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Samizdat

La Bible pour déprimés.



« Si on croit que ce monde a été conçu pour notre bonheur, alors on le trouvera intolérable.
Mais si on le considère comme un lieu d'entraînement et de correction, ce n'est pas si mal.. »
(CS Lewis: God in the Dock)


Paul Gosselin (2010)

Vous avez probablement entendu parler de la série de livres “ ...pour nuls ”. On y rencontre des livres sur toutes sortes de sujets, dont l'informatique. Par exemple, “ Windows XP pour nuls ”, “ PhotoShop pour nuls ” ou encore “ Macintosh pour nuls ”, mais évidemment sur d'autres sujets aussi. Eh bien, je veux vous annoncer la sortie d'un truc plutôt différent, soit de “ La Bible pour déprimés ”!

Non, ce ne sera pas inscrit au catalogue de Samizdat, mais je veux juste vous faire part de quelques réflexions qui se sont accumulées en 35 ans de vie chrétienne (Dieu seul sait ce que ça vaut... ou pas).

À une certaine époque la doctrine “ Word-Faith ” (ce que j'appelle la "Pensée positive chrétienne"), propagée par des individus tels que Kenneth Copeland, Morris Cerullo, Benny Hinn, Peter Youngren, Kenneth Hagin et bien d'autres disciples moins connus, avait le vent dans les voiles dans les églises de Pentecôte du Québec. Cette doctrine affirme que le chrétien peut exploiter la "foi" comme une baguette magique et obtenir TOUT ce qu'il veut. Ainsi, Dieu se voit en quelque sorte transformé en machine distributrice où l'on peut obtenir un nouvel emploi, un(e) époux(se), une nouvelle maison, la guérison de toutes ses maladies, une vie sociale épanouie, la libération de toutes les blessures psychologiques et la victoire dans toutes les difficultés. En somme, le chrétien a le droit d'être béni! Mais le hic, c'est que cette doctrine place une charge énorme sur les épaules de ses adeptes (mais non pas sur ses promoteurs), car si les bénédictions attendues et les réponses attendues aux prières ne sont PAS au rendez-vous, c'est le chrétien qui a fait la requête qui en porte TOUTE LA RESPONSABILITÉ, car il a eu une foi fautive. D'autre part, si le chrétien n'est pas toujours « positif », de bonne humeur, jamais déprimé, etc., alors c'est également sa faute... Un jour, j'ai entendu un prédicateur attaché à cette pensée affirmer que dans les Psaumes, il n'y a que du « positif ». J'imagine qu'il entendait par là, que les Psaumes ne comportaient que des pensées « bénissantes », plaisantes. Rien de déprimant.

Mais le temps a passé et comme bien d'autres j'ai été confronté à la réalité que le chrétien aussi vit dans un monde déchu. Mais qu'est-ce qu'un monde déchu? Eh, bien, un monde déchu c'est un monde déglingué, un monde qui déraille, qui ne fonctionne PAS comme prévu initialement. Mais aujourd'hui la CHUTE de l'homme (et de femme...) est une doctrine plutôt oubliée dans notre génération d'évangéliques... À écouter ces apôtres de la Pensée positive chrétienne, à partir de la conversion, le chrétien serait immédiatement transporté au paradis! Fini les épreuves, les difficuléts, suffit de crier "Alléluia!" et tous les problèmes disparaissent. Mais c'est un mensonge stupide, car ce n'est PAS ce que les apôtres ont enseigné aux premiers chrétiens (ex. Actes 14:22; 20:23; 2Cor 7:4; 1Thess 3:4; 2Thess 1:4). Et c'est sans compter que Jésus lui-même a dit aux déprimés (et les autres) : « Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde » (Jean 16: 33). Mais évidemment on peut comprendre que cet évangile des bénédictions avait tout pour plaire aux occidentaux grassouillets et matérialistes du 20e siècle... Pas difficile de vendre un évangile marketing à ceux qui ont la démangeaison d'entendre des choses agréables...

Mais, dans mes lectures de la Bible j'ai découvert trois choses.

  1. Le chrétien aussi vit dans un monde déchu (où existent la souffrance et les épreuves).
  2. Le Dieu de la Bible n'est pas le dieu de la Pensée positive chrétienne. Il n'est pas intimidé ou frustré par un chrétien déprimé qui n'est pas “ dans la victoire ”.
  3. Le Dieu de la Bible est capable d'entendre nos plaintes. Comme on le dit au Québec, « Il est capable d'en prendre ».

Le meilleur exemple est le livre de Job où cet homme fidèle a vu une série inouïe de tuiles lui tomber sur la tête et qui se fait dire, en guise d'encouragement par sa tendre épouse, «  Maudis Dieu, et meurs! ». Ouf! Douée comme consolatrice cette dame... Quel encouragement... Et ensuite, viennent des copains bien intentionnés “ l'encourager ” en lui cherchant des fautes qu'il n'a pas commises. Ah, c'est le comble...



