d'arriver à un gouvernement régulier ” (George Cuvier, Recherches sur les ossements fossiles, Vol. 1, Deterville, Paris, 1812, p. 105.) Il y a lieu de penser que ce soit dû à l'influence de du Buffon que Cuvier défendit aussi les conceptions racistes. Entre autres, reprenant la théorie de du Buffon de la “ dégénération des races ”, Cuvier fit des recherches sur les Noirs africains qu'il tenait pour “ la plus dégradée des races humaines, dont les formes s'approchent le plus de la brute, et dont l'intelligence ne s'est élevée nulle part au point d'arriver à un gouvernement régulier ” (George Cuvier, Recherches sur les ossements fossiles, Vol. 1, Deterville, Paris, 1812, p. 105.)

[48] - Publié en trois volumes (de 1830 à 1833 et qui connaîtra douze éditions de son vivant, toutes remaniées et traduites en plusieurs langues)

[49] - Ce site le affirme que Hume fut initié franc-maçon dans une loge d'Anvers, le 20 déc. 1763.

Et ce site franc-maçon l'affirme comme des leurs.

[50] - Wiki, list of Freemasons.

[51] - L'élection de Lamarck à la à l'Académie des sciences en 1780 fut justement appuyé par le franc-maçon de Buffon (source: Wiki).

[52] - Cette explication fut invalidée par les recherches de Mendel en génétique.

[53] - http://www.napoleon-empire.com/freemason.php

[54] - https://issuu.com/momason/docs/07_fall/32

[55] - Initié franc-maçon en 1803, Loge Canongate Kilwinning No. 2, Canongate, Edinburgh

Source : p. 62 Freemasons and The Royal Society: Fellows of the Royal Society who are or were Freemasons, listed alphabetically. (2012)

[56] - Jusqu'en 1810 apparemment. Voir p. 43 dans : WOODWARD, Horace B., F.R.S. (1908) The History of The Geological Society of London. Longmans, Green, And Co.

[57] - The Geological Society, History.

[58] - Ce concept fut exprimé par Huxley entre autres dans une allocution prononcée à Belfast en 1874 : “On the Hypothesis That Animals are Automata, and Its History”.

[59] - Les philosophes de la science préfèrent en général l‘expression savante, “ présupposée métaphysique ” mais dans le langage de tous les jours le terme “ croyance ” met les choses au clair. Et oui, chose inconcevable pour les disciples des Lumières, les scientifiques ne sont pas à l'abri de la croyance et dans les faits en ont besoin pour fonder et avancer leurs recherches. Même pour le scientifique matérialiste pur et dur, la croyance est inévitable.

[60] - Ou, pour employer un langage plus savant, il ne “ comporte pas d'Agent Intelligent ” pour diriger le processus.

[61] - Question examinée de manière détaillée dans Fuite de l'Absolu, vol. 2.

[62] - Propagée entre autres par les positivistes et néo-positivistes.

[63] - Chose assez curieuse, le penseur postmoderne français Michel Foucault, s'approche dangereusement de cette conclusion (1969 : 50) :

Mais les visées avant tout idéologico-religieuses (plutôt que strictement scientifiques) des héritiers des Lumières sont exposées par une missive de Charles Darwin (du 21 octobre 1873) à son fils Georges, alors aux études à Cambridge. Au sujet de Lyell, Darwin écrivait :

[64] - En nous disant que par la foi, on peut même avoir notre Paradis sur terre.

[65] - Ce qui est tout fait la position postmoderne... Voir à ce sujet Gosselin Fuite de l'Absolu,vol 1. 2006.

[66] - D'ailleurs les Écritures enseignent plutôt que la sagesse véritable commence par la crainte de Dieu (Prov. 9 : 10) et la soumission à Sa Parole...

[67] - Pour un examen plus détaillé des croyances de Templeton, voir l'article de Brooks dans la bibliographie.

[68] - Un contact américain qui a lu le livre de Collins, The Language of God: A Scientist Presents Evidence for Evolution, est d'avis que le titre est très trompeur, car au fond l'approche de Collins touchant la question des origines prend pour acquis le mythe d'origines matérialiste tout en daignant laisser les chrétiens la liberté d'employer le mot “ Dieu ” qui pourtant ne signifie plus rien dans sa bouche. Si Collins rejette du revers de la main le créationnisme, il n'a que du mépris pour la perspective du Dessein Intelligent. Collins aussi mériterait tout à fait le mépris qu'exprimait Blaise Pascal à l'égard de Descartes “ Je ne puis pardonner à Descartes; il aurait bien voulu, dans toute sa philosophie, pouvoir se passer de Dieu; mais il n'a pu s'empêcher de lui faire donner une chiquenaude, pour mettre le monde en mouvement; après cela, il n'a plus que faire de Dieu. ” (Pensées)

[69] - Ce n'est pas un hasard, je crois, si dans ce titre, on met la “ Science ” (la sagesse des hommes) en premier...