Job, par Gustave Doré

Les Écritures préservent donc plusieurs chapitres d'échanges entre Job et ses copains, mais une bonne part n'est d'autre chose que Job, versant sa bile. Comme on dit en québécois, « il vide son sac ». Et cela a été préservé dans les Écritures! Comme nous, Job ne sait pas que sur le plan spirituel il se passe des choses, que derrrière ses épreuves, il y a une bagarre invisible[1], mais à la fin du récit, Dieu intervient et après un échange un peu macho avec Job, Dieu fait une remise en question des copains bien-intentionnés de Job. Il est clair que dans la Bible, Dieu démontre qu'il comprends très bien les dépressifs et la dépression, car dans le livre de Job, il permet à Job (le dépressif) de s'exprimer en long et en large et, à la fin du livre, Dieu dit aux amis de Job: "Après que l'Eternel eut adressé ces paroles à Job, il dit à Eliphaz de Théman: Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n'avez pas parlé de moi avec droiture comme l'a fait mon serviteur Job." (Job 42: 7)

Et même si Job se plaint de son sort et de tout ce qui lui est arrivé, Dieu dit de lui qu'il a bien parlé. Aucun reproche n'est adressé à Job. Et ce verdict contraste fortement avec l'attitude de Socrate, que nous propose Platon dans La République (Livre X, 603)

La loi dit qu'il n'y a rien de plus beau que de conserver le plus de calme possible dans le malheur et de ne pas se révolter, parce qu'on ne sait pas ce qu'il y a de bon et de mauvais dans ces sortes d'accidents, qu'on ne gagne rien pour la suite à s'indigner, qu'aucune des choses humaines ne mérite qu'on y attache cbeaucoup d'importance, et que ce qui devrait venir le plus vite possible à notre secours dans ces circonstances en est empêché par le chagrin.
De quoi veux-tu parler ? demanda-t-il.
De la réflexion sur ce qui nous est arrivé, répondis-je. Ici, comme au jeu de dés, il faut contre les coups du sort rétablir sa position par les moyens que la raison démontre être les meilleurs, et, si l'on reçoit un coup, ne pas faire comme les enfants qui portent la main à la partie blessée et perdent le temps à crier ; il faut au contraire habituer constamment son âme à venir daussi vite que possible guérir ce qui est malade, relever ce qui est tombé et à supprimer les lamentations par l'application du remède.

Sans doute ces affirmations ont par la suite inspiré les Stoïciens, mais cen'est pas la perspective des Écritures qui nous disent qu'il y a un temps pour TOUTE choses, même les pleurs et les plaintes (Éccl. 3: 1-8). Contrairement à Socrate, les Écritures ne méprisent pas les pleurs ou les plaintes. À la fin, l'attitude proposé par Platon peut être destructeur, embouteillant à l'intérieur tout son amertume plutôt que l'exprimer. Après Job, dans les Écritures on rencontre Jérémie, le prophète fidèle. Jérémie est né dans une période de grande déchéance en Israël. Et le boulot que Dieu donne à Jérémie n'est pas rigolo: avertir le peuple que le jugement viendra s'ils ne se repentent pas de tous leurs péchés. Et plutôt que de se repentir, ils s'amusent à taper sur le porte-parole de Dieu, Jérémie. Et le jugement vint malgré tout...

Dans cette situation, il y a des jours où Jérémie n'en peut plus... Au chap. 3 des Lamentations, Jérémie aussi vide son sac. Ça vaut le coût de tout lire, mais je vous laisse quelques versets pour donner le style:

Et comme je le note dans mon livre Hors du ghetto, il y a lieu de penser que la musique du blues tire ses origines, par le biais des lamentations des esclaves noirs chrétiens dans le sud des États-Unis, des lamentations de Jérémie ou des Psaumes tels que 11, 44 ou 88. Là encore, on voit que les auteurs sacrés sont aussi passés par des moments de grande déprime, de grande noirceur. Des moments où la destruction de projets et de liens intimes peut nous ébranler à tel point que la mort semble le bienvenu. Jérémie, qui est passé par des épreuves terribles, et bien d'autres saints, voici ce qu'il nous livre comme réflexion pour traverser ses ténèbres.

Qui sait, possiblement ces versets ont été composés tandis que Jérémie était toujours prisonnier dans le fond de son trou? Et en écrivant ces lignes, je me suis déjà demandé si Jérémie n'avait pas en tête ces propos du Psalmiste:

Je sais, ô Eternel! que tes jugements sont justes; C’est par fidélité que tu m’as humilié. Que ta bonté soit ma consolation, comme tu l’as promis à ton serviteur! Que tes compassions viennent sur moi, pour que je vive! Car ta loi fait mes délices. (Ps. 119: 75-77)

Et dans le Nouveau Testament, l'Apôtre Paul, si costaud, confesse au sujet d'un épisode d'épreuve qu'il a vécu : « Nous ne voulons pas, en effet, vous laisser ignorer, frères, au sujet de la tribulation qui nous est survenue en Asie, que nous avons été excessivement accablés, au-delà de nos forces, de telle sorte que nous désespérions même de conserver la vie. » (2Co 1:8) Mais ce même apôtre ajoute :

Évidemment, cela ne vide pas la question, mais pour ma part j'ai appris trois choses sur ces périodes de ma vie:

Mais revenons à Josèphe un instant. En général les sermons sur la vie de Josèphe portent sur l'épisode centrale de la haine et de la trahison de ses frères, le vendant à des marchants d'esclaves... On oublie assez vite la période entre-deux de la vie de Josèphe, c'est-à-dire l'époque où Josèphe se retrouve esclave chez Potiphar et les choses commencent à aller mieux. Son travail va bien et il monte dans l'estime de son nouveau maître. Tout jeune homme qu'il était, il pouvait se dire : "Tiens, les choses vont mieux maintenant. Et si je bosse fort, qui sait si mon maître ne m'affranchisse pas et que je me trouve une femme et m'établir dans la vie ? Qui sait si ça ne pourrait pas commencer à aller mieux ?" Mais dans ce moment de répit, voila que Josèphe se retrouve trahi à nouveau par la convoitise et les mensonges d'une femme. Non seulement il n'a RIEN à se reprocher dans cette affaire, mais le résultat c'est qu'il se retrouve alors dans une situation PIRE que l'esclavage... Quelle fournaise terrible de tentations d'amertume a-t-il dû traverser à son arrivée en prison?? Il aurait pu facilement s'enfermer dans sa colère et son amertume, et il faut constater qu'il a dû s'accrocher à son Dieu malgré tout et, autre détail, a gardé un coeur de serviteur, et c'est ce coeur de serviteur qui finira contribuera à attirer l'attention de Pharaon...

Une autre face de la question est que la dépression comporte un aspect intellectuel. CS Lewis, au 12e chapitre de son roman The Silver Chair/Fauteuil d'argent, les enfants venus libérer le prince Rilian se retrouvent attaqués par les enchantements d'une sorcière, et il s'en suit un véritablement combat de foi entre une vision du monde matérialiste et morbide et, allégoriquement, celle proposée par les Écritures. Et il faut le dire que cette vision du monde matérialiste TRES largement diffusé dans le système d'éducation et les médias TUE l'espoir. Mais pour voir cette question clairement, en général il est inutiie d'intérerroger un intello francophone. William B. Provine, évolutionniste athée et professeur de biologie à l'Université Cornell, fait le constat suivant sur l’influence culturelle et éthique de la cosmologie matérialiste (1990: 23):

Et à mon avis, plus on a passé de temps dans le système d'éducation, plus on risque d'avoir à lutter avec le désespoir qui découle de la vision du monde décrit par Provine. Avec une franchise assez exceptionnel pour un français, Albert Camus a exprimé (brutalement) la chose ainsi (1942: 99):

C'est plein d'espoir n'est-ce pas?? Évidemment les psys pris au piège de cette vision du monde n'auront rien à offrir aux dépressifs (sauf des comprimés assomants et encore des comprimés). Ne cherchez donc pas auprès d'eux de l'espoir qui puisse tenir la route dans la vraie vie. Autrefois, j'ai déjà entendu autrefois un apôtre de la pensée positive chrétienne prêcher sur Hébreux chap. 11 en discutant longuement de plusieurs d'enfants de Dieu qui, « par la foi », ont vu tant de réponses spectaculaires à leurs prières, mais ce même prédicateur pentecôtiste coupa nette sa lecture de ce chapitre juste avant le verset 35. Curieux, n'est-ce pas ?? Car si avant ce verset, il est question de prospérité matérielle, miracles, de naissance d'enfants à un couple stérile, de guérisons, de morts qui ressuscitent, de la traversée d'une mer à sec, après ce verset, on passe à des choses moins bénissantes (au sens superficiel du terme). Les versets qui suivent disent:

Et il y a tout lieu de penser que ce prédicateur a aussi négligé le verset 13 au milieu de ce chapitre qui dit, « C'est dans la foi qu'ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. ». Avec les années de marche avec le Seigneur, il me semble qu'ici-bas, cette expérience, de ne pas voir de ses yeux des choses promises, semble assez commune. Mais à mon avis tous sont dans Ses mains, aussi bien ceux qui ont obtenu les choses promises que ceux qui ne les ont pas obtenu.

J’ai parfois entendu des chrétiens dire qu'il serait utile pour les découragés/dépressifs de fréquenter des gens "positifs". Je comprends un peu ce qu'on entend par là, mais il arrive parfois que certains chrétiens "positifs" et (qui n'ont PAS eu leur part de baffes dans la vie) peuvent offrir des conseils, superficiels et bien intentionnés, qui ne feront qu'envenimer une situation plutôt que consoler ou encourager. Mais on peut voir aussi ce conseil sur un autre plan, c'est-à-dire du point de vue artistique/culturel. Pour le dépressif, il peut être utilie de considérer:

Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées. (Phill 4: 8)

Ainsi, si on vit un moment de découragement et si on a l'habitude de lire beaucoup de livres/romans ou que l'on écoute beaucoup de musique, le dépressif doit avoir du discernement et ne PAS lire/écouter des trucs tragiques, qui broient du noir. Tout ça peut amplifier son cafard... Et le dépressif dois parfois se méfier aussi d'oeuvres trop nostalgiques, qui ne font que rappeler ce qui a été perdu et qui empoisonnent le présent et le rendent intolérable... Et ce n'est probablement pas le moment non plus de lire un de ces nombreux livres évangéliques sur la fin des temps... Ouais, on peut faire le lien avec tout ça et ce verset dans Proverbes:

Garde ton coeur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. (Prov. 4: 23)

Discutant du développement physique et moral du personnage principale dans son roman Raymond, le pensionnaire, Urbain Olivier offre ces réflexions très sérieuses sur les états d'âme qui peuvent parfois nourrir la dépression, ces états d'âme qui sont des indices parmi tant d'autres d'un monde actuellement déchu, mais, les Écritures nous le disent, qui ne le resteras pas toujours:

Et aussi cette facilité aux emportements subits, à la sourde colère, à une sorte de tristesse intérieure dont l’homme d’ailleurs le plus gai traîne toujours après soi quelque reste petit ou grand. — Le souvenir de notre origine céleste perdue, la vue du péché autour de nous et surtout dans notre propre cœur, sont déjà plus que suffisants pour affliger profondément notre âme. Et si une disposition naturelle à la tristesse déteint encore sur nos impressions, il est impossible que nous n’éprouvions pas souvent la vérité de cette parole : le plus beau de nos jours n’est que vanité, rongement d’esprit. Mais l’ordre éternel sera rétabli. Dieu l’a promis. Sa parole est immuable. Croyons seulement, et nous verrons sa gloire.

Bon, cela n'implique pas non plus qu'il faille adopter une attitude fataliste vis-à-vis la vie. Ce n'est pas: « On est né pour un petit pain » comme disaient autrefois les québécois... Une formulation catholique d'insh'Allah... Sur ces questions, l'apôtre Paul donne un conseil simple, mais très utile aux esclaves de son époque. Mais ce conseil vaut encore pour nous lorsque nous faisons face à des situations oppressantes qui nous sont imposées. Il dit: « As-tu été appelé étant esclave, ne t'en inquiète pas; mais si tu peux devenir libre, profites-en plutôt. » (1Co 7:21). À mon sens, cela implique que si nous subissons des circonstances accablantes et que nous pouvons y changer quelque chose (cela inclue évidemment la question médicale/pharmaceutique), alors faisons-le, mais si on ne peut rien changer, confions-nous dans le Seigneur! Ici et là dans le Nouveau Testament, on nous dit de lever les yeux et de regarder au-delà de nous circonstances. Voici quelques bijoux de sagesse pour ceux dont les vents de la vie ont secoué leur petite barque :

Eh oui, toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, même aux dépressifs qui aiment Dieu... Faut-il sombrer dans la résignation et le fatalisme? Faut-il renoncer à chercher de l'aide si on en a besoin ou à régler des problèmes qui nous font souffrir? Non, certes pas! Mais si les médecins ou psys ne trouvent pas la solution pharmaceutique miracle pour repousser les symptômes de dépression, il ne faut pas désespérer non plus... En lisant C.S. Lewis, le grand défenseur du christianisme, on a quelque difficulté à l'imaginer en proie à la dépression, mais j'ai lu dans une de ses biographies qui lui aussi avait combattu la dépression par moments. Cela me semble tout à fait vraisemblable, car dans son roman Perelandra (qui fait partie de la Trilogie Cosmique), le héros, Ransom, après une grande bataille avec les forces du mal, fait un voyage dans les antres de la terre, un voyage dans les ténèbres et la noirceur. Le mot "dépression" n'y est jamais prononcé, mais cela ressemble énormément à une représentation allégorique de l'expérience de la dépression. D'autre part, dans son livre The Problem of Pain où il examine le rôle que joue la souffrance dans la sanctification. Peu de temps après Lewis fait de l'ironie à ce sujet en exposant sa subjectivité (1940/1977: 83-84):

All arguments in justification of suffering provoke bitter resentment against the author. You would like to know how i behave when i am experiencing pain, not writing books about it. you need not guess, for i will tell you; i am a great coward. But what is that to the purpose? When i think of pain — of anxiety that gnaws like fire and loneliness that spreads out like a desert, and the heart-breaking routine of monotonous misery, or again of dull aches that blacken our whole landscape or sudden nauseating pains that knock a man’s heart out at one blow, of pains that seem already intolerable and then are suddenly increased, of infuriating scorpion-stinging pains that startle into maniacal movement a man who seemed half dead with his previous tortures — it “quite o’ercrows my spirit”. if i knew any way of escape i would crawl through sewers to find it. But what is the good of telling you about my feelings? You know them already: they are the same as yours. i am not arguing that pain is not painful. Pain hurts. that is what the word means. i am only trying to show that the old Christian doctrine of being made “perfect through suffering” is not incredible. To prove it palatable is beyond my design.

Et en terminant, je vous laisse avec le roi David. Lui non plus, on ne le croirait pas en proie à la dépression, cet artiste-guérrier, mais au Psaume 22 on voit bien qu'il sait bien de quoi il en retourne. Ce chapitre commence bien d'ailleurs, car au premier verset, David s'exclame "Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné!". On rencontre donc dans ce Psaume aussi bien la souffrance et la noirceur, mais également la lumière au bout du tunnel. Je le recommande!

On a noté ci-dessus que la dépression est souvent le résultat d'une collision entre nos attentes et la réalité, mais il faut préciser que ce processus peut exposer le fait que ces attentes sont devenues des idoles dans nos coeurs. Et ce n'est PAS une petite affaire car j'ai vu des chrétiens qui, lorsque la vie a jeté à terre telle ou telle attente qu'ils ont nourrie, ils ont laissé grandir l'amertume dans leur coeur et ceci conduira plus tard au suicide... Ce n'est donc PAS un jeu! Devant Dieu, il faut jouer franc-jeu. Parfois nos vies peuvent tenir à un fil, à une simple question: Ferai-je confiance à Dieu ou non? Ferai-je confiance à Dieu même si. pour le moment, je dois marcher dans les ténèbres et l'humiliation? Il attend notre réponse.


Dieu a pitié des vers de terre.
Dans un monde déchu, il arrive que notre estime de soi soit écrabouillé, réduit à zéro par les circonstances de la vie et que cet état soit entretenu par les mépris des autres. Le grand roi David a vécu de telles choses. Dans le Psaume 22 il vide son coeur et dit:

Et moi, je suis un ver et non un homme, l’opprobre des hommes et le méprisé du peuple. Tous ceux qui me voient se moquent de moi, Ils ouvrent la bouche, secouent la tête: Recommande-toi à l’Eternel! L’Eternel le sauvera, Il le délivrera, puisqu’il l’aime! - (Ps. 22: 7-9)

Dans un monde déchu, à certaines étapes de nos vies on peut avoir le sentiment d'être anéantis, à bout de ressources et d'énergie, réduits en poudre... Nuls... Mais le récit ne se termine pas là. Plus loin dans le même psaume, David nous rappel des choses utiles en notant:

Vous qui craignez l’Eternel, louez-le! Vous tous, postérité de Jacob, glorifiez-le! Tremblez devant lui, vous tous, postérité d’Israël! Car il n’a ni mépris ni dédain pour les peines du misérable, Et il ne lui cache point sa face; Mais il l’écoute quand il crie à lui. (...) Les malheureux mangeront et se rassasieront, Ceux qui cherchent l’Eternel le célébreront. Que votre coeur vive à toujours! (Ps. 22: 24-25, 27)

Je disais dans ma précipitation: Je suis chassé loin de ton regard! Mais tu as entendu la voix de mes supplications, quand j’ai crié vers toi. Aimez l’Eternel, vous qui avez de la piété! L’Eternel garde les fidèles, et il punit sévèrement les orgueilleux. Fortifiez-vous et que votre coeur s’affermisse, vous tous qui espérez en l’Eternel! (Ps. 31: 22-24)

Dieu n'a pas oublié David et il ne nous oublieras pas non plus. Pour le dépressif, le défi est souvent de garder espoir malgré les coup de pied au visage que nous assène parfois la vie dans un monde déchu. Souvent l'espoir est très malmené et maintenir le cap, afin de marcher dans les voies de Dieu, devient très difficile. On broie du noir et on ne voit que du noir. Mais Dieu le sait et parlant à des gens dans la souffrance nous livre quelques bijoux dans les Écritures:

« Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit! » (Rom 15: 13)

« Quiconque marche dans l’obscurité et manque de lumière, Qu’il se confie dans le nom de l’Eternel, et qu’il s’appuie sur son Dieu! » (És. 50: 10b)

«Que ton coeur n’envie point les pécheurs, Mais qu’il ait toujours la crainte de l’Eternel; Car il est un avenir, et ton espérance ne sera pas anéantie.» (Prov 23: 17-18)

Et dans le chapitre qui suit, ont revient sur le même thème.

«Mon fils, mange du miel, car il est bon; Un rayon de miel sera doux à ton palais. De même, connais la sagesse pour ton âme; Si tu la trouves, il est un avenir, et ton espérance éantie.» (Prov. 24: 13-14)

Voici un verset que j'avais lu des centaines de fois sans trop le remarquer

Heureux les affligés, car ils seront consolés! (Matt. 5: 4)

Mais j'aime bien ce même verset dans la traduction de Castellion (1555)

Bienheureux ƒont ceux qui meinent dueil, car ils ƒeront conƒolés. (Matt. 5: 4)

En effet, souvent la dépression ressemble à un dueil... Et voici un autre point qui mérite réflexion, c'est que les Écritures font allusion au fait que nos épreuves (physiques, financiers, relationnelles et psychologiques) ont un BUT et ne sont pas le fruit du hasard.

Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l’âme découragée. Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang, en luttant contre le péché. Et vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils: Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend; Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils. Supportez le châtiment: c’est comme des fils que Dieu vous traite; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas? Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils. D’ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie? Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme ils le trouvaient bon; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. (Heb. 12: 7-11)

Mais évidemment, ce que c'est au juste ce but nous échappe pour l'immédiat et c'est ce qui appel notre foi en Dieu, faisant confiance à notre Créateur, ayant cru qu'en effet «que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein» (Rom; 8: 28). Il faut dire que John Bunyan, qui lui-même a lutté avec la mélancolie loin de sa famille dans sa cellule de prison, sait parler aux coeurs dans son Voyage du Pelerin (1678).

Des nouvelles furent aussi apportées à Esprit-abattu. Quant à lui, le messager vint l’appeler au son de la trompette à la porte de sa maison. Il entra enfin chez lui et lui parla en ces termes: Je viens t’annoncer que ton Maître a besoin de toi, et que bientôt tu le verras brillant de majesté. Prends ceci comme signe certain de ce qui va t’arriver: « celles qui regardent par les fenêtres seront obscurcies. » (Ecclés., XII, 3.)
Esprit-abattu fit appeler ses amis pour leur communiquer la nouvelle qu’il venait d’apprendre, et leur dire comment le messager avait fourni une preuve à l’appui de son témoignage. Puisque je ne puis laisser d’héritage à personne, dit-il, que me servirait-il de faire un testament ? Pour ce qui est de l’abattement de mon esprit, je le laisserai volontiers derrière moi; d’ailleurs, il ne me serait d’aucune utilité là où je vais. Je désire donc, monsieur Vaillant, qu’après mon départ, vous l’enterriez sous un fumier.
Le moment décisif étant enfin venu, il entra dans le fleuve comme les autres. Ses dernières paroles furent celles-ci: O foi et patience, ne m’abandonnez pas.
Il s’était écoulé plusieurs jours depuis le dernier départ, lorsque Défaillant reçut aussi l’ordre de partir. cet ordre qui lui arriva par la voie la plus accélérée, était ainsi conçu: Ô homme sans courage, la présente a pour but de t’avertir de te tenir prêt; car il faut que tu paraisses dimanche prochain devant sa Majesté, et que tu tressailles de joie en la présence de ton Roi pour la délivrance qu’il t’aura accordée de tous tes doutes. et pour preuve de ce que j’avance ici, ajouta le messager, les « cigales que je te donne te seront un pesant fardeau. » (Ecclés., XII, 5, 7.) Or, dès que madame Frayeur eut compris ce dont il s’agissait, elle déclara vouloir aller avec son père. Vous savez, dit alors le Défaillant à ses amis, ce que moi et ma fille avons été, et combien nous avons donné de l’embarras à tout le monde dans quelque société que nous nous soyons trouvés; ma volonté comme celle de ma fille, est que notre défiance et nos craintes serviles ne trouvent jamais plus d’abri chez qui que ce soit; car, je sais qu’après ma mort, elles ne manqueront pas de se présenter à d’autres. Pour parler un langage plus clair: ce sont des hôtes que nous avons reçus et logés dès notre entrée dans le pèlerinage, et depuis lors nous ne pûmes jamais les congédier; ils iront sans doute çà et là demander l’hospitalité, mais pour l’amour de nous, fermez-leur la porte.
Lorsque le signal fut donné pour le départ, Défaillant se dirigea sur le bord du fleuve en grimpant la montée. Ses dernières paroles furent celles-ci: Adieu, la nuit ! ô jour heureux, sois le bienvenu ! — Sa fille se jeta après lui au milieu du fleuve en chantant; mais personne ne put comprendre ce qu’elle disait.

Comme le savait bien Job, sous la dépression il peut arriver un point où l'esprit à de la peine à s'exprimer et que même les prières sont réduits à leur plus simple expression, à de pauvres balbutiements. Richard Wurmbrand, dans sa cellule de prison solitaire, a très bien connu de tels moments. Dans son petit livre Se préparer pour l'Église souterraine !, il observe (1975?)

Pendant un temps, mes prières étaient : "Jésus, je t'aime." Et puis après un petit moment, encore, "Jésus, je t'aime. Jésus, je t'aime." Puis c'est devenu trop difficile, même de dire ça, parce qu'on était dopés par des drogues qui allaient détruire notre esprit. Nous avions très faim. On avait une tranche de pain par semaine. Il y avait les coups, les tortures, le manque de lumière, et d'autres choses. Il était devenu impossible de concentrer mon esprit pour dire ne serait-ce que "Jésus, je t'aime". Je l'ai abandonné parce que je savais que c'était nécessaire. La plus haute forme de prière, que je connaisse, est le battement tranquille d'un cœur qui L'aime. Jésus devrait juste entendre "tic-tac, tic-tac", et Il saurait que chaque battement de cœur est pour Lui.

Voici quelques observations d'un medecin chrétien (cité par CS Lewis) sur la douleur, autant physique que psychologique (Lewis Problem of Pain 1940/1977: Annexe) qui m’a semblé assez juste:

La douleur est un événement commun et défini qui est facilement reconnaissable: mais l'observation du caractère ou du comportement est moins aisée, moins complète et moins exacte, surtout dans le cade de la relation, à la fois transitoire et intime, entre le médecin et son patient. En dépit de cette difficulté, certaines impressions se forment peu à peu au cours de la pratique médicale et se confirment tandis que l'expérience grandit. Une courte crise de douleur physique intense est accablante tant qu'elle dure. Généralement le patient ne se plaint pas fortement. Il demandera un soulagement, mais ne perd pas son souffle à exposer ses problèmes. Il lui est inhabituel de perdre le contrôle de soi et de devenir violent et irrationnel. Il est rare que la douleur physique la plus grave devienne insupportable en ce sens. Lorsque la douleur physique est brève et sévère, elle ne laisse aucune altération évidente du comportement. La douleur continue sur une longue période a des effets plus remarquables. Il est souvent accepté avec peu ou pas de plainte et une grande force et une résignation sont développées. La fierté est humiliée ou aboutit parfois à la détermination de dissimuler la souffrance. Les femmes atteintes de polyarthrite rhumatoïde présentent une gaieté si caractéristique qu’elle peut être comparée à la spes phthisica de celui qui souffre de tuberculose; elle est peut-être davantage due à une légère intoxication du patient par l’infection qu’à une force de caractère accrue. Certaines victimes de douleur chronique se détériorent. Ils deviennent grincheux et exploitent leur position privilégiée d'invalides pour pratiquer la tyrannie dans leur environnement domestique. Mais ce qui est étonnant est que les échecs sont si peu nombreux et les héros si nombreux. il existe un défi dans la douleur physique que la plupart peuvent reconnaître et à laquelle ils peuvent répondre. Par contre, une longue maladie, même sans douleur, épuise aussi bien l'esprit que le corps. L'invalide peut alors abandonner la lutte et plonger impuissant et plaintif dans un désespoir d’apitoiement. Même dans un tel cas, certains, dans un état physique similaire, préservent leur sérénité et leur altruisme jusqu'au bout. Le voir est une expérience rare, mais émouvante.
La douleur psychologique est moins dramatique que la douleur physique, mais elle est plus courante et plus difficile à supporter. La tentative fréquente de dissimuler la douleur mentale en augmente le fardeau: il est plus facile de dire «ma dent me fait mal» que de dire «mon cœur est brisé». Cependant, si la cause est acceptée et affrontée, le conflit renforcera et purifiera le caractère et, au fil du temps, la douleur passera généralement. Parfois, cependant, il persiste et l'effet est dévastateur; si la cause n'est pas confrontée ou n'est pas reconnue, cela aboutit à l'état morne du névrosé chronique. Mais certains, par leur héroïsme, surmontent même une douleur mentale chronique. Ils produisent souvent un travail brillant et renforcent, durcissent et aiguisent leurs caractères jusqu'à ce qu'ils deviennent comme de l'acier trempé.
Dans le cas de la folie, l'image est plus sombre. Dans tout le domaine de la médecine, il n’ya rien de plus terrible à contempler qu’homme atteint de mélancolie chronique. Mais la plupart des aliénés ne sont ni malheureux ni conscients de leur condition. Dans les deux cas, s'ils se remettent, ils sont étonnamment peu changés. Souvent, ils ne se souviennent de rien de leur maladie.
La douleur fournit donc une opportunité pour l'héroïsme et l'occasion est saisie avec une fréquence surprenante.*

Martin LutherMais si on reste dans la veine littéraire, notons en guise de consolation pour les dépressifs que dans le roman The Silver Chair/Fauteuil d'argent par CS Lewis (faisant partie des Chroniques de Narnia), Puddleglum le Marsh-Wiggle est à la fois le personnage le plus morose de toute cette série, mais également un des plus courageux et plein de foi dans l'adversité. Mais avant Bunyan, d'autres ont soufert de dépression, car dans les Les Propos de Table du réformateur Martin Luther (1566), on relate cet incident:

Par ailleurs (et toujours dans les Propos de table) Luther observait:

Et sur les mesures à prendre pour lutter contre la déprime, Luther avait des conseils pratiques toujours actuels:

Je me demande si ce qui précède n'était pas que la manière personnelle que Luther avait de mettre en pratique le conseil de Salomon, soit «Bannis de ton coeur le chagrin...» (Eccl. 11: 10) ce qui implique (il me semble) que le déprimé doit prendre certaines mesures pour éviter de patauger dans sa déprime (et s'en servir pour attirer l'attention?) et de la cultiver... Possible aussi que ce soit plutôt ce conseil de de Néhémie qui ait inspiré Luther: "Ils leur dirent: Allez, mangez des viandes grasses et buvez des liqueurs douces, et envoyez des portions à ceux qui n’ont rien de préparé, car ce jour est consacré à notre Seigneur; ne vous affligez pas, car la joie de l’Eternel sera votre force." (Néh 8: 10) Évidemment le déprimé ne peut pas changer toutes les circonstances de sa vie, mais il n'a pas à caresser sa déprime. Il y a des moments où il doit faire quelques EFFORTS (aussi menus soit-ils) pour l'éloigner...

Ceci implique que le déprimé dois faire attention à son alimentation culturel, c'est-à-dire ne pas se gaver de romans noirs ou d'écouter que de la musique triste, voir morbide...

Voici une autre mesure à considérer pour les hommes dépressifs particulièrement. Au cours des années j'ai observé que les hommes tirent un bénéfice évident à se retrouver dans la nature, loin de la civilisation. On le voit dans ces hommes qui se privent des conforts de la civilisation et partent en expédition de pêche ou de chasse. Oui, il est vrai que les hommes ont plaisir à faire des activités entre hommes, mais je pense aussi que les hommes tirent un bénéfice spécifique à se retrouver dans un environnement où tout ce qu'ils voient vient de la main du Créateur plutôt que le produit de l'activité humaine. Ainsi je soupçonne fortement que pour la génération montante, si obsédée par l'ÉCRAN, que ce besoin de recevoir une dose du monde naturel; arbres, forets, champs, rivières ou océans, soit plus important encore...


que Dieu nous garde et nous secourt tous!

Paul Gosselin, webmestre

Mais les ténèbres ne régneront pas toujours sur la terre où il y a maintenant des angoisses: Si les temps passés ont couvert d’opprobre le pays de Zabulon et le pays de Nephthali, Les temps à venir couvriront de gloire la contrée voisine de la mer, au delà du Jourdain, Le territoire des Gentils. Le peuple qui marchait dans les ténèbres voit une grande lumière; Sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre de la mort une lumière resplendit. Tu rends le peuple nombreux, tu lui accordes de grandes joies; Il se réjouit devant toi, comme on se réjouit à la moisson, Comme on pousse des cris d’allégresse au partage du butin. Car le joug qui pesait sur lui, le bâton qui frappait son dos, la verge de celui qui l’opprimait, tu les brises, comme à la journée de Madian. Car toute chaussure qu’on porte dans la mêlée, Et tout vêtement guerrier roulé dans le sang, seront livrés aux flammes, pour être dévorés par le feu. Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule; On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. Donner à l’empire de l’accroissement, et une paix sans fin au trône de David et à son royaume, l’affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours: Voilà ce que fera le zèle de l’Eternel des armées. (Ésaïe 8: 23; 9: 1-6)

C'est moi qui ferai paître mes brebis, c'est moi qui les ferai reposer, dit le Seigneur, l'Eternel. Je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée, et je fortifierai celle qui est malade. Mais je détruirai celles qui sont grasses et vigoureuses. Je veux les paître avec justice. (Ezé 34 15-16)

En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira: vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie. (Jean 16: 20)

 


Notes

[1] - Le Nouveau Testament nous donne aussi un clin d'œil derrière le rideau : « Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Ephésiens 6:12)


Voir aussi:

John Beeson (2024) Why Satan Wants You to Think You're Alone. (The Bee Hive - 8/10/2024)

Bernard, Jean (1680) La consolation des chrétiens en deuil. (PDF)

Bunyan, John (1664) Le voyage (format PDF)

Burfeind, Peter (2019) How Our Age's Melancholy Stems From Loving Ourselves Too Much: Today's era of despair, ennui, and selfishness can find remedies within ageless wisdom that the church reformer Martin Luther offered to his depressed friend 500 years ago. The Federalist December

Camus, Albert (1942) Le Mythe de Sisyphe: essai sur l'absurde. Éditions Gallimard [Paris] [Essais 11, Bibliothèque de la Pléiade] 187 p.

Charrier, Raphaël (2015) Comment lutter contre le découragement spirituel ? Le Bon Combat

Coppedge, David (2018) Être reconnaissant pour la nature. (Creation - Evolution Headlines)

Dilena, Tim (2019) Joyeux quand le chemin est dur. (World Challenge)

Edmonds, Sarah Dr. (2022) Why I'm not a big fan of antidepressants, even though so many people are on them. Saving Sanity Substack - 31/7/2022

Gagnieux, Christian (2017) Sors de ta caverne, et marche vers la lumière ! Église Porte Ouverte [prédication vidéo]

Greder, Claude (2015) Abattre les forteresses (3) – le découragement. Église Porte Ouverte [prédication vidéo]
-> En gros, j'ai trouvé ça édifiant au sens propre du terme. À un moment donné Greder affirme qu'il est utile pour les découragés/dépressifs de fréquenter des gens "positifs". Je comprends un peu ce qu'il entend par là, mais il arrive parfois que certains gens "positifs" (qui n'ont PAS eu leur part de baffes dans la vie) peuvent offrir des conseils, superficiels et bien intentionnés, qui ne feront qu'envenimer une situation plutôt que consoler ou édifier. Mais on peut voir aussi ce conseil de Greder sur un autre plan, cad du point de vue artistique/culturel. Par exemple, si on vit un moment de découragement et si on a l'habitude de lire beaucoup de livres ou que l'on écoute beaucoup de musique, il FAUT avoir du discernement et ne PAS lire/écouter des trucs qui broient du noir. Et ce n'est probablement pas le moment non plus de lire un de ces nombreux livres évangéliques sur la fin des temps... Ouais, on peut faire le lien avec tout ça et ce verset dans Proverbes: Garde ton coeur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. (Pr 4: 23)[PG]

Hindmarsh, Bruce (2024) Amazing Grace in Deep Despair: The Rare Friendship of Newton and Cowper. (Desiring God - 1/2/2024)

La rédaction (2017) Le bouleversant témoignage de Joni, tétraplégique depuis 50 ans après avoir plongé en eau peu profonde. Infochrétienne

Lewis, C. S. (1940/1977) The Problem of Pain. (Ebook gratuit) Harper-Collins (Fount) London 123 p.

Lewis, C. S. (1953/2017) The Silver Chair. Samizdat Ebook 133p.

Mayhue, Richard La souffrance, la guérison et la foi: Une interview avec Joni Eareckson Tada.

Nunn, Philip (2010) Baruc: le Seigneur encourage un secrétaire découragé. Promesses no. 173 juil-sept pp. 30-35

Pickett, Mark (2021) Pastors Get Depressed Too - A Book Review. Pickett Post - 20/5/2021

Pink, Arthur (1940?) The Cure for Despondency.

Pink, Arthur (1948) Discouragement.

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Piper, John (2019) Depression Fought Hard to Have Him: William Cowper (1731-1800). November 26, DesiringGod.org

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Ribay, Jean-Marie (2019) Il les délivra de leurs angoisses. (vidéo, sermon Église Portes Ouvertes, mardi 06 août 2019)

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Wurmbrand, Richard (unpublishedBible meditation) Heal The Sin of Depression! (Help For Refugees - March 2022 Newsletter)

Yancey, Philip (1988/1990) Déçus par Dieu: Trois questions que personne n'ose poser à haute voix. Vida Grand Rapids MI 257 p.

Wanting to die, Jesus came and took away his pain! (6 min. - YouTube - One for Israel